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Papers by alain gallerand
Revue Philosophique de Louvain, 2012
Malgre son apparente simplicite, le nom propre represente une enigme. A-t-il une signification di... more Malgre son apparente simplicite, le nom propre represente une enigme. A-t-il une signification distincte de V objet qu’il designe, ou bien celle-ci se confond-elle avec le porteur du nom auquel ce signe ferait directement reference ? Cette difficulte culmine dans la theorie phenomenologique de la signification, puisque Husserl, tout en reconnaissant le caractere «direct» de la visee du nom propre, lui attribue neanmoins un «sens» distinct de l’objet, et, ce faisant, semble introduire paradoxalement une mediation dans une reference objective qui semblait immediate. Apres les textes de jeunesse et les ouvrages fondateurs (Recherches logiques ; Sur la theorie de la signification), ou Husserl ne parvenait pas a distinguer le contenu de la signification propre et l’objet vise, les manuscrits de recherche reunis dans le volume XX/II des Husserliana ont-ils enfin reussi a «penser» le sens du nom propre, contre les theories de la reference directe ? Ce sens est-il quelque chose qui se laisse conceptuellement definir et distinguer de l’objet designe, sans remettre en cause le caractere «direct» de la nomination ? Ou bien se donne-t-il a vivre dans l’experience sensible, au contact des choses memes avec lesquelles il finirait par se confondre ?
Bulletin d'analyse phénoménologique, 2013
Cahiers philosophiques, 2013
Bulletin d'analyse phénoménologique, 2011
Le problème de la transcendance des significations dans l'idéalisme phénoménologique transcendant... more Le problème de la transcendance des significations dans l'idéalisme phénoménologique transcendantal Par ALAIN GALLERAND Résumé Sur le modèle des représentations et des propositions en soi de Bolzano, Husserl a envisagé les significations comme des unités idéalesobjectives qui sont accessibles à plusieurs consciences et qui perdurent audelà des actes psychiques passagers dans lesquels elles se réalisent. Indépendantes des opérations subjectives, les unités sémantiques seraient donc transcendantes, c'est-à-dire extérieures à la conscience. Cependant, en posant la subjectivité transcendantale comme un absolu par rapport auquel tout objet, réel ou idéal, se définit, la phénoménologie transcendantaleconstitutive est finalement incapable de rendre compte de cette transcendance dont elle nie le caractère absolu au profit de la conscience : une fois que les unités de sens sont définies comme des formations logiques issues de l'activité catégoriale, leur « transcendance » n'est plus qu'un sens d'être intentionnellement constitué. Dès lors, peut-on expliquer la « transcendance » des unités de sens, sans vider ce concept de son contenu essentiel, sans retirer aux significations leur indépendance et leur extériorité vis-à-vis de la conscience ? L'hypothèse la plus simple consisterait à dire qu'avant de traduire la manière dont les objets sont représentés par la conscience, les significations conceptuelles sont liées aux propriétés que la pensée a arrachées à leurs substrats pour en faire des marques distinctives. Mais cet ancrage ontologique soulève à son tour de multiples difficultés, si bien que Husserl, pour expliquer la transcendance des significations sans contrevenir à ses principes idéalistes, n'a pas d'autre choix que d'invoquer un ancrage linguistique : une fois consignées dans des signes extérieurs, les pensées sortent de la sphère privée, acquièrent une extériorité, une publicité et une solidité en vertu desquelles elles se conservent au-delà des vécus passagers, et sont à tout moment accessibles à toute conscience. Cependant, si le langage commun apparaît, pour les consciences, comme l'ultime condition
La signification n’est ni un acte immanent de la conscience, ni l’objet - reel, fictif ou ideal -... more La signification n’est ni un acte immanent de la conscience, ni l’objet - reel, fictif ou ideal - auquel il se rapporte, mais une « objectite categoriale ». En tant que telle, elle est une espece d’« objet intentionnel » : le correlat de l’activite categoriale, i. E. L’objet tel qu’il est pense (le vainqueur d’Iena, le vaincu de Waterloo), qu’il faut distinguer a la fois de l’objet qui est pense (Napoleon lui-meme) et des vecus psychiques et linguistiques qui le prennent pour cible (je pense a Napoleon et je parle de Napoleon). A partir d’une reflexion sur le mode d’etre du noeme, seule la phenomenologie de Husserl pouvait donc devoiler le statut ontologique de la signification qui avait echappe aux theories psychologique et referentielle.
Noesis
Dans ses textes consacres a la logique, Gerard Granel a toujours combattu la theorie husserlienne... more Dans ses textes consacres a la logique, Gerard Granel a toujours combattu la theorie husserlienne de la signification (Recherches logiques) fondee sur l’idee que les unites ideales de signification constituent l’armature logique universelle du langage. Car au fur et a mesure que l’analyse saussurienne des « valeurs » linguistiques et la linguistique comparee mettaient en evidence la singularite et la relativite des structures logiques a l’interieur des langues naturelles, l’idee de « materialite logique » n’a cesse de s’imposer et le caractere « ideal » de la logicite est devenu de plus en plus problematique. Nous tenterons de demontrer que la these husserlienne de l’idealite logique, contrairement aux apparences, n’est nullement affectee par les objections de Granel (singularite des systemes de valeurs, difficultes de la traduction), et qu’elle est meme capable de rendre compte des phenomenes linguistiques qui lui sont de prime abord totalement etrangers, i. e. les expressions idiomatiques et equivoques.
