Samuel Hayat | Centre National de la Recherche Scientifique / French National Centre for Scientific Research (original) (raw)

Books by Samuel Hayat

Research paper thumbnail of Introduction à la sociohistoire des idées politiques

Editions De Boeck, 2020

Libéralisme, conservatisme, socialisme… Pour tout savoir sur ces courants et idéologies, les ratt... more Libéralisme, conservatisme, socialisme… Pour tout savoir sur ces courants et idéologies, les rattacher aux auteurs et œuvres qui les caractérisent et les replacer dans une socio-histoire de l’État moderne et des sociétés contemporaines.
Alors que la démocratie contemporaine est fondée sur le débat d’idées, il est parfois difficile de s’y retrouver entre les différents courants : libéralisme, conservatisme, socialisme, républicanisme, communisme, fascisme, national-socialisme, etc.

Ce manuel décrit et analyse ainsi, des révolutions du XVIIIe siècle jusqu’à nos jours, les soubassements sociaux, institutionnels et théoriques des idées politiques contemporaines et de leurs regroupements dans des idéologies en compétition.

Il propose une histoire des idées politiques en contexte, en les réinscrivant dans les sociétés et les grands débats de leur temps et en les resituant dans les transformations sociohistoriques plus amples de l’État et des structures sociales, économiques et techniques.

Pour les étudiant.e.s des 1er et 2e cycles en droit, en science politique, en histoire et en sociologie ainsi que pour les doctorant.e.s en sciences sociales.

Research paper thumbnail of Introduction du livre "Quand la République était révolutionnaire. Citoyenneté et représentation en 1848"

Le code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utili... more Le code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l'auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L. 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.

Research papers by Samuel Hayat

Research paper thumbnail of Varieties of Inclusive Representation

Dario Castiglione et Johannes Pollak (ed), Creating Political Presence. The New Politics of Democratic Representation, Chicago University Press, p. 141-161, 2019

The standard opposition between political representation and participation is based on an exclusi... more The standard opposition between political representation and participation is based on an exclusionary conception of representation, in which representatives monopolize power. But representation can also be inclusive when it enables the represented to become present and act directly on the political stage. This chapter discusses different forms of inclusive representation. First, inclusion by representation may happen through the partisan politicization of citizens, when they observe, judge and acquire the language of professional politicians. Citizens can also become politicized through autonomous representative devices outside the institutions of representative government. Taking social domination into consideration, inclusive representation may concern dominated social groups: as they are specifically excluded by the institutions of representative government, they may require distinctive means of representation, inside or outside the institutionalized political field. However, collective inclusive representation may well be accompanied by extreme forms of exclusionary representation, when groups are spoken for with no possibility for their members to directly enter the political stage. This risk is especially high when dominated social groups are not fully recognized as such and may rely on representation in their processes of collective subjectivation. In all these cases, only direct participation of the represented, sometimes against their representatives, is a criterion of inclusive representation.

Research paper thumbnail of Les controverses autour du travail en 1848

Raisons politiques, 2012

En 1848, l’affrontement politique sur le contenu de la République nouvelle passe notamment par un... more En 1848, l’affrontement politique sur le contenu de la République nouvelle passe notamment par un ensemble de controverses autour du concept de travail, au cours desquelles le socialisme et le républicanisme modéré se trouvent constitués comme idéologies antagonistes. Parmi l’ensemble de ces controverses, ancrées dans l’histoire du mouvement ouvrier et du concept de travail, on peut en retenir trois. La première, au printemps 1848, porte sur les liens entre le travail et la citoyenneté, autour de la question des candidatures ouvrières. La seconde controverse, qui commence en juin 1848, oppose Proudhon au National à propos du rôle du travail dans la création de valeur économique. La dernière, qui se confond avec le processus constituant de 1848, porte sur le droit au travail. Lorsqu’elle s’achève, la République et le socialisme sont devenus deux idéologies séparées
par un ensemble de positions antagonistes sur le concept de travail.

Research paper thumbnail of Running in Protest. The Impossible Candidacy of François-Vincent Raspail, December 1848

The democratic socialists were beaten in the ballot box in the spring of 1848, but they intended ... more The democratic socialists were beaten in the ballot box in the spring of 1848, but they intended to make themselves heard during the presidential election in December. While all democratic socialist parties refused the principle of the presidency, they were divided on strategy. Some of them, grouped around the newspaper Le Peuple, sought to promote an impossible candidacy that would embody their protest. They chose François-Vincent Raspail, a club leader, a scientist and a doctor to the poor, who was then in prison. This candidacy led to a controversy during which two conceptions of politics clashed. Despite his poor result at the national level, Raspail was the focal point for a class vote, making his candidacy a step towards the construction of the French working-class movement.

Research paper thumbnail of Se présenter pour protester. La candidature impossible de François-Vincent Raspail en décembre 1848

Battus dans les urnes et dans la rue au printemps 1848, les « démocrates-socialistes » entendent ... more Battus dans les urnes et dans la rue au printemps 1848, les « démocrates-socialistes » entendent faire entendre leur voix à l’élection présidentielle de décembre. S’ils refusent le principe même de la présidence, ils se divisent sur la stratégie à adopter. Une partie d’entre eux, réunis autour du journal Le Peuple, entendent promouvoir un candidat impossible, qui incarne par sa personne leur protestation. Ils choisissent François-Vincent Raspail, un chef clubiste, savant et médecin des pauvres, alors en prison. Cette candidature donne lieu à une controverse au cours de laquelle deux conceptions de la politique s’affrontent. Malgré un faible score national, Raspail cristallise un vote de classe, faisant de cette candidature une étape dans la construction du mouvement ouvrier français.

Research paper thumbnail of Inclusive representation

The standard opposition between political representation and participation is based on an exclusi... more The standard opposition between political representation and participation is based on an exclusive conception of representation (excluding those represented). But a concept of representation that is inclusive can be understood, most notably through the history of representation before representative government succeeded in nineteenth-century France. Instead of preventing the direct participation of those represented, inclusive representation stimulates it. Inclusion through representation may first appear through the politicization of citizens, by their judging the action of representatives inside the institutions of representative government, or through the constructing of alternative representative devices outside these institutions. Inclusive representation may also specifically include dominated groups, inside or outside representative government institutions. Finally, inclusive representation may rest on processes of subjectivation, through which excluded social groups become political subjects.

Research paper thumbnail of La représentation inclusive

Raisons politiques, 2013

L’opposition traditionnelle entre représentation et participation directe repose sur une concepti... more L’opposition traditionnelle entre représentation et participation directe repose sur une conception exclusive de la représentation. Or on peut mettre au jour, notamment par l’histoire de la représentation avant le triomphe du gouvernement représentatif, une autre conception, inclusive, où l’existence d’une relation de représentation stimule plutôt qu’empêche la participation directe des représentés. Cette inclusion par la représentation peut d’abord passer par la politisation des citoyens, au sein même des institutions du gouvernement représentatif, par la formulation d’un jugement sur l’action des représentants, ou à l’extérieur, par la construction de dispositifs alternatifs de représentation. La représentation inclusive peut aussi viser l’inclusion spécifique des groupes dominés, à l’intérieur ou à l’extérieur des institutions du gouvernement représentatif. Enfin, la représentation inclusive peut passer par des processus de subjectivation, par lesquels des groupes sociaux exclus deviennent des sujets politiques.

Research paper thumbnail of Rethinking representation, citizenship and identity : towards a radical pluralism

Research paper thumbnail of Démocratie participative et impératif délibératif

[Publié dans Marie-Hélène Bacqué et Yves Sintomer (dir.), La démocratie participative. Histoire e... more [Publié dans Marie-Hélène Bacqué et Yves Sintomer (dir.), La démocratie participative. Histoire et généalogie, La Découverte (coll. Recherches), 2011] En même temps que se multiplient les dispositifs de démocratie participative, le nombre de discours, notamment savants, sur le sujet, ne cesse d'augmenter : ainsi le catalogue de la bibliothèque nationale de France, au sujet « Démocratie directe », dans lequel sont inclus les ouvrages traitant de démocratie participative, recense douze publications en langue française en 2007, contre six en 2006, six en 2005, cinq en 2004 et cinq en 2003. Ces discours utilisent, souvent sans grande précaution, un ensemble de concepts centraux pour la théorie contemporaine de la démocratie, et qui sont toujours en débat : participation, présence, inclusion, délibération etc. Il peut donc être intéressant de donner quelques éléments d'une généalogie des théories de la démocratie participative, pour nous permettre d'historiciser, et donc de politiser, notre vocabulaire descriptif et normatif sur les dispositifs que nous étudions, voire que nous mettons en place.

