Vie et Oeuvres de Jean Aim� de Chavigny, antea Jean de Chevigny, secr�taire de Nostradamus (ca. 1533-1609) (original) (raw)

L'importance de Che/avigny est fondamentale pour les �tudes nostradamistes : en effet ce bourguignon a, si ce n'est invent� ou constitu� Nostradamus, du moins l'a utilis� voire instrumentalis� � ses propres fins comme Platon l'avait fait pour Socrate ou encore Paul pour J�sus le crucifi�. Mais alors que Socrate et J�sus n'ont rien �crit, de nombreux textes de Nostradamus ont �t� conserv�, lesquels confirment et parfois infirment la documentation essentielle et les versions qu'en donne Chavigny dans ses �crits. Et parmi celles-ci, son Janus Gallicus (1594) reste un pilier fondateur de toute nostradamologie, comme l'est devenu depuis peu son Recueil des Presages prosaiques manuscrit (1589), red�couvert � Lyon apr�s quatre si�cles.

Jean de Chevigny rencontre Nostradamus � Salon durant l'�t� 1560. Il avait 27 ans. Le 1er septembre suivant, de passage � Aix, il �crit � Nostradamus pour le remercier de son accueil et aussi d'avoir eu l'amabilit� d'avoir dress� son th�me de naissance, esp�rant qu'il veuille bien se pencher aussi sur celui de son jeune fr�re G�rard Chevignard, n� comme lui-m�me � Beaune au lever du soleil, le 20 ao�t 1548. Apr�s quelques probables �changes �pistolaires dont on a rien conserv�, Chevigny se pr�sente � nouveau � Salon durant l'�t� suivant, et devient pour 5 ans son nouveau secr�taire : en t�moigne une lettre de sa Correspondance choisie, dat�e du 9 septembre 1561, dans laquelle Nostradamus signale "un jeune Fran�ais qui, de lui-m�me, est venu r�cemment m'offrir ses services" (Lhez, 1961, p.137). Nostradamus aura voulu pr�server deux lettres attestant de ces ann�es de collaboration avec son jeune secr�taire (CN 241).

L'ann�e suivante, Chevigny transcrit l'Almanach pour l'an 1563 (Avignon, Pierre Roux) et y joint une �pigramme latine de son cru sur les mis�res de la France, intitul�e "Ad Galliam nostrorum temporum miseriam deflens" et sign�e Io(annes) Chevign(a)ei Belnensis (CN 210, 210A, K8v). A l'Almanach pour 1564, Chevigny ajoute deux quatrains en latin, sign�s Io. Chevignaeus Beln(ensis) (CN 221, 221C, A2v et G1v) et � l'Almanach pour 1566, toujours en latin, un distique sign� Io. Chevignaei Belnensis, pr�c�d� d'un quatrain (CN 237, 237B, C1r). Au printemps 1567, pendant que Nostradamus travaille � son dernier almanach, il donne � Chevigny la t�che de reproduire une s�lection de sa Correspondance, les Clarorum virorum Epistolae (BNF Paris: ms. lat. 8592). Durant toutes ces ann�es, Chevigny avait d�j� retranscrit ou traduit les lettres de Nostradamus pour ses correspondants, notamment allemands, qui parfois se plaignaient de leurs difficult�s � d�chiffrer l'�criture du proven�al, et parmi elles, la lettre � Joachim de Cl�ron de Saffres (dat�e du 25 f�vrier 1566) que j'ai d�couverte � la biblioth�que universitaire d'Uppsala en juillet 2008 (CN 100). Les Epistolae (1566) et la lettre � Saffres sont de la m�me �criture que la Revolutio (1581), le Recueil (1589) et la Vaticination (1595) r�dig�s ult�rieurement par Chavigny (cf. infra et Chevignard 2005, p.360).

Lettre � Joachim de Cl�ron de Saffres, 1566 Clarorum virorum Epistolae, 1566, 89r Chavigny, Recueil, 1589, p.212

REP�RES BIOGRAPHIQUES

"Chavigny, Chevignard ou Chevigny, car plusieurs Titres anciens prouvent que ces trois noms sont synonimes" (Papillon, 1742, p.139)

L'identit� de Chevigny alias Chavigny a connu quelques f�cheuses vicissitudes. Et pour certains cerveaux chagrins et malveillants, par�s d'appareillages et surtout d'id�ologies pseudo-critiques � trois balles, faute de s'en prendre directement � Nostradamus, intellectuellement et spirituellement bien sup�rieur � eux quoiqu'ils en croient, il suffira de semer des doutes dans les esprits quant � son secr�taire, une proie plus accessible et � leur port�e. Cela avait mal commenc� avec les deux bibliographes de l'�poque, La Croix du Maine et Du Verdier, l'un par ignorance faisant de Chevigny et de Chavigny deux auteurs disctincts, l'autre lui attribuant des ouvrages d'un certain Catherin Fortun�. En 1742 l'abb� Philibert Papillon donnait quelques �l�ments de r�ponse assez clairs, mais en 1886 Simon Gautheret-Comboulot, par ses h�sitations, relan�ait les doutes dans son examen du recueil compos� � la m�moire d'Antoine Fianc� dont il n'imaginait pas possible la relation amoureuse avec un Chavigny de trente ans son a�n� selon son d�compte (mais en r�alit� de vingt ans seulement). Ses soup�ons et interrogations ont eu les suites pol�miques que l'on conna�t et dont j'ai rendu compte en 2007 au CN 59. Il faudra attendre les articles d�cisifs de Bernard Chevignard (1995, 1996 et 2005) pour en finir avec cette petite mascarade acad�mique, saupoudr�e de querelles de chapelles.

Chevigny aimait � changer de nom. Il signe Ioannes Chevignardus Belnensis en 1555 et 1557, Ioannes Chevignaeus Belnensis dans les deux lettres qu'il adresse � Nostradamus et dans les Almanachs pour 1563, 1564 et 1566 (1560-1565), toujours Jean de Chevigny Beaunois (ou Ioannes Chevignaeus Belnensis) entre 1570 et 1581, puis Jean Aime (ou Aym�) de Chavigny Beaunois (ou Ioannes Amatus Chavignaeus Belnensis, ou encore par ses initiales I.A.D.C.B.) � partir de mai 1581 jusqu'en 1608 (rajoutant le surnom "Aim�" en hommage � son ami Antoine Fianc� qui venait de d�c�der), mais encore I. A. de Chevigny dans sa d�dicace au Sieur de Fougerolles, traducteur des Vies de Diog�ne La�rce en 1601.

Po�te et Latiniste, astrologue et m�decin, ex�g�te des �crits de Nostradamus, Jean Chevignard est n� � Beaune le 24 janvier 1533 � 7h30 au lever du Soleil (le 23 � 7:30 P.M. selon le th�me dress� par Nostradamus le 1er septembre 1560 ; Clarorum virorum Epistolae, 1566, 23r), et non en 1536 comme le croit B. Chevignard. En domification Octotope, ses maisons sont : 1/ la Communication, 2/ l'Amiti�, 3/ la Connaissance (cf. mon Dominion, TH D 1993).

Clarorum virorum Epistolae, 1566, 23r Th�me de Chevigny alias Chavigny

On rel�ve dans le th�me de Chevigny de nombreuses anomalies : un /I/ � l'ann�e qui semble avoir �t� chang� en /V/ (par une main tierce ?) donnant 1537 pour 1533 (et non 1536 comme on l'a lu et interpr�t�), deux positions zodiacales pour Mars (29�2 SAG et 10�48 CAP, un encadrement de la position r�elle qui est de 6�45), deux positions zodiacales pour Mercure (28�41 AQU et 0�16 PIS) qui est un encadrement tr�s serr� et pr�cis de la valeur calcul�e (29�22 AQU) � une �poque o� la position r�elle de cette plan�te laissait � d�sirer), des donn�es sectorielles aberrantes (avec deux positions pour les maisons III et V, et des maisons oppos�es non correspondantes), des noeuds lunaires non oppos�s (5�36 LIB et 10�43 PIS ou ARI !), enfin une position lunaire aberrante (22�45 LIB, au lieu de 3� AQU environ, le 24 janvier au lever du soleil) et qui le resterait pour une naissance en 1536 ou en 1537. Pour l'heure de naissance, Brind'Amour h�site entre 7h30 de l'apr�s midi et 7h du matin, alors que le cartouche central indique clairement et sans ambigu�t� possible une naissance le 23 � 7h30 P.M. c'est-�-dire le lendemain � 7h30 du matin, pour finalement abandonner toute explication : "je n'ose aventurer une hypoth�se."(1993, p.360-362). Et pourtant la seule explication possible � cet ensemble d'apories et d'h�r�sies astrom�triques est le cryptage ou chiffrement des donn�es par Nostradamus, pas forc�ment avec la complicit� de Chevigny dont ne conna�t pas le niveau de connaissance en mati�re astrologique � cette �poque.

Ce th�me pose une question qui me semble cruciale : Comment Chevigny, s'il est bien le copiste des Epistolae de Nostradamus, a-t-il pu laisser passer un tel th�me, v�ritable chef-d'oeuvre d'absurdit� astrom�trique que m�me les plus ignorants et incomp�tents parmi les astrologues d'hier et d'aujourd'hui ne sauraient �galer ? Je n'envisage que deux r�ponses � cette question : sa totale imp�ritie en la mati�re � cette �poque ; ou sa complicit� avec l'herm�tiste proven�al.

L'abb� Papillon avait fait de Jean Chevignard le fils de Jean Chevignard de Chavigny et de Pallas Le Blanc, ce qui est inexact (Papillon, 1742, p.139). La notice de Papillon fut r�am�nag�e apr�s sa correspondance entre 1728 et 1733 avec Philibert Chevignard (1684-1745), comte de Chavigny-le-Roy et pr�sident � mortier au parlement de Franche-Comt�. Son p�re Th�odore Chevignard, maire de Beaune et secr�taire du prince de Cond�, �tait l'arri�re-petit-fils d'un Jean Chevignard, notaire royal et maire de Beaune en 1548 avec lequel le secr�taire de Nostradamus a �t� longtemps confondu, y compris par Buget en 1860. Sur cette question : cf. la correspondance de Papillon avec Philibert Chevignard (BM Dijon: ms. 2051 f.91-151), et Bernard Chevignard ("Qui re�ut Henri II � Beaune en 1548 ? Requiem pour un maire fant�me", in M�moires de la Soci�t� d'Histoire et d'Arch�ologie de Beaune, T 74, Beaune, 1993 ; 1999 p.59-62).

Jehan CHEVIGNARD (c.1520 + 15/08/1598), fils de N. CHEVIGNARD, notaire royal et maire de Beaune en 1548, avait �pous� Anne LOYSEL, fille de Jean LOYSEL et de Pallas LE BLANC, d�c�d�e le 6 septembre 1594) (cf. Albrier, 1867).
Chevigny appartient � une autre branche. Il serait le fils de Loys CHEVIGNARD (c.1500-), gainier puis armurier � Beaune, mari� le 26 novembre 1531 avec Jehanne MAULAIN (c.1510-), et le petit-fils de Girard CHEVIGNARD (c.1570, + 04/08/1566), marchand gainier � Beaune, mari� avec Philiberte SAICHOT, d�c�d�e en 1540 (sur cette hypoth�se, cf. Chevignard, 1995-1996, p.175).

