Images et aniconisme en terres monothéistes - 2012 (original) (raw)

Pierres angulaires du sacré dans le protoislam : entre itinérance et aniconisme

QADR LEILA

Écarter tant soit peu, l'Islam de son berceau natal présupposé mecquois et le dissocier de la figure de « l'envoyé d'Allah », semble une étrangeté pour l'imaginaire du commun des mortels et un exercice périlleux pour tout chercheur académique. Le paradigme dit de Nöldeke, qui effectue une lecture univoque du corpus coranique à l'aune des biographies du Messager Muḥ ammad prévaut toujours dans la majorité des récits de l'histoire de l'Islam. Pour les premiers orientalistes occidentaux comme Weil, Blachère, le Coran était à lire linéairement avec la carrière du Prophète Muḥ ammad. 1 Nous nous porterons en faux de ces thèses postulant que la clé de la chronologie du Coran est de suivre le développement de la personnalité du Prophète : « Si le Coran est en effet avare de détails chronologiques et historiques, il fourmille par contre de renseignements sur la vie religieuse de Muḥ ammad » ; 2 nous avons cherché, en vain, ces derniers. Le Coran ne nous montre jamais la Face du Messager Muḥ ammad et encore moins nous dévoile, la géographie du périple de son umma. On démontrera ici que les pierres angulaires du proto-islam sont à l'image de la pierre noire (et des bétyles des rituels pagano-arabes décrits par H. Lammens) : itinérantes et aniconiques-dans le sens où elles dissimulent l'identité et la face réelle du fondateur. Utiliser un Muḥ ammad mecquois ou médinois était et est encore, l'axiome principal des études coraniques. Cette idée reposait sur les convictions que le Coran n'a qu'un seul auteur, aucun rédacteur, et qu'il reflétait l'expérience de sa communauté partie d'Arabie occidentale. Rares encore sont les discours académiques qui s'extraient de ce paradigme. Ainsi, la réflexion exégétique islamique glosant sur le changement de qibla utilise encore la vie du Prophète pour expliciter un texte très confus sur ce retournement.

Sculpture hellénistique. Conférences de l’année 2012-2013

Annuaire De L Ecole Pratique Des Hautes Etudes Section Des Sciences Historiques Et Philologiques Resumes Des Conferences Et Travaux, 2014

I. Sculptures trouvées dans la ville de Rhodes depuis le synoecisme (408 av. J.-C.). La réception de la tradition classique au sud-est de la Mer Égée La cité de Rhodes fut fondé en 408 av. J.-C.; il s'agit en fait du résultat de l'unification (le « synoecisme ») des trois cités anciennes de l'île de rhodes, ialysos, lindos et camiros. Sa fondation en un lieu très privilégié pour les routes maritimes et le commerce, et l'emplacement idéal de ses quatre ports ont contribué au rôle qu'elle a pris dans les siècles qui suivront.

Iconographie cynégétique mondes anciens programme

Un chasseur sachant chasser est représenté par son chien : l’oiseau, le chien et le chasseur dans l’art de l’âge du Fer en Europe centrale et occidentale, 2024

L’iconographie protohistorique (âge du Bronze et âge du Fer) en Europe centrale et occidentale comporte un nombre limité d’éléments, et particulièrement d’éléments figuratifs, dont les animaux en constituent le thème principal. Il existe une surreprésentation de certaines familles animales, sans que cela découle nécessairement de préférences alimentaires. Il est probable que les sociétés de la Protohistoire aient puisé leur inspiration dans leur environnement direct, l’animal ayant été introduit, de fait, dans les conceptions spirituelles. Certains animaux sont considérés comme bénéfiques, d’autres comme néfastes, selon ce qu’ils apportent à l’humain. Dans ce sens, la représentation animale traduit l’expérience d’une interaction entre l’humain et l’animal. Au sein des représentations animales de l’âge du Fer, l’identification ornithologique démontre que ce sont essentiellement des oiseaux terrestres qui ont été choisis. Avec le développement puis l’intensification de l’agriculture et de l’élevage, la modification de l’habitat, des espèces aviaires se sont rapprochées des sociétés humaines et profitent de leurs activités pour se nourrir. Des espèces deviennent plus communes, d’autres plus visibles, notamment les oiseaux carnivores tels que les rapaces ou les Corvidés. Dans les scènes de chasse, les oiseaux et les canidés sont deux familles animales singulièrement présentes. Ils apparaissent dans des scènes essentiellement à fond mythologique et le choix des espèces paraît répondre à des codifications précises en fonction des thèmes évoqués, dont elles peuvent renforcer la charge symbolique. L’oiseau comme le chien y apparaissent comme ayant un statut à part et semblent liés à une signification symbolique de la chasse et de sa valorisation sociale que cette communication se proposera de développer et d’analyser.