Research paper thumbnail of La République, La Rue Et L'Urne

Conference presentations by Samuel Hayat

Research paper thumbnail of Unrepresentative Claims: Refusing to Represent as a Source of Power and Legitimacy

Research paper thumbnail of Les ouvriers peuvent-ils penser ? Pour une histoire sociale des idées ouvrières au XIXe siècle

Ces dernières années, plusieurs propositions ont émergé en faveur d'une histoire sociale des idée... more Ces dernières années, plusieurs propositions ont émergé en faveur d'une histoire sociale des idées politiques. Pour se démarquer de l'histoire des idées traditionnelles, ces propositions ont cherché à déterminer en quoi une telle histoire pouvait et devait être « sociale ». Leur angle d'approche a principalement été méthodologique : ce qui confère à une histoire des idées un caractère social, c'est une prise en considération des conditions sociales de production, de circulation et de réception des idées politiques. Le but de ce texte est de proposer une autre interprétation, largement complémentaire, de ce que pourrait être une histoire sociale des idées, à partir d'une autre acception de l'adjectif social. « Social » renverrait ici non à une méthode, mais à une modification des bornes des discours considérés comme relevant de l'histoire des idées, pour y intégrer des textes écrits par des gens qui ne sont pas à proprement parler des professionnels de la pensée. L'histoire sociale des idées serait alors une histoire des idées prenant en compte les productions intellectuelles de l'ensemble des membres de la société, y compris des travailleurs manuels

Research paper thumbnail of Proudhon et le socialisme dans les journaux républicains de 1848

Proudhon et le socialisme dans les journaux républicains de 1848.

Research paper thumbnail of Le fédéralisme proudhonien à l’épreuve des nationalités

L'idée de « nationalité » est au centre des luttes politiques du milieu du XIXe siècle, comme nou... more L'idée de « nationalité » est au centre des luttes politiques du milieu du XIXe siècle, comme nouveau principe de découpage des Etats. Jusque là, les frontières entre territoires étaient déterminées par l'impératif d'équilibre européen, né des traités de 1648, et par le partage du pouvoir entre familles nobles, typique de l'Ancien Régime. Le principe des nationalités proclame au contraire que les Etats doivent correspondre à des entités, les nations, qui ont une réalité pré-étatique. Comment situer Proudhon dans ces débats, lui qui est à la fois rétif à l'emprise autoritaire des Etats sur les territoires qu'ils occupent, et critique des naturalisations qui tendraient à ne pas prendre en compte l'activité productrice des êtres humains ? De quelle façon son « invention » du fédéralisme, qui se situe très exactement dans la réflexion sur l'articulation complexe entre les Etats et les sociétés humaines, s'est-elle nourrie du nationalisme alors dominant chez les démocrates européens ? Cette question n'est pas nouvelle : elle a plusieurs précédents dans les études proudhoniennes. On peut notamment se référer à l'introduction au tome XV des OEuvres complètes chez Rivière, à l'intervention de Georges Goriely au colloque Actualité de Proudhon en Belgique, en 1965, à l'ouvrage si riche de Bernard Voyenne, le Fédéralisme de PJ Proudhon, paru en 1973, et enfin à deux colloques de la société Proudhon, en 1995 et en 1998, intitulés respectivement « Les Nationalités ont-elles le droit de vivre? Proudhon contre ses contemporains » et « Quel au-delà pour la nation ? mondialisation, internationalisme, fédéralisme... ». Il ressort de ces lectures des interprétations parfois insatisfaisantes au regard des oeuvres de Proudhon que j'ai pu lire pendant la préparation de cette intervention. On peut en effet y trouver deux biais de lecture.

Research paper thumbnail of Lectures antilibérales de Proudhon dans l’entre-deux guerres

Il n'est jamais facile d'affronter des lectures de Proudhon qui le mettent au service d'une pensé... more Il n'est jamais facile d'affronter des lectures de Proudhon qui le mettent au service d'une pensée autoritaire. Elles apparaissent immédiatement tout à la fois ridicules et exaspérantes : ridicules, car nous pensons savoir qu'elles ne correspondent pas au véritable esprit proudhonien ; exaspérantes, car elles nous somment de leur opposer des interprétations qui, pour être plus exactes, n'en enferment pas moins notre philosophe dans des catégories bien étroites. Ces lectures que je qualifie d'antilibérales 1 , indiquant par là qu'elles font de la liberté un concept secondaire, voire parasite, sont d'autant plus difficiles à présenter qu'elles correspondent à des intentions politiques hétérogènes, tout en conservant néanmoins certaines affinités. Il me semble néanmoins que l'existence et l'influence de cette manière de penser Proudhon, au moment même où les régimes autoritaires fasciste, nazi et bolchévique se mettent en place en Europe, ne doivent être ni ignorées ni prises à la légères. Elles conservent en effet, aujourd'hui encore, une certaine vitalité 2 , rendant nécessaire une lutte théorique exigeante pour la reconnaissance de Proudhon comme penseur libertaire. Il me semble qu'il existe deux moyens différents d'intégrer ces interprétations à notre raisonnement : le premier est de leur opposer une volonté sans faille d'établir la vérité historique, en développant une lecture fine et contextualisée de l'oeuvre de Proudhon 3 . Le second est d'essayer de saisir la façon dont ces lectures se construisent et s'organisent pour en proposer des contre-lectures, spécifiquement destinées à être des outils de combat. Il s'agit en somme voir dans ces interprétations antilibérales non pas des erreurs, mais des dangers, qui nous invitent à politiser notre rapport à Proudhon et orienter nos lectures dans un sens radicalement libertaire. C'est cette seconde voie que je vais essayer de suivre dans cet exposé ; pour cela, je commencerai par présenter trois lectures antilibérales distinctes de Proudhon, avant d'en dégager trois questions, trois défis que nous lancent ces auteurs qui, pour être dans l'erreur, ne nous forcent pas moins à nous positionner par rapport à eux.

Research paper thumbnail of Proudhon et la République de 1848 dans les Confessions

Samuel HAYAT, "Proudhon et la République de 1848 dans les Confessions", in Proudhon et la Républi... more Samuel HAYAT, "Proudhon et la République de 1848 dans les Confessions", in Proudhon et la République, actes du colloque de la société P.J. Proudhon, Paris 4 décembre 2004, Paris, Société PJ Proudhon, EHESS, 2005 Le rapport de Proudhon à la République est complexe, et peut être abordé de nombreuses manières. Mon ambition n'est pas de donner une réponse définitive à la question de la représentation proudhonienne de la république, mais plutôt de présenter mes réflexions sur la confrontation concrète de Proudhon à ce régime. Proudhon ne connaît qu'une seule République : la seconde, de 1848 à 1852, et il passe la majorité de cette période en prison. La compréhension de la pensée qu'il développe alors vis-à-vis du régime de 48 est donc fondamentale pour saisir sa perception de la République.

Research paper thumbnail of De l'anarchisme proudhonien au syndicalisme révolutionnaire : une transmission problématique

Research paper thumbnail of Le proudhonisme dans l'AIT : genèse et itinéraires

Research paper thumbnail of Pour le droit et contre la loi : les origines ouvrières de l’anarchisme proudhonien (2011)

Research paper thumbnail of Introduction à la sociohistoire des idées politiques

Editions De Boeck, 2020

Libéralisme, conservatisme, socialisme… Pour tout savoir sur ces courants et idéologies, les ratt... more Libéralisme, conservatisme, socialisme… Pour tout savoir sur ces courants et idéologies, les rattacher aux auteurs et œuvres qui les caractérisent et les replacer dans une socio-histoire de l’État moderne et des sociétés contemporaines.
Alors que la démocratie contemporaine est fondée sur le débat d’idées, il est parfois difficile de s’y retrouver entre les différents courants : libéralisme, conservatisme, socialisme, républicanisme, communisme, fascisme, national-socialisme, etc.

