Construire son identité européenne grâce à l’Autre : le cas des légendes urbaines (original) (raw)
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Bruxelles au cœur des légendes urbaines ?
Brussels Studies, 2011
La revue scientifique électronique pour les recherches sur Bruxelles / Het elektronisch wetenschappelijk tijdschrift voor onderzoek over Brussel / The e-journal for academic research on Brussels 2016 Collection générale | 2011 Bruxelles au coeur des légendes urbaines ? Brussels at the heart of urban legends? Brussel te midden van de stadslegendes?
Bruxelles au coeur des légendes urbaines?
Cet article présente des légendes urbaines diffusées à Bruxelles et reflétant un imaginaire urbain mâtiné de caractéristiques locales. Présentés comme des faits-divers alors que leur véracité est douteuse, ces récits mentionnant la capitale relatent des agressions ou des dommages arrivés à un anonyme ou à l'ami d'un ami, dans les espaces publics quotidiens, les lieux de passage, les itinéraires personnels ou des commerces connus. Mettant en scène la confrontation avec l'Autre, des machines ou la Nature, ils présentent Bruxelles comme un lieu de danger où la sécurité devient l'affaire de tous. Si les récits peuvent servir d'avertissement, ils permettent aussi aux individus de réaffirmer leur identité en désignant des boucs émissaires. Toutefois ces légendes s'ancrant à Bruxelles peuvent provenir d'ailleurs et se diffuser internationalement. Les lieux cités sont des leurres, destinés à augmenter le sentiment de proximité, les affects et l'identification de leurs récepteurs aux personnages des récits. Bruxelles y apparaît comme une coquille vide présentant les mêmes caractéristiques que toute grande ville des pays occidentaux industrialisés. Une coquille toutefois nécessaire à l'imaginaire contemporain! Numéro 54, 14 novembre 2011 . ISSN 2031-0293
Belgeo, 2003
U Un ni iv ve er rs si it té é L Li ib br re e d de e B Br ru ux xe el ll le es s RÉSUMÉ L'article comporte deux volets. D'une part, la définition d'un concept de «production imaginaire de l'espace» qui combine les enseignements de la théorie du paysage d'A. Berque aux développements des «sciences de l'imaginaire» afin de fournir une base théorique à l'idée de «territorialisation de l'identité collective». Ainsi, l'article contribue à la formalisation théorique du «processus de symbolisation de l'espace» afin de l'intégrer à une approche globale de la production de l'espace. D'autre part, une application pratique d'un tel cadre analytique dans le cas de l'Union européenne. Il s'agit, par conséquent, de dégager un processus de territorialisation d'une identité collective européenne autour des lieux principaux du système politique. La recherche s'est concentrée sur l'étude du réseau imaginaire constitué dans le champ touristique. Les résultats obtenus amènent à soutenir que se développe un espace imaginaire européen plutôt monocentrique en faveur de Bruxelles, malgré l'existence d'une concurrence entre Bruxelles et Strasbourg.
Musique, identité et « ville-monde »
L’Homme, 2004
© École des hautes études en sciences sociales SI LE TERME D'« IDENTITÉ » était très prisé dans les années 1990, il est aujourd'hui source de nombreuses critiques, et ceux qui l'utilisent encore paraissent naïfs ou dépassés. Cet article vise simplement à insister sur le fait que cette notion a encore fort à faire, dans un contexte de mondialisation qui, sans la modifier fondamentalement, la complexifie. Avant de développer cela, il est utile de rappeler les différents courants théoriques. Le point de vue prédominant dans les sciences humaines et sociales, entre le milieu des années 1970 et celui des années 1990 (lorsque les critiques devinrent virulentes), se résume à l'idée que l'on produit de l'identité en entrant dans des rapports symboliques avec l'autre (principalement par le langage, mais non exclusivement) ; l'identité n'existe pas et ne peut exister avant ou indépendamment de ce processus. Les rapports impliqués sont complexes et souvent farouchement contestés ; certaines voix se font entendre, mais d'autres sont étouffées ; certains y sont extrêmement sensibles, d'autres sont à peine conscients de la nature de la situation dans laquelle ils sont tous impliqués. La psychanalyse, la sociologie et l'anthropologie ont éclairé une telle complexité, chacune à leur façon. Naturellement, la psychanalyse insista sur la dynamique affective de tels rapports, la sociologie sur ceux de pouvoir et l'anthropologie sur les processus de médiation symbolique, même si chaque domaine de recherche allait puiser de plus en plus et de manière fructueuse aux découvertes des autres. Toutes les disciplines soulignaient la nature incertaine de l'identification en tant que processus social qui produit l'« identité ». Le point de vue scientifique de l'époque, qui considérait l'identité comme relationnelle, contextuelle et discursive, était en nette divergence par rapport au point de vue profane, pour qui l'identité est une conscience de soi, stable et prédéfinie, c'est-à-dire une intériorité subjective, qui exige une extériorisation dans une forme censée être « vraie » ou « authentique ». Cependant, vers la fin du XX e siècle, les modes de pensée scientifique et populaire convergèrent dans la façon de concevoir l'identité, tout se compliquant. Les
Cheminements autour de l'identité urbaine
2010
Nicolas Bautès, UMR ESO 6590 -ESO-Caen Claire Guiu -UMR ESO 6590 -ESO-Nantes « Je n'eus besoin pour les faire renaître que de prononcer ces noms : Balbec, Venise, Florence, dans l'intérieur desquels avait fini par s'accumuler le désir que m'avaient inspiré les lieux qu'ils désignaient. Même au printemps, trouver dans un livre le nom de Balbec suffisait à réveiller en moi le désir des tempêtes et du gothique normand ; même par un jour de tempête le nom de Florence ou de Venise me donnait le désir du soleil, des lys, du palais des Doges et de Sainte-Marie-des-Fleurs. Mais si ces noms absorbèrent à tout jamais l'image que j'avais de ces villes, ce ne fut qu'en la transformant, qu'en soumettant sa réapparition en moi à leurs lois propres (….). Ils exaltèrent l'idée que je me faisais de certains lieux de la terre, en les faisant plus particuliers, par conséquent plus réels. Je ne me représentais pas alors les villes, les paysages, les monuments, comme des tableaux plus ou moins agréables, découpés çà et là dans une même matière, mais chacun d'eux comme un inconnu, essentiellement différent des autres, dont mon âme avait soif et qu'elle aurait profit à connaître. » (Proust M., A la recherche du Temps perdu. Du côté de chez Swann).