Loys et N. Chevignard sont de la m�me g�n�ration que Nostradamus, et leurs fils, les deux Jean Chevignard, pourraient �tre cousins, si ce n'est germains, du moins issus de germains. Mais tout ceci reste hypoth�tique, faute et en l'absence de tout acte notari� ou d'�tat civil attestant formellement d'une telle filiation. Ce qui est certain si Chevigny dit vrai dans sa lettre adress�e � Nostradamus en septembre 1560, c'est qu'il avait un jeune fr�re qui tenait son pr�nom, G�rard, de leur grand-p�re commun ("avitum nomen retinenti", in Epistolae, lettre 15, 22v). A l'appui de cette filiation, outre la g�n�alogie d'un descendant des Chevignard, Antoine-Th�odore (1732-1808), et aussi � l'appui de l'identit� "Chavigny, Chevignard ou Chevigny" �nonc�e par Papillon, deux mentions d'�tat civil des archives de "Beaulnes", d�couverts par B. Chevignard :

  1. "M(aistre) Jehan Chevignard docteur en medicine", parrain d'Edme Chevignard, le fils d'Elizabeth Masson et de son fr�re Girard, marchand (AD C�te-d'Or, Beaune, Paroisse Saint-Pierre, 8 juillet 1585 ; Chevignard, BHR 58.2, 1996, p.421). G�rard Chevignard est d�c�d� de la peste l'ann�e suivante, avant la naissance de sa fille posthume Jehanne le 4 ao�t 1586 (Chevignard & Matray, 1998, p.27).

  2. "Maistre Jean Chevignard dict de Chavigny docteur en medecine", parrain de Jean Estienne (AD C�te-d'Or, Beaune, Paroisse Saint-Pierre, 27 mai 1598 ; Chevignard, BHR 58.2, 1996, p.421, se corrigeant sur la lecture des noms en 2005, p.356-7).

Jehan Chevignard parrain de son neveu, 1585 Jean Chevignard dict de Chavigny docteur en medecine, 1598

Ce qu'on sait encore de Chevigny alias Chavigny tient principalement � ses �crits et aux d�dicaces qu'il a laiss�es dans divers ouvrages d�s 1555, l'ann�e de la premi�re �dition des Proph�ties. Il ne s'est pas mari� et on ne lui conna�t aucune relation f�minine : Beata Tranquillitas !

Le jeune Chavigny a probablement connu Claude Dariot, n� � Pommard pr�s de Beaune en 1533, et d�c�d� le 2 novembre 1596 (Chevignard 1996, BHR 58.2, p.420), sur les bancs de l'�cole et ensuite lors de ses �tudes secondaires. Ils sont n�s la m�me ann�e. Chevigny compose quelques vers latins pour son ami d'enfance lors de la parution de son premier et c�l�bre trait� astrologique, l'Ad Astrorum judicia facilis Introductio (1557), traduit en fran�ais l'ann�e suivante (L'introduction au jugement des astres), et m�me en anglais en 1583.

Immatricul� le 18 novembre 1553 � Montpellier, Dariot exercera la m�decine � Beaune quelques ann�es apr�s, alors que Chevigny optera pour les �tudes litt�raires � Paris. Dariot adoptera les id�es de la R�forme en septembre 1572 � Gen�ve (Chevignard, 1995-1996, p.177), alors que Chevigny restera farouchement catholique, en d�pit m�me des sympathies et relations de son ma�tre Nostradamus.

Chevigny et Dariot ont peut-�tre effectu� leurs �tudes secondaires � Lyon. En tout cas, � la fin de ses �tudes secondaires, Chevigny est � Lyon aupr�s de Guillaume Du Choul, du cabinet duquel il �voque les manuscrits et m�dailles, et qu'il aurait rencontr� en 1555 ou un peu avant : "ce que je parle sont cinquante ans passez" (in Discours parenetique, 1596, p.184 ; cit� par Chevignard, BHR 58.2, 1996, p.420).

Dans les ann�es 55-60, Chevigny se serait sp�cialis� dans les lettres classiques � Paris, et aurait notamment suivi les cours de grec de Jean Dorat (1517-1588) : "qui jadis fut mon maistre es lettres Grecques, & que je nomme par honneur"(Janus, p.291). L'�t� 1557, il �crit aussi avoir assist� aux �meutes de la rue Saint-Jacques : "Ie qui ay veu tel trouble excit� en ru� S. Iaques" (in Janus Fran�ois, p.50). C'est peut-�tre � l'instigation de Dorat qui �tait intrigu� par l'�criture et le caract�re �nigmatique des Proph�ties de Nostradamus et que La Croix du Maine va m�me jusqu'� qualifier d'"heureux truschemen ou fidel interprete des Quadrains & propheties dudit Nostradamus"(1584, p.330), que Chevigny ose se rendre chez Nostradamus � l'�ge de 27 ans, avant d'en devenir le secr�taire.

Apr�s le d�c�s de Nostradamus et durant une dizaine d'ann�es (1566-1575), on ne sait pas grand chose de lui, outre quelques vers laiss�s dans trois ouvrages, et un opuscule sur L'Androgyn n� � Paris le xxi Iullet 1570, �crit avec l'accord et la complicit� de Dorat, et qui se veut une ex�g�se d'un quatrain de Nostradamus (CN 134). C'est encore � la fin de cette �poque que Chevigny aurait d�cid� de se sp�cialiser, cette fois en m�decine, "pour se recuire & passer au Doctorat" comme Nostradamus, et ce jusqu'aux ann�es 76-77 au cours desquelles il aurait rencontr� son ami Fianc�.

Verdun Saulnier affirme que Chavigny est sorti docteur en m�decine de l'Universit� de Montpellier (1957, p.454), et ce titre est encore explicite dans les actes d'�tat civil de 1585 et 1598. Au d�c�s pr�coce de son ami Fianc�, mort de la peste en mai 1581, Chavigny est � Paris. Il y r�digera une interpr�tation du th�me de Nicolas Filleul de La Chesnaye en novembre 1581 et y publiera ses _Larmes et Souspirs_en mars 1582 sous le nom de Jean Aime de Chavigny (Ioannes Amatus Chavignaeus). Dans les ann�es qui suivent, il a peut-�tre voyag� hors de France. On sait qu'il vit � Grenoble en 1589 quand il termine son Recueil des Presages prosaiques. Il demeure sans doute en r�gion lyonnaise ou grenobloise les ann�es suivantes.

BIBLIOGRAPHIE COMMENT�E

134A

L'Androgyn n� � Paris, le xxi Iullet 1570
Illustr� des vers latins de Jean Dorat Po�te du Roy Tres-chrestien, contenans l'interpretation de ce monstre.
Avec la traduction d'iceux en nostre vulgaire Fran�ois, dediee � Monseigneur le President l'Archer
Lyon, Michel Jove, 1570, in-8, 12 ff. + planche
- ouvrage �tudi� au CN 134

Trois textes manuscrits attribu�s � Jean de Chevigny (ca. 1570-1580 ?) ont �t� recens�s par La Croix du Maine et Du Verdier :
- Une traduction fran�aise de La vie de Cornelius Gallus, excellent po�te Latin (La Croix du Maine, 1584, p.216)
- Une traduction fran�aise de Galatee et Doris, Dialogue de Lucian pris du latin de Jean Second. Du Verdier en a transcrit les 6 premiers vers : "C'estoit en plein midy qu'une marine tourbe..." (1585, p.674)
- L'Hymne de Tresillustre Prince Iaques de Savoye, Duc de Genevois & de Nemours, Marquis de sainct Sorlin, Conte de Foussigny, qui est un po�me d�di� � Jacques de Savoie-Nemours (1531-1585) dont Du Verdier a transcrit les 16 premiers vers : "Piqu� d'un brave soin qui � ce me convoye..." (1585, p.673-674)

Quatre autres textes dont trois au moins ont �t� attribu�s � tort � Chevigny par Du Verdier (1585) :
- Hymne de l'Astree � Monsieur l'Archer, Lyon, Benoist Rigaud, 1570 (Du Verdier, p.672). Cette courte pi�ce pourrait �tre de Chevigny.
- Le Pilote de la Nef Lyonnoise, Lyon, Benoist Rigaud, 1570 (par Catherin Fortun�) => BM Lyon: 357245
- La Citadelle lyonnaise manuscrite, �d. Ferdinand Villepelet, Lyon, Soci�t� des Bibliophiles Lyonnais, 1890 (par Catherin Fortun�). Du Verdier en donne les 22 premiers vers: "C'est un plaisant travail quand les boeufz, accouplez..."
- Congratulation � Monseigneur Monsieur de Mandelot, Lyon, Benoist Rigaud, 1571 (par Antoine Armand, traduit par Catherin Fortun�)

Catherin Fortun� �tait "lieutenant en la ma�trise des portz" de Lyon en 1577-1578 (Inventaire sommaire des Archives communales ant�rieures � 1790. Ville de Lyon, T 3, Lyon, P. Dupont, 1887, p.338 ; Maurice Pallasse, La S�n�chauss�e et Si�ge pr�sidial de Lyon pendant les guerres de religion, essai sur l'�volution de l'administration royale en province au XVIe si�cle, TH D Lyon, Facult� de droit, impr. E. Vitte, 1943, p.229 ; sources ignor�es par J. Dup�be, 1983, p.22).

Le Pilote de la Nef Lyonnoise, 1570 La Citadelle lyonnaise

239A Revolutio XLV perfecta, et XLVI currens, nobiliss(imum) ac virtutum splendore clarissimi viri Nic. Fillellii Rothomagen, primi apud Regem Christianissimum eleemosinarii,
ab Io. Amato Chavignaeo, Belnensi, mathematico, non minus accurate supputata, quam sedulo explicata
atque omnibus rationum momentis expensa juxta Ptolemaei et Arabum priscorum doctrina. M.D.LXXXI
- in fine : "Faciebat Io. Amatus Chavignaeus Belnensis Lutetia Parisiorum, mense novembri, anno reparatae salutis christianae M.D.LXXXI"
=> BM Rouen: ms. p.43, Nov. 1581, in-4, 24 ff., 13.5 x 19.5 cm

- Charles Lormier, Soci�t� des Bibliophiles Normands, Rouen, 14 d�cembre 1893, p.27-29
- CAT Charles Lormier de Rouen, vol.3, 1905, n.4681, p.196
- Catalogue g�n�ral des manuscrits des biblioth�ques publiques de France, T 48, Paris, Plon, 1933, n.353, p.13
- Fran�oise Joukovsky: Nicolas Filleul, Les th��tres de Gaillon, Gen�ve, Droz, 1971, p. ix-x & sq.
- Chevignard, 1995-1996, A/b p.190

Ce texte est une interpr�tation de l'horoscope de l'abb� et po�te rouennais Nicolas Filleul de La Chesnaye, n� le 13 janvier 1537 � Rouen (+ ap.1584). Le manuscrit a appartenu au conseiller au parlement de Paris et bibliophile Paul Petau (1568-1614) alias Petavius (cf. CN 10). En 1583, Jean-�douard Du Monin (ca. 1555-1586) d�die quelques alexandrins � Chavigny "grand Astrologue" (CN 72). Chavigny a r�dig� son texte, dat� du 1er novembre 1581, apr�s le d�c�s de son ami Fianc�, et il ne signe plus Jean de Chevigny mais Jean Aim� de Chavigny.

239B Les Larmes et Souspirs de Iean Aime de Chavigny Beaunois,
Sur le trespas tres-regrett� de M. Antoine Fianc� Bizontin, lors qu'il vivoit, Professeur en Philosophie & Medecine, & Medecin de la cit� d'Avignon,
Dediez � Monsieur Maistre Thomas Serre, Conseillier du Roy tres-Chrestien,
Thresorier & Receveur general de sa marine du Levant, Mortes-payes, reparations & fortifications de Provence
Paris, Estienne Prevosteau, 1582, in-8, 96 p.
=> BM Dijon: Breuil 1-215 ; Paris Arsenal: 8� B 11834 r�s. ; Paris Mazarine: 21684 ; �NB Wien:*35.J.40

La Croix du Maine, 1584, p.202 ; Goujet, 1752, T 14, p.43-44 ; Gautheret-Comboulot, 1886, p.297-300 ; Delpy 1, 1906, n.390 ; Dup�be, 1983, p.23 ; Brind'Amour, 1996, p.LXII-LXIII ; Chevignard, 1995-1996, B/b p.191

La d�dicace � Thomas Serre est dat�e de Paris, le 28 mars 1582. L'ouvrage est un recueil de pi�ces diverses en latin, fran�ais et grec, la plupart r�dig�es par Chavigny qui signe de son habituelle devise "Douce Tranquillit�" (p.95), "Beata Tranquillitas" en latin (p.62) ou encore en grec "M E Λ I T O E Σ Σ A H E Υ Δ I A" (p.25). C'est aussi la tranquillit� des �tudes (otium), oppos�e � l'agitation bruyante du negotium. Quelques d�dicaces et autres pi�ces de circonstance sont sign�es par Jean Dorat, le po�te Jean-�douard Du Monin (en italien et h�breu, p.96), l'avocat parisien Gilles Marius et quelques autres.

