Canadiens d'origine latino-américaine (original) (raw)

L’Amérique latine désigne un groupe de républiques d’Amérique centrale et du Sud. Ces pays comprennent l’Argentine, la Bolivie, le Brésil, le Chili, la Colombie, le Costa Rica, Cuba, la République dominicaine, l’Équateur, le Salvador, le Guatemala, Haïti, le Honduras, le Mexique, le Nicaragua, le Panama, le Paraguay, le Pérou, l’Uruguay et le Venezuela. Porto Rico, les Antilles françaises et d’autres îles des Antilles peuvent également être considérées comme faisant partie de l’« Amérique latine ». L’utilisation plus large du terme peut également désigner les pays où prédominent les langues romanes, telles que l’espagnol et le portugais.

Selon Statistique Canada, il y avait plus de 674 640 résidents d’origine latino-américaine au Canada en 2016.

Origines

La plupart du temps, les historiens et les sociologues étudient la civilisation latino-américaine sous l’angle des colonisations espagnole et portugaise. Ainsi, beaucoup de Latino-Américains tendent à se définir comme le produit des conquêtes espagnoles du 16e siècle. On assimile ainsi, à tort, les origines historiques de ce peuple à l’arrivée des Espagnols en Amérique. Les civilisations inca, aztèque et maya s’en trouvent donc reléguées à une période « préhistorique ». La culture de l’Amérique latine, qui comprend 19 pays, se compose en fait d’éléments européens (surtout espagnols et portugais, mais aussi italiens, allemands et hollandais) et d’éléments autochtones. (Voir aussi Peuples autochtones au Canada.)

Migration

Les statistiques officielles indiquent qu’avant 1970, la population totale des Latino-Américains au Canada est inférieure à 3000. Entre 1970 et 1973, on assiste à la première cohorte majeure d’immigrants latino-américains. (Voir Immigration au Canada.) L’afflux de Latino-Américains (quelque 68 000) au début des années 1970 est attribuable en partie à la politique d’immigration de « libre admission ». De 1969 à 1972, tout touriste peut entrer au Canada sans visa et, une fois au pays, demander un statut d’immigrant reçu. À la même époque, le Canada assouplit ses conditions d’immigration en raison d’une forte demande de travailleurs non spécialisés. (Voir Immigration économique au Canada.) Le nombre d’immigrants argentins augmente rapidement chaque année au cours de la décennie 1970. Après la chute du gouvernement Allende, desréfugiés politiques chiliens arrivent au Canada en provenance de l’Argentine. De 1963 à 1973, on ne dénombre que 2135 immigrants venus du Chili. En 1976, le Canada avait déjà accueilli 4600 immigrants dans le cadre du programme pour les réfugiés appelé le Mouvement spécial chilien, mis en place par le gouvernement canadien. Au début des années 1970, environ 20 000 Équatoriens immigrent également au Canada et s’installent surtout àMontréal et à Toronto. À la fin des années 80, le Canada compte plusieurs centaines de réfugiés d’Amérique centrale en quête d’une vie meilleure. À la fin des années 1980, plusieurs centaines de Centraméricains sont arrivés en tant que réfugiés.

Les Latino-Américains font partie des groupes culturels les plus récemment arrivés au Canada, mais le nombre de personnes se déclarant d’origine latino-américaine a augmenté rapidement. Après les années 1990, la communauté latino-américaine continue à croître rapidement en taille. Selon Statistique Canada, il y avait près de 250 000 Latino-Américains au Canada en 2001, et en 2006, leur nombre était passé à plus de 527 000. La croissance de ce segment de la population est due à l’immigration; la majorité des personnes d’origine latino-américaine déclarent être nées à l’extérieur du Canada.

Peuplement

Au début, la plupart des immigrants latino-américains s’établissent dans les centres urbains. (Voir Ville.) Toutefois, la demande d’ouvriers spécialisés pour les entreprises de fabrication, surtout les industries légères, ne cesse d’augmenter. Ces industries sont généralement situées dans les banlieues. Le besoin de se rapprocher de leur lieu de travail oblige donc beaucoup d’entre eux à emménager dans les quartiers éloignés du centre-ville. En quête de travail, des centaines de familles latino-américaines migrent aussi vers l’Ouest, principalement en Alberta.

Vie économique

Traditionnellement, les Latino-Américains travaillent surtout dans l’industrie des services, dans les petites entreprises de fabrication et dans l’industrie du vêtement. Les travailleurs d’origine latino-américaine sont également plus susceptibles d’être employés dans la vente et les services. Avec le temps, on note cependant un passage des emplois à faible revenu à des emplois mieux rémunérés. Grâce à la croissance que connaît la communauté vers la fin des années 1980, un certain nombre de Latino-Américains obtiennent des emplois liés au domaine de l’assurance, de l’immobilier, de la restauration et des voyages. En outre, la formation d’un nombre croissant de spécialistes et d’universitaires, principalement du Chili et de l’Argentine, est maintenant reconnue au Canada, ce qui leur permet d’exercer des professions qui correspondent à leurs compétences.

Vie sociale et communautaire

La vie sociale des groupes latino-américains est axée sur les activités communautaires et les réunions familiales. Les clubs sociaux organisent régulièrement des danses et des manifestations sportives. Ces clubs d’entraide permettent aux membres de la communauté de consolider leurs liens et de préserver leur patrimoine culturel. Les associations latino-américaines comme le Centre for Spanish-Speaking Peoples de Toronto fournissent une grande variété de services, tels que des cours de langue, une aide à l’immigration, des cliniques de santé et des services juridiques aux membres des communautés latino-américaines.

Les Latino-Américains, même ceux qui en tant que réfugiés politiques espéraient retourner dans leur pays d’origine, sont de plus en plus engagés dans la société canadienne. (Voir aussi Multiculturalisme.)

Group of Latin American Canadians at Toronto Pride, 2014.

Making pupusas, a popular dish in El Salvador and Honduras, at Edmonton Latin Festival in 2009.

Vie religieuse et culturelle

Les Latino-Américains sont en majeure partie des catholiques. En 2001, environ 64 % de la communauté latino-américaine se déclarait catholique, 16 % se décrivait comme protestante et 12 % disait n’avoir aucune appartenance religieuse.

Plusieurs journaux, magazines et bulletins d’information en langue espagnole sont publiés au Canada et disponibles en ligne, notamment El Popular, qui est basé à Toronto. Les représentations théâtrales, les récitals de poésie et les expositions d’art sont courants dans les grandes communautés. De nombreux groupes de danse, de musique et de culture sont également très actifs au Canada. Plusieurs écrivains, poètes, peintres et journalistes latino-américains sont devenus bien connus au Canada. (Voir Allophones.)

En 2018, le Canada désigne le mois d’octobre comme étant le Mois du patrimoine latino-américain.

Éducation

En 1970, les écoles de Toronto et de Montréal réunies comptent 342 élèves d’origine latino-américaine. En 1980, ce nombre passe à 9738. En 2001, 67 % des personnes âgées de 15 à 24 ans d’origine latino-américaine étaient inscrites à des programmes d’enseignement à temps plein au Canada.

Dans les universités et les collèges techniques canadiens, le nombre d’étudiants dont la langue maternelle est l’espagnol passe de 67 à 583 au cours des années 1980. En 2001, environ 17 % des Canadiens d’origine latino-américaine sont des diplômés universitaires, comparativement à 15 % pour l’ensemble de la population adulte.