« Réflexions sur la traduction de la poésie : traduire / faire traduire, quelques exemples de textes espagnols contemporains » (original) (raw)

« Réflexions sur la traduction de la poésie : traduire/faire traduire, quelques exemples contemporains »

HAL (Le Centre pour la Communication Scientifique Directe), 2022

L'aventure de traduire est un exercice complexe sur lequel les linguistes, les traductologues et les traducteurs se penchent depuis que le fait même de traduire existe et est considéré, jusqu'à un certain point, comme impossible. Ceci permet d'affirmer que la réflexion sur l'intraduisible est consubstantielle à celle menée sur la traduction elle-même, de l'expression « tradutore traditore » 1 au vaste panorama théorique présenté dans La selva de la traducción 2 de Carlos Moya, sans oublier Après Babel 3 de George Steiner et de multiples écoles et penseurs, Carlos

La critique d’expression française et la traduction de la poésie

Romanica Wratislaviensia, 2024

The translation of poetry stands out as a particular practice within translation, due to the com-plexity of the source text. As a metaphorical and emotional genre, poetry imposes a number of constraints on its translators: an edition with the original text, a translator who is a poet or who is sensitive to poetry, and a reflection on literature and language (rhythm, metrics, versification, rhyme, verse). This study will analyse what French-speaking critics have written about the translation of poetry in the last half-century, since the rise of translation studies: Béguin, Bensimon, Berman, Birkan-Berz, Bonnefoy, Deguy, Etkind, Jaccottet, Jakobson, Ladmiral, Lombez, Meschonnic, Roubaud, Roud, Scotto, Tsvetaieva, Vischer. In conclusion, we will make a proposal for the treatment of poetry as realia.

La réception de la poésie espagnole traduite en France sous l’Occupation (1940-1944) : le cas de F. García Lorca et de ses traducteurs

Revue de Littérature Comparée, 2019

During the German Occupation of France (1940-44), Spanish poetry translated in French thrived (since Spain was tacitly an ally to the Nazi regime, its literature was not then concerned by censorship), in particular F. García Lorca’s works. We will question the reasons of Lorca’s prominence during the Occupation and investigate the networks and editorial supports which contributed to its popularity (in France as well as in the Colonial Empire). Finally we will turn our attention towards the translators and the critics, and the onset of a comparative approach of translation in times of war.

Les enjeux de la traduction littéraire en langue périphérique et post-vernaculaire. Le cas du judéo-espagnol

Romanica Wratislaviensia

In this contribution, we study a small corpus of contemporary literary translations into the Judeo-Spanish language, considered both peripheral and post-vernacular, in order to understand the directions and specificities of the literary import into this language, the roles played by these translations, and the motivations of the actors involved in the translation process.We proceed in four steps: (1) first, we study the historical context of both Judeo-Spanish language and the literature created in it; (2) secondly, we present their diametrically different situation after the Second World War; (3) against this background, we present the identified translations and analyse their formal and editorial characteristics (authors, publishers, translators, original languages, dates of publication, formats, layouts), as well as their paratexts; (4) finally, we study the results of this analysis in the light of both concepts of peripherality and post-vernacularity.

Traduire les poèmes surréalistes: réflexions sur littéralité et traduction

L'Esprit de la lettre: textes hispaniques de Juan Ruiz à Carlos Fuentes. Littéralité 2, 97-105., 1992

La reflexión sur littéralité et traduction que nous proposons ici n'est pas récente. Cependant il semblerait que, aprés une longue période d'oubli, et méme dans certains cas, de rejet, elle revienne actuellement au centre de nombreux débats' posant de nouveau le probléme de l'Identité et de l'Altérité, remettant en question les tiaductions ethnocentriques qui prétendent faire oublier au lecteur qu'il est face á une oeuvre écrite en langue étrangére, et remettant ainsi indirectement en question le statut du üaducteur. Certes, ees réflexions s'appliquent pour l'instant á la traduction littéraire^, román, théñtre, etc., mais n'incluent généralement pas la poésie, domaine oü le probléme de la littéralité est raiement abordé^, sans doute á cause de la difficulté á cerner d'une part la délimitation entre la signifiance et la littéralité, et d'auue *. Université de Cadix. 1. Cf. l'ensemble des réflexions d'Henri Meschonnic á propos de la traduction des textes bibliques et l'essai d'Antoine Berman "La traduction et la lettre ou l'auberge du lointain", Les toiirs de Babel, essais sur la traduction. Mauvezin, T.E.R., 1985, D. 31-150. 2. Michelle Bourjea, dans l'article "Agua viva. Au fil des mots. Analyse critique de la traduction en Trancáis de Aeua viva de Clarice Lispector", souligne la transparence de la traduction: "Regina Machado a su recueillir une autre le5on de photographie. (...) elle a osé. Elle a osé faire ce aue toutes les voix des théoriciens de la traduction interdisent. Elle a eu le courage de simplement reproduire". Meta, vol. 31, n° 3, sept. 1986, p. 258-271. 3. Quelques-uns ont abordé la question, tel Albert Schneider qui propose la traduction littérale comme toute premiere fa5on de traduire. Meta, vol.23, mars 1978, Les presses de l'Université de Montréal, p. 25 et suivantes.

