Les Lettres d’un voyageur de George Sand (original) (raw)

Poétique de la lettre dans les Lettres d’un voyageur

Recherches et travaux, 2007

que Sand emprunte à M me de Staël  , en dépit de leur forme relativement convenue dans la littérature du temps, les Lettres d'un voyageur constituent une oeuvre singulière et originale dans l'ensemble sandien. Ces modestes « Fragments de lettres »-selon le titre originel inscrit de la main de Sand sur le manuscrit des deux premières lettres -se distinguent, de l'avis de l'auteur elle-même, par le projet qui a présidé à leur écriture : « Je viens donc de relire les Lettres d'un voyageur de septembre  et de janvier  », écrit-elle dans Histoire de ma vie, « et j'y retrouve le plan d'un ouvrage que je m'étais promis de continuer toute ma vie. Je regrette beaucoup de ne l'avoir pas fait ». Cet ouvrage aurait consisté, poursuit-elle, « à rendre compte des dispositions successives de [son] esprit d'une façon naïve et arrangée en même temps », ou encore, comme elle l'explique dans une métaphore suggestive, à « faire le propre roman de [sa] vie » sans en être le personnage réel, mais « le personnage pensant et analysant  ». La lettre, oscillant entre spontanéité et littérarité, entre introspection et exercice de la pensée, était sans doute la forme d'écriture la plus apte à produire cette biofiction paradoxale, destinée non pas à fournir de nouvelles légendes du moi  Poétique de la lettre dans les Lettres d'un voyageur L'invention d'un style . « Mirza ou Lettre d'un voyageur » est une nouvelle de jeunesse de M me de Staël, publiée en  dans Recueil de morceaux détachés. . Comme le signale Georges Lubin dans l'introduction de son édition des Lettres d'un Voyageur, op. cit., p. . . G. Sand, Histoire de ma vie, édition de G. Lubin, op. cit., vol. II, p. . Recherches & Travaux-n°  . Son nom disparaît à partir de l'édition Perrotin en . . Selon la convention que nous adoptons pour ce volume : G. Sand, Lettres d'un voyageur, pages de l'édition de G. Lubin puis pages de l'édition de H. Bonnet.

L'écrivain sous la plume de George Sand

George Sand et ses consœurs (Actes du XXe colloque international George Sand organisé par Laura Colombo, Vérone, 2015), 2020

Autour de 1820 se met en place, dans le champ littéraire français, une masculinisation du roman 1 . Dès lors, toute femme qui en écrit se rend coupable d'une transgression que vient stigmatiser l'appellation de « bas-bleu ». Les représentations romanesques de l'écrivain femme se font l'écho, sous les plumes masculines comme féminines du XIXe siècle, des identités alors disponibles pour cette professionnelle, héroïne stéréotypée de deux scénarios : la femme qui renonce à sa carrière ; la femme qui renonce à sa féminité 2 . La représentation de la femme écrivain par la femme écrivain intérioriserait ainsi les normes sociales, allant toujours moins loin, dans leur déconstruction, que l'exemple vivant des auteures. Le cas de George Sand montre toutefois, nous semble-t-il, que la formulation des rapports entre femmes et littérature peut prendre des voies plus subtiles, et la fiction se voir investir plus librement que le discours sur soi. On voudrait ici observer cette négociation entre la représentation de la femme écrivain et la représentation de soi comme écrivain chez George Sand, en se donnant comme foyer d'observation sa production romanesque et en situant, par souci de contextualisation, sa représentation de l'écrivain femme dans le discours global sur l'écrivain.

Les lettres dans les Vies d’Édouard le Confesseur

Cahiers de civilisation médiévale, 2018

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George Sand dans la fiction: représentations imaginaires d’un personnage littéraire

2008

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Le voyage d'enfance de George Sand en Espagne et ses réécritures

Voyager en Europe de Humboldt à Stendhal. Entre contraintes nationales et tentations cosmopolites (1790-1840), sous la dir. de Nicolas Bourguinat et Sylvain Venayre, Paris, Nouveau Monde Editions, 2007.

