Quelques pr�cisions sur les ann�es d'�tude et de formation du jeune Nostradamus (1518-1531) (original) (raw)
CORPUS NOSTRADAMUS 201 -- par Patrice Guinard Quelques pr�cisions sur les ann�es d'�tude et de formation du jeune Nostradamus (1518-1531)
Les documents relatifs � la jeunesse de Nostradamus et � ses ann�es d'�tude et de formation sont rares. A l'automne 1518 (� l'�ge de 14 ans) il part pour Avignon pour ses �tudes secondaires. Envoy� par son p�re Jaume, il y est log� chez sa tante Marguerite, �pouse du teinturier Pierre Joannis. Il est re�u "ma�tre �s Arts" (bachelier) en juin 1521 dans sa dix-huiti�me ann�e. Il aurait ensuite poursuivi ses �tudes tout en se formant � la botanique et � la m�decine, ou plus pr�cis�ment � la phytoth�rapie et �tude des plantes m�dicinales, comme en atteste son r�cit autobiographique au d�but du trait� sur les Fardements et Confitures :
"Apres avoir consum� la plus grand part de mes jeunes ans � LECTEUR BENIVOLEen la pharmaceutrie, & � la cognoissance & perscrutation des simples par plusieurs terres & pays despuis l'an 1521 jusques en l'an 1529 incessamment courant pour entendre & savoir la source & origine des planetes [sic] & autres simples concernans la fin de la facult� Iatrice" (Opuscule, 1555, p.3).
Le fait que Nostradamus insiste sur le caract�re autodidacte de sa formation et passe sous silence les formations scolaires qu'il a pu suivre ne signifie pas qu'elles n'aient pas exist�. Ainsi � l'automne 1521 jusqu'en 1524-25 environ, soit durant trois ou quatre ann�es, il aurait poursuivi ses �tudes de m�decine � Montpellier et re�u le grade de bachelier en m�decine en 1524 ou 1525. Ce sc�nario est d�fendu entre autres par Parker (1920, p.12-13) d'apr�s Astruc, Touchard (1972, p.39), Schlosser (1985, p.49) et Benazra : "Nous supposons que Michel de Nostredame se pr�senta � l'�preuve du baccalaur�at [de m�decine] en 1524, apr�s trois ann�es d'�tudes." (CURA, 2003). Il est confirm� par les versions du testament de son p�re qui dit avoir pay� ses �tudes.
Il concorde aussi avec le r�cit que donne Chavigny dans sa br�ve biographie de Nostradamus :"il fut envoy� en Avignon [1518] pour apprendre les lettres humaines [de 1518 � 1521 environ]. De l� il vaqua fort heureusement � la Philosophie, & theorie de Medecine dans l'Universit� de Montpellier [1521-1524], jusques � ce qu'� l'occasion d'une pestilence qui survint au pays, prist sa route devers Narbonne, Tholouse, Bourdeaux : ausquelles villes & citez donnant ses premiers coups d'essay, tira premierement fruict de ses labeurs, & lors il menoit l'an 22 de son eage [environ � l'automne 1525]. Ayant sejourn� quatre ans en ces quartiers prattiquant la Medecine [de l'automne 1525 environ � l'automne 1529], il luy sembla bon retourner � Montpellier, pour se recuire [se perfectionner] & passer au Doctorat : ce qu'il fist en peu de temps, non sans preuve, lo�ange & admiration de tout le College." (Chavigny, Janus, p.2)
Le texte de Chavigny confirme les d�clarations de Nostradamus �crivant avoir "autrefois practiqu� en la cit� de Bourdeaux, de Thoulouse, Narbonne, Carcassonne ; & la plus grand part au pays d'Agenois" (Opuscule, 1555, p.218). C'est donc durant ces quatre ann�es (1525-1529) qu'il exer�a dans chacune de des quatre villes pr�cit�es. Il exercera plus tard en r�gion agenaise, apr�s sa rencontre avec Scaliger. On le sait aussi � Avignon en 1526 (Opuscule, 1555, p.176). Le r�sum� donn� par Chavigny ne semble pas provenir de l'Opuscule mais du timing qui lui aurait �t� donn� par Nostradamus lui-m�me. La formule "se recuire & passer au Doctorat : ce qu'il fist en peu de temps" colle parfaitement avec les documents collat�raux qu'on conna�t.