Ce manuel décrit et analyse ainsi, des révolutions du XVIIIe siècle jusqu’à nos jours, les soubassements sociaux, institutionnels et théoriques des idées politiques contemporaines et de leurs regroupements dans des idéologies en compétition.

Il propose une histoire des idées politiques en contexte, en les réinscrivant dans les sociétés et les grands débats de leur temps et en les resituant dans les transformations sociohistoriques plus amples de l’État et des structures sociales, économiques et techniques.

Pour les étudiant.e.s des 1er et 2e cycles en droit, en science politique, en histoire et en sociologie ainsi que pour les doctorant.e.s en sciences sociales.

Research paper thumbnail of Introduction du livre "Quand la République était révolutionnaire. Citoyenneté et représentation en 1848"

Le code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utili... more Le code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l'auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L. 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.

Research paper thumbnail of Varieties of Inclusive Representation

Dario Castiglione et Johannes Pollak (ed), Creating Political Presence. The New Politics of Democratic Representation, Chicago University Press, p. 141-161, 2019

The standard opposition between political representation and participation is based on an exclusi... more The standard opposition between political representation and participation is based on an exclusionary conception of representation, in which representatives monopolize power. But representation can also be inclusive when it enables the represented to become present and act directly on the political stage. This chapter discusses different forms of inclusive representation. First, inclusion by representation may happen through the partisan politicization of citizens, when they observe, judge and acquire the language of professional politicians. Citizens can also become politicized through autonomous representative devices outside the institutions of representative government. Taking social domination into consideration, inclusive representation may concern dominated social groups: as they are specifically excluded by the institutions of representative government, they may require distinctive means of representation, inside or outside the institutionalized political field. However, collective inclusive representation may well be accompanied by extreme forms of exclusionary representation, when groups are spoken for with no possibility for their members to directly enter the political stage. This risk is especially high when dominated social groups are not fully recognized as such and may rely on representation in their processes of collective subjectivation. In all these cases, only direct participation of the represented, sometimes against their representatives, is a criterion of inclusive representation.

Research paper thumbnail of Les controverses autour du travail en 1848

Raisons politiques, 2012

En 1848, l’affrontement politique sur le contenu de la République nouvelle passe notamment par un... more En 1848, l’affrontement politique sur le contenu de la République nouvelle passe notamment par un ensemble de controverses autour du concept de travail, au cours desquelles le socialisme et le républicanisme modéré se trouvent constitués comme idéologies antagonistes. Parmi l’ensemble de ces controverses, ancrées dans l’histoire du mouvement ouvrier et du concept de travail, on peut en retenir trois. La première, au printemps 1848, porte sur les liens entre le travail et la citoyenneté, autour de la question des candidatures ouvrières. La seconde controverse, qui commence en juin 1848, oppose Proudhon au National à propos du rôle du travail dans la création de valeur économique. La dernière, qui se confond avec le processus constituant de 1848, porte sur le droit au travail. Lorsqu’elle s’achève, la République et le socialisme sont devenus deux idéologies séparées
par un ensemble de positions antagonistes sur le concept de travail.

Research paper thumbnail of Running in Protest. The Impossible Candidacy of François-Vincent Raspail, December 1848

The democratic socialists were beaten in the ballot box in the spring of 1848, but they intended ... more The democratic socialists were beaten in the ballot box in the spring of 1848, but they intended to make themselves heard during the presidential election in December. While all democratic socialist parties refused the principle of the presidency, they were divided on strategy. Some of them, grouped around the newspaper Le Peuple, sought to promote an impossible candidacy that would embody their protest. They chose François-Vincent Raspail, a club leader, a scientist and a doctor to the poor, who was then in prison. This candidacy led to a controversy during which two conceptions of politics clashed. Despite his poor result at the national level, Raspail was the focal point for a class vote, making his candidacy a step towards the construction of the French working-class movement.

Research paper thumbnail of Se présenter pour protester. La candidature impossible de François-Vincent Raspail en décembre 1848

Battus dans les urnes et dans la rue au printemps 1848, les « démocrates-socialistes » entendent ... more Battus dans les urnes et dans la rue au printemps 1848, les « démocrates-socialistes » entendent faire entendre leur voix à l’élection présidentielle de décembre. S’ils refusent le principe même de la présidence, ils se divisent sur la stratégie à adopter. Une partie d’entre eux, réunis autour du journal Le Peuple, entendent promouvoir un candidat impossible, qui incarne par sa personne leur protestation. Ils choisissent François-Vincent Raspail, un chef clubiste, savant et médecin des pauvres, alors en prison. Cette candidature donne lieu à une controverse au cours de laquelle deux conceptions de la politique s’affrontent. Malgré un faible score national, Raspail cristallise un vote de classe, faisant de cette candidature une étape dans la construction du mouvement ouvrier français.

Research paper thumbnail of Inclusive representation

The standard opposition between political representation and participation is based on an exclusi... more The standard opposition between political representation and participation is based on an exclusive conception of representation (excluding those represented). But a concept of representation that is inclusive can be understood, most notably through the history of representation before representative government succeeded in nineteenth-century France. Instead of preventing the direct participation of those represented, inclusive representation stimulates it. Inclusion through representation may first appear through the politicization of citizens, by their judging the action of representatives inside the institutions of representative government, or through the constructing of alternative representative devices outside these institutions. Inclusive representation may also specifically include dominated groups, inside or outside representative government institutions. Finally, inclusive representation may rest on processes of subjectivation, through which excluded social groups become political subjects.

Research paper thumbnail of La représentation inclusive

Raisons politiques, 2013

L’opposition traditionnelle entre représentation et participation directe repose sur une concepti... more L’opposition traditionnelle entre représentation et participation directe repose sur une conception exclusive de la représentation. Or on peut mettre au jour, notamment par l’histoire de la représentation avant le triomphe du gouvernement représentatif, une autre conception, inclusive, où l’existence d’une relation de représentation stimule plutôt qu’empêche la participation directe des représentés. Cette inclusion par la représentation peut d’abord passer par la politisation des citoyens, au sein même des institutions du gouvernement représentatif, par la formulation d’un jugement sur l’action des représentants, ou à l’extérieur, par la construction de dispositifs alternatifs de représentation. La représentation inclusive peut aussi viser l’inclusion spécifique des groupes dominés, à l’intérieur ou à l’extérieur des institutions du gouvernement représentatif. Enfin, la représentation inclusive peut passer par des processus de subjectivation, par lesquels des groupes sociaux exclus deviennent des sujets politiques.

Research paper thumbnail of Rethinking representation, citizenship and identity : towards a radical pluralism

Research paper thumbnail of Démocratie participative et impératif délibératif

[Publié dans Marie-Hélène Bacqué et Yves Sintomer (dir.), La démocratie participative. Histoire e... more [Publié dans Marie-Hélène Bacqué et Yves Sintomer (dir.), La démocratie participative. Histoire et généalogie, La Découverte (coll. Recherches), 2011] En même temps que se multiplient les dispositifs de démocratie participative, le nombre de discours, notamment savants, sur le sujet, ne cesse d'augmenter : ainsi le catalogue de la bibliothèque nationale de France, au sujet « Démocratie directe », dans lequel sont inclus les ouvrages traitant de démocratie participative, recense douze publications en langue française en 2007, contre six en 2006, six en 2005, cinq en 2004 et cinq en 2003. Ces discours utilisent, souvent sans grande précaution, un ensemble de concepts centraux pour la théorie contemporaine de la démocratie, et qui sont toujours en débat : participation, présence, inclusion, délibération etc. Il peut donc être intéressant de donner quelques éléments d'une généalogie des théories de la démocratie participative, pour nous permettre d'historiciser, et donc de politiser, notre vocabulaire descriptif et normatif sur les dispositifs que nous étudions, voire que nous mettons en place.