Le m�decin Antoine Fianc�, d�c�d� pr�matur�ment en soignant les pestif�r�s � Avignon le 27 mai 1581, serait n� � Fleurey dans le Doubs le 17 janvier 1552 (cf. le synopsis de sa vie p.56, et son �pithaphe en latin p.6, traduite par Gautheret-Comboulot, 1886, p.304-5). Apr�s des �tudes de lettres � Paris, il gagne Montpellier pour suivre une formation m�dicale : il y est immatricul� le 14 novembre 1576, mais c'est � Avignon qu'il obtient son doctorat de m�decine le 5 ao�t 1579 (Gouron, 1957, n.2810). Peut-�tre a-t-il connu quelques d�boires � Montpellier : en t�moignerait sa Platypodologie ou Platopodologie, une satire contre les pieds-plats en vers latins, �voqu�e par Chavigny, lequel loue son jeune ami et amoureux par une expression similaire ("des hautes & sublimes disciplines qu'il avoit en si grande jeunesse"; p.5) � celle qu'il avan�ait vingt ans auparavant aupr�s de Nostradamus quand il disait d�celer des possibilit�s prometteuses chez son jeune fr�re G�rard. Chavigny avait sans doute rencontr� Fianc� sur les bancs de la facult� de m�decine � Montpellier en 1577 (Saulnier, 1957, p.454 & 458), et foudroy� du d�c�s pr�matur� de son jeune ami, sort de sa r�serve par une pl�thore d'envol�es lyriques qu'on ne retrouve dans aucun de ses autres textes.

"In cuius pueri ora delicata Transfudit roseos eos liquores Totus nectareus meus PHYANCEVS, Totus melleus & tuus PHYANCEVS" (p.10)

J'ai assez discut� du soup�on de Gautheret-Comboulot quant � l'identit� de Chevigny/Chavigny, "in dubiis libertas" (p.300), devenu chez J. Dup�be et P. Brind'Amour un article de foi bien mal fond� (cf. CN 59). D'ailleurs Gautheret-Comboulot raisonnait sur une naissance de Chevigny en 1524 alors qu'il est n� dix plus tard. Qu'on se reporte aux articles de Bernard Chevignard (1995-1996, 1996 et 2005) qui ont permis de lever les doutes sur l'identit� de Chevigny/Chavigny alias Jean Chevignard, quoique B. Chevignard ait ignor� (� ma connaissance) le huitain italien de CHEVIGNYannex� � l'opus magnum de l'astrologue italien Francesco Giuntini (1995-1996, D/k p.196), paru en 1581 peu apr�s le d�c�s de son ami et amoureux, dans lequel il �voque son cruel destin (il mio crudel destino) !

Larmes et Souspirs, 1582 Recueil des Presages prosaiques, 1589

239C Recueil des Presages prosaiques
de M. Michel de Nostradame lors qu'il vivoit, conseillier du Roy treschrestien Charles IX du nom, et medecin ordinaire de Sa Magest�.
Oeuvre qui se peut dire � la verit�, Les merveilles de nostre temps, o� se verra � l'oeil toute l'histoire de noz troubles et guerres civiles de la France
dez le temps qu'elles ont commenc�, jusques � leur entiere fin et periode non seulement, mais aussi plusieurs choses rares et singulieres advenues et � venir
en l'estat des plus puissans empires, royaumes et principautez, qui aujourd'huy levent le chef sur la terre.
Extrait des Commentaires d'iceluy & reduit en XII livres par Iean Aime de Chavigny Beaunois
Cularonae Allobrogum (Grenoble), 1589, in-12, 722 p., 21 x 30 cm
(sur papier filigran� � 7 raies verticales, avec parfois une croix latine inscrite dans un coeur avec les initiales C et B en bas de part et d'autre de l'axe vertical de la croix => C et B pour Chavigny Beaunois, la croix et le coeur se rapportant au d�c�s de son cher Fianc�)
=> BM Lyon: ms 6852 (acquis en mars 1991, restaur� � la BNF en 1993-96)

- Papillon, T 1, 1742, n.6, p.141 ("Ce gros Manuscrit �toit � Dijon chez M. Boilaud le M�decin")
- Benazra, 1990, p.133 ; Brind'Amour, 1993, p.501-502
- Chevignard, 1995-1996, A/c p.190, et 1999 (transcription des quatrains, et des pr�sages des livres I � IV)

Chavigny �voque ce manuscrit � plusieurs reprises dans son Janus Gallicus. Il avait appartenu � Fran�ois Boilaud (ca. 1659-1742), m�decin originaire de Beaune, d�c�d� � Dijon le 28 janvier 1742 (Papillon, 1742 ; Chevignard, 1995-1996, p.190). Le manuscrit est d�t�rior� sur la fin, notamment pour les livres XI et surtout XII, mais les abondantes notes marginales ne sont pas touch�es ; ce sont elles qui lui ont servi de canevas lors de la r�daction du Janus et des Pl�iades.

Le Recueil est un compendium de quatrains et de pr�sages en prose, abondamment annot�s en marge et extraits des almanachs et pronostications de Nostradamus pour les ann�es 1550 � 1567, seule source qui nous reste pour certains d'entre eux, soit au total 6338 "pr�sages" dont 154 quatrains, r�partis sur 27 opuscules. Chavigny a supprim� de son relev� la plupart des passages m�dicaux et m�t�orologiques, et bon nombre d'astrologiques contenus dans les opuscules annuels de Nostradamus.

L'ouvrage est divis� en 12 livres :
Livre I (p.5-54 ; ann�es 1550 et 1552-1555, 537 pr�sages), Livre II (p.55-81 ; ann�es 1556-1557, "323" [324] pr�sages), Livre III (p.83-115 ; ann�e 1558, 301 pr�sages),
Livre IV (p.116-166 ; ann�e 1559, 476 pr�sages), Livre V (p.167-211 ; ann�e 1560, 474 pr�sages), Livre VI (p.212-268 ; ann�e 1561, 536 pr�sages),
Livre VII (p.269-332 ; ann�e 1562, 539 pr�sages), Livre VIII (p.333-404 ; ann�e 1563, 592 pr�sages), Livre IX (p.405-482 ; ann�e 1564, 652 pr�sages),
Livre X (p.483-572 ; ann�e 1565, 741 pr�sages), Livre XI (p.573-646 ; ann�e 1566, 622 pr�sages), Livre XII (p.647-718 ; ann�e 1567, 544 pr�sages).

�pigramme au d�but du manuscrit :
"Nolle se haec scripta in vulgus dari donec donec. Haec scribo Musis, et charis fidus amicis Interpres tantum : denique scribo mihi. Effectus sortita suos miracula rerum Cum fuerint Lector, sint quoq(ue) scripta tibi."

Traduit par Brind'Amour (p.502) : "Ne donne pas ces �crits au vulgaire jusqu'au jour o�, jusqu'au jour o�. J'�cris ces choses pour les Muses et des amis chers, seulement en interpr�te fid�le : j'�cris enfin pour moi-m�me. Quand les miracles des choses seront sortis � pleins effets, Lecteur, que ces �crits soient aussi � toi."

En compl�ment au Recueil, Papillon signale 2 autres manuscrits in-folio :
- Les Proph�ties revu�s & corrig�es, avec des R�flexions(qui serait aux Proph�ties de Nostradamus ce que le Recueil est � ses Almanachs, et/ou peut-�tre le manuscrit ayant servi de base au Janus Gallicus)
- La Vie de Nostradamus, un texte �voqu� par Chavigny qui d�clare avoir r�dig� une biographie plus ample que la vie sommaire qu'on conna�t : "dont nous avons parl� plus amplement en un autre discours sur la vie de ce mesme Auteur, qui bien tost verra la lumiere"(Janus, p.7 ; Chevignard, 1995-1996, A/e et A/f p.190-191). Ces deux manuscrits, h�las introuvables s'ils ont exist�, auraient �t� r�dig�s entre 1590 et 1593.

239D La premiere Face du Janus Fran�ois,
Contenant sommairement les troubles, guerres civiles & autres choses memorables advenu�s en la France & ailleurs
d�s l'an de salut 1534 jusques � l'an 1589, fin de la maison Valesienne.
Extraite et colligee des Centuries et autres commentaires de M. Michel de Nostredame,
jadis Conseillier & Medecin des Rois Tres-Chrestiens Henry II, Fran�ois II & Charles IX.
A la fin est adioust� un discours de l'advenement � la Couronne de France, du ROY Tres-Chrestien � pr�sent r�gnant : ensemble de sa grandeur & prosperit� � venir.
Le tout fait en Fran�ois & Latin, pour le contentement de plusieurs, par Iean Aimes de Chavigny Beaunois, & dedi� au Roy.
Lyon, h�ritiers de Pierre Roussin, 1594, in-4, 32 + 336 + 16 p.
=> nombreux exemplaires dont BM Lyon: Janus Fran�ois (R�s. 341574) et Janus Gallicus (Res A508380 ; exemplaire Ruzo), Paris (BNF, Arsenal, Mazarine, Ste Genevi�ve), Dijon, Bordeaux, Albi, Arras, Lille, Beaune, Poitiers, Grenoble, Versailles, London, Munich, Salamanca, Brno, Cracovie, BU Uppsala, BU Cambridge, BU Sassari...

- nombreux signalements en catalogues dont Draudius 1611, Thou 1679, Boissier 1725, Grand-Conseil 1739, Anonyme 1741, Larchevesque 1749, Astruc 1766, Carolus Major 1767, Milly 1799, Adelung 1807, Hemey D'auberive 1816, Boulard 1828, Reboul 1843, Monmerqu� 1851, Desbarreaux-Bernard 1879, Sazerac 1881, Ruzo 2007...
- Papillon 1742, Gachet d'Artigny 3 (1750, p.149 sq.), Monfalcon 1856, Buget 1860, Brunet 1860, Graesse 1863, Bigarne 1863, Gautheret-Comboulot 1886...
- Ruzo 1982, n.15 p.345-6 (17 x 22 cm) ; Chomarat 1989, n.153 & 154 ; Benazra 1990, p.130-7 ; Chevignard 1995-1996, B/c p.191-2...