Nostradamus rempile donc � Montpellier : le samedi 23 octobre 1529, il choisit comme tuteur le professeur Antoine Romier et est autoris� � se faire immatriculer (n� 943 dans le registre des admissions ou Livre du Procureur, le Liber Procuratoris studiosorum), apr�s Ludovicus Durantus le m�me jour, et avant Oliverus de Loumeau immatricul� le lundi suivant :
"Ego
petmichaletus de nostra domina natione provintie urbi sanctiRegRemigii, Avinion(ensis) dyocesis veny in han(c) universitatem montis pessulany studere dy (dei) gratia in actu & promito me observat(urum) jura & statuta & priviligia edita & edenda sorlvy [pour solvi ? j'ai pay�] jura eiusdem & eligo unum patrum utpote dominum Antonium Romerium, dye xxiii mensis octobris 1529 millesimo quingentesimo visesimo nono die ut supra 1529. Michaletus de nostra domina" (BU Montpellier, registre S 19, f.105r ; Gouron, 1957, p.58 ; Leroy, in_Histoire de la M�decine_, 4.3, 1954 ; Saulnier, 1957, p.426 b ; Leroy, 1972 ; 1993, p.58 + fac-simil�)."Je soussign� Michelet de Nostre Dame, de naissance proven�ale, originaire de la ville de Saint-R�my (dioc�se d'Avignon), suis venu �tudier en cette universit� de Montpellier par la gr�ce de Dieu, d�clare et promets de respecter les r�glements, statuts et privil�ges pr�sents et � venir. Je me suis acquitt� des droits d'inscription et je choisis ma�tre Antoine Romier comme directeur d'�tudes le 23 octobre 1529. Michelet de Nostre Dame."
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Quelques ratures au texte de Nostradamus, "pet" pour petrus et "Reg" avant Remigii, montrent que les �tudiants suivaient un mod�le : comme Rabelais, lors de son inscription en 1530, qui commencera � �crire "vicesimo" (20e) pour "trigesimo" (30e i.e. 1530 ; Gordon, 1876, p.16 b ; Saulnier, 1957, p.426 b). J'ai lu que des railleurs, ricaneurs et autres cr�tins transarchidamiens ont pu imagin� que Nostradamus ne savait pas son nom ; Rabelais, quant � lui, aurait ignor� l'ann�e en cours, de dix ans... L'�criture de l'enregistrement est sensiblement la m�me que dans la traduction versifi�e du trait� des Hi�roglyphes d'Horapollon (cf. CN 28). En 1529, Nostradamus signe Michaletus de Nostra Domina (Michelet de Nostre Dame) : il ne latinisera son patronyme qu'avec sa traduction d'Horapollon (ca. 1541).
Nostradamus est aussi consign� par le procureur de l'�poque Albert Pelletier (Albertus Pellitarius, procureur des �tudiants du 19 octobre 1529 au 11 janvier 1530) sur le Liber scolasticorum (Livre des �tudiants), non pas au dimanche 3 octobre 1529 comme le mentionne Gouron en 1956 (qui a induit tout le monde en erreur, jusqu'� Benazra : CURA 2003), mais au 23 octobre, date de son admission. Son pr�d�cesseur sur la liste est bien Ludovicus Durandus (comme dans le Liber Procuratoris), du dioc�se de Glandatensis (Gland�ve) dans la r�gion d'Entrevaux au nord-ouest de Nice, "receptus vicesima tertia octobris" (re�u le 23 octobre) le m�me jour que Nostradamus :
"A. Pellitarius Procurator. Fuit receptus vicesima 3a octobris Magister Ludovicus Durandus diocesis Glandatensis et soluit 1 Δ. Eodem die fuit receptus Magister Michaletus de nostra domina diocesis avinionensis, soluit 1 Δ" [A(lbert) Pelletier Procureur. A �t� re�u le 23 octobre Ma�tre Louis Durand du dioc�se de Gland�ves et il a pay� 1 �cu. Le m�me jour a �t� re�u Ma�tre Michelet de Nostre Dame du dioc�se d'Avignon et il a pay� 1 �cu.] (BU Montpellier, registre S 2, f.87r ; transcription et traduction Jean Dup�be, "Nostradamus � l'�cole de l'exp�rience", in Nottingham French Studies 56.3, 2017, p.296). Les deux recrues y sont nomm�es "Magister", c'est-�-dire bachelier en m�decine, et non simplement "ma�tre �s arts" (bachelier ordinaire).La candidature de Nostradamus est tritur�e sur le registre par un procureur plus tardif, Guillaume Rondelet, et accompagn�e d'une note marginale emport�e : "Quem Vides hic - audi Lector - obliteratum fuit apotecarius sive pharcapola [sic : pour pharmacopola, apothicaire] et probavimus per Chante(rium) apotecarium urbis huius per scolasticos qui illum male dicentem de doctoribus audiverunt, quare decreto per statutum nisi in jure fuit ut illum tollerem de libro scolasticorum. Guillelmus Rondelletus procurator." (BU Montpellier, registre S 2, f.87r ; Cahiers Michel Nostradamus, 2, 1984, p.20 ; Gouron, 1956, p.374-375 ; Brind'Amour, 1993, p.114 ; Dup�be, 2017, p.297 et Jean Letrouit pour la lecture "nisi in jure fuit").
