The Double Féminin In the Plays of Jean Racine (original) (raw)
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La ≪reconnaissance≫ dans les tragédies de Racine
1995
La « reconnaissance » dans les tragédies de Racine Katsuya NAGAMORI Au XVIIe siècle, le discours sur la tragédie était largement influencé par La Poétique d'Aristote, lue à travers les commentateurs du XVIe siècle. L'une des conséquences de cette réception biaisée est la suprématie de la conception moralisatrice de la poésie (que l'on ne trouve pas chez Aristote) sur le principe hédoniste. La préférence accordée par Aristote à la vraisemblance (ce qui pourrait avoir lieu) plutôt qu'à l'histoire (ce qui a eu lieu) dans le chapitre 9 de La Poétique a offert aux théoriciens un excellent moyen d'expliquer et de justifier la supériorité d'une conception de poésie subordonnée à but moral sur une conception de poésie comme simple plaisir. De ce point de vue, le dénouement de tragédie constitue une occasion idéale pour donner une instruction morale!). Mais Chapelain semble considérer que l'utilité morale de la poésie consiste plutôt dans• ce processus par lequel le spectateur abstrait l'universel du particulier et acquiert comme conséquence une connaissance totale de la vraie nature de la vie et des vertus 2). Cette interprétation, si l'on met entre parenthèses la connotation morale, n'est peut-être pas très éloignée de l'esprit aristotélicien. En effet, le but de la tragédie doit être conforme au but de la mimesis (car la tragédie est d'abord et surtout une mimesis). Or la mimesis pour Aristote est un processus impliquant apprentissage et raisonnement (chA), par lequel on va de la perception du particulier à la connaissance de l'universel. Ce processus n'exclut nullement le plaisir, bien au contraire; simplement, ce plaisir que procure la mimesis• «est un plaisir de reconnaissance, plaisir intellectuel de mise en relation de la forme représentée (créée par représentation) avec un objet naturel connu par ailleurs 3 »). Le problème, c'est que la définition de la tragédie, et singulièrement de la catharsis, par Aristote 4) est suffisamment ambiguë et laconique pour donner lieu aux interprétations les plus diverses. : morale (réplique contre Platon? : la tragédie purifie des passions pernicieuses), médicale (purgation au sens propre) ou, plus intéressante, structurale (la catharsis constitue un pivot du drame, qui est une purification de l'acte grave commis par le héros au moyen de la démonstration de l'innocence de son motif ; cet acquittement rend possible la pitié du spectateur à l'égard du héros). Ce qui fait défaut dans ces interprétations est, semble-t-il, la référence à la conception de la mimesis et, par là, la considération du plaisir inhérent à la tragédie. n faudrait d'abord distinguer les émotions représentées sur la scène et les émotions
La mise en scène moderne de "Phèdre" de Jean Racine
Ce mémoire compare cinq mises en scène modernes de Phèdre (1677) de Jean Racine. Il s’agit des représentations les plus innovatrices et les plus commentées du 20e et du 21e siècle. D’abord, nous donnerons un résumé bref du contenu de Phèdre, pour que tous les détails de la tragédie soient frais dans la mémoire du lecteur, et une analyse du personnage de Phèdre tel que Racine l’avait imaginé. Ensuite, nous établirons le cadre plus large du mémoire, à savoir l’histoire de la mise en scène du 17e siècle jusqu’à nos jours en prenant chaque fois le cas de Phèdre comme exemple. Nous finirons par comparer les cinq représentations choisies sur le point du décor, des costumes, de la diction, de la façon d’accomplir les gestes et de la façon dont les metteurs en scène ont interprété les personnages, en particulier Phèdre.
Quelles représentations du corps violenté chez Racine
2014
Lorsque le 20 juin 1664 Racine (1639-1699) fait jouer sa première tragédie, La Thébaïde, le siècle est entré depuis un certain temps déjà dans la période que l'on nommera classique. Les règles d'or de la tragédie ont été discutées et mises en place entre 1630 et 1640, La Mesnardière a publié sa Poétique en 1640, Corneille ses trois discours en 1660 1 , dix ans plus tard, en 1674, Boileau écrira dans son Art poétique : Ce qu'on ne doit point voir, qu'un récit nous l'expose : Les yeux en le voyant saisiront mieux la chose ; Mais il est des objets que l'art judicieux Doit offrir à l'oreille et reculer des yeux 2 illustrant ainsi, plus que théorisant, ce qu'a accompli la tragédie classique. Qu'on songe seulement au récit de Théramène relatant la mort d'Hippolyte, Athalie, revivant en rêve la mort de sa mère. Les exemples, chez Racine, sont nombreux de cette violence racontée et non mise en scène. Pourtant le début du siècle ne s'était pas privé d'offrir à la scène des spectacles sanglants. Sans compter les mutilations multiples chez Shakespeare-citons entre autres Titus Andronicus ou King Lear,-en France, Hardy s'en était fait le champion, et Rotrou lui-même, bien qu'édulcorant ses sources et ses propos, ne rechigne pas à une certaine violence, dans les mots et dans les actes. Chez Racine, les actes violents, s'ils sont présents « derrière la tapisserie », ont clairement délaissé l'espace scénique et, si l'impression de violence persiste, elle plutôt évoquée que clairement et distinctement exprimée.