Research paper thumbnail of La République, La Rue Et L'Urne

Research paper thumbnail of Unrepresentative Claims: Refusing to Represent as a Source of Power and Legitimacy

Research paper thumbnail of Les ouvriers peuvent-ils penser ? Pour une histoire sociale des idées ouvrières au XIXe siècle

Ces dernières années, plusieurs propositions ont émergé en faveur d'une histoire sociale des idée... more Ces dernières années, plusieurs propositions ont émergé en faveur d'une histoire sociale des idées politiques. Pour se démarquer de l'histoire des idées traditionnelles, ces propositions ont cherché à déterminer en quoi une telle histoire pouvait et devait être « sociale ». Leur angle d'approche a principalement été méthodologique : ce qui confère à une histoire des idées un caractère social, c'est une prise en considération des conditions sociales de production, de circulation et de réception des idées politiques. Le but de ce texte est de proposer une autre interprétation, largement complémentaire, de ce que pourrait être une histoire sociale des idées, à partir d'une autre acception de l'adjectif social. « Social » renverrait ici non à une méthode, mais à une modification des bornes des discours considérés comme relevant de l'histoire des idées, pour y intégrer des textes écrits par des gens qui ne sont pas à proprement parler des professionnels de la pensée. L'histoire sociale des idées serait alors une histoire des idées prenant en compte les productions intellectuelles de l'ensemble des membres de la société, y compris des travailleurs manuels

Research paper thumbnail of Proudhon et le socialisme dans les journaux républicains de 1848

Proudhon et le socialisme dans les journaux républicains de 1848.

Research paper thumbnail of Le fédéralisme proudhonien à l’épreuve des nationalités

L'idée de « nationalité » est au centre des luttes politiques du milieu du XIXe siècle, comme nou... more L'idée de « nationalité » est au centre des luttes politiques du milieu du XIXe siècle, comme nouveau principe de découpage des Etats. Jusque là, les frontières entre territoires étaient déterminées par l'impératif d'équilibre européen, né des traités de 1648, et par le partage du pouvoir entre familles nobles, typique de l'Ancien Régime. Le principe des nationalités proclame au contraire que les Etats doivent correspondre à des entités, les nations, qui ont une réalité pré-étatique. Comment situer Proudhon dans ces débats, lui qui est à la fois rétif à l'emprise autoritaire des Etats sur les territoires qu'ils occupent, et critique des naturalisations qui tendraient à ne pas prendre en compte l'activité productrice des êtres humains ? De quelle façon son « invention » du fédéralisme, qui se situe très exactement dans la réflexion sur l'articulation complexe entre les Etats et les sociétés humaines, s'est-elle nourrie du nationalisme alors dominant chez les démocrates européens ? Cette question n'est pas nouvelle : elle a plusieurs précédents dans les études proudhoniennes. On peut notamment se référer à l'introduction au tome XV des OEuvres complètes chez Rivière, à l'intervention de Georges Goriely au colloque Actualité de Proudhon en Belgique, en 1965, à l'ouvrage si riche de Bernard Voyenne, le Fédéralisme de PJ Proudhon, paru en 1973, et enfin à deux colloques de la société Proudhon, en 1995 et en 1998, intitulés respectivement « Les Nationalités ont-elles le droit de vivre? Proudhon contre ses contemporains » et « Quel au-delà pour la nation ? mondialisation, internationalisme, fédéralisme... ». Il ressort de ces lectures des interprétations parfois insatisfaisantes au regard des oeuvres de Proudhon que j'ai pu lire pendant la préparation de cette intervention. On peut en effet y trouver deux biais de lecture.

Research paper thumbnail of Lectures antilibérales de Proudhon dans l’entre-deux guerres

Il n'est jamais facile d'affronter des lectures de Proudhon qui le mettent au service d'une pensé... more Il n'est jamais facile d'affronter des lectures de Proudhon qui le mettent au service d'une pensée autoritaire. Elles apparaissent immédiatement tout à la fois ridicules et exaspérantes : ridicules, car nous pensons savoir qu'elles ne correspondent pas au véritable esprit proudhonien ; exaspérantes, car elles nous somment de leur opposer des interprétations qui, pour être plus exactes, n'en enferment pas moins notre philosophe dans des catégories bien étroites. Ces lectures que je qualifie d'antilibérales 1 , indiquant par là qu'elles font de la liberté un concept secondaire, voire parasite, sont d'autant plus difficiles à présenter qu'elles correspondent à des intentions politiques hétérogènes, tout en conservant néanmoins certaines affinités. Il me semble néanmoins que l'existence et l'influence de cette manière de penser Proudhon, au moment même où les régimes autoritaires fasciste, nazi et bolchévique se mettent en place en Europe, ne doivent être ni ignorées ni prises à la légères. Elles conservent en effet, aujourd'hui encore, une certaine vitalité 2 , rendant nécessaire une lutte théorique exigeante pour la reconnaissance de Proudhon comme penseur libertaire. Il me semble qu'il existe deux moyens différents d'intégrer ces interprétations à notre raisonnement : le premier est de leur opposer une volonté sans faille d'établir la vérité historique, en développant une lecture fine et contextualisée de l'oeuvre de Proudhon 3 . Le second est d'essayer de saisir la façon dont ces lectures se construisent et s'organisent pour en proposer des contre-lectures, spécifiquement destinées à être des outils de combat. Il s'agit en somme voir dans ces interprétations antilibérales non pas des erreurs, mais des dangers, qui nous invitent à politiser notre rapport à Proudhon et orienter nos lectures dans un sens radicalement libertaire. C'est cette seconde voie que je vais essayer de suivre dans cet exposé ; pour cela, je commencerai par présenter trois lectures antilibérales distinctes de Proudhon, avant d'en dégager trois questions, trois défis que nous lancent ces auteurs qui, pour être dans l'erreur, ne nous forcent pas moins à nous positionner par rapport à eux.

Research paper thumbnail of Proudhon et la République de 1848 dans les Confessions

Samuel HAYAT, "Proudhon et la République de 1848 dans les Confessions", in Proudhon et la Républi... more Samuel HAYAT, "Proudhon et la République de 1848 dans les Confessions", in Proudhon et la République, actes du colloque de la société P.J. Proudhon, Paris 4 décembre 2004, Paris, Société PJ Proudhon, EHESS, 2005 Le rapport de Proudhon à la République est complexe, et peut être abordé de nombreuses manières. Mon ambition n'est pas de donner une réponse définitive à la question de la représentation proudhonienne de la république, mais plutôt de présenter mes réflexions sur la confrontation concrète de Proudhon à ce régime. Proudhon ne connaît qu'une seule République : la seconde, de 1848 à 1852, et il passe la majorité de cette période en prison. La compréhension de la pensée qu'il développe alors vis-à-vis du régime de 48 est donc fondamentale pour saisir sa perception de la République.

Research paper thumbnail of De l'anarchisme proudhonien au syndicalisme révolutionnaire : une transmission problématique

Research paper thumbnail of Le proudhonisme dans l'AIT : genèse et itinéraires

Research paper thumbnail of Pour le droit et contre la loi : les origines ouvrières de l’anarchisme proudhonien (2011)

Research paper thumbnail of Déconnecter les revenus de l’emploi : une nouvelle philosophie du travail ?

Research paper thumbnail of La représentation comme outil d’empowerment

Section thématique 52 La liberté à l'épreuve de la démocratie. Regards de la théorie politique.

Research paper thumbnail of Representing "l’universalité des citoyens": the French constituent process in 1848.

There is a paradox in French republican tradition: whereas France was one of the first countries ... more There is a paradox in French republican tradition: whereas France was one of the first countries to have a Constitution recognizing the sovereignty of the people, direct popular intervention in public affairs (by referendums, deliberative city councils, trade-unions, etc.) was institutionalized later than in other European countries, especially social-democratic ones.

Research paper thumbnail of The working-class as a subject in conceptual history (ECPR 2016)

While early modern conceptual history is usually centred on the intellectual production of profes... more While early modern conceptual history is usually centred on the intellectual production of professional thinkers, studying conceptual change during the age of the masses requires another methodology. Intellectuals are no longer the primary actors of conceptual change: collective entities are. But how can a social entity speak, develop a specific language and impose it in the public sphere? Mostly, they did so through the creation of collective organisations and media that are authorised (or that authorise themselves) to speak on their behalf. As a result, from the nineteenth century onwards, social groups were constructed as discursive entities not only through discourses on them, but also through discourses made on their behalf, that both shaped the groups themselves (cf. Bourdieu’s theory of representation) and the political language itself. The working-class was one of the first social groups in history to be constructed a collective historical actor that could act and speak as a unified group. In this paper, I will focus on the process of emergence of the working-class as a political subject in the 19th century and present some of the consequences it had on political concepts.