"Celui que tu vois ici, �coute bien lecteur, et qui y est ray�, fut apothicaire ou pharmacopole. Nous en avons �t� inform�s par Chanterius, un apothicaire de cette ville, et par des �tudiants qui l'ont entendu m�dire des docteurs, si bien que par d�cret selon le statut, sinon en droit, je l'ai supprim� du registre des �tudiants. Guillaume Rondelet procureur."
Guillaume Rondelet, n� � Montpellier le 27 septembre 1507, immatricul� � la facult� de m�decine en la m�me ville le 2 juin 1529, procureur des �tudiants du 18 octobre 1530 au 2 mai 1531, re�u docteur en 1537, professeur de m�decine en 1545, chancelier de l'Universit� � la mort de Jean Schyron en novembre 1556, est d�c�d� le 30 juillet 1566, quatre semaines apr�s Nostradamus (Laurent Joubert, Gulielmi Rondeletii Vita, Mors, et Epitaphia, in_Operum latinorum_, Frankfurt, h�r. Andr� Wechel, 1599, p.150-167 ; Jean-Pierre Niceron, M�moires pour servir � l'histoire des hommes illustres, Paris, Briasson, 1736, p.306-322). Rondelet (Gulielmus Rondeletius) publie son Histoire des Poissons en 2 volumes chez Bonhomme en 1554 et 1555 (l'ann�e de la parution des Proph�ties chez le m�me) : Libri de piscibus marinis, et Universae aquatilium Historiae. Il y figure aux titres comme docteur de m�decine et professeur royal de m�decine � l'universit� de Montpellier. Selon Gouron, qui rapporte des propos de Leroy, Nostradamus aurait finalement montr� son estime envers le savoir de Rondelet, ult�rieurement � l'incident de Montpellier, ce que recopient aussi Brind'Amour apr�s une lecture superficielle (1993, p.117, note 34) ou encore Dup�be (2017, p.304). Ce n'est pas ce qui ressort des textes, puisque Rondelet (et ses semblables "qui continuellement labourent, redigent par escrit pour perpetuer leur memoyre � jamais") est compar� � une euphorbe, c'est-�-dire � une plante v�n�neuse et nuisible r�pandant son suc toxique : "je ne s�ay si (...) Aelianus Massarius, ou Dioscorides le lentilleux [ne] luy auroient point laiss�e [leur �me, i.e. leur venin, leur esprit malsain] par une divine mutation de Euphorbi en luy" (Opuscule, 1555, p.217) !
Brind'Amour comme Dup�be, qui ont du mal � saisir l'ironie de Nostradamus, ne s'interrogent pas plus sur la valeur et l'authenticit� des documents (cf. aussi la lettre � Morel, CN 43). Car la note emport�e et d�monstrative de Rondelet est hautement suspecte : 1) elle est r�dig�e au pass� et apr�s coup (Dup�be suppose que Rondelet "mit � jour le registre d'inscription" � l'�poque o� il �tait procureur), 2) elle semble curieusement souligner l'importance de l'�tudiant immatricul� (Quem Vides hic), 3) elle s'adresse explicitement � un hypoth�tique lectorat intra voire extra-universitaire (audi Lector), 4) elle ne pr�cise pas la date d'expulsion, contrairement � d'autres cas recens�s comme Claude Montmerault, expuls� le 5 novembre 1529, ou �tienne Lenesie ou Levesie (n� 894), un ancien procureur des �tudiants (ao�t-septembre 1529) originaire du dioc�se de Nice, radi� pour parjure le 8 novembre 1529.
