Ephéméride Anarchiste 19 janvier (original) (raw)

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Masereel - Lecture

Bois-gravé de Masereel

19 janvier

armand robin

Armand Robin

Le 19 janvier 1912, naissance d'Armand ROBIN à Plouguernével (Bretagne).

Traducteur, écrivain et poète libertaire. Passionné par l'étude des langues, il en parlera un nombre impressionnant. Après un séjour en URSS en 1933, il fera une critique acerbe du régime soviétique et de sa dictature. Il traduit de la poésie et fait découvrir des auteurs russes tel que Essenine, Blok, Maïakovski, Pasternak, etc. Il se passionne également pour l'écoute radio en ondes courtes, réalisant des rapports d'écoute d'émissions étrangères. Dès 1945, il adhère à la Fédération Anarchiste (qui publiera ses "Poèmes indésirables", dédiés aux peuples martyrisés), et il y côtoiera Georges Brassens. Dans "La fausse parole", parue en 1953, il dissèque les mécanismes de propagande dans les pays totalitaires. Il continuera de traduire et d'écrire d'innombrables poèmes, jusqu'à sa mort, inexpliquée, le 29 mars 1961, à l'infirmerie du Dépôt de la police, à Paris.

"Que m'importe qu'on m'abatte au coin de la rue, j'écrirai des poèmes jusqu'à ce qu'on me tue". Armand Robin.

andrea costa

Andrea Costa photo tirée de la revue "Itinéraire" (doc CIRA de Lausanne)

Le 19 janvier 1910, mort d'Andrea COSTA, à Imola (Italie).

Membre de l'Internationale, militant anarchiste puis député socialiste italien. Il naît le 29 novembre 1851 à Imola, dans une modeste famille catholique. En 1870, inscrit à l'Université de Bologne, il fréquente les révolutionnaires garibaldiens et s'enthousiasme l'année suivante pour laCommune de Paris. Il prend part, à Rimini, du 4 au 6 août 1872, à une conférence nationale sous la direction deBakounine, qui verra la naissance de la Fédération Anarchiste Italienne (F.A.I). Le 15 et 16 septembre 1872, il participe au Congrès de l'Internationale antiautoritaire de Saint-Imier (Suisse). Mais en 1879, il abandonne l'anarchisme. Il crée en 1881 le journal "l'Avanti", puis fonde le parti socialiste révolutionnaire, qui conserve le principe fédératif des anarchistes. Il sera le premier député socialiste en 1892. Sa participation au parlementarisme sera ressentie amèrement par les internationalistes.

Claude Guillon

Claude Guillon

Le 19 janvier 2023, mort de Claude GUILLON à Paris.