Research paper thumbnail of Un journalisme conservateur en révolution : le National de 1848

Un journalisme conservateur en révolution : le National de 1848.

Research paper thumbnail of Etudier les pratiques intellectuelles ouvrières au XIXe siècle

Intervention au séminaire de J. Lyon-Caen, 20/02/2015

Research paper thumbnail of Républicains, socialistes et ouvriers face à l'émancipation des travailleurs, 1830-1871

Intervention au séminaire de Federico Tarragoni, 02/04/2015

Research paper thumbnail of La révolution de 1848 dans l'histoire de la pensée ouvrière

Intervention à la journée d'étude, « Démocratie et représentation en 1848 », GRePo/AUP, 25 avril ... more Intervention à la journée d'étude, « Démocratie et représentation en 1848 », GRePo/AUP, 25 avril 2015

Research paper thumbnail of Les deux Républiques de 1848 : luttes sociales et conflits politiques

Intervention au séminaire du Sophiapol, « Théories des conflits », Nanterre, 11 mai 2015 [il s'ag... more Intervention au séminaire du Sophiapol, « Théories des conflits », Nanterre, 11 mai 2015 [il s'agit d'une présentation orale, merci de ne pas citer sans l'autorisation de l'auteur] Je suis très heureux de cette opportunité de vous rencontrer et de vous présenter mes travaux, en particulier mon livre, Quand la République était révolutionnaire. Citoyenneté et représentation en 1848. Je suis d'autant plus content de le faire au sein d'un séminaire portant sur la théorie des conflits. En effet, mon travail procède largement d'une interrogation sur les manières de caractériser ce qui a lieu en 1848, le type de conflit qui s'y engage. Les événements de 1848, et en particulier de la période séparant la révolution de février 1848 et juin 1848 ont donné lieu, et donnent encore, à de profondes divergences d'interprétation sur ce point. Et ces divergences sont d'autant plus importante que, vous le savez, la révolution de 1848 a servi de matrice à une des grandes théories du conflit de l'époque contemporaine : le matérialisme historique de Marx et Engels. Dès lors, interpréter le type de conflit qui a lieu au printemps 1848 est loin d'être une simple querelle historiographique : chaque interprétation charrie une conception donnée de la définition même du mouvement historique et des conflits qui le déterminent en dernière instance.

Research paper thumbnail of Exception(s) (2011)

Introduction au numéro "Politiques de l'exception" de la revue Tracés (2011)

Research paper thumbnail of Repenser la représentation politique

Presses de Sciences Po (P.F.N.S.P.) | « Raisons politiques » 2013/2 N° 50 | pages 5 à 11

Research paper thumbnail of « Prétendre représenter : La construction sociale de la représentation politique », Revue Française de Science Politique, vol. 26, n°1, 2016, p. 7-25.

Research paper thumbnail of Transgressions pirates

Research paper thumbnail of Retour sur la méthode de Naissance de l’anarchisme : pour une autre histoire des idées politiques

Article paru dans Archives proudhoniennes, 2012.

Research paper thumbnail of Représenter la classe ouvrière. Organisations, porte-parole et idées ouvrières en France au XIXe siècle (projet CNRS 2015)

Research paper thumbnail of Représenter la classe ouvrière. Une sociologie politique de la parole des ouvriers organisés en France (1791-1905) (projet CNRS 2014)

Research paper thumbnail of Histoire des pratiques intellectuelles ouvrières au XIXe siècle (projet EHESS 2014)

Les ouvriers peuvent-ils produire des oeuvres de pensée ? À regarder les travaux contemporains d'... more Les ouvriers peuvent-ils produire des oeuvres de pensée ? À regarder les travaux contemporains d'histoire intellectuelley compris dans ses versions renouvelées, comme l'histoire des idées « en contexte » de l'École de Cambridgeil est permis d'en douter : penseurs conservateurs et radicaux s'y succèdent et s'y affrontent, parlant parfois des travailleurs manuels, mais ceux-ci ne s'élèvent jamais à la position de locuteurs. Cette absence a ses raisons. Comme l'écrit Pierre Bourdieu, « la compétence nécessaire pour parler la langue légitime » dépend du « patrimoine social » : les ouvriers, dominés dans le champ économique, sont exclus de l'univers de la production intellectuelle 1 . Bien qu'il parte de postulats opposés, Jacques Rancière arrive à une conclusion étrangement proche, dans La nuit des prolétaires : en donnant la parole à des ouvriers marginaux, qui refusent de se laisser enfermer dans l'identité ouvrière, Rancière montre bien que les ouvriers peuvent parler ; mais ils ne le font qu'en s'arrachant, par la pensée, à leur condition de travailleurs manuels, pour revendiquer le droit de parler en tant qu'humains et non pas en tant qu'ouvriers 2 . Dans les deux cas, une opposition a priori est à l'oeuvre entre le monde ouvrier et celui de la production intellectuelle, qui renvoie à toute une série de partages caractéristiques de la modernité : entre le travail et le capital, entre le peuple et ses représentants, entre le monde des faits et celui des idées.

Research paper thumbnail of Histoire sociale des idées ouvrières au XIXe siècle (projet EHESS 2015)

Les ouvriers peuvent-ils produire des oeuvres de pensée ? À regarder les travaux contemporains d'... more Les ouvriers peuvent-ils produire des oeuvres de pensée ? À regarder les travaux contemporains d'histoire intellectuelle -y compris dans ses versions renouvelées, comme l'histoire des idées « en contexte » de l'École de Cambridge -il est permis d'en douter : penseurs conservateurs et radicaux s'y succèdent et s'y affrontent, parlant parfois des travailleurs manuels, mais ceux-ci ne s'élèvent que rarement à la position de locuteurs. Cette absence a ses raisons. Comme l'écrit Pierre Bourdieu, « la compétence nécessaire pour parler la langue légitime » dépend du « patrimoine social » : les ouvriers, dominés dans le champ économique, sont exclus de l'univers de la production intellectuelle 1 . Et quand ils y entrent, comme les ouvriers étudiés par Jacques Rancière dans La nuit des prolétaires, c'est souvent par effraction, individuellement, hors de l'espace du travail 2 . Une opposition a priori semble ainsi à l'oeuvre entre le monde ouvrier, collectif, ancré dans l'activité de travail manuel, et celui de la production intellectuelle, peuplé d'hommes de lettres, auteurs individualisés exerçant leur raison dans les sphères abstraites de la pensée.

