Leibniz le dernier esprit universel (original) (raw)

Descartes, un esprit universel

Résumé du premier texte de la série de onze articles d’Annie Bitbol-Hespériès relatifs à divers aspects de la personnalité et de l’œuvre de René Descartes, ainsi que de l’influence de ses idées. L’article Descartes, un esprit universel, montre, en liaison avec sa biographie, la variété des recherches de Descartes dans le domaine scientifique et philosophique. Ces articles ont été publiés dans la revue Dialogues de Descartes de l’Université Paris-Descartes (Paris 5).

Leibniz et la traduction universelle

Au seuil de la modérnité, la diversité des langues humaines pose aux philosophes non plus seulement des questions théoriques, mais encore des problèmes pratiques, liés au progressif abandon du latin comme langue institutionnelle de la philosophie. La réflexion philosophique sur le langage se double d'une exigence pratique qui mène les philosophes à réfléchir sur leur propre langue. L'oeuvre de Leibniz est, à ce propos, exemplaire: outre à étudier " en théoricien " les langues naturelles, en les envisageant sous de multiples points de vue , Leibniz a traité à plusieurs reprises la question de la langue philosophique optimale, et il a concrètement expérimenté les performances expressives d'idiomes différents, jusqu'à se poser le problème de leur traductibilité réciproque. C'est principalement cette approche " pragmatique " au problème du langage qui retiendra ici notre attention, bien que pour comprendre les solutions leibniziennes il faudra questionner encore leur arrière-plan théorique.

G.W. Leibniz, « Sur le monde présent »

This article contains a French translation of a piece written by Leibniz around 1684-86, to which the Academy editors gave the title De Mundo Praesenti. The translation is introduced by a presentation which first situates the piece in the broad context of the traditions of metaphysica generalis (of being) and metaphysica specialis (of substance), and then outlines the progression of Leibniz's thought in the piece. A penultimate draft of this presentation in PDF format is available here

La fin du monde commun

Metaxu, 2016

La religion de la dissociation mondiale ne cesse de progresser. Il faut faire l'analyse de la décomposition de l'esprit moderne, pour comprendre la fin programmée de la "raison", de la "liberté" et du "commun", initiée par la nouvelle Gnose. La fin du monde commun a déjà commencé. Pour conjurer l'Apocalypse, il faut sortir de l'impasse de la "voie moderne". Il faut inventer une nouvelle manière de penser le monde, Dieu et l'homme. Cette triple révolution copernicienne de la pensée est possible. Elle a même un nom, la kénose.

Christian Leduc, Spinoza, Leibniz et les universaux

2010

L’anti-aristotélisme de Spinoza à l’égard des universaux est bien connu : dans le second livre de l’Éthique, Spinoza associe les universaux au type imaginatif de connaissance et en rend du même coup illégitime l’usage en science et en philosophie. Les universaux de genre et d’espèce sont considérés comme des produits de classification imaginative, c’est-à-dire qu’on forme des divisions génériques et spécifiques à partir d’idées particulières et confuses. En réalité, on regroupe des individus selon des fins spécifiques prédéterminées : par exemple, une maison sera reconnue comme telle si elle remplit le ou les buts que les hommes assignent habituellement à cette construction, en l’occurrence servir de logement1. En appliquant cette opération conceptuelle aux phénomènes de la nature, on parviendra à former une multitude d’idées générales selon des critères humains de perfectibilité. Malheureusement, ces classifications n’ont rien à voir, selon Spinoza, avec l’essence vraie des choses. Les universaux ne sauraient fonder une véritable connaissance de la nature puisqu’ils tirent leur origine de jugements téléologiques formés par l’imagination. Pour dépasser ce premier genre de connaissance, Spinoza affirme qu’il faut plutôt s’appuyer sur la raison, qui permet de concevoir l’essence des choses par propriétés communes. Contrairement aux universaux, les notions communes, comme celles de mouvement ou de figure, sont issues de la seule raison et mènent à une expression vraie et adéquate des corps. Pour sa part, Leibniz tient un discours plus modéré sur la question. Leibniz juge qu’il est inapproprié de reléguer les universaux au seul niveau cognitif de la connaissance confuse. Certes, les prédicables de genre et d’espèce sont liés à l’imagination. Mais cela n’empêche pas la raison de les structurer de manière à ce qu’ils soient conçus distinctement. Comparativement aux purs contenus de la raison, les universaux comportent en effet toujours des composantes imaginatives; mais il est quand même possible, selon Leibniz, d’en faire un usage exact dans les sciences, en particulier dans les disciplines empiriques. C’est lorsque l’imagination est liée à la raison qu’il est envisageable de se représenter les genres et les espèces naturelles de manière distincte. Pour Leibniz, il s’agit de se servir de marques explicites et définissables, c’est-à-dire de concepts rationnels distincts, pour expliquer les contenus sensibles de l’imagination. C’est cette opposition entre deux conceptions des universaux que j’analyserai dans le présent texte. On verra qu’il s’agit de deux manières d’expliquer la relation entre raison et imagination par laquelle s’énoncent les universaux.