Les habits neufs du néo-institutionnalisme ? La redécouverte de l’ordre mésologique et de l’ agency (original) (raw)

Critique du néo-institutionnalisme en sciences des organisations

2006

Ce travail visera à réfléchir sur la désinstitutionnalisation qui correspond à la supposée prise de distance des individus par rapport aux institutions (école, famille, Etat, par exemple) au nom, entre autres, de l'expérience acquise dans l'acquisition de services marchands qui concerne donc l'institutionnalisation de la thématique du « besoin » comme appartenant légitimement au « Bien Commun ». Cet argument tente d'expliquer la remise en cause du « programme institutionnel » construit par l'effet de combinaison des différentes institutions. Il construit, en regard, le projet d'institutionnalisation de l'organisation sur un argumentaire principalement d'ordre politique afin de prendre de la distance avec la « sociologisation » de la réflexion sur l'institution. En effet, quand on parle d'institutionnalisation de l'organisation, il n'est par pour autant possible de parler de ré-institutionnalisation mais plutôt d'auto-i...

Apports méthodologiques du courant néo-structural à l’agenda de recherche du « travail institutionnel »

2013

Le programme de recherche du travail institutionnel accorde une place importante à la notion d'agence et à la réflexivité des acteurs à travers leur capacité de représentation de l'institution où ils sont encastrés. Il essaie également d'intégrer la dimension relationnelle dans l'étude de l'activité des individus et des collectifs. L'agenda de recherche de l'institutional work s'inscrit dans une filiation critique du courant néo-institutionnaliste dont il conteste la tendance à réduire le comportement des acteurs à une sorte de passivité mimétique et la dévaluation des dynamiques collectives et politiques (Huault et Leca, 2009). La perspective cognitive demeure néanmoins prégnante dans les articles fondateurs de ce courant de recherche ainsi que dans les articles empiriques qui se sont inspirés de l'analyse du travail institutionnel. Nous considérons, pour notre part, que la sociologie néo-structurale, de par sa perspective relationnelle, peut compléter les études portant sur le travail institutionnel. Cette approche sociologique met en évidence l'importance des interdépendances entre acteurs en les formalisant grâce aux techniques d'analyse de réseaux. Celles-ci permettent de montrer l'importance ou pas des acteurs centraux ou périphériques et mettent en valeur la prédominance de telle ou telle structure relationnelle qui favoriserait une forme particulière de travail institutionnel (création, maintien ou déstabilisation) et les processus d'institutionnalisation ou de désinstitutionnalisation des règles ou normes dans un champ déterminé. Cette communication se propose de mettre en relief les apports méthodologiques pouvant être offerts par la sociologie néo-structurale au décryptage des processus de travail institutionnel. Dans une première partie, l'article cherche à décrire les fondements de l'approche de l'institutional work en l'inscrivant dans le sillage critique du néo-institutionnalisme. Loin de

Pour un usage heuristique du néo-institutionnalisme

Gouvernement et action publique, 2012

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L’« institution » selon Karl Polanyi. Fondements et mise en perspective contemporaine

Tracés, 2009

Si, à ce jour, Polanyi a acquis quelque légitimité auprès d’éminents économistes comme le Prix Nobel d’économie 2001, Joseph E. Stiglitz, c’est que les économistes ont de plus en plus de mal à prouver le caractère scientifique d’une discipline qui manque singulièrement de contenu empirique. Il suffit de se souvenir, par exemple, de l’échec des politiques recommandées par des références de premier ordre au moment de l’effondrement du bloc soviétique (la fameuse « thérapie de choc ») ou la surprise absolue qu’a constituée la crise de 2008 autant pour l’homme du commun que pour la quasi-totalité des économistes professionnels4. Dès lors que la construction sociale des grandes règles structurant les flux économiques est reconnue comme décisive, dès lors qu’on admet que les règles constitutives de l’organisation marchande n’émergent pas spontanément du jeu d’acteurs rationnels dans un monde d’optimalité, dès lors, aussi, que l’autorégulation des marchés est conçue comme un mythe, un espace de légitimité s’ouvre pour une authentique analyse institutionnelle. C’est aussi en dehors des constructions néo- institutionnalistes qu’il faut repenser l’institution dans ses rapports avec l’économie. Bien que Polanyi n’ait pas développé suffisamment le concept d’institution, la notion existe bien dans son œuvre. Nous nous attacherons donc à rappeler, d’abord, la problématique transdisciplinaire de Polanyi en la matière pour, ensuite, en dégager ce qui doit rendre attentif l’économiste soucieux de la problématique de l’institution, tout en insistant sur la nature distincte du marché.