Research paper thumbnail of Brochure Hayat Théories politiques 2017-2018.pdf

Traduction française de David Mazel (1795) Chapitre II. De l'état de Nature 4. Pour bien entendre... more Traduction française de David Mazel (1795) Chapitre II. De l'état de Nature 4. Pour bien entendre en quoi consiste le pouvoir politique, et connaître sa véritable origine, il faut considérer dans quel état tous les hommes sont naturellement. C'est un état de parfaite liberté, un état dans lequel, sans demander de permission à personne, et sans dépendre de la volonté d'aucun autre homme, ils peuvent faire ce qu'il leur plait, et disposer de ce qu'ils possèdent et de leurs personnes, comme ils jugent à propos, pourvu qu'ils se tiennent dans les bornes de la loi de la Nature. Cet état est aussi un état d'égalité; en sorte que tout pouvoir et toute juridiction est réciproque, un homme n'en ayant pas plus qu'un autre. Car il est très évident que des créatures d'une même espèce et d'un même ordre, qui sont nées sans distinction, qui ont part aux mêmes avantages de la nature, qui ont les mêmes facultés, doivent pareillement être égales entre elles sans nulle subordination ou sujétion, à moins que le seigneur et le maître des créatures n'ait établi, par quelque manifeste déclaration de sa volonté, quelques-unes sur les autres, et leur ait conféré, par une évidente et claire ordonnance, un droit irréfragable à la domination et à la souveraineté. 5. C'est cette égalité, où sont les hommes naturellement, que le judicieux Hooker [un théologien anglais du XVIe siècle] regarde comme si évidente en elle-même et si hors de contestation, qu'il en fait le fondement de l'obligation où sont les hommes de s'aimer mutuellement : il fonde sur ce principe d'égalité tous les devoirs de charité et de justice auxquels les hommes sont obligés les uns envers les autres. Voici ses paroles : « Le même instinct a porté les hommes à reconnaître qu'ils ne sont pas moins tenus d'aimer les autres, qu'ils sont tenus de s'aimer eux-mêmes. Car voyant toutes choses égales entre eux, ils ne peuvent que comprendre qu'il doit y avoir aussi entre eux tous une même mesure. Si je ne puis que désirer de recevoir du bien, même par les mains de chaque personne, autant qu'aucun autre homme en peut désirer pour soi, comment puis-je prétendre de voir, en aucune sorte, mon désir satisfait, si je n'ai soin de satisfaire le même désir, qui est infailliblement dans le coeur d'un autre homme, qui est d'une seule et même nature avec moi? S'il se fait quelque chose qui soit contraire à ce désir que chacun a, il faut nécessairement qu'un autre en soit aussi choqué que je puis l'être. Tellement, que si je nuis et cause du préjudice, je dois me disposer à souffrir le même mal; n'y ayant nulle raison qui oblige les autres à avoir pour moi une plus grande mesure de charité que j'en ai pour eux. 4 C'est pourquoi le désir que j'ai d'être aimé, autant qu'il est possible, de ceux qui me sont égaux dans l'état de nature, m'impose une obligation naturelle de leur porter et témoigner une semblable affection. Car, enfin, il n'y a personne qui puisse ignorer la relation d'égalité entre nous-mêmes et les autres hommes, qui sont d'autres nous-mêmes, ni les règles et les lois que la raison naturelle a prescrites pour la conduite de la vie. » 6. Cependant, quoique l'état de nature soit un état de liberté, ce n'est nullement un état de licence. Certainement, un homme, en cet état, a une liberté incontestable, par laquelle il peut disposer comme il veut, de sa personne ou de ce qu'il possède : mais il n'a pas la liberté et le droit de se détruire lui-même, non plus que de faire tort à aucune autre personne, ou de la troubler dans ce dont elle jouit, il doit faire de sa liberté le meilleur et le plus noble usage, que sa propre conservation demande de lui. L'état de nature a la loi de la nature, qui doit le régler, et à laquelle chacun est obligé de se soumettre et d'obéir : la raison, qui est cette loi, enseigne à tous les hommes, s'ils veulent bien la consulter, qu'étant tous égaux et indépendants, nul ne doit nuire à un autre, par rapport à sa vie, à sa santé, à sa liberté, à son bien : car, les hommes étant tous l'ouvrage d'un ouvrier tout-puissant et infiniment sage, les serviteurs d'un souverain maître, placés dans le monde par lui et pour ses intérêts, ils lui appartiennent en propre, et son ouvrage doit durer autant qu'il lui plait, non autant qu'il plait à un autre. Et étant doués des mêmes facultés dans la communauté de nature, on ne peut supposer aucune subordination entre nous, qui puisse nous autoriser à nous détruire les uns les autres, comme si nous étions faits pour les usages les uns des autres, de la même manière que les créatures d'un rang inférieur au nôtre, sont faites pour notre usage. Chacun donc est obligé de se conserver lui-même, et de ne quitter point volontairement son poste pour parler ainsi. Et lorsque sa propre conservation n'est point en danger, il doit, selon ses forces, conserver le reste des hommes, et à moins que ce ne soit pour faire justice de quelque coupable, il ne doit jamais ôter la vie à un autre, ou préjudicier à ce qui tend à la conservation de sa vie, par exemple, à sa liberté, à sa santé, à ses membres, à ses biens. 7. Mais, afin que personne n'entreprenne d'envahir les droits d'autrui, et de faire tort à son prochain; et que les lois de la nature, qui a pour but la tranquillité et la conservation du genre humain, soient observées, la nature a mis chacun en droit, dans cet état, de punir la violation de ses lois, mais dans un degré qui puisse empêcher qu'on ne les viole plus. Les lois de la nature, aussi bien que toutes les autres lois, qui regardent les hommes en ce monde, seraient entièrement inutiles, si personne, dans l'état de nature, n'avait le pouvoir de les faire exécuter, de protéger et conserver l'innocent, et de réprimer ceux qui lui font tort. Que si dans 6 l'inspection de quelque autre pouvoir? Il est aisé de répondre, qu'encore que, dans l'état de nature, l'homme ait un droit, tel que nous avons posé, la jouissance de ce droit est pourtant fort incertaine et exposée sans cesse à l'invasion d'autrui. Car, tous les hommes étant Rois, tous étant égaux et la plupart peu exacts observateurs de l'équité et de la justice, la jouissance d'un bien propre, dans cet état, est mal assurée, et ne peut guère être tranquille. C'est ce qui oblige les hommes de quitter cette condition, laquelle, quelque libre qu'elle soit, est pleine de crainte, et exposée à de continuels dangers, et cela fait voir que ce n'est pas sans raison qu'ils recherchent la société, et qu'ils souhaitent de se joindre avec d'autres qui sont déjà unis ou qui ont dessein de s'unir et de composer un corps, pour la conservation mutuelle de leurs vies, de leurs libertés et de leurs biens; choses que j'appelle, d'un nom général, propriétés. 124. C'est pourquoi, la plus grande et la principale fin que se proposent les hommes, lorsqu'ils s'unissent en communauté et se soumettent à un gouvernement, c'est de conserver leurs propriétés, pour la conservation desquelles bien des choses manquent dans l'état de nature. Premièrement, il y manque des lois établies, connues, reçues et approuvées d'un commun consentement, qui soient comme l'étendard du droit et du tort, de la justice et de l'injustice, et comme une commune mesure capable de terminer les différents qui s'élèveraient. Car bien que les lois de la nature soient claires et intelligibles à toutes les créatures raisonnables; cependant,

Research paper thumbnail of History of modern and contemporary ideologies

Research paper thumbnail of Les Gilets Jaunes, l’économie morale et le pouvoir

Une analyse des Gilets Jaunes à partir du concept d'économie morale

Research paper thumbnail of Démocratie agonistique (dictionnaire de la participation)

Research paper thumbnail of Dictionnaire Proudhon - Démocratie industrielle (démocratie ouvrière)

Ce texte est paru dans Chantal Gaillard et Georges Navet (dir.), Dictionnaire Proudhon, Bruxelles... more Ce texte est paru dans Chantal Gaillard et Georges Navet (dir.), Dictionnaire Proudhon, Bruxelles, 2011) La démocratie industrielle fait partie de ces concepts proudhoniens dont la maturation a été lente, mais qui occupent une place centrale dans la compréhension générale de l'oeuvre de Proudhon. La juxtaposition paradoxale d'un nom relevant du domaine politique, « démocratie », et d'un adjectif caractérisant un domaine économique, « industrielle », indique bien l'intention de Proudhon dans la mise en avant de ce concept : identifier une forme politique d'organisation économique, politique en ce qu'elle serait l'objet d'une activité humaine consciente, collective et réflexive. En cela, la démocratie industrielle vient mettre en question le partage étanche entre le politique et le social, selon lequel seul l'appareil d'État pourrait être le lieu d'une activité politique. Proudhon n'est pas le seul, parmi ses contemporains, à critiquer ce partage. La puissance et la nouveauté de son approche tiennent à trois traits qui lui sont spécifiques : d'abord, il refuse que la politisation de l'économie fasse de l'organisation sociale de la production un domaine supplémentaire d'intervention étatique, ouvrant au contraire la voie à une démocratie industrielle autonome ; ensuite, il fait reposer cette forme nouvelle d'organisation sur une idée, la mutualité, à la fois but et moyen de réalisation de la démocratie industrielle ; enfin, il identifie la démocratie industrielle, et donc la mutualité, avec une classe sociale, les ouvriers, dont ce serait le principe organisateur s'ils venaient à être conscients de leur situation et de leurs aspirations présentes. La démocratie industrielle apparaît donc, si l'on considère rétrospectivement l'oeuvre de Proudhon dans son ensemble, comme sa proposition la plus aboutie d'un fonctionnement socialiste, mutuelliste et fédératif du système de production (voir Jean Bancal, « La démocratie industrielle de

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Research paper thumbnail of Comment être républicain aujourd'hui ?

