La fabrique de l’événement littéraire : l’exemple de La Vie mode d’emploi (original) (raw)

La construction du narrataire dans La Vie mode d'emploi

Plume, Revue semestrielle de l'Association Iranienne de Langue et Littérature Françaises, 2007

Chaque roman a ses propres stratégies de lecture et construit son propre lecteur. L'étude du narrateur et de son narrataire dans La Vie mode d'emploi (VME) de Georges Perec nous permettra de déterminer si le roman est un récit qui se raconte de lui-même, avec un narrateur anonyme et presque absent ou si au contraire, ayant une "entité figurative déterminée", le narrateur est bien présent et du fait de cette présence, il construit son propre destinataire. L'emploi fréquent du pronom nous avec les valeurs qu'on lui connaît d é note l'intérêt particulier du narrateur (et à travers lui, l'auteur-Perec) d'intégrer le narrataire (et à travers lui, le lecteur réel) dans la narration.

L’éclectisme promotionnel et l’histoire littéraire : le cas Du Camp

2019

Auteur mineur, Maxime Du Camp a abondamment occupé l’espace littéraire et médiatique de la seconde moitié du XIXe siècle. L’examen de sa trajectoire permet de formuler une question ouverte, essentielle pour l’histoire littéraire : quel rapport y a-t-il entre la démarche promotionnelle consciente d’un auteur, sa réussite immédiate et sa fortune à long terme ? comment penser la relation entre l’histoire littéraire et les stratégies de publicité que les écrivains élaborent ? Le rapport entre la volonté auctoriale avec ses formes concrètes d’expression, sa réception par les contemporains et sa réception par la postérité (et, éventuellement, les fluctuations de cette postérité) est-il un donné observable ? éclaire-il sur l’édification de la valeur d’une œuvre ? Du Camp est un spécimen expérimental suffisamment complexe pour rendre compte de son époque sans en simplifier les enjeux, et surtout représentatif pour l’étude du mécanisme courant de construction d’une réputation qui aspire à la...

La scène de mentorat – (Se) raconter la création littéraire en plein travail

Nouvelle Revue Synergies Canada

Résumé Dans les formations en écriture créative et dans les maisons d’édition, le travail littéraire des auteur-e-s est souvent accompagné par un-e autre auteur-e ou lecteur/-trice professionnel-le (chargé-e de supervision, mentor, éditeur/trice), intervenant dans le processus d’écriture. L’article analyse les échanges de quatre duos de mentorat ainsi que leur impact sur le processus d’écriture. En référence à la « scène d’écriture », l’article décrit cette pratique littéraire ouverte par la présence d’un-e autre en tant que « scène de mentorat », dans laquelle le texte littéraire s’élabore au cours d’un dialogue continu. La scène de mentorat est aussi envisagée comme un dispositif performatif, dans lequel le texte a la fonction de script du dialogue. Quant à l’interaction entre texte, auteur-e et mentor, elle peut être comprise en tant qu’une chaîne de feedbacks. In creative writing courses and in literary publishing situations, authors contribute to the writing of their colleague...

L’amour de la littérature : le festival, nouvelle instance de production de la croyance

Actes de la recherche en sciences sociales, 2015

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La fabrique de l’auteur : l’exemple des chansonniers occitans

2020

La litterature medievale trouve sa specificite dans une serie de phenomenes que nous pensons aujourd’hui en termes de manque : difficilement saisissable en raison de l’oralite qui la caracterise habituellement en ses premieres realisations, c’est une litterature qui n’a originellement pas de support concret, stable, durable1. Le texte manuscrit ne coincide pas avec le moment de la naissance de l’œuvre, il est plus tardif, eloigne du moment de la composition et de la performance : les branches du Roman de Renart sont par exemple copiees plus de 50 ans apres leur recitation ; les manuscrits du Perceval de Chretien de Troyes (compose autour de 1282-1283) sont tous posterieurs au xiiie siecle. La main n’est bien entendu pas celle de leur auteur mais celle d’un copiste (un ecrivain, au sens litteral) et il faut attendre le xive siecle pour lire les premiers manuscrits autographes, que l’adjectif soit pris dans son sens large – un manuscrit dont la confection est encadree par l’auteur, qu...

« Sur les traces du "scrivain" : les manuscrits de La Vie mode d'emploi de Georges Perec, dans Mireille Ribière (dir.), Agora. Revue d’études littéraires n° 4. Perec – Aujourd’hui, (Université Babes-Bolyai, Roumanie, juillet-décembre 2002) : 131–141.

Agora. Revue d'études littéraires, no 4, Perec - Aujourd'hui, p. 131-141, 2002

Après une description du dossier des manuscrits de La Vie mode d’emploi de Georges Perec (1978), l’article présente les grandes lignes du récit de la genèse du roman en insistant sur la phase rédactionnelle. En adressant la question de la complétude du dossier génétique, cette analyse met en évidence les avancées et les mouvements du texte tels qu’ils s’inscrivent sur les pages des brouillons et sur celles des deux grands cahiers de toile noire ayant servi à une première mise au net manuscrite. This article presents a description of the manuscripts for Georges Perec’s La Vie mode d’emploi (1978) and proposes an overview of the genesis of the novel, placing emphasis on the writing phase. Addressing the question of whether or not manuscripts are missing, this analysis discusses the progression and movements of the text as can be inferred from the draft pages and from a first fair copy in two oversized black handwritten notebooks.