Création organisationnelle et cercle vicieux néo-bureaucratique

HAL (Le Centre pour la Communication Scientifique Directe), 2022

Dans La société des organisations (2022), pages 157 à 170 ne personne qui apprend qu'elle est atteinte d'une maladie chronique décrit le système de santé comme un « labyrinthe », une « forêt de sigles », un « mille-feuille » juridico-administratif à l'intérieur duquel elle doit mener un « parcours du combattant » pour accéder à l'information et aux services pertinents. En effet, ces dernières décennies, des dizaines d'organisations ont été créées dans les secteurs sanitaire, social et médico-social dans le but, non plus seulement d'offrir davantage de soins et d'aide à ceux et celles qui en ont besoin, mais aussi, voire surtout, d'assurer la coordination des structures ainsi créées, tellement l'offre était devenue illisible (Bloch et Hénaut, 2014). Ainsi, pour l'accompagnement des personnes âgées en situation de perte d'autonomie, chaque territoire dispose de soignants libéraux, d'un hôpital, de maisons de retraite et de services sociaux. L'offre de soins disponible s'est aussi progressivement étoffée par une diversification des services hospitaliers, la création de maisons de retraite médicalisées, des services d'aide et de soins à domicile, des consultations mémoires, des structures de répit, etc. Une multitude de dispositifs de coordination est ensuite apparue à partir des années 1990 : réseaux de soins gérontologiques et services de soins infirmiers à domicile (SSIAD), centres locaux d'information et de coordination (CLIC), équipe médico-sociale des conseils généraux (équipe APA), équipe mobile gériatrique (EMG), service d'hospitalisation à domicile (HAD). Plus récemment encore, des plateformes d'offres ont été mises en place ainsi que des services territoriaux 1 U

En lisant Hall et Taylor : néo-institutionnalisme et ordres locaux

1998

Comment comprendre la vigueur des controverses qui a accompagné aux États-Unis la montée de la thématique « néoinstitutionnaliste » dans les sciences sociales américaines depuis une vingtaine d'années ? Réagissant à l'article de Peter Hall et Rosemary Taylor sur « La science politique et les trois néo-institutionnalismes » (numéro 3-4, juin-août 1997 de cette revue), l'auteur souligne que la réalité visée par cette « redécouverte » du rôle des institutions comme variable indépendante en sociologie et en science politique doit être reliée aux trois significa-tions différentes du terme « institutions ». En portant plus particulièrement son attention sur l'institutionnaitsme sociologique, il critique sa propension à surestimer la rationalité non instru-mentale et sa difficulté à reconnaître l'hétérogénéité irréductible du champ social.

Événement, champ, trace : le concept phénoménologique d’institution [sur Husserl, Merleau-Ponty, Derrida]

L'article aborde le concept de Stiftung/institution, comme premier événement qui instaure un champ d’expérience ou une tradition historique. Nous analysons d’abord le rôle de la Stiftung chez Husserl, dans la constitution du sujet et dans la genèse historique, et nous soulignons l’isomorphisme du mouvement décrit par Husserl dans les deux cas. Après avoir indiqué quatre problèmes théoriques que la position de Husserl implique, nous nous tournons vers les analyses de Merleau-Ponty, qui nous permettent d’articuler les différents aspects du rapport entre institution et événement ; nous soulignons aussi les caractères de fécondité, non-subjectivité, contingence de la notion merleaupontienne d’institution. Nous essayons ensuite de montrer que la position merleau-pontienne demeure problématique dans la mesure où elle garde ce que nous appelons une présupposition du sens, qui est aussi un présupposé continuiste. Pour indiquer d’autres possibilités de développement, nous rappelons brièvement certains éléments de l’Introduction à l’Origine de la géométrie de Derrida, à propos de la Stiftung, de l’écriture, du « sens transcendantal de la mort ». Nous terminons en posant la question de savoir si la problématique de l’institution pourra relever entièrement d’une démarche phénoménologique ou si ses impli-cations ne demandent pas enfin un dépassement de la phénoménologie elle-même.

La science politique et les trois néo-institutionnalismes

Revue française de science politique, 1997

La science politique et les trois néo-institutionnalismes In: Revue française de science politique, 47e année, n°3-4, 1997. pp. 469-496. Résumé On peut mieux appréhender le « néo-institutionnalisme » en science politique comme le développement de trois écoles de pensée distinctes : institutionnalisme historique, institutionnalisme des choix rationnels, et institutionnalisme sociologique. Les auteurs résument les intuitions centrales de chaque école, en portant une attention particulière à la dualité entre les approches « culturelle » et « calculatrice » et évaluent les avantages et les faiblesses de chaque école de pensée en soulevant deux questions clés : comment les institutions influencent le comportement et où se situent l'origine et le changement de ces institutions. En conclusion, ils explorent, pour chaque école, les possibilités d'intégrer certaines de ces intuitions les unes aux autres, de façon à favoriser un dialogue plus fécond entre elles.