L’Autre Francophonie : une voix de l’Autre Europe déposée dans l’écriture
Hermès, 2016
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Mythes d’origines et structures urbaines
Nuoveaux actes sémiotiques, 2011
De point sémiotique, la ville est un objet d'étude exemplaire. Elle n'est pas une chose, par exemple une portion de territoire qui est habitée par un groupe de personnes, lesquelles ont les mêmes buts primaires de sociabilité. Au contraire, elle est la relation entre une forme de l'espace et une forme de culture ou, si l'on veut, entre plusieurs formes topologiques et plusieurs formes sociales. La ville n'est pas une entité a priori, ce n'est pas possible d'avoir d'elle une expérience empirique totalisante. Elle est un référent imaginaire global qui se constitue comme effet de sens, comme quelque chose qui est construit à l'intérieur des cultures par des discours, des textes, des langages. En d'autres mots, les manières d'habiter et de bâtir, d'élaborer des dispositifs urbains, de faire de l'architecture et de l'urbanistique sont des formes sémiotiques qui, en constituant la ville, la posent comme objet de sens, la parlent, en disant quelque chose d'elle, exactement comme tous les autres discours sociaux qui peuvent la raconter (religion, littérature, cinéma, arts plastiques etc.). Donc : il n'y a pas d'un coté la réalité urbaine concrète et de l'autre sa représentation fictive : si la ville est un référent imaginaire c'est parce qu'elle est en même temps concrète et abstraite, vécue et pensée, subie et créée. Tout cela pour expliquer mon titre -« Mythes d'origines et structures urbaines » -qui portera sur les relations constitutives entre les discours sur la ville et le discours de la ville. Ce que je voudrais démontrer c'est qu'entre ces deux niveaux langagiers, il n'y a pas une différence de nature mais seulement de hiérarchie sociale, qui peut varier à partir des contextes, des situations, de cultures. On montrera donc que plusieurs fois la relation entre ville et récit peut s'inverser ; ce n'est pas le récit qui dis la ville, mais le contraire : la ville est construite en fonction des discours sur elle-même, pour les interpréter, les valider, en suivant par exemple le mythe pour le mettre en condition de signifier, et ainsi pour donner du sens à la vie, sociale et individuelle. C'est le cas de Palerme, la ville où j'habite, en Italie. Palerme n'est jamais été une ville moderne, ou mieux : sa modernité n'a été rien d'autre qu'un passage silencieux et violent de la pre-2 modernité à la postmodernité, de l'antiquité au présent. En activant ses mythes d'origines, qui se sont répétés dans l'histoire chaque fois que cette ville a été objet de conquête par des peuples très divers, Palerme a construit son identité ; et cela jusqu'aujourd'hui, où les projets des architectes et des urbanistes pensent la ville à partir d'un imaginaire où le mythe et l'histoire se mêlent sans pose.
« La vie est ailleurs. » Sur les mythes littéraires de l’Europe centrale
Europe: Literary Liminalities, 2021
The experience of “transfrontality”, in the concrete and figurative sense of the word, is always strongly dominant in a region where ethnic and national borders have always been separated, in an area where, throughout its history, but especially in the 20th century, in re- and re-emerging units, individual, community, or national identities had to be conceived according to new and new points of reference. The meaning of the concept of Central Europe is very variable, its use is diverse; there are several interpretations of the region based on geographical, political and cultural aspects. It is an indisputable fact that Central Europe today is a literary concept rather than an economic, political and spiritual reality, a concept that is kept alive by writers such as Milosz from Poland, Kundera from the Czech Republic, Miklós Mészöly from Hungary. In my study I compare two literary works, Danubio (Danube) by Claudio Magris and Hahn-Hahn grófnö pillantása (The Glance of Countess Hahn-H...