Contenu sommaire:
1/ �p�tre au Roi Henri IV dat�e de Lyon, le 1er juillet 1594, incluant des citations de l'Almanach pour 1563 (G3r, I3v et I5v de la version Roux)
2/ Texte d'introduction en latin
3/ Avertissement au lecteur, puis attestation, approbation et permission d'imprimer dat�es de Lyon, le 21 juillet 1594
4/ Index des quatrains fran�ais et de leur traduction latine
5/ Brief Discours sur la vie de M. Michel de Nostredame, et sa version en latin (p.1-7 et 8-12)
6/ Discours adress� au lecteur, et sa version en latin (p.13-22 et 23-30)
7/ Dialogue imaginaire en latin entre Jean Dorat (+ 1588) et Chavigny le "Collector", et nouvel avertissement au lecteur (p.31-34 et 35)
8/ Explication bilingue de quatrains pris dans les Centuries et les Almanachs (p.36-277) ; cf. CN 34
9/ Au Lecteur, rapport d'une lettre du 14 mai 1589, adress�e � Chavigny par l'interm�diaire du libraire (p.279)
10/ Discours "De l'Advenement (d'Henry IV) � la Couronne de France", d�di� � Alphonse d'Ornano et dat� de Lyon, le 19 f�vrier 1594 (p.281-300)
11/ Index dit "des choses plus memorables"
12/ Version latine du discours � D'Ornano, dat�e de Lyon, le 28 f�vrier 1594 (22 pages)
13/ Index Rerum Memorabilium, et corrections

La premiere Face du Janus Fran�ois, 1594 Iani Gallici Facies Prior, 1594

Le fameux trait� bilingue de Chavigny, souvent abr�g� Janus ou Janus Gallicus, est aussi paru avec une page de titre en latin sous le titre :
239E

Iani Gallici Facies Prior, Historiam Bellorum Civilium ... Ex decantatissimis illis tetrastichis (� partir de ses illustres quatratrains),
quae Michael Nostradamus iam olim Gallic� in lucem edidit ...
C'est le m�me ouvrage bilingue (m�mes �l�ments, m�me pagination) avec de l'�p�tre au Roi Henry IV en latin et sans le texte d'introduction en latin et l'avertissement au lecteur qui lui succ�dent dans le Janus Fran�ois.

L'�p�tre � Henri IV (1/13)
Apr�s avoir cit� les Odes de Ronsard, Chavigny pr�sente son ouvrage comme une interpr�tation des quatrains inspir�s de Nostradamus (compar� � une r�cente r�incarnation de la sibylle d'Erythr�e ou de Cumes), qui se lit comme un historique de la France et des derniers Valois depuis les premiers troubles religieux jusqu'au r�cent couronnement du roi (le 27 f�vrier 1594 � Chartres), l'incitant � pers�v�rer en son "heureuse conversion � son Eglise Catholique" (comme si Henri IV avait besoin de conseils).

Cette "premi�re face" du Janus (tourn�e vers le pass�) sera suivie d'une seconde (tourn�e vers le futur) qui ne verra pas le jour : "Quant au second [livre], qui est encores sur l'enclume & n'est achev�, il sera presques plein de voz gestes, SIRE, de voz troph�es & victoires sur voz ennemis..." (f.a4r). Henry IV est assassin� en 1610 et Chavigny avait disparu � cette date.

Et neuf ans apr�s, Chavigny n'a toujours pas s�rieusement avanc� dans le second pan de son ouvrage de 1594 : "Tout ce que je reserve � deduire bien au long au second livre de mon Ianus Fran�ois" (...) "Toutes lesquelles choses nous poursuivrons plus amplement & par le menu, en nostre Seconde face du Ianus Fran�ois" (Pl�iades, 1603, p.10 & 50).

Pi�ce latine liminaire (2/13)
Cette pi�ce latine, "Ad. Ioan. Amatum Chavigneum, operis huius collectorem atque interpretem eximium", paradoxalement absente du tirage "Iani Gallici Facies Prior" et dans laquelle Chavigny se pr�sente comme collecteur et interpr�te privil�gi� des oeuvres de Nostradamus, se termine par ces mots : "Valete spes caduca, sorsque lubrica, / SPES EIVS VNICA IN SION" (Portez-vous bien esp�rance fragile et sort hasardeux, / SON UNIQUE ESPOIR EN SION).

Avertissement au lecteur (3/13)
Cet avertissement est une justification sur ce qui faut entendre par "proph�te" et "proph�tie" en conformit� avec l'orthodoxie catholique, quelque peu chatouilleuse sur ces d�signations � cette �poque. L'attestation qui suit prend acte de _"la retractation de ce mot & titre de Prophete"_par l'auteur. Selon Charles Bigarne, la publication aurait �t� retard�e par les th�ologiens de la Sorbonne.

Index des quatrains (4/13)
Les quatrains sont r�pertori�s d'apr�s leur premier vers (en fran�ais, puis en traduction latine). J'en compte 276 dans l'index latin (mais un de moins dans l'index fran�ais), qui sont les 141 quatrains des Almanachs (y compris le quatrain controuv� "La mer Tyrrhene", repris dans de nombreuses �ditions des proph�ties � partir des �ditions troyennes Pierre Du Ruau ; CN 15), le quatrain isol� "Fille de l'Aure" (3 fois num�rot� VI 100 et 1 fois VI 109) qui remplacerait le quatrain latin des Proph�ties (CN 162) et que Ruzo consid�re comme un faux (p.324), les deux et onze quatrains des centuries XI et XII (in�dits et inconnus par ailleurs ; CN 169), et quelques 121 autres pris dans les centuries I � X (respectivement 26, 15, 12, 15, 6, 19, 2, 9, 10 et 7).

La Vie de Nostradamus (5/13)
C'est la premi�re biographie en date. Chavigny d�clare en avoir r�dig� une plus ample, encore in�dite.

Brief discours sur la vie de M. Michel de Nostredame, jadis conseillier et medecin ordinaire des Rois tres-chrestiens Henry II du nom, Fran�ois II et Charles IX.

MICHEL DE NOSTREDAME le plus renomm� & fameux qu'ait est� de longs siecles en la prediction qui se tire de la congnoissance, & jugement des Astres, nasquit en la ville de Sainct Remy en Provence l'an de grace 1503, ung Ieudy 14 Decembre, environ les 12 heures de midy.

* C'est la date de naissance d�fendue par Chavigny : il s'agit en tout cas d'"un jeudi" que ce soit le 14 ou le 21 d�cembre (cf. CN 10).

Son pere fut Iacques de Nostredame, Notaire du lieu : sa mere Ren�e de Sainct Remy, dont les ayeuls paternels & maternels furent personnages bien versez aux sciences de Mathematique, & Medecine : comme Medecins qu'ils estoyent, l'un de Ren� Roy de Hierusalem & de Sicile, Comte de Provence, & l'autre de Iean Duc de Calabre, fils dudit Roy Ren�. Qu'est pour clorre la bouche � d'aucuns envieux, quelques grands Dictateurs qu'ils soyent aux sciences, qui ont mesdit de son origine, mal informez de la verit�.

* Ce sont les bisa�euls de Nostradamus, Pierre de Sainte-Marie (ou de Nostra Dona) et Jean de Saint-R�my, et non ses a�euls, qui furent m�decins et astrologues (cf. CN 131).
L'un des "dictateurs" �voqu�s pourrait �tre Jules C�sar Scaliger (cf. CN 89).

Dont vient que nostre Auteur en ses Commentaires dit avoir receu comme de main en main la congnoissance des Mathematiques de ses antiques progeniteurs. Et en la preface sur ses Centuries, Que la parolle hereditaire de // l'occulte prediction sera dans son estomac intercluse.

* On ne sait quels seraient ces "Commentaires" de Nostradamus, ni � quel passage pr�cis, "comme de main en main", Chavigny fait ici allusion.

Apres le trespas de son bisayeul maternel, qui luy avoit donn� comme en jo�ant un premier goust des celestes sciences (ainsi qu'avons escrit ailleurs amplement) il fut envoy� en Avignon, pour apprendre les lettres humaines. De l� il vaqua fort heureusement � la Philosophie, & theorie de Medecine dans l'Vniversit� de Montpellier, jusques � ce qu'� l'occasion d'une pestilence qui survint au pays, prist la route devers Narbonne, Tholouse, Bourdeaux : auxquelles villes & citez donnant ses premiers coups d'essay, tira premierement fruict de ses labeurs, & lors il menoit l'an 22 de son eage.

Ayant sejourn� quatre ans en ces quartiers prattiquant la Medecine, il luy sembla bon retourner � Montpellier, pour se recuire & passer au Doctorat : ce qu'il fist en peu de temps, non sans preuve, lo�ange & admiration de tout le College.

Passant � Tholouse, vint � Agen, ville sur la riviere de Garonne, o� Iule Cesar Scaliger l'arresta, personnage de signal�e & rare erudition, ainsi que chacun s�ait, avec lequel il eut grande familiarit� : qui toutesfois se changea quelque temps apres en forte simult� & pique, ainsi qu'advient souvent entre les doctes, & se peut colliger par leurs escrits.

L� prist � femme une fort honorable Damoiselle, de laquelle il eut deux enfans, masle & femelle. Lesquels decedez, se voyant seul & sans compagnie, delibera soy retirer du tout en Provence, son naturel pays.

Arriv� � Marseille, vint � Aix parlement de Provence, o� il fut trois ann�es aux gages de la cit�, du temps que la peste s'y eleva en l'an de CHRIST 1546 telle, si furieuse & cruelle, que l'a descritte le Seigneur de Launay en son // Theatre du monde, selon les vrais rapports, qui luy en furent faits par nostre Auteur.

* Chavigny conna�t le trait� de Pierre Boaistuau (1558) mais ignore le TFC qui en est la source (cf. CN 20).

De l� venant � Salon de Craux, ville distante d'Aix d'une petite journ�e, & mi-chemin d'Avignon & Marseille, il se maria en secondes nopces. O� prevoyant les insignes mutations & changemens advenir en l'Europe universellement, & mesmes les guerres civiles & sanglantes, & les troubles pernicieux de ce Royaume Gaulois fatalement s'approcher, plein d'un enthousiasme, & comme ravi d'une fureur toute nouvelle, se mist � escrire ses Centuries, & autres presages commen�ant ainsi :

D'ESPRIT divin l'ame presage atteinte Trouble, famine, peste, guerre courir, Eau, siccit�, terre & mer de sang teinte : Paix trefve, � naistre, Prelats, Princes mourir.

Lesquelles il garda long temps, sans les vouloir publier, estimant que la nouvellet� de la matiere ne failliroit luy susciter infinies detractions, calomnies & morsures plus que venimeuses, ainsi qu'il advint. A la parfin vaincu du desir qu'il avoit de profiter au public, les mist en lumiere : dont tout incontinent le bruit & renomm�e courut par la bouche de noz hommes & des estrangers avec grandissime admiration. De ce bruit & fame empenn�e esmeu le tres puissant Henry II Roy de France, l'envoya querir pour venir en Cour l'an de grace 1556 & ayant avec iceluy communiqu� de choses grandes, le renvoya avec presens.

* L'�pisode est � situer en �t� 1555, et non en 1556 (CN 43).

Quelques ans apres Charles IX son fils visitant ses provinces (que fut 1564) & rangeant soubs la douceur de la paix ses villes mutin�es, entrant en Provence, ne voulut faillir de visiter ce Prophete, & vraye//ment hero�, & usant envers luy de liberalit� Royalle, l'honnora de l'estat de Conseillier & sien Medecin ordinaire.

Ce seroit chose trop prolixe si je voulois icy deduire par escrit ce qu'il a predit tant en sp�cial, que general, & superflue combien de gens doctes, grands Seigneurs & autres arrivoyent � luy de toutes parts & regions, comme � ung oracle : & ce que S. Hierosme disoit de Tite Live, je le puis affermer de cestuy, que venans en la France, cerchoyent en icelle autre chose pour voir.

A ce voyage du susdit Roy Charles il passoit soixante ans, & devenant fort caduque & debile, pour les maladies qui souvent l'affligeoyent, mesme une arthritis & goutte, attendoit constamment son an climacterique, auquel il deceda, s�avoir le second de Iullet 1566 peu devant le Soleil levant, passant icelle arthritis en hydropisie, qui au bout de huit jours le suffoqua.

Que le temps de son trespas luy fut notoire, mesmes le jour, voire l'heure, je le puis tesmoigner avec verit�. Me souvenant tresbien que sur la fin de Iuin, ladite ann�e, il avoit escrit de sa main, aux Ephemerides de Iean Stadius, ces mots Latins, HIC PROPE MORS EST. C'est � dire, Icy proche est ma mort. Et le jour devant qu'il fist eschange de ceste vie � l'autre, luy ayant assist� bien longuement, et sur le tard prenant cong� de luy jusques au lendemain matin, il me dist ces parolles, Vous ne me verrez pas en vie au Soleil levant.