2012 - Torino printanière – Méditations pour une sémiotique culturelle des images

The paper tries to explore the potentialities of a cultural semiotics of images through both a comparison with other semiotic approaches and through the example of a specific analysis: a cultural semiotic study of De Chirico’s painting Torino printanière. The traditional Greimasian approach to the semiotic analysis of images, it is argued, fails in explaining how their meaning depends on the cultural contexts of their production and reception. Likewise, the traditional Echian approach underestimates the fact that ideally cooperative spectators are nowadays more an exception that the norm: as a consequence of the globalization and digitalization of images, more and more people lack an adequate “encyclopedia” to interpret images they are confronted with. The paper therefore claims that a cultural semiotics of images is urgently needed, and contends that the school of Moscow/Tartu can provide many suggestions about how to conceive it. According to Jurij M. Lotman’s theory, indeed, images must be interpreted in relation to their semiosphere, a hypothesis —formulated through the meta-discourse of semiotics— about how a culture produces and manages meaning both inside such culture and in relationships with what such culture considers as external to it. However, the paper points out, in Lotman’s theory the semiosphere is not only a repository of texts, but also a mechanism that produces them. As a consequence, semioticians can both study a semiosphere in order to understand the meaning of an image, and analyze an image in order to understand the meaning of a semiosphere. The paper concludes that only the synergic approach between micro-semiotic and macro-semiotic analysis —including the methods of post-greimasian semiotics— is able to formulate solid hypotheses not only on what images meant at the moment of their production, but also what they mean when they are received in a completely different semiosphere, by people whose visual culture is sometimes radically different from that of the image’s original context.

Regards sur les publications helléniques Chronique 2012

Dialogues D'histoire Ancienne, 2012

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Polythéisme des images médiévales

Les Cahiers du Centre de recherches historiques, 1988

Ce texte constitue une présentation thématique d'une recherche collective du C.R.H. (Groupe d'anthropologie et d'histoire de l'Occident médiéval), qui a bénéficié en 1984-85 du soutien financier du C.N.R.S. au titre de l'Action thématique programmée : « Les polythéismes. Pour une anthropologie des sociétés anciennes et traditionnelles ». Un ensemble d'études, dont la publication est envisagée, a été mené par les membres du groupe de recherche sur les images médiévales, avec le support de son iconothèque informatisée. 1 Dans le christianisme médiéval, le polythéisme ne fut jamais seulement un concept, une abstraction qu'il eût suffi de définir et de juger de l'extérieur pour le rejeter. Ce fut aussi et toujours un problème brûlant, un risque récurrent 1. Il est resté tout au long des siècles comme un défi lancé au christianisme de l'extérieur et comme une menace (ou une tentation) qui l'a travaillé de l'intérieur. Polythéisme des images médiévales Les Cahiers du Centre de Recherches Historiques, 2 | 2009

Imitatio diabolica : démons et image 1

Il y a une nécessité, pour ne pas dire un bonheur, de la transgression. On le sait depuis toujours. Les interdits sont faits pour être transgressés. On ne s' étonnera donc pas d'apprendre que c' est d'une telle nécessité de la transgression qu' est né le culte des images (l'idolâtrie), si l' on en croit un grand penseur chrétien qui fut aussi professeur de rhétorique latine et précepteur dans la famille impériale au début du IV e siècle. Selon Lactance, qui connaît bien les récits bibliques et apocryphes, les démons (avant de devenir des inventeurs d'images) tirent leur origine des anges envoyés sur terre par Dieu. Dieu leur avait précisément interdit, dit-il, de faire ce qu'Il savait qu'ils feraient (scilicet id eos facere prohibuit quod sciebat esse facturos, Inst. div. II, 14, 1). La transgression est donc programmée 2. Les anges couchent avec les femmes des hommes, comme on s'y attend quand on a lu la Genèse, Hénoch, et le livre des Jubilés 3. Les anges, sur terre, sont ainsi « souillés et détournés » par Satan (le Serpent), qui est déjà sur place depuis belle lurette (on est, chez Lactance, dans une version fortement dualiste, opposant les ténèbres à la lumière, dès la création du monde). Les anges souillés et détournés deviennent les démons terrestres, à savoir des agents, des satellites et serviteurs du Diable, tandis que leur descendance (les enfants qu'ils engendrent) deviennent les démons célestes, aériens. Les uns comme les autres, terrestres comme aériens, tous ces démons, chacun dans sa catégorie, chacun dans sa classe, ont des pouvoirs bien réels. Agissant par tromperie, virtuoses en illusions, « en prestiges aveuglants » (praestigiis obcaecantibus, II, 14, 10), ils rendent les humains incapables de voir ce qui est, les persuadant de voir ce qui n' est pas.