Campagne «au faciès» de LFI : «Les tracts étaient les mêmes partout, ça ne s’est jamais produit», répond Rousseau à Ruffin (original) (raw)
Publié le 13 septembre 2024 à 22h32, mis à jour à 01h00
Sandrine Rousseau invitée vendredi soir de France 5. Capture d'écran / France 5
Dans plusieurs interviews, le député de la Somme a accusé les Insoumis, et notamment Jean-Luc Mélenchon, d’avoir «abandonné une partie de la France» et proposé une grille de lecture communautariste.
Le torchon brûle entre François Ruffin et les Insoumis. Quelques semaines après avoir acté la rupture avec Jean-Luc Mélenchon, le député, dorénavant écologiste, de la Somme ne mâche pas ses mots contre la stratégie électorale de son ancienne famille politique. Dans deux entretiens accordés cette semaine au Nouvel Obs, puis à BFMTV, le réalisateur accuse ses anciens camarades d’avoir «abandonné une partie de la France». Et le candidat à la présidentielle de 2022 d’avoir «tout misé sur la jeunesse et les quartiers populaires» et «délaissé le reste». Comme l’ont confirmé les récentes déclarations, censées être hors micro, de l’ancien prétendant à l’Elysée. Qui a exhorté le week-end dernier ses partisans à se concentrer sur des électorats bien singuliers, au détriment des autres, qui sont «une perte de temps».
Opposé au «découpage (de) la France en segments», François Ruffin reconnaît avoir mené aux législatives de 2022 une campagne au «faciès», et communautariste. Mettant en exergue la figure de Jean-Luc Mélenchon quand il s'adressait à un électeur «noir ou arabe», mais en la cachant «dès qu'on tombait sur un blanc».
Une attitude dont il a «honte» aujourd’hui, et dont l’incrimination a provoqué la colère des lieutenants insoumis... mais aussi de Sandrine Rousseau. Invitée vendredi soir de France 5, l’écologiste a dit «ne pas comprendre ces propos». «J’ai fait campagne, j’ai aidé d’autres candidats sur tous les territoires, les tracts étaient les mêmes partout, il n’y a pas eu deux tracts pour deux quartiers différents», a rétorqué l’élue de Paris. Un tel ciblage des électeurs «ne s’est jamais produit», a-t-elle surenchéri.
«Il fallait qu’il le dise avant»
Sandrine Rousseau a beau balayer d’un revers de main la charge de François Ruffin, elle ne comprend pas pourquoi il n’en a pas «parlé» plus tôt. «Si vous ne voulez pas que ce soit la gauche complète qui se présente, depuis le Parti socialiste jusqu’à LFI, il fallait qu’il le dise avant que l’alliance (du Nouveau Front populaire) soit faite», a-t-elle raillé.
Alors que l’ancien documentariste avait qualifié Jean-Luc Mélenchon de «boulet» pendant la campagne des législatives anticipées, Sandrine Rousseau se montre moins catégorique. «Il y a des électeurs qui sont allés aux urnes parce qu’il y avait LFI. Mélenchon a permis à des gens d’aller voter, comme le PS et Les Écologistes ont permis à d’autres personnes d’aller voter», a-t-elle développé. Et de marteler que «la cause ouvrière» régulièrement mise en avant par le député de la Somme «ne se réduit pas à une question ethnique.» «Si on défend les ouvriers, on défend tous les ouvriers.»
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