* Ces informations tr�s pr�cises confirmeraient la pr�sence de Chevigny au chevet de Nostradamus, ayant souffert plus d'une semaine avant son d�c�s (cf. CN 235).

Sur son sepulcre fut inscrit & grav� tel Epitaphe, fait � l'imitation de celuy de ce grand Tite Live (que cy dessus avons touch�), historiographe Romain, qui aujourd'hui se void en l'Eglise des Cordeliers de Salon, o� le corps d'iceluy fut ensevely honorablement & port�. Qui // pour estre allegu� cy apres en Latin, tel qu'il est insculp�, je le traduiray ainsi.

CY REPOSENT LES OS DE MICH. DE NOSTREDAME, DVQVEL LA PLVME PRESQVE DIVINE A ESTE DE TOVS ESTIMEE DIGNE DE TRACER ET RAPPORTER AUX HVMAINS SELON L'INFLVENCE DES ASTRES, LES EVENEMENS AVENIR PAR DESSVS TOVT LE ROND DE LA TERRE. IL EST TRESPASSE A SALON DE CRAVX EN PROVENCE L'AN DE GRACE M.D.LXVI ET SECOND DE IVLLET, EAGE DE LXII ANS, SIX MOIS, XVII IOVRS. O POSTERES, NE TOVCHEZ A SES CENDRES, ET N'ENVIEZ POINT LE REPOS D'ICELVY.

* Sur ces 17 jours (au lieu de 10), cf. CN 10.

Il estoit de stature un peu moindre que la mediocre, de corps robuste, alegre & vigoureux. Il avoit le front grand & ouvert, le nez droit & esgal, les yeux gris, le regard doux, & en ire comme flamboyant, le visage severe & riant, de sorte qu'avec la severit� se voyait en iceluy conjointe une grande humanit� : les jou�s vermeilles, voire jusques � l'extreme eage, la barbe longue & espoisse, la sant� bonne & gaillarde, si nous exceptons la vieillesse, & tous les sens aigus & tres entiers. Quant � l'esprit, il l'avoit vif & bon, comprennant legerement tout ce qu'il vouloit : le jugement subtil, la memoire felice & admirable, de nature taciturne, pensant beaucoup & parlant peu : discourant tresbien en temps & lieu : au reste vigilant, prompt & soubdain, cholere, patient du labeur. Son // dormir n'estoit que de quatre � cinq heures : lo�ant & aimant la libert� de langue, joyeux, facetieux, mordant en riant.

* Le seul portrait physionomique et psychologique qu'il nous reste de Nostradamus.

Il approuvoit les cerimonies de l'Eglise Romaine, & tenoit la foy & religion Catholique : hors de laquelle il asseuroit n'estre point de salut. Et reprenoit grievement ceux, qui retirez du sein d'icelle, se laissoyent apaster & abruver de la douceur & libert� des doctrines estrangeres & damnables : affermant que la fin leur en seroit mauvaise & pernicieuse.

* Chavigny a voulu dissimuler les sympathies de Nostradamus pour la R�forme, et il ne souffle mot du Recueil �pistolaire qu'il a pourtant transcrit. Quant � Nostradamus, il distinguait la propagande r�formiste des �rudits qui pour quelque raison en avaient accept� certains principes.

Ie ne veux oublier � dire qu'il s'exer�oit volontiers en jeusnes, oraisons, aumones, � la patience : abhorrissoit le vice, & le chastioit severement, voire me souvient que donnant aux pauvres (envers lesquels il estoit fort liberal & charitable) il avoit ce mot en bouche ordinairement, tir� de l'Escriture saincte, Faites vous des amis des richesses d'iniquit�.

* "des iniquit�s de Mammon" (Luc, 16.9).

De sa seconde femme il a laiss� six enfans, trois fils & trois filles.* Le premier des masles nomm� Cesar, personnage d'ung fort gaillard & gentil esprit, est celuy auquel il a dedi� ses Centuries premieres : duquel nous devons esperer de grandes choses si vray est ce que j'en ay trouv� en plusieurs lieux des Commentaires de sondit pere, notamment sur l'an 1559 & mois de Iullet, o� je renvoy le Lecteur.

* Madeleine (1551), C�sar (1553), Charles (1556), Andr� (1557), Anne (1559), Diane (1561)
- Les suppos�s "Commentaires" de C�sar sur les textes de son p�re sont tout aussi �nigmatiques que ceux de Nostradamus, �voqu�s en d�but de texte.

Entre autres enfantemens de son esprit fecond, que je passe icy soubs silence, il a escript XII Centuries de predictions, comprinses brievement par quatrains, que du mot Grec il a intitul� Propheties : dont trois se trouvent imparfaites, la VII, XI & XII. Ces deux dernieres ont long temps tenu prison & tiennent encore pour la malice du temps, en fin nous leur ouvrirons la porte.

* Chavigny n'a laiss� que 2 et 11 quatrains des dites centuries XI et XII, et le myst�re reste entier sur leur origine (cf. CN 169).

Nous avons de luy d'autres presages en prose, faits puis // l'an 1550 jusques � 67, qui colligez par moy la plus part & redigez en XII livres, sont dignes d'estre recommandez � la posterit�. Ceux cy comprennent nostre histoire d'environ cent ans, & tous noz troubles, guerres & men�es dez un bout jusques � l'autre. Ceux l�, s�avoir les Centuries, s'estendent en beaucoup plus long siecles, dont nous avons parl� plus amplement en un autre discours sur la vie de ce mesme Auteur, qui bien tost verra la lumiere, o� nous remettons le Lecteur : ensemble au dialogue Latin, qui cy apres sera rapport�.

* Allusion � deux manuscrits in�dits : l'un est le_Recueil des Presages prosaiques_, l'autre a �t� signal� par Papillon en 1742.

Discours au lecteur (6/13)
Chavigny y dresse un historique de proph�ties et vaticinations anciennes, depuis l'oraison de St Hippolyte, �v�que de Rome, en passant par Sainte Brigitte, l'abb� Joachim, Merlin ... jusqu'� Nostradamus qui, selon lui, avait l'habitude de d�clamer : "J'annonce verit� simplement & sans pompe, Et mon presage vray nullement ne me trompe." (p.19) - qui n'est qu'une adaptation en alexandrins de "Verum ego vaticinor (aiebat, disait-il) nec me praesagia fallunt" (p.27) qui figure en exergue des pr�sages de l'Almanach pour 1567 (CN 238). Il pr�cise ensuite l'organisation des deux faces de son Janus Gallicus, la pr�sente s'�tendant de 1534 (d�but de la propagation en France des id�es luth�riennes) � 1589 (assassinat d'Henry III), la seconde annonc�e et tourn�e vers le futur (mais qui ne verra pas le jour), de 1589 � 1607 : "Ie commence ce premier livre dez l'an 1534 que l'opinion & secte de Luther est entr�e en France, & lors a os� premierement soy monstrer, jusqu'� 1589 fin et cheute de la race des Valois." (p.20) En illustration de ce d�coupage, il �voque le quatrain II 46, le successeur du quatrain II 45 comment� � L'Androgyn en 1570, � resituer donc � cette date charni�re des XVIe et XVIIe si�cles. Cependant il ignore dans sa chronologie les ann�es 1581 � 1583, douloureuses par la perte de son ami Fianc� et laiss�es en blanc � l'ex�g�se.

Dialogue imaginaire avec Jean Dorat (7/13)
Chavigny y pr�sente son ouvrage et sa m�thode, justifiant sa connaissance du style, du caract�re et des intentions de Nostradamus en raison de la familiarit� qu'il entretenait avec lui lorsqu'il en �tait le secr�taire : " & hominis multa familiaritate sum usus, & character eius & velut forma dicendi ita mihi nota est, & verborum ambages & subterfugia, nodique illi intricatissimi..." ; "j'ai joui de son intime amiti�. Son caract�re et, par exemple, sa fa�on de parler, ses �quivoques, ses circonlocutions, ses jeux de mots fort embrouill�s me sont connus"(Janus, p.31 ; traduit par C. Matray, in Chevignard, 1998, p.30 ; cf. aussi Janus, p.283).

Le coeur du Janus (8/13)
La premi�re interpr�tation d'envergure des quatrains de Nostradamus se pr�sente sous la forme d'un condens� bilingue de 55 ans d'histoire, reproduisant quelques 347 quatrains num�rot�s(dont certains sont reproduits deux � trois fois) et une explication de chaque vers : en pages paires la version fran�aise et en vis-�-vis (pages impaires) la traduction latine du quatrain et de l'explication. En r�alit� l'explication ne s'�tend que sur quelques 35 ann�es, car � peine 8 quatrains se rapporteraient � une p�riode ant�rieure � la r�daction des Proph�ties (1534-1554). L'explication s'alimente parfois de compl�ments en prose pris dans les Almanachs et Pronostications, par exemple dans ceux des ann�es 1552 (p.220-222), 1553 (p.96, 134 & 164) et 1554 (p.146). Enfin Chavigny pr�ne l'�clatement des vers au sein du quatrain, lesquels, dans de nombreux cas, se rapporteraient � des ann�es, voire � des �poques diff�rentes : la m�thode serait acceptable si la coh�sion s�mantique du quatrain �tait respect�e, mais ce n'est que rarement le cas. Ainsi environ 70 quatrains se retrouvent reproduits deux � trois fois et comment�s par morceaux ; et certains vers sont abandonn�s et r�serv�s � une future ex�g�se : "ce vers n'est pas de ce temps" ou "le dernier vers n'appartient pas � ceste matiere". La m�thode est honn�te (et on ne peut en ce cas soup�onner Chavigny de falsification patente), mais ce renoncement � l'unit� s�mantique et/ou temporelle du quatrain reste probl�matique.

Gautheret-Comboulot a relev� les sources historiques ayant servi � son �lucidation des quatrains : "Pasquier, en ses lettres ; Jean de L�ry, en son Am�rique ; les Commentaires de Sleidan ; Milles-Piguerre, Histoire de France ; No�l des Comtes ; les Annales de France ; les Commentaires de Rabutin ; Onuphre, Vie de Jules III ; Laurent Surius ; Paradin, Histoire de Lyon ; Jean le Fr�re, de Laval, livre de son Histoire des troubles ; Blaise de Montluc, Commentaires ; Paul Manuce, le pan�gyriste de Pie IIII ; Papire Masson ; Buchanan, des Choses Escossoises ; Jean Poldo d'Albenas, Discours historial de l'antique cit� de Nismes." (p.320-321), auxquelles s'ajoutent les sources litt�raires dont les Poematia de son mentor Jean Dorat pour les quatrains II.40, II.45, II.70, III.33, IV.34 et VI.85 (Genevi�ve Demerson, Dorat et son temps, Clermont-Ferrand, Adosa, 1983).

Dissertation "De l'Advenement (d'Henry IV) � la Couronne de France" (10/13)
Ce texte bref, comprenant une dizaine de quatrains et quelques autres pi�ces rapport�es, pourrait faire figure, assez p�le et peu convaincante, de la "seconde face" du Janus. Chavigny, sans pr�ciser sa fonction d'alors, rappelle ses liens avec Nostradamus : "lequel j'avois congneu priv�ment autrefois"(p.283 ; cf. aussi L'Androgyn 1570 en A3v, et la Vaticination 1595 p.1). Le texte est adress� � Alphonse d'Ornano, lieutenant du roi en Dauphin�, auquel Chavigny rappelle encore qu'il lui avait pr�dit, environ quatre � cinq ans auparavant, la mort du roi Henry III et le couronnement d'Henry IV (cf.La Vie du Mar�chal Alph. d'Ornano, Lieutenant G�n�ral en Dauphin�, Languedoc et Guyenne et Maire de Bordeaux (1548-1610) par son secr�taire Jean Canault, �d. Jean Charay, Aubenas-en-Vivarais, Imprimerie Lienhart, 1975).