Il est improbable que Nostradamus ait �t� expuls� de la facult� de Montpellier durant la p�riode o� Rondelet fut �lu procureur des �tudiants, car sa date de radiation y aurait �t� mentionn�e. Rondelet qui n'a gu�re boug� de son cocon universitaire montpelli�rain durant toute sa vie, aura eu maintes occasions d'acc�der aux registres : du temps o� il y enseignait � partir de 1545, ou apr�s que la charge de procureur des �tudiants ait �t� abolie le 31 octobre 1550 (Germain, p.135), ou encore � partir de 1556 apr�s sa nomination � la chancellerie de l'universit�, o� il avait tous pouvoirs d'intervenir, y compris dans la r�daction de faux. Je penche pour cette derni�re hypoth�se, et il est m�me probable que sa lecture de l'Opuscule de Nostradamus, un ouvrage � succ�s reparu en 1555 et 1556 chez plusieurs �diteurs (CN 09), l'ait incit� � cette vengeance r�trospective mesquine.
Nostradamus n'a pas �t� officiellement radi� de l'universit� de Montpellier mais r�trospectivement ray� du registre des �tudiants par Rondelet, apr�s l'obtention de son doctorat, comme il l'est d'ailleurs indiqu� par la note manuscrite, car Rondelet ne pr�tend pas que Nostradamus a �t� radi� � telle date mais il pr�cise qu'il le raye de la liste estimant qu'il n'est pas digne de figurer au sein de la communaut� universitaire. Alors il n'est pas n�cessaire d'imaginer avec Dup�be que Nostradamus aurait acquis son doctorat de m�decine ailleurs, en l'occurrence � Bordeaux avant 1539 (p.305), une hypoth�se tout aussi farfelue que celle cherchant � faire de Chavigny un alter ego du secr�taire de Nostradamus (cf. CN 59 etCN 125).
Les d�lais d'obtention de la licence puis du doctorat �taient souvent tr�s brefs. Rabelais, immatricul� le 17 septembre 1530, est re�u bachelier le 1er d�cembre de la m�me ann�e et attest� pr�sent � l'universit� au cours de l'ann�e 1531, mais ne revient passer les �preuves de licence et de doctorat qu'au printemps 1537. Le m�decin et botaniste Jacques Dal�champs (1513-1588), inscrit en d�cembre 1545, est re�u bachelier en mai 1546 et docteur en 1547. "Pour le doctorat, il suit de pr�s la licence : le d�lai est de trois mois � un an. (...) Par rapport au baccalaur�at [de m�decine], le doctorat prend plus de latitude. Le d�lai est parfois tr�s bref : bachelier le 1er f�vrier, on peut se retrouver docteur le 15 juin. Le calcul n'est ici possible que pour seize cas : sur lesquels je trouve six �tudiants [37% !] passant docteurs un an (ou moins) apr�s le baccalaur�at." (Saulnier, 1957, p.433). Je pense que ce fut le cas de Nostradamus, re�u docteur en juin 1530 environ (CN 184) - hypoth�se qui s'accorde avec l'affirmation de Haitze selon lequel Nostradamus aurait �t� docteur "� 26 ans" (Haitze, 1712, p.11). Sa traduction du trait� de Galien (Lyon, 1557) daterait de cette �poque (CN 68).
L'intervalle moyen s�parant l'inscription de l'obtention du doctorat de m�decine � Montpellier n'�tait que de deux ann�es environ selon une statistique effectu�e par Verdun Saulnier, ou plus pr�cis�ment : plus de 4 ans pour 43 des 238 candidats retenus, de 2 � 4 ans pour 44 d'entre eux, de 1 � 2 ans pour 98 d'entre eux, et de moins d'un an pour 53 d'entre eux. Autrement dit 22% des candidats obtenaient leur dipl�me en moins d'un an, et 63% en moins de deux ans (Saulnier, 1957, p.432).