Research paper thumbnail of Interview sur 1848 dans Libération

"Historien spécialiste des représentations politiques et des mouvements ouvriers, Samuel Hayat ré... more "Historien spécialiste des représentations politiques et des mouvements ouvriers, Samuel Hayat réévalue le sens du mot «République» à travers la révolution de 1848."

Research paper thumbnail of Programme Colloque international:  "Citoyenneté Industrielle. Perspectives Sud Nord"

Colloque international : "La citoyenneté industrielle. Perspectives Sud Nord", Tunis du 25 au 27 ... more Colloque international : "La citoyenneté industrielle. Perspectives Sud Nord", Tunis du 25 au 27 juin 2018, coordination Amin Allal, Samuel Hayat, Karel Yon.

Research paper thumbnail of Colloque international Citoyenneté industrielle Tunis 25 juin 2018.docx

La multiplication récente de protestations collectives ouvrières à travers le monde nous rappelle... more La multiplication récente de protestations collectives ouvrières à travers le monde nous rappelle l’importance de l’observation des mondes ouvriers pour l’analyse politique. La fin de l’histoire, l’avènement d’une postmodernité démocratique libérée des conflits, neutralisant les contradictions socio-politiques et l’expression des groupes sociaux dominés, n’est pas à l’ordre du jour. A l’inverse, l’idée que cette expression ouvrière serait une étape vers la destruction à venir du capitalisme, brouille notre compréhension des recompositions politiques contemporaines. Ces deux tentations explicatives téléologiques opposées – la fin de l’histoire vs. le grand soir – entravent la construction d’une analyse critique et globale de la citoyenneté industrielle.
Dans ce colloque, nous proposons de revisiter la citoyenneté industrielle de façon transversale à partir de ses ancrages localisés. Cette approche offre un cadre d’observation empirique qui permet d’étudier la manière dont l’organisation du travail structure les pratiques collectives, sans être prisonnier de la coupure entre le dedans et le dehors des lieux de production. Ainsi, la citoyenneté industrielle peut être observée dans des espace-temps diversifiés, au Nord comme au Sud, dans le passé comme dans le présent, et donne l’occasion d’un dialogue entre historiens, sociologues, politistes, anthropologues, juristes ou encore économistes.

Research paper thumbnail of AAC Colloque Anarchisme et sciences sociales mars 2018

Ces dernières années, les approches de la réalité sociale d'inspiration libertaire, voire franche... more Ces dernières années, les approches de la réalité sociale d'inspiration libertaire, voire franchement anarchistes, ont acquis une visibilité nouvelle. Les catastrophes sociales et environnementales engendrées par le développement sans frein du capitalisme, les transformations néolibérales de l'Etat, le retour des cléricalismes et la montée des autoritarismes jusqu'au coeur des démocraties libérales ont rendu bien plus audible la critique radicale adressée par les anarchistes au capitalisme, au productivisme, aux religions et à l'Etat. Dans les mondes intellectuels, la fin de la domination du marxisme à gauche n'a pas seulement permis à la « pensée tiède » (Perry Anderson) de s'imposer. Elle a aussi amené les personnes travaillant à repenser les modalités de transformation radicale et émancipatrice du monde social à chercher dans l'anarchisme de nouvelles armes. Ainsi les mouvements anarchistes ont fait l'objet d'une attention renouvelée, jusqu'à l'émergence récente, certes modeste, des Anarchist Studies 1 et de recherches philosophiques d'inspiration anarchiste 2. Cependant, les relations entre anarchisme et sciences sociales, ce qu'ils se doivent et ce qu'ils se font, font rarement l'objet d'une discussion – limitant par là les possibilités d'émergence, sinon d'une science sociale anarchiste, en tout cas d'un dialogue entre celles et ceux qui entendent faire des sciences sociales en anarchistes. En conséquence, le but de ce colloque n'est pas tant de rassembler des contributions sur l'anarchisme et les anarchistes que d'ouvrir un espace de discussion sur les rapports entre sciences sociales et anarchisme, sur ce que cela peut vouloir dire de faire des sciences sociales en anarchiste. Nous invitons les personnes qui souhaiteraient se joindre à nous, qu'elles se reconnaissent ou non dans le projet anarchiste, à proposer une contribution.

Research paper thumbnail of AAC pour la revue Tracés (n° 34) : La singularité

Le numéro 34 de la revue Tracés accueillera des contributions portant sur la question de la singu... more Le numéro 34 de la revue Tracés accueillera des contributions portant sur la question de la singularité, telle qu'elle est saisie par les sciences humaines et sociales. La singularité, définie ici comme l'unicité d'individus en relation avec d'autres individus également autonomes, mais non interchangeables, se trouve en effet au coeur de plusieurs phénomènes d'importance. D'abord, la singularité donne lieu à de fortes controverses épistémologiques sur les manières de construire et d'étudier les cas singuliers en sciences humaines et sociales. Ensuite, la singularité et sa critique sont au centre de certaines pratiques sociales spécifiques, en particulier dans les domaines de l'écriture, de la culture, de l'art. Enfin, la singularité peut apparaître comme un élément central de processus sociohistoriques caractéristiques de la modernité dite occidentale. Les contributions attendues pourront se saisir de tout ou partie de ces questionnements, dans une optique théorique et/ou empirique.

Research paper thumbnail of CALL for PAPERS: Comparing the Concepts of Representation

Research paper thumbnail of CALL FOR PAPERS: Industrial citizenship: militant practices and everyday sociabilities

This panel seeks to explore, through empirical contributions, diverse forms of industrial citizen... more This panel seeks to explore, through empirical contributions, diverse forms of industrial citizenship – a protean concept that pertains to all the practices and devices through which industrial workers engage in an active relation with their firm and its territory. Thus we aim to regroup in a single category multiple activities that have in common their actors more than their content. This is not meant to dissolve the specificity of these activities, but to grasp how their articulation is experienced by industrial workers. This way we hope to bring into light a certain experience, coined as civic as it is the active and collective participation of a category of workers that are at the core of industrial economies. This way, this panel will put in action a conception of politics that is both large, through the spectrum of activities it gathers, and narrow, through a strict definition of its actors. Hence we will consider industrial citizenship not as a juridical status, but as a way to refer to the interactions between labour and politics. We will do so not only by considering production units as political institutions (because they produce norms and involve relations of power), but also by dealing with the way work and the workplace mould the political experience of individuals and groups. So we will not limit ourselves to factory workers: we will take seriously the professional environments and all the social links (families, gender relations, leisure activities) that structure the life of people depending from industrial work. By leading scholars to consider different experiences of industrial citizenship, to study their logics, to compare them, we can hope to account for the richness of this research object and for the tensions that go through it. In the wake of the study of citizenship " from below " , as developed in micro-history or in political anthropology, attentive to localized integration, to different scales of citizenship and to diverse forms of political subjectivation, we intend to gather contributions that explore the intermediary scale of industrial basins or areas. This scale offers an empirical observation framework that allows to study the way the industrial organization shapes collective practices, without being constrained by the divide between the inside and the outside of workplaces. It also allows to disentangle oneself from the teleological prism that associates the industrial age to a (past) era of " modernity ". The way we define it, industrial citizenship can be observe in diverse spaces and times, in the North as in the South, in the past as in the present. In order to grasp the forms of industrial citizenship that are developed in the studied fields, we will privilege approaches in terms of localized analysis that intend to situate workers' action in thick descriptions of local social and political relations. On each field, the inclusion of industrial citizenship in diverse configurations, beyond the sole labour organizations, can be studied through the juridical context that both allows and restrains the action of workers; economic relations in socio-technical production devices; social relations of domination inside and outside factories... In this panel, we will be interested not only by instituted industrial workers' militant practices (in parties, trade unions, associations), but also to the forms of participation, representation and protest that are built outside of (and even it conflict with) these instituted militant practices, basing themselves on other social relations and mobilizing other repertoires of actions. By highlighting forms of politicisation and subjectivation that depart from working