La dissertation en l'honneur d'Henry IV dont Chavigny voulait �tre l'annonciateur des exploits futurs, d�bute avec le quatrain 14 de la centurie IV qui illustrerait la brusque fin des Valois et l'av�nement des Bourbons � la couronne de France.
La mort subite du premier personnaige Aura chang� & mis un autre au regne : Tost, tard venu � si haut & bas aage, Que terre & mer faudra que l'on le craigne.

Chavigny �claircit un texte de Jean Dorat (son Epithalame sur le mariage d'Anne de Joyeuse avec Marie de Lorraine, au livre IV de ses Po�mes) qui ferait allusion � un vers du quatrain II.2 et � un pr�sage pour 1559 : "Voila d'o� Iean Dorat a pesch� ces beaux presages, dont il s'est fait honneur, s�achant combien la vaticination embellit la poesie, & la rend admirable." (p.298). Et aussi il le corrige : le quatrain VI.24 que Dorat interpr�tait comme appropri� � Henry III doit se lire comme caract�risant plus vraisemblablement Henry IV (p.290-291).

Buget y lit "que le duc de Mayenne sera chass� de France, que l'ann�e suivante Henri IV fera la conqu�te de l'italie, et qu'apr�s s'�tre empar� de Constantinople [Vaticination, sept. 1594], il [Henri IV] sera monarque universel. La reddition pacifique de Paris, le 22 mars 1594, avoit d�menti une partie de cette pr�diction, dat�e du 19 f�vrier, lorsque Chavigny la fit imprimer, puisque le privil�ge est du 21 juillet. Cela prouve sa bonne foi." (1860, p.1704).

Le myst�re des quatrains in�dits du Janus

Les almanachs de Nostradamus, pourtant largement diffus�s, se sont perdus au cours des ann�es. Ils appartiennent � une litt�rature qui n'int�ressait pas les bibliophiles et collectionneurs. Ainsi quand Chavigny publie son Janus en 1594, un certain nombre de quatrains y apparaissaient comme neufs, et a fortiori au si�cle suivant quand les �diteurs des Proph�ties ont commenc� � int�grer dans leur version les 141 quatrains des almanachs figurant au Janus. Ces quatrains ont presque tous �t� retrouv�s ult�rieurement dans les almanachs, � l'exception du quatrain "La mer Tyrrhene" qui serait un quatrain controuv�, comme le serait le quatrain isol� "Fille de l'Aure", cens� remplacer en VI 100 le quatrain latin des Proph�ties. D'o� sortent ces deux quatrains ? et pourquoi ont-ils �t� annex�s au Janus ? : Je ne me l'explique pas. En revanche Chavigny a laiss� 13 autres quatrains, ceux-ci authentiques, dont l'un d'entre eux (le fameux quatrain aux 13 F) recoupe un quatrain retrouv� parmi un groupe de 11 dans un manuscrit de l'Inguimbertine de Carpentras, et que Nostradamus aurait confi� � Antoine de Galaup de Chasteuil (ca. 1520-1576) dans les ann�es 60 (CN 159). Ces quatrains seront aussi r�cup�r�s par les �ditions troyennes Chevillot puis Duruau au d�but du XVIIe si�cle.

Les quatrains de Carpentras ne sont pas num�rot�s, ceux du Janus le sont et suppos�s appartenir aux centuries XI et XII. Comment ont-ils �t� num�rot�s, et Chavigny aurait-il invent� ou accol� des num�ros aux quatrains ? Je l'ignore, n'ayant � ce jour pas r�solu l'�ventuel codage de leur num�rotation. La somme des quatrains XI 91, XI 97 et XII 4, 24, 36, 52, 55, 56, 59, 62, 65, 69 et 71 totalise 741, 1841 ou 14841 (selon le d�compte, par exemple pour le quatrain XII 71, en retenant les num�ros 71, 171 ou 1171) et la somme de leurs diff�rences, quand ils sont pris deux � deux, vaut 80 (ou encore 6, 48 et 19 en les s�parant en 3 groupes). J'observe encore que la somme 14.841 des 13 quatrains vaut 9 x 17 x 97, ou encore (9 x 1) x ((9 x 2) - 1) x ((9 x 11) - 2), soit une progression num�rique qui utilise les nombres 2 et 11 attribu�s aux suppos�es centurie XI et XII. Rien cependant dans ces calculs qui puisse recouper les conclusions cryptographiques expos�es dans mes pr�c�dents articles. Il est possible que Chavigny se soit tromp� dans la num�rotation, ne serait-ce que pour un ou deux quatrains.

En revanche, et de mani�re claire, le Janus rapporte un ensemble de 13 quatrains (soit 2 + 11) dont le quatrain aux 13 F qui totalise 13 + 11 motsdans les deux versions (Galaup et Chavigny), et le coeur du texte s'�tend de la page 36 � la page 277, soit sur 242 pages (= 11 x 22). On retrouve curieusement, encore une fois, les nombres du Testament, � savoir 11, 13 et 22 (13 jours entre la r�daction du Testament de celle de son Codicille, 11 pages pour le Testament, 2 pages pour le Codicille, 22 pages vierges interm�diaires ; CN 176).

On peut supposer que Chavigny avait quelques informations sur le cryptage de Nostradamus, mais l'�tendue des commentaires sur 242 pages pourrait n'�tre qu'une co�ncidence. En revanche il est quasi certain que Nostradamus, selon sa singuli�re m�thode, a confi�, soit en 1566 avant sa mort, soit en 1562 (cf. CN 178), � Antoine de Galaup d'une part et � Jean de Chevigny d'autre part, � chacun une s�rie de quatrains, 11 pour l'un et 13 pour l'autre, avec un quatrain en commun, constitu� de 13 mots commen�ant par F suivis de 11 autres !

239F Vaticination fort ancienne,
interpret�e du Treschrestien Henry IIII Roy de France & de Navarre, & confer�e avec les oracles & presages de M. Michel de Nostredame
Incipit : "Sire, si vous me faistes ceste faveur de voir et entendre ce mot de prophetie et vaticination"
=> BM M�janes, Aix: ms. 451(394), ca. Janvier 1595, in-4, 4 + 132 p. (manque la fin de la d�dicace � Henri IV), 12 x 17 cm

- Buget, 1860, p.1704-05 et 1861, p.688
- Catalogue g�n�ral des manuscrits des biblioth�ques publiques de France, T 16 (Aix), Paris, Plon, 1894, p.232
- Chomarat, 1973, p.18 ; Benazra, 1990, p.137
- Chevignard, 1996b, p.30-33 ; 1995-1996, A/d p.190 ; 1999, p.466

Ce manuscrit est une premi�re version, non expurg�e, des deux premiers livres des Pleiades (1603), r�dig�e en septembre-octobre 1594. L'avertissement adress� � Henry IV en fin de volume (p.129-132) �voque le ciel conflictuel du 23 d�cembre 1594, th�me anniversaire du roi (41 ans) dress� � Pau � 16h47 "apres midy" (i.e. le 24 d�cembre � 4h47), trois jours avant la tentative d'assassinat du roi par Jean Chastel. D'apr�s d'autres sources, Henry IV serait n� le 14 d�cembre 1553 (Julien), quatre jours avant C�sar de Nostredame, vers 2 heures du matin avec un ascendant � 24� de la Balance (cf. CN 143). Apr�s avoir estim� a posteriori que la r�volution solaire n'impliquait pas de s�rieux danger, Chavigny s'aventure � pr�dire que le roi envahira l'Italie en septembre 1595.

"Sire, ayant consider� � part moy les furieuses entreprises, qui dernierement ont est� faites sur Vostre Majest�, j'en ay voulu rechercher la cause celeste. Pour ce ay erig� la figure qui est cy apres, de vostre revolution XLIIe courant, qui est la presente : et l'ayant confer�e avec celle de vostre heureuse nativit�, j'ay trouv� la Lune retourn�e au mesme lieu (peu s'en fault) qu'elle tenoit en icelle nativit�, s�avoir la VIIe maison du ciel, avec une opposition de Mars, qui est � l'ascendant, lieu de la vie, et un quadrat de Saturne jett� d'en haut. Dont n'ay est� esbahi de tels attentats, telle constellation y consentant pour ceste ann�e : pour ce sera besoin encores vous garder. Combien qu'� mon jugement toutes telles entreprises seront vaines, si aucunes eschoyent, pour ce que ledit Mars estant au signe du Scorpion, sien domicile, vous fortifie, garde et favorise, mesme estant regard� de bon oeil du meilleur des planetes, Jupiter : et rien ne fait le quadrat de Saturne jett� d'en haut, pour ce qu'il se fait en signes de longues ascensions, et a force de trine aspect : joint que ledit Saturne estant retrograde n'a point de vigueur." (cit� par Buget, 1861)

Comme dans le Janus (24b, 27c, 32c..., p.52, 54, 56...), on ne peut que constater l'impuissance de Chavigny, mais aussi sa sinc�rit�, dans sa tentative d'interpr�ter les quatrains de Nostradamus dont beaucoup restent pour lui totalement obscurs : "Car qui pourrait bon Dieu! penetrer telles obscuritez" (cit� par Chevignard, "Henri IV et la Bourgogne", 1996b, p.32).

239G Prognostication de l'Advenement � la Couronne de France de tres illustre & tresgenereux Prince Henry de Bourbon Roy de Navarre
Ensemble de la grandeur & prosperit� � venir de sa Majest�.
Le tout tir� des Centuries & autres commentaires de M. Michel de Nostradame, jadis Conseiller & Medecin de trois Roys
Par Iean ALMES [sic] de Chavigny Beaunois
Paris, Pierre Sevestre, 1595, in-8, 8 ff.
=> Paris Mazarine: 8� 37254-21 ; Machester UL

- Chomarat, 1989, n.158 p.85 ; Benazra, 1990, p.141 ; Chevignard, 1995-1996, B/d p.192

Contrefa�on de la derni�re pi�ce du Janus, De l'Advenement � la Couronne de France, expurg�e de ses passages en latin.

Prognostication de l'Advenement � la Couronne de France, 1595 Commentaires sur les Centuries et Prognostications, 1596, du Brueil Commentaires sur les Centuries et Prognostications, 1596, Robinot

239H-J Commentaires du Sr de Chavigny Beaunois sur les Centuries et Prognostications de feu M. Michel de Nostradamus
Conseiller & Medecin ordinaire des TresChrestiens Henry II du nom, Fran�ois II & Charles IX Roys de France
Contenant sommairement les troubles, divisions, partialitez, & guerres civiles, advenu�s tant en ce Royaume de France que ailleurs depuis l'an 1534 jusques � presens
Paris, Anthoine du Brueil, 1596, in-8, 80 ff.
=> BNF Paris: Ye 7375 ; BM Lyon ; BM Dijon: Virely I-625 ; Cambridge UL
Paris, Gilles Robinot, 1596, in-8, 80 ff.
=> Paris (Arsenal, Mazarine, Ste Genevi�ve) ; Aix Arbaud ; BM Lyon ; BM Dijon ; BM Rouen ; BM Strasbourg ; Brown UL: BF.1815.N8.C4

- Catalogues Bigot 1706, Giraud 1707, Baluze 1719, Boissier 1725, Cang� 1733, Bellanger 1740, Estr�es 1740, De Rothelin 1746, Larchevesque 1749, Crozat De Tugny 1751, Astruc 1766, Anonyme 1773, Filheul 1779,
La Valli�re 1784, Baron 1788, Brunet 1800, Ch�teaugiron 1827, Commandeur 1842, Rigaud 1874, Rouard 1879
- Papillon, 1742 ; Fournier, 1805, p.81 ; Ravier (R�pertoire), 1807 ; Ebert 2, 1830 ; Bareste 1840 ; Buget 1860 ; Brunet 1, 1860 ; Graesse 4, 1863 ; Gautheret-Comboulot, 1886 ; Defrance, 1911 ...
- Chomarat, 1989, n.159 & 160 ; Benazra, 1990, p.142-3 ; Chevignard, 1995-1996, B/e p.192-3

�dition partag�e entre deux libraires imprimeurs parisiens : le permis d'imprimer leur est accord� conjointement le 13 janvier 1596 � Paris. Antoine Du Breuil �tait l'un de ces nombreux libraires et colporteurs opportunistes, multipliant les brochures ligueuses en 1588-1589 puis anti-ligueuses apr�s le couronnement d'Henri IV (Pallier, 1975, p.482). Le texte n'est qu'un abr�g� du Janus et ne contient que ses sections 5, 8 et 10, mais dont ont �t� �limin�es les dates marginales de la partie centrale, lesquelles permettaient de rep�rer ais�ment � quelle ann�e se rapportait le quatrain.