La traduction littéraire ou l’art de "faire refleurir les déserts du sens"

Literary translation is essentially a creative process of rewriting. The translator is the author of the translation text, even if he is not the author of the original text. A translation is never a clone of the original. In translating, we do not say the same thing differently, we say something else differently, as Henri Meschonnic put it. Concepts borrowed from the field of history of translation, like historicism, historicity, passive retranslation and active retranslation are used to go against those who still erroneously think that the meaning of a literary text lies only in its words, and claim that "we translate words because there is nothing else to translate". Against this linguistic and literalist approach, the poetics approach takes into account the fact that, between the author and the reader, the translator is an active and creative agent in the process. Translating is always a "ménage à trois".

Traduction et tradition : la production et la réception des traductions poétiques…

Le Centre pour la Communication Scientifique Directe - HAL - SHS, 2016

Traduction et tradition : la production et la réception des traductions poétiques dans la culture russe. Le cas des auteurs médiévaux français 1 Les traductions poétiques s'instituent en Russie en tant que genre littéraire à part dès le XVIII e siècle, quand elles se différencient de manière nette de la création littéraire originale et de la traduction d'autres types de textes. À partir de cette époque, la poésie étrangère sera de plus en plus traduite, devenant une partie intégrante du patrimoine poétique russe. Aujourd'hui, si l'on demande à quelqu'un le nom de ses poètes préférés, on ne s'étonnera pas qu'il réponde en nommant Rilke, Kipling ou Verlaine-poètes uniquement connus, bien entendu, en version russe. Signe de l'engouement du public, les traductions poétiques les plus populaires sont vendues à des dizaines de milliers d'exemplaires. Deux siècles de tradition ininterrompue ont créé des règles de métier relativement strictes qui structurent à la fois le travail des traducteurs et les attentes du public. Les oeuvres poétiques sont traduites avec une attention particulière accordée à la forme du texte et à la versification : les tentatives de transmettre en russe un poème en le réduisant à son contenu prosaïque ne sont pas vraiment considérées comme des traductions, mais plutôt comme du mot-à-mot technique, tout juste bon à servir de premier jet à une traduction digne de ce nom. Comme les traducteurs le disent parfois : « Si la prose suffisait pour dire ça, on l'aurait dit en prose ! » Plus sérieusement, au niveau de la théorisation empirique, les traducteurs voient la versification comme un signifiant essentiel, sans lequel le texte serait erroné 2. 1 Je suis redevable de beaucoup à Patrice Uhl pour son aimable apport à la rédaction de la version finale du texte (Y.S.). 2 Pour une discussion approfondie sur la question, voir Efim Etkind, Un art en crise : Essai de poétique de la traduction poétique, Lausanne, L'Âge d'Homme/ Slavica, 1982 ; pour un exemple très technique et détaillé, voir Goupy Armelle. L'art de traduire selon Annenskij. In: Revue des études slaves,

La 'traduction supposée' ou: de la place des pseudotraductions poétiques en France

2005

A pseudo-translation is a fiction, an original text that her author chose to present as a genuine translation for either psychological (e.g. to be acknowledged as a writer), ideological (to convey potentially polemic contents without being directly involved oneself) or literary reasons (to import new literary patterns supposedly belonging to another tradition). Romantic French poets such as Mérimée, Nodier, Rabbe, and Nerval saw fictitious translations as a way of experimenting with new poetic devices and of freeing themselves from what they regarded as the narrow conventions inherited from French Classicism. My intention in this paper is to con-textualize the practice of pseudo-translations in France and in Europe, and to analyze to which extent pseudo-translations of poetical texts contributed to major changes in 19 th-century French poetics, be it through the promotion of a new conception of poetry, the introduction of so-called 'free verse', or the creation of a new genre: the prose poem.