Ecrivain, historien et polémiste anarchiste. Il est né le 17 septembre 1952 à Meudon (Hauts-de-Seine) dans une famille de chirurgiens-dentistes (dans le secteur public). Adolescent, il anime en 1970, le turbulent groupe Communiste libertaire de sa ville. Après un bac de philo en 1970, il commence (sans les terminer) des études d'assistant social. Il suit ensuite le séminaire de sociologie et d'autogestion d'Yvon Bourdet. De 1977 à 1981 il est pigiste à "Libération", au "Matin", et à "L'École ouverte" en tant que spécialiste "éducation-jeunesse". Il sera fortement influencé par May Picqueray et Daniel Guérin et sa critique des mœurs et pratiques sexuelles. Refusant la procréation, il se fait vasectomiser à 25 ans. Objecteur de conscience, il s'insoumet ensuite au service civil (1976-1981). En 1978, il publie en collaboration avec Yves le Bonniec "Ni vieux ni maître - Guide à l'usage des 10/18 ans", suivi en 1982 par "Suicide, Mode l'emploi" qui traite du droit de choisir l'heure et le moyen de sa mort. Le livre devient un best-seller et est traduit en six langues, mais provoque un scandale qui aboutit à une dizaine de procédures judiciaires et finalement à l'interdiction de la vente du livre, neuf ans après sa parution. Claude se passionne ensuite pour l'histoire de la Révolution française et en particulier aux Enragés et publie en 1989 : "De la Révolution, l'inventaire des rêves et des armes", puis "Deux enragés de la Révolution : Leclerc de Lyon et Pauline Léon" (1993). Il retourne ensuite à sa dénonciation du contrôle du corps: "À la vie à la mort, maîtrise de la douleur et droit à la mort" (1997) sans cesser de s'interesser aux pratiques sexuelles "Le Siège de l'âme. Éloge de la sodomie" (1999 et 2005). Puis "Economie de la misère"(1999); "Pièces à convictions. Textes libertaires" (recueil de textes de 1970 à 2000) et à nouveau sur "Le Droit à la mort" en 2004. Puis "Je chante le corps critique, les usages politiques du corps" (en 2010); "Notre patience est à bout, les textes des Enragé.e.s 1791-1793" (en 2009); "La Terrorisation démocratique" (2009); "Comment peut-on être anarchiste?" (2015); "Robespierre, les femmes et la révolution" (2021). Il prend part également à des ouvrages collectifs : "De Godzilla aux classes dangereuses" (2007) et au "Dictionnaire de la mort" (2010). Outre ses ouvrages il a collaboré à de très nombreux titres de la presse libertaire comme : L’Anarcho-syndicaliste, Front libertaire des luttes de classes, Recherches libertaires, IRL, Courant alternatif, Le Monde libertaire, L’Entr’aide, Anarchismo, No Pasarán, Le Combat syndicaliste, Alternative libertaire (Bruxelles). Il sera également membre des comités de rédaction des revues comme: Fais ce que voudras (1972); Tankonala Santé (1973-1975); Sexpol (1975; Agora (1980-1986); cpca (1984-1986); Chroniques libertaires (1986-1989); Mordicus (1990-1991); l'Oiseau-Tempête (1998-2003). Sans oublier ses blogs sur la toile : "Lignes de force" sur ses coups de cœurs et annonces ou encore sur l'histoire révolutionnaire "La Révolution et nous" .
Mais son travail intellectuel ne l'empêchait pas de prendre part aux manifestations de rues et le plus souvent dans le cortège de tête. En août 1996, il sera interpellé dans un café après une manifestation, passé à tabac par des policiers, il sera grièvement blessé au foie. Condamné pour violence, puis relaxé, il obtiendra finalement la condamnation d'un policier. Atteint d'un mal incurable avec diverses pathologies, il luttera jusqu'au bout contre la maladie avant de s'eteindre le 19 janvier 2023 à Paris.

Le 19 janvier 1808, naissance de Lysander SPOONER

Le 19 janvier 1865, mort dePierre-Joseph PROUDHON

Le 19 janvier 1941, mort dePaul RECLUS (fils d'Elie)

Le 19 janvier 1947, mort deLuigi BERTONI.

Le 19 janvier 1883, à Lyon, fin du "Procès des 66".

fil chouette

journal "The An-rchist"

En-tête de ce numéro un

En janvier 1881, sortie à Boston (Massachusetts), du premier et unique numéro du journal "The An-archist" Revue socialiste révolutionnaire, publiée par Edward Nathan-Ganz. Ce dernier ayant été arrêté pour escroquerie, aucun autre numéro ne verra le jour.

Epigraphe : "From every one according to his ability : to every one according to his needs." (De chacun selon ses capacités : à chacun selon ses besoins).

fil chouette

liberty anglais

Couverture du journal

En janvier 1894, à Londres (Angleterre), sortie du premier numéro du mensuel anarchiste communiste "Liberty". Créé par James Tochatti, le journal exposera dans ses colonnes un large éventail des idées libertaires et publiera en particulier les articles de Louise Michel et de Pierre Kropotkine. Le journal s'arrêtera en décembre 1896.

fil bombe

etievant attentat

Etiévant poignardant les policiers

Dans la nuit du 18 au 19 janvier 1898, à Paris, (17ème), l'anarchiste Claude-François Georges ETIEVANT, frappe à coup de poignard, le factionnaire du poste de Police de la rue Berzélius, puis un autre agent venu au secours de son collègue. Finalement maîtrisé, Etiévant est ensuite enfermé dans une cellule du commissariat sans avoir été fouillé, il blesse alors à nouveau un autre agent en tirant avec un revolver à travers les grilles.

Bien que n'ayant tué personne, il sera condamné à mort le 15 juin 1898, sa peine sera ensuite commuée en travaux forcés à perpétuité et il mourra quelques années plus tard au bagne de Guyane.

'Par le fait même de sa naissance, chaque être a le droit de vivre et d'être heureux. Ce droit d'aller, de venir librement dans l'espace, le sol sous les pieds, le ciel sur la tête, et le soleil dans les yeux, l'air dans la poitrine, -ce droit primordial, antérieur à tous les autres droits, imprescriptible et naturel,- on le conteste à des millions d'êtres humains."

(In" Déclaration d'Etievant au tribunal".)

dessin du Père Peinard : Coups de tranchet

Dessin dans "Le Père Peinard" : "Coups de tranchet"