239K Les Pl�iades du S. de Chavigny Beaunois. Divisees en VII Livres
O� en l'explication Des antiques Propheties, confer�es avec les Oracles du celebre & celebr� Nostra-Damus,
est traict� du renouvellement des siecles, changement des Empires, & avancement du nom Chrestien.
Avec les pro�esses, victoires, & couronnes promises � nostre magnanime Prince HENRY IIII, Roy de France & de Navarre.
Dedi� � sa Majest�.
Lyon, Pierre Rigaud, 1603, in-8, ca. 42 cahiers, i.e. 1 + 8 + 320 (pagin�s) + 5 ff.
=> BM Lyon: 343038, Aix Arbaud, Paris (BNF, Arsenal et Ste Genevi�ve), BMs Avignon, Dijon, Besan�on, Dole, Troyes, Beaune, Lille, BL London...

- Catalogues Cang� 1733, Barr� 1743, Larchevesque 1749, Anonyme 1773, Perrot 1776, Boulard 1828, Bergeret 1859
- L'Estoile (Journal, ad 1603) ; Papillon 1742 ; Gachet d'Artigny 3 (1750, p.158 sq.), Monfalcon 1856, Brunet 1860, Buget 1860, Gautheret-Comboulot 1886...
- Chomarat 1989, n.164 ; Benazra 1990, p.154-5 ; Chevignard 1995-1996, B/f p.193 (d�dicace dat�e du "15 avril" 1603)

- Frontispice sign� Jacobus de Fornazeris (Jacques Fornazeris, fl. 1585-1619)
- D�dicace � Henri IV, dat�e de Lyon, le 31 mars 1603, qui est une pr�sentation historique sur l'origine des 7 livres (A1r-A4v)
- Index des 7 livres des Pl�iades : Electre, Alcyone, Celeno, Maia, Asterope, Taygete et Merope, suivi d'une citation d'Aratus
- Au lecteur : "Pourquoy j'ay appell� ces sept livres de Predictions, du nom de Pleiades, qui sont sept estoilles au ciel" (A5v-A7r)
=> Chavigny d�clare avoir vu la constellation dans un r�ve dans la IXe maison du ciel (suppos�e se rapporter aux songes et � la divination), sept ans avant qu'il commence son ouvrage.
- Stances et sonnet de Philippe Laigneau
- Les Pl�iades, traduites, comment�es et illustr�es par "les escrits Nostradamiques" (p.34), quatrains des Proph�ties et pr�sages des Almanachs et Pronostications (p.1-639)
=> Citations des �pigrammes de Dorat, de Ronsard et Du Bellay, et_"M. de Nostredame, second Heraclite"_ (p.59) en raison de l'obscurit� de ses �crits.
=> Fin de la 7e Pl�iade, se terminant par la devise grecque de Chavigny, MELITOESSA � EUDIA (cf. CN 134).
- Index des auteurs cit�s, avis au lecteur, puis attestation, approbation et permission d'imprimer dat�es de Lyon, le 31 mars 1603
- Privil�ge royal donn� � Paris le 26 mars 1603

Ce texte, dont les deux premiers livres reprennent tr�s partiellement le manuscrit de la Vaticination fort ancienne (1595) adress�e � Henry IV, est une sorte de concordance, avant Guynaud (1693), entre des �crits bibliques et textes messianiques anciens, avec ceux de Nostradamus. En fait un quart seulement de la vaticination de Cataldus de "Trente" (pour Tarente) et les quatre cinqui�mes de celle attribu�e � la Sibylle Tiburtine sont repris du manuscrit. Aussi bien le Janus que les Pl�iades auront une influence d�terminante, puisqu'en 1611-1612 environ les quatrains du Janus et le "Recueil des Proph�ties et R�velations" feront leur apparition dans les �ditions troyennes des Proph�ties (Chevillot).

A la seconde Pl�iade, Chavigny se r�f�re � l'astrologue boh�mien Cyprien Leowitz (1524-1574) et � son Trait� des Grandes Conjonctions (De Conjunctionibus magnis insignioribus superiorum planetarum, Solis defectionibus, & Cometis, in quarta Monarchia, paru � Lauingen chez Emanuel Saltzer en 1564 ; cf. DIAL), invoquant un cycle de 800 ans annon�ant la grandeur du r�gne d'Henry IV, � situer huit si�cle apr�s celui de Charlemagne, et encore huit si�cles apr�s J�sus lui-m�me : "de huit cens en huit cens ans, peu moins, se font les changemens notables des republiques & monarchies (...) vostre grand ayeul CHARLEMAIGNE, SIRE, se fit couronner Empereur des Romains (...) au bout d'autres huit cens ans (qu'est le temps o� nous sommes) se fera une fort grande & non attendue translation de royaumes & principautez � d'autres familles ..." (p.29-30 et 31). Pourtant en 1603, l'astrologue Chavigny n'avait pas lu Kepler qui pr�sentait un cycle zodiacal plus pr�cis encore, de 40 conjonctions Jupiter-Saturne sur environ 794/795 ans (in Prodromus dissertationum cosmographicarum, continens Mysterium cosmographicum, Tubingen, Georgius Gruppenbachius, 1596, p.9). Alors n'aurait-il probablement pas manqu� de souligner, � l'apologie prospective du roi fran�ais, que 793 ans et deux mois s�parent le couronnement de Charlemagne � Rome (25 d�cembre 800) de celui d'Henry IV � Chartres (27 f�vrier 1594).

Les Pl�iades, 1603 Discours parenetique, 1606

239L Discours parenetique sur les choses Turques, divis� en trois livres
O� est propos�, s'il est expedient & utile � la Republique Chrestienne, de prendre les armes par communes forces, & les porter iusqu'en Grece, & Thrace,
contre ce jur� & pernicieux ennemi, du nom Chrestien, qui par toutes voyes cerche d'envahir & ruiner la Chrestient�.
Et o� par occasion sont inserez quelques Presages sur l'horrible �clipse de Soleil, qu'on a veu dernierement au mois d'Octobre 1605.
Est adjoust� un Traict� sur le comete, qui apparut l'an precedent 1604 audit mois d'Octobre.
Le premier livre & second traduits du Latin de B. Georg. Hongrois : le reste collig� & mis � l'avant par I.A.D.C.B.
Lyon, Pierre Rigaud, 1606, in-4, 104 ff. (dont 190 pages pagin�es), 11 x 17.5 cm
=> Paris Arsenal: 8� S 14357(2), BNF Paris, BM Dijon, BM Besan�on

Papillon 1742 ; Brunet 1860 ; Buget 1860 ; Catalogue Sazerac 1881 ; Benazra 1990 p.166 ; Chevignard 1995-1996, B/g p.193-4

D�dicace � Pierre de Fl�hard, sieur de Pressins, non dat�e et sign�e I. de Chavigny (qui abandonne son surnom)
Discours "De la miserable condition des Chrestiens" du hongrois Bartholomaeus Georgievicz (1506-1566), divis� en 3 livres et traduit en latin par Chavigny qui consid�re ce texte comme "membre et appentis" (B4v) � ses Pl�iades (p.1-95).
Trait� du nouveau Commete, qui est apparu le 17 d'Octobre l'an 1604 (p.96-190) ; date interne de r�daction le 30 mai 1605 (p.98)

Le Discours et son trait� de la Com�te sont parfois joints aux r��ditions des Pl�iades de 1606 et 1607 (attestation et approbation dat�es de Lyon, le 9 avril 1606, et permission d'imprimer dat�e du 7 juillet 1606 dans l'�dition 1607 des Pl�iades)

La premi�re partie du Discours (en 3 livres) est une adaptation plus qu'une traduction d'un texte de l'officier hongrois Bartholomaeus Georgievicz (Bartol Durdevic puis Georgius Hongarus, selon les signalements successifs farfelus sur Gallica ! mais cf. CN 63), lequel est une exhortation aux forces chr�tiennes � s'unir contre le p�ril turc. Au livre second : une description instructive et imag�e des bataillons de l'�poque : "le Turc laisse ses vices � la maison, au lieu que le Chrestien les prend � la guerre. (...) Au Chrestien tout luxe bon est, toute provision de gueule exquise, & quelquefois y a plus de putains que de soldats, l'Hongrois est voleur, l'Espagnol aime la proye, l'Allemand boit, le bohemien dort, le Polonnois est oysif, l'Italien paillarde, le Fran�ois chante, l'Anglois gourmande, & l'Escossois fait le semblable" (p.37).

Chavigny reprend la main au livre III, invoquant la "grande & enorme eclipse de Soleil, qui sera ceste annee 1605 le 12 d'Octobre"(p.76) ainsi d�crite par le "Grand Prognostiqueur" : "De celle piteuse eclipse la calamit� sera si grieve, si terrible & de grande plainte, que les Rois, Princes & Monarques de la terre devroyent adviser que cecy touche la religion Chrestienne : & que par Infidelles de la loy est menac� quelque cas, tel qu'adviendra es annees 1606, 1607 & 1608", ajoutant que "sont quarante cinq ans � Monarques souverains, que cela est escrit, & non en vain." (p.77, avec en note marginale "Notez Monarques, notez ceci"). Cependant je n'ai pas retrouv� cet extrait de Nostradamus ni dans l'almanach ou la pronostication pour 1560 (45 ans avant 1605), ni aux Significations de l'Eclipse du 16 Septembre 1559, ni � celles des �clipses de 1567 dans l'Almanach pour la m�me ann�e, ni ailleurs. L'�clipse sera d'autant plus significative qu'elle succ�de � la grande conjonction de d�cembre 1603, comme l'attesterait, selon Himbert de Billy (1601), le quatrain I 16 des Proph�ties (p.81-82 ; cf. CN 63).

Le second texte est un trait� de Chavigny sur les effets de la com�te du 17 octobre 1604 et une d�fense de la th�orie astrologique de l'influence des com�tes contre ses d�tracteurs, se justifiant par la pr�sentation d'une dizaine de com�tes r�centes, apparues dans un laps de 30 ans, dont celle de f�vrier/mars 1556 (cf. Couillard, CN 50, et Ronsard, CN 96) et celle de 1558 annon�ant les troubles d'Amboise (p.144 sq.), avec d'innombrables citations � l'appui,pro et contra, parmi les astrologues (Haly, Ptol�m�e, Manilius, Haly, Pontanus, Cardano, Jer�nimo Mu�oz, Fran�ois Liberati, Jean Wainstler...) ou parmi les po�tes, �rudits ou historiens (Virgile, �rasme, Thomas Erastus, Fran�ois de La Nou�, Guillaume du Choul, Guillaume du Bartas, Antoine de Ba�f...). Y sont �galement cit�s le quatrain V.19 (p.106), une partie du quatrain VI.61 (p.149), ainsi que Scaliger "affermant que les Cometes ne sont ni signes ni causes des effects qui les suivent" (p.126).