Alexandre Germain, excellent connaisseur des registres, confirme que "Nostradamus a �t� docteur de la Facult� de m�decine de Montpellier" (De la M�decine et des sciences occultes � Montpellier dans leurs rapports avec l'astrologie et la magie, in "M�moires de l'Acad�mie des sciences et lettres de Montpellier" (section des Lettres) ; Montpellier, impr. Boehm et fils, 1872, p.26). Sur les statuts de la facult� de m�decine et la vie �tudiante � l'universit� de Montpellier, ses descriptions font autorit� et sont pill�es par tous (cf. La Renaissance � Montpellier, Montpellier, Jean Martel, 1871,copie de l'exemplaire de l'universit� d'Oxford).
Le titre de "docteur en medicine" est attest� sur son acte de mariage du 11 novembre 1547 (cf. CN 131) et au verso du feuillet 70 au cadastre de Salon de l'ann�e 1552 : "monsur [sic] le doctour Nostradamus", document d�sormais introuvable (?) signal� par Gimon (1882, p.199). Aussi bien s�r par ses titres de m�decin et de conseiller du roi qu'il re�oit � Arles � la mi-novembre 1564 de Charles IX et de sa m�re (CN 184). Par ailleurs Nostradamus est nomm� professeur (probablement de m�decine) au coll�ge archi�piscopal d'Auch dans les ann�es 40 aux c�t�s de l'�rudit Adrien Turn�be (1512-1565) et peut-�tre gr�ce � l'influence de son mentor Jules C�sar Scaliger (L�once Couture, in Revue de Gascogne, vol. 9, Auch, 1868, p.477 ; Guinard, CN 184).
Ainsi Nostradamus aurait �t� re�u docteur dans le m�me temps que le m�decin Jacques Dubois d'Amiens, alias Jacobus Sylvius Ambianus (1478-1555), immatricul� le 21 novembre 1529 (n� d'inscription 950), re�u bachelier le 30 du m�me mois et docteur l'ann�e suivante (Astruc, 1767, p.336-337). A 50 ans pass�s, le pr�cepteur de V�sale (1514-1564) enseignait et exer�ait sans grade universitaire. C'est Dubois et non Rabelais, que Nostradamus aurait crois� � Montpellier, et dont il se souvient en 1552 : "en la Gaule Belgique un autre Galien, que est Iaques Sylvius" (Opuscule, �dition lyonnaise de 1555, p.13). Sylvius est l'auteur de la premi�re grammaire fran�aise pr�c�d�e d'une introduction (Isagoge) � la langue fran�aise, In linguam Gallicam Isagoge, una cum eiusdem Grammatica Latino-gallica, ex Hebraeis, Graecis, & Latinis authoribus (1531).
Son fr�re a�n�, Fran�ois Dubois, alias Franciscus Sylvius Ambianus, professeur de rh�torique et principal du coll�ge de Tournai, commentateur des discours de Cic�ron, est l'auteur d'un trait� de rh�torique organis� en trois centuries de chapitres, le Progymnasmatum seu institutionum in artem oratoriam(1520 ; 1522, 1528, 1545, etc.) dont Nostradamus se serait inspir� pour la composition de ses quatrains versifi�s, appliquant les r�gles stylistiques propres � la langue latine, selon l'ex�g�te dit Solitaire Jean Leroux dans La clef de Nostradamus (1710).
En 1531, lorsque Rabelais pr�sente sa fac�tie pour la f�te des �tudiants, "la morale comoedie de celluy qui avoit espous� une femme mute" (Tiers Livre, 34) pr�sentant un homme faisant soigner sa femme priv�e de l'usage de la parole, puis retournant voir le m�decin pour qu'elle redevienne muette, Nostradamus a des projets plus s�rieux et n'est d�j� plus � Montpellier, mais probablement � Toulouse.
Toulouse, 17 ao�t 2015
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Bibliographie
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Accueil CURAPatrice Guinard: Quelques pr�cisions sur les ann�es d'�tude
et de formation du jeune Nostradamus (1518-1531)
http://cura.free.fr/dico8art/1508cn201.html
17-08-2015 ; last updated 22-11-2018
� 2015-2018 Patrice Guinard