Ce texte consacré à l'épisode du séjour d'enfance en Espagne dans l'Histoire de ma vie de George Sand cherche à montrer comme l'autobiographe joue de la mythologie romantique de l'Espagne et installe une dérive discrète de son récit vers le merveilleux et la fable, afin de frotter son lecteur avec la grande Histoire, celle de l'invasion napoléonienne de l'Espagne, en 1808, et de s'affronter elle-même avec la question de la filiation –la mort du père de la petite Aurore Dupin étant la conséquence indirecte de son implication dans l'aventure espagnole. Présenté au colloque de Strasbourg en 2006, organisé par l'EA 3400, l'IUF, et le Centre d'histoire du XIXe siècle, cet article est paru dans le volume "Voyager en Europe de Humboldt à Stendhal. Entre contraintes nationales et tentations cosmopolites (1790-1840)", sous la dir. de Nicolas Bourguinat et Sylvain Venayre, Paris, Nouveau Monde Editions, 2007.

Lettres d’exil : un long chemin des Tristes et des Pontiques , d’Ovide à Marie Darrieussecq

2019

L’etude comparee des traductions des Tristes et des Pontiques montre l’evolution de la lecture de ces textes longtemps peu goutes sur un plan stylistique mais bien connus comme modele litteraire des plaintes des bannis. L’adaptation de Marie Darrieussecq, Tristes Pontiques, permet aujourd’hui, malgre son apparente desinvolture, de redecouvrir le sens profond de ces lettres d’exil. Le delaissement qui le frappe engage Ovide a une nouvelle formule poetique que les admirateurs de son ancienne maniere n’ont en effet plus reconnue. Mais les lecteurs y ont trouve une inspiration qui s’est progressivement amplifiee au point de susciter plusieurs reecritures.

La lettre trace du voyage à l'époque moderne et contemporaine (texte original d'auteur/preprint)

La lettre trace du voyage à l'époque moderne et contemporaine, 2019

Comment rendre compte de l'effet « trace » de la lettre viatique – de cette trace qui, dans la correspondance, peut être lue comme « le voyage même »? L'ambition de cet ouvrage, qui s’inscrit dans la continuité de la collection « Chemins croisés » en ouvrant des perspectives nouvelles sur l’écriture de l’ailleurs, est d’examiner les rapports entre l’écriture épistolaire et le voyage à travers les nombreuses traces que laisse la lettre viatique dans la littérature anglophone et francophone de la fin du XVIIIème siècle à nos jours. Spécialistes de littérature française, francophone et anglophone croisent ainsi leurs champs disciplinaires pour se mettre à l’écoute des lettres, réelles ou fictives, qui inscrivent leur trace dans notre connaissance, scientifique ou littéraire, du monde. L’originalité de cet ouvrage réside également dans les lettres d’écrivains qui ont été spécialement écrites pour ce volume. En tissant écrits critiques et textes d’auteurs, ce livre propose de suivre les relations qui se nouent entre l’œil et le regard, ces deux modalités du voir qui entrent en jeu dans notre approche de l’espace géographique et littéraire. Ainsi l’œil du scientifique analyse la matérialité de la lettre, suit le tracé des échanges, fait entrer en résonnance la sphère intime et l’arène publique, prend le pouls du vivant pour mieux appréhender la matière. Simultanément, le regard des écrivains nous invite à percevoir le relief du monde, à écouter l’appel du poète qui esquisse, derrière les apparences sensibles, une présence qui approfondit l’espace et qui recrée ce qu’Yves Bonnefoy appelait « la terre humaine. » A la croisée des disciplines, des époques, des territoires et des langues, cet ouvrage s’adresse non seulement aux spécialistes de l’épistolaire et de l’écriture du voyage, mais également à tous ceux curieux de saisir dans le tracé des lettres « l’usage du monde ».