Le feminin dans l oeuvre dramatique de Sa
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Jean Racine, Phèdre, la scène de l'aveu (acte I, scène 2 et 3)
2011
Cette scène fait suite à une première scène d'exposition, dans laquelle Hippolyte fait part à son confident, Théramène, de sa décision de fuir « le séjour de l'aimable Trézène » pour partir lui-même à la recherche de son père, Thésée, disparu depuis « plus de six mois ». Le jeune homme cherche aussi à s'éloigner de Phèdre, sa belle-mère, « fille de Minos et de Pasiphaé », qu'il redoute, sans bien comprendre les sentiments qu'elle éprouve à son égard et surtout de la jeune captive Aricie dont il est tombé amoureux, malgré l'interdiction de Thésée car elle appartient à la famille des Pallantides que Thésée veut écarter du trône. Hippolyte exprime à Théramène son intention de voir Phèdre avant de partir et rencontre Oenone qui l'informe du « désordre éternel » qui règne dans l'esprit de cette dernière. Hippolyte se résout à partir sans rencontrer Phèdre, l'héroïne éponyme de la pièce. Celle-ci apparaît, entourée de mystère car les deux confidents, Théramène et Oenone, se sont appliqués à évoquer le mal inconnu qui la ronge.
Les enfants dans les tragédies de Jean Racine - Sources anciennes et suggestions poétiques
Rencontres, 2020
Les enfants dans les tragédies de Jean Racine Sources anciennes et suggestions poétiques Type de publication: Article de collectif Collectif: Anthropologie tragique et création poétique de l'Antiquité au XVII siècle français Auteur: Van der Schueren (Éric) Résumé: L'enfant, dans la pensée chrétienne, et en particulier chez Racine, incarnant la pureté et l'innocence, se trouve au coeur de la fabrique tragique. Du fait de l'ombre constante portée par Atrée, surgit en filigrane l'infanticide. Apparaît ainsi le lien affectif entre l'enfant et la mère, propice au surgissement de l'élégie au sein de la tragédie, et dont la poésie compense la mise sur la scène de la possibilité de l'immolation ou du massacre d'un enfant, et de la « souillure » qui en résulterait.
L’eau et le feu dans Phèdre de Jean Racine : réflexion sur le pouvoir louis-quatorzien
2020
Cet article, divisé en deux grandes parties, concerne Phèdre de Jean Racine. La première partie se focalise sur le texte racinien précité, tente de repérer les différents usages de l’eau et du feu et s’intéresse plus spécifiquement à l’hypotypose prégnante dans « Le Récit de Théramène (scène de scansion, de tension et de cristallisation particulière) et tente de démontrer comment l’eau et le feu s’apparentent à deux éléments du pouvoir politique non seulement caractéristique du cadre mythologico-littéraire de cette tragédie mais aussi de l’époque moderne. La seconde partie s’axera, quant à elle, sur l’utopie et la dystopie, concepts représentatifs du grand siècle louis-quatorzien. Comment Phèdre de Jean Racine apparaît-elle comme le miroir de Versailles et de ses contradictions ? Comment l’eau et le feu apparaissent-ils comme deux forces antithétiques mais néanmoins complémentaires ? Comment, à l’instar de l’utopie et de la dystopie, l’eau et le feu semblent-ils les deux versants d’un même phénomène ? C’est précisément à toutes ces questions auxquelles cet article est consacré.
Jean Racine, L'aveu de Phèdre à Hyppolite (acte II, scène 5)
2014
On vient d'annoncer la mort de Thésée. Phèdre fait venir Hippolyte pour le supplier de ne pas "profiter de la situation" et de prendre ses enfants sous sa protection. Mais Phèdre est tellement bouleversée par la perspective de se trouver en présence du fils de Thésée, qu'Oenone est obligée de lui rappeler l'objet de l'entrevue. Le début de la scène est marqué par l'incompréhension, le malentendu entre les deux personnages, la figure du quiproquo. Cette incompréhension se traduit par l'inégalité de la répartition de la parole entre Phèdre et Hippolyte. Comment Phèdre en vient-elle à avouer à Hippolyte la passion qu'elle éprouve pour lui ? Nous verrons d'abord en quoi consiste le quiproquo au début de la scène, puis la substitution de la figure d'Hippolyte à celle de Thésée et enfin la déclaration incontrôlée de Phèdre à Hippolyte.