Research paper thumbnail of APPEL à contribution AFSP : ST 30 La citoyenneté industrielle : pratiques militantes et sociabilités quotidiennes

Cette section thématique vise à explorer, à partir de contributions empiriques, les formes de la ... more Cette section thématique vise à explorer, à partir de contributions empiriques, les formes de la citoyennetéíndustrielle, concept multiforme qui renvoie à l'ensemble des pratiques et des dispositifs par lesquels les travailleurs industriels exercent un rapport actif à leur entreprise et au territoire dans lequel elle s'insère. L'enjeu est donc de regrouper sous une seule catégorie des activités multiples qui ont en commun leurs acteurs plus que leur contenu – le but n'étant pas de dissoudre la spécificité́de ces activités, mais de saisir leur articulation telle qu'elle est concrètement vécue par les travailleurs industriels. Il s'agit par là de donner à voir une expérience, citoyenne en tant qu'elle est une participation active et collective, celle d'une catégorie de travailleurs au coeur des économies industrielles. Ce faisant, cette section thématique entend faire jouer une conception de la politique à la fois étendue, par le type d'activités qu'elle englobe, et restreinte, par la circonscription de ses acteurs. Ainsi, nous abordons la citoyenneté industrielle non pas au sens de statut juridique, mais comme le moyen de designer les interactions entre travail et politique : non seulement en considérant les organisations de production comme des institutions politiques (car productrices de normes et mettant en jeu des rapports de force), mais aussi en abordant la façon dont le travail et le milieu de travail façonnent l'expérience politique des individus et des groupes. Il ne s'agit donc pas de se limiter au noyau dur des travailleurs d'usine, mais de prendre au sérieux les environnements professionnels contrastés et l'ensemble des liens sociaux (familiaux, de genre, de loisir) qui structurent les populations dépendantes du travail industriel. En amenant des chercheurs à considérer différentes expériences de citoyennetéíndustrielle, à étudier leurs logiques, à les comparer entre elles, on peut espérer rendre compte de la richesse de cet objet, mais aussi des tensions qui le traversent. Dans le sillage d'une approche « par le bas » de la citoyenneté, telle que développée par les travaux de micro-histoire ou d'anthropologie politique, attentive aux ancrages localises, aux différentes échelles de la citoyennetéét aux diverses formes de « subjectivation politique, nous entendons réunir des contributions qui explorent l'échelle intermédiaire des territoires ou bassins industriels. Cette échelle offre un cadre d'observation empirique qui permet d'étudier la façon dont l'organisation industrielle structure les pratiques collectives, sans pour autant se rendre prisonnier de la coupure entre le dedans et le dehors des lieux de production. Elle permet aussi de se déprendre du prisme téléologique associant l'Age industriel à un moment (révolu) de la « modernité ». Ainsi définie, la citoyenneté industrielle peut être observée dans des espaces-temps diversifiés, au Nord comme au Sud, dans l'histoire comme dans le présent. Pour saisir les formes de citoyenneté industrielle qui se jouent dans les terrains étudiés, on privilégiera les approches en termes d'analyse localisée, qui entendent situer l'action des

Research paper thumbnail of The Modernity of Political Representation: Its Innovative Thrust and Transnational Semantic Transfers during the Sattelzeit (Eighteenth to Nineteenth Centuries)

Contributions to the History of Concepts, 2020

Introduction to the Special Section on Political Representation prepared for the journal Contribu... more Introduction to the Special Section on Political Representation prepared for the journal Contributions to the History of Concepts, edited by Samuel Hayat and José María Rosales

Research paper thumbnail of La carrera militante de la referencia a Bernard Manin en los movimientos franceses a favor del sorteo (Samuel Hayat)

La carrera militante de la referencia a Bernard Manin en los movimientos franceses a favor del so... more La carrera militante de la referencia a Bernard Manin en los movimientos franceses a favor del sorteo * Resumen: El libro de Bernard Manin Los principios del gobierno representativo ha sido fundamental para crear un vínculo entre democracia y sorteo, tanto en teoría política como en la esfera militante. Este artículo reconstruye la carrera militante de esta referencia teórica. A pesar de que, en un primer momento, el sorteo fue defendido por reformadores, a partir de 2006 se convertirá en la reivindicación clave de un movimiento ciudadano impulsado por un partidario del "no" al Tratado constitucional europeo: Etienne Chouard. Sin embargo, el libro de Manin tiene para Chouard una función legitimadora y más aún para los militantes que le siguen. Palabras clave: sorteo, ciudadanismo, Bernard Manin, democracia.

Research paper thumbnail of Affiche JE Tracés revuesSHS.pdf

Journée d’étude Tracés : « Ce que la revue fait aux sciences humaines et sociales », Paris, 30 ma... more Journée d’étude Tracés : « Ce que la revue fait aux sciences humaines et sociales », Paris, 30 mars 2018 – CNRS, salle Pouchet.

9h30 Introduction à la journée
9h45 Table-ronde 1 « La revue comme lieu de pouvoir »
(présentée et coordonnée par S. Hayat)

13h30 Table ronde 2 « Économie et production matérielle de la revue » (présentée et coordonnée par N. La Valle)

16h30 Table-ronde 3 « Formats, diffusion, réception »
(présentée et coordonnée par A. Damerdji)

Research paper thumbnail of Faire Revue

Tracés, 2019

En considérant les chaînes du travail éditorial, les temporalités et les conditions sociales de p... more En considérant les chaînes du travail éditorial, les temporalités et les conditions sociales de production comme la place des différent-e-s actrices et acteurs dans l’élaboration des revues scientifiques, ce numéro hors-série de Tracés veut réfléchir aux effets du format revue sur la production et la réception du savoir en sciences humaines et sociales. Il invite des études réflexives par des membres de différentes revues, jeunes ou plus installées, ainsi que des analyses transverses intéressant plus généralement les revues. Dans « Faire revue », trois dimensions essentielles sont analysées. Une première perspective définit la revue comme un lieu de pouvoir, où le statut professionnel et le profil sociologique de ses membres, le rôle attribué à chacun-e, ainsi que les thèmes abordés ou les modalités de traitement des articles interrogent en son cœur les rapports entre pouvoir et savoir scientifique. La deuxième dimension est celle des conditions de travail et de l’économie des revues. Quels sont leurs financements et les choix stratégiques qui bien souvent en dépendent ? Pourquoi une revue passe-t-elle au tout numérique tandis qu’une autre fait le choix du papier et d’un travail graphique soigné ? La question de l’accès libre est-elle purement financière ? Quels effets produisent les environnements électroniques de publication sur les métiers de la chaîne éditoriale ? Nous intéresse ici l’incidence de ces dimensions sur les conditions matérielles de production de la revue. Enfin, celle-ci est pensée pour être lue. Interroger la réception, réelle et souhaitée, les écarts ou mises à l’écart, permet de comprendre aussi comment s’oriente la production du savoir à travers des cas singuliers.

Research paper thumbnail of The Modernity of Political Representation

Contributions to the History of Concepts, 2020

Representation is a major and multifaceted concept of modern politics. Through open and regular e... more Representation is a major and multifaceted concept of modern politics. Through open and regular elections, it shields the democratic character of representative governments, compelling politicians to pursue the interests of their constituencies and become responsive to their demands. But since the concept of representation is so embedded in the day-to-day workings of democratic regimes, it has largely lost significant traces of its history that shed light on its political dawn. The instrumentalization of the concept by representative governments in order to assess their democratic legitimacy obfuscates its seminal ambiguities and the history of conflicts about its meaning and institutional functions.

Research paper thumbnail of The Construction of Proudhonism within the IWMA

"Arise Ye Wretched of the Earth": The First International in a Global Perspective, Mar 10, 2018

© samuel hayat, ���8 | doi �0.��63/978900433546�_0�� This is an open access chapter distributed u... more © samuel hayat, ���8 | doi �0.��63/978900433546�_0�� This is an open access chapter distributed under the terms of the prevailing cc-by-nc License.