Discours parenetique, p.100 Quadrature Soleil Lune � la naissance de la Com�te de 1604

239M Les Pl�iades du Sieur de Chavigny, Beaunois, divisees en VII Livres
Prises & tirees des anciennes Propheties, & confer�es avec les Oracles du tant celebre & renomm� M. Michel de Nostradame,
jadis Conseiller & Medecin de trois Rois tres-Chrestiens.
O� est trait� du renouvellement des siecles, changement des Empires, & advancement du nom Chrestien.
Ausquelles est adjoust� un Commentaire sur la VII Pl�iade, extrait des plus signalez Docteurs de la saincte Escriture.
Dedi� � la Majest� tres-Chrestienne de Henry IIII, Roy de France & de Navarre. Reveu�s, corrigees & augmentees.
Outre plus, en ceste seconde edition, y a est� adjoust� le Discours Parenetique sur les choses Turques :
avec les Presages sur l'horrible eclipse du Soleil veu� au mois d'Octobre 1605.
Ensemble un Traict� sur le Comete precedent, apparu au mois d'Octobre l'an 1604.
Lyon, Pierre Rigaud, 1606, in-8, 8 + 313 (pagin�s) + 3 ff. (sans le Discours parenetique et le Trait� de la Com�te)
=> BNF Paris, Arsenal Paris, BM Besan�on, BM D�le, BM Toulouse, Ottawa UL: Rare Books BF 1815 C4 A3 1606

CAT Bigot 1706, Papillon 1742 ; CAT Le brun 1743 ("1609" pour 1606 ?) ; CAT Larchevesque 1749, CAT Hemey d'Auberive 1816 ; Buget 1860
Chomarat 1989 n.167 & 168 ; Benazra 1990 p.165 ; Chevignard 1995-1996, B/h p.194

Cette r��dition incompl�te des Pl�iades de 1603 (sans les vers de Laigneau et l'avis final au lecteur) qui a connu deux tirages, est parfois jointe et reli�e au "Discours parenetique et au Trait� de la Com�te" comme indiqu� au titre. La date de la d�dicace � Henry IV est report�e au 15 avril 1603, et aucune r�vision ni augmentation n'a �t� apport�e au texte.

Les Pl�iades, 1606 Les Pl�iades, 1607

239N Les Pl�iades du Sieur de Chavigny, Beaunois, divisees en VII Livres
... Outre plus, en ceste seconde edition [sic] ...
Lyon, Pierre Rigaud, 1607, in-8, 9 + 313 (pagin�s) + 3 ff.
=> Arsenal Paris: 8� S 14357(1) ; BM Bordeaux ; BM Dijon

Catalogues Boissier 1725, Bellanger 1740, Carolus Major 1767, Camus de Pontcarr� 1775, Sazerac 1881, Yemeniz 1867 (vendu 19F)
Papillon 1742 ; Brunet 1860 ; Chomarat 1989 n.170 ; Benazra 1990 p.168 ; Chevignard 1995-1996, B/i p.194

M�me texte que l'�dition pr�c�dente. Attestation, approbation et permission d'imprimer dat�es de Lyon, les 9 avril et 7 juillet 1606 (et � la fin les m�mes avec reprise des dates de l'�dition de 1603).

Diverses courtes pi�ces, pour la plupart versifi�es (en sus des vers annex�s aux textes de Nostradamus)

Ce sont pour la plupart de courtes d�dicaces versifi�es, ins�r�es dans des ouvrages signal�s par B. Chevignard dans son article de 1995-96. La plupart avaient �t� mentionn�es par l'abb� Philibert Papillon (chanoine de la chapelle aux Riches � Dijon, n� � Dijon le 1er mai 1666 et d�c�d� le 23 f�vrier 1738) dans sa Biblioth�que posthume (Dijon, Philippe Marteret, 1742, vol. 1, p.139-141) et reprises dans la Galerie bourguignonne (1858).

- Sizain latin sign� Io(annes) Chevignardus Belnensis, in Jean Du Choul (Io. du Choul G. F. Lugdunensi), De varia quercus historia. Accessit Pylati Montis descriptio, Lyon, Guillaume Rouill�, 1555 (cf. Chevignard & Matray, 1998, p.20)

- 11 vers latins sign�s Ioan(ni) Chevignardi Belnensis, in Claude Dariot, Ad Astrorum judicia facilis Introductio, Lyon, Maurice Roy & Louis Pesnot, 1557 (cf. Chevignard & Matray, 1998, p.24-25)

- Ode de I. de Chevigny B(eaunois) commen�ant par "L'homme n'est rien que mensonge", in Jean Dedehu, Antithetes de la S. S. Eucharistie et de la Cene des Sectaires modernes, Lyon, Benoist Rigaud, 1570

- 14 vers sign�s I. de Chevigni Beaunois, in Antoine Du Verdier,Les Omonimes, Satire des moeurs corrompues de ce siecle, Lyon, Antoine Gryphius, 1572

- Distique latin sign� I. C. (Jean Chevigny ?), in Philibert Bugnyon, Trait� des Loix Abrogees et inusitees en toutes les Cours, terres, juridictions & seigneuries du royaume de France, Lyon, Cl�ment Baudin, 1574
(28 vers latins dans la 7e �dition, Lyon, Charles Pesnot, 1578, selon Chevignard 1995-1996, D/n p.196)

- Huitain sign� I. de Chevigny B(eaunois), in Philibert Bugnyon,Excellente apologie et defense de Lysias orateur, sur le meurtre d'Eratosthene surpris en adultere, Lyon, Benoist Rigaud, 1576

- 14 vers latins sign�s Io. Chevignaei Belnen(sis), in Gabriel Chappuys, Commentaires hieroglyphiques ou images des choses de Ian Pierius Valerian, Lyon, Barthelemy Honorat, 1576

- Ode de I. de Chevigny Beaunois (aussi sign�e par sa devise en grec), commen�ant par "Qui de ce brave subjet goustera bien l'artifice, Il y verra le projet d'un vertueux edifice", in Le quinziesme livre d'Amadis de Gaule, traduit par Gabriel Chappuys, Lyon, Benoist Rigaud, 1577

- 22 vers � rimes plates sign�s I. de Chevigny Beaunois (et aussi par sa devise en grec), in Antoine Du Verdier, Les diverses le�ons, suivans celles de Pierre Messie, Lyon, Barthelemy Honorat, 1577

De varia quercus historia, 1555 Jean Chevignard, in Dariot, 1557 Jean de Chevigny, in Du Verdier, 1977

- Huitain latin sign� Io. Chevignaei Belnen(sis), in Francesco Giuntini (Junctinus), Commentaria in Sphaeram Ioannis Sacro Bosco, Lyon, Philippus Tinghius, 1577 ; r��d. en 1578

- Sonnet de I. de Chevigny Beaun(ois), in Anton Francesco Doni, Les Mondes, celestes, terrestres et infernaux, traduction Gabriel Chappuis, Lyon, Barthelemy Honorat, 1578

- Trois pi�ces en fran�ais : un sonnet de I. de Chevigny Beaunois � Monseigneur de Mandelot, "Gouverneur & Lieutenant general pour le Roy au gouvernement de Lyonnois" (sign� de ses initiales et de sa devise grecque), suivi d'une lettre � G. Paradin, "Doyen en l'Eglise de Beaujeu" (dat�e de Lyon, le 1er mars 1578), suivie d'une "Table chronologique sur les trois livres de Procope Cesareen" (sign�e de sa devise grecque), in Procope de C�sar�e, Histoire de la guerre des Gothz faicte en Italie, contre l'Empereur Iustinian le Grand, traduit par Guillaume Paradin, Lyon, Jean d'Ogerolles pour Benoist Rigaud, 1578

Trait� des Loix Abrogees, 1578 Sonnet de Chevigny, in Doni 1578 Lettre de Chevigny � Paradin, 1578

- Sonnet, Ode et "Tombeau Pyramidal de Claude de Pontoux" construit en rimes pyramidales et commen�ant par "Ie / veux / Neveux, / � mon doux / DE PONTOUX / dresser vrayment / un monument: / que le temps vieillard, / l'eau, le feu pillard / ne pourront mettre bas, / affranchi du trespas", sign�s Iean de Chevigny Beaunois (par sa devise grecque � l'Ode), in Les oeuvres de Claude de Pontoux, Lyon, Benoist Rigaud, 1579, p.5-9

- 107 vers latins et grecs en neuf pi�ces, sign�s Ioan. Chevignaeum Belnen(sis), in Jacques de Vintimille, Macuti Pomponii Senatoris Divionensis Monumentum, Lyon, Jean Stratius, 1578 ; puis Paris, F�d�ric Morel 1580

- Huitain latin (qui est celui des Commentaria de 1577) puis huitain italien sign�s Ioannis Chevignaei Belnen(sis), in Francesco Giuntini (Junctinus), Speculum Astrologiae, Lyon, Symphorien Beraud pour Filippo Tinghi, 1581, vol. 2

"Ben ch' habbi alpestre & dura la salita, Come al ciel piace, il mio crudel destino : Ne viva ancor se non dogliosa vita, E a ogni miseria io sia sempre vicino : Pur la mia speme ad hor' ad hor s'aita, Et son del ben futuro anco indivino : Certo che'l Fato troverra la via, Ne molto andra della ventura mia."

- Dizain latin de I. A. CH. B. (Jean Aym� de Chavigny Beaunois), in Cormop�de, Almanach des Almanachs le plus certain, pour l'An bissextil 1592, Lyon, Jean Pillehotte, [1592] (cf. CN 199)

- 14 vers latins sign�s Io. Amati Chavignei Beln(ensis), in Andr� Laurent, Opera anatomica, Lyon, Jean Baptiste Buysson, 1593

Huitains latin et italien de Chevigny, in Giuntini, 1581 alexandrins sign�s I. A. de CHEVIGNY, in Fougerolles 1601 quatrains latins de Chavigny, in Lerisse 1608

- 16 alexandrins � rimes crois�es sign�s I. A. de Chevigny, in Le Diogene fran�ois tir� du grec, ou Diogene Laertien touchant les Vies, doctrines, & notables propos des plus illustres Philosophes, traduit par Fran�ois de Fougerolles, Lyon, Jean Antoine Huguetan, 1601 ; puis 1602

- Deux quatrains latins sign�s Ioannes Amatis Chavigneus beln(ensis), in Guillaume de Lerisse, Methode excellente et fort familiere pour guarir la peste, et se preserver d'icelle, Grenoble, Guillaume Verdier, 1608

La biblioth�que de la Part-Dieu poss�de un nombre consid�rable d'ex-libris et ex-dono de Chavigny ou "Domini Chavigny" qui renseignent sur sa "librairie" et ses lectures : parmi lesquelles figurent le Criton de Platon, _Le Monde_d'Aristote, Isocrate, Galien, Polybe, Aulu-Gelle, Lucien de Samosate, Albohazen Haly, Georgius Agricola, Erastus, Leonhart Fuchs, Luca Gaurico, Simone Porzio, Giglio Giraldi, Onofrio Panvinio, Pierre de La Ram�e, Thomas Digges, John Dee, Jacques Lef�vre d'�taples, Nicolaus Wynmann, Charles Godran, Martin Cromer, Omer Talon... (cf. l'ex-dono au De Ortu et causis subterraneorum de Georgius Agricola (1494-1555), paru � B�le chez Johann Froben et Nicolaus Episcopius en 1546 (BM Lyon: R�s 131118) et un autre appos� � un Martial parisien de 1554, acquis par la Maison de Nostradamus de Salon � la vente parisienne Beaussant Lef�vre de d�cembre 2006).

ex dono domini Chavigny, in Agricola, 1546

Integre Quaero Atque Reperio, Grenoble, 3 mars 2020

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Patrice Guinard: Vie et Oeuvres de Jean Aim� de Chavigny,
antea Jean de Chevigny, secr�taire de Nostradamus (ca. 1533-1609)
http://cura.free.fr/dico4ti/2003chavigny.html
03-03-2020, last updated : 11-05-2020
� 2020 Patrice Guinard