Bulletin d'analyse phénoménologique, 2013
Sur le modele des representations et des propositions en soi de Bolzano, Husserl a envisage les s... more Sur le modele des representations et des propositions en soi de Bolzano, Husserl a envisage les significations comme des unites ideales-objectives qui sont accessibles a plusieurs consciences et qui perdurent au-dela des actes psychiques passagers dans lesquels elles se realisent. Independantes des operations subjectives, les unites semantiques seraient donc transcendantes, c’est-a-dire exterieures a la conscience. Cependant, en posant la subjectivite transcendantale comme un absolu par rapport auquel tout objet, reel ou ideal, se definit, la phenomenologie transcendantale-constitutive est finalement incapable de rendre compte de cette transcendance dont elle nie le caractere absolu au profit de la conscience : une fois que les unites de sens sont definies comme des formations logiques issues de l’activite categoriale, leur « transcendance » n’est plus qu’un sens d’etre intentionnellement constitue. Des lors, peut-on expliquer la « transcendance » des unites de sens, sans vider c...
Revue Philosophique de Louvain, 2012
Malgre son apparente simplicite, le nom propre represente une enigme. A-t-il une signification di... more Malgre son apparente simplicite, le nom propre represente une enigme. A-t-il une signification distincte de V objet qu’il designe, ou bien celle-ci se confond-elle avec le porteur du nom auquel ce signe ferait directement reference ? Cette difficulte culmine dans la theorie phenomenologique de la signification, puisque Husserl, tout en reconnaissant le caractere «direct» de la visee du nom propre, lui attribue neanmoins un «sens» distinct de l’objet, et, ce faisant, semble introduire paradoxalement une mediation dans une reference objective qui semblait immediate. Apres les textes de jeunesse et les ouvrages fondateurs (Recherches logiques ; Sur la theorie de la signification), ou Husserl ne parvenait pas a distinguer le contenu de la signification propre et l’objet vise, les manuscrits de recherche reunis dans le volume XX/II des Husserliana ont-ils enfin reussi a «penser» le sens du nom propre, contre les theories de la reference directe ? Ce sens est-il quelque chose qui se laiss...
La signification n’est ni un acte immanent de la conscience, ni l’objet - reel, fictif ou ideal -... more La signification n’est ni un acte immanent de la conscience, ni l’objet - reel, fictif ou ideal - auquel il se rapporte, mais une « objectite categoriale ». En tant que telle, elle est une espece d’« objet intentionnel » : le correlat de l’activite categoriale, i. E. L’objet tel qu’il est pense (le vainqueur d’Iena, le vaincu de Waterloo), qu’il faut distinguer a la fois de l’objet qui est pense (Napoleon lui-meme) et des vecus psychiques et linguistiques qui le prennent pour cible (je pense a Napoleon et je parle de Napoleon). A partir d’une reflexion sur le mode d’etre du noeme, seule la phenomenologie de Husserl pouvait donc devoiler le statut ontologique de la signification qui avait echappe aux theories psychologique et referentielle.
Le concept de redondance logique chez Bolzano souleve plusieurs difficultes. Il ne s’accorde ni a... more Le concept de redondance logique chez Bolzano souleve plusieurs difficultes. Il ne s’accorde ni avec la notion de representation simple qu’il est cense expliquer, puisque Bolzano definit les individus comme des unites composees de plusieurs caracteres et decrit les representations singulieres (noms propres et indexicaux) comme l’abreviation de descriptions definies, ni avec la distinction entre jugements synthetiques et analytiques, car il suppose que l’analyse d’un sujet individuel permet d’en devoiler un a un les predicats, comme si l’experience ne jouait aucun role dans la connaissance des individus. Pourquoi Bolzano reste-t-il donc attache a un concept aussi problematique ? Est-ce le seul moyen d’expliquer comment nous nous representons des individus ? Nous montrerons que les apories de la notion de redondance logique temoignent de l’influence de la theorie leibnizienne du jugement, et qu’une version phenomenologiquement amelioree de la semantique objective est neanmoins capa...
Cahiers philosophiques, 2013
Bulletin D Analyse Phenomenologique, Sep 19, 2012
Revue Philosophique de Louvain, 2012
Malgre son apparente simplicite, le nom propre represente une enigme. A-t-il une signification di... more Malgre son apparente simplicite, le nom propre represente une enigme. A-t-il une signification distincte de V objet qu’il designe, ou bien celle-ci se confond-elle avec le porteur du nom auquel ce signe ferait directement reference ? Cette difficulte culmine dans la theorie phenomenologique de la signification, puisque Husserl, tout en reconnaissant le caractere «direct» de la visee du nom propre, lui attribue neanmoins un «sens» distinct de l’objet, et, ce faisant, semble introduire paradoxalement une mediation dans une reference objective qui semblait immediate. Apres les textes de jeunesse et les ouvrages fondateurs (Recherches logiques ; Sur la theorie de la signification), ou Husserl ne parvenait pas a distinguer le contenu de la signification propre et l’objet vise, les manuscrits de recherche reunis dans le volume XX/II des Husserliana ont-ils enfin reussi a «penser» le sens du nom propre, contre les theories de la reference directe ? Ce sens est-il quelque chose qui se laisse conceptuellement definir et distinguer de l’objet designe, sans remettre en cause le caractere «direct» de la nomination ? Ou bien se donne-t-il a vivre dans l’experience sensible, au contact des choses memes avec lesquelles il finirait par se confondre ?
Bulletin d'analyse phénoménologique, 2013
Cahiers philosophiques, 2013
Bulletin d'analyse phénoménologique, 2011
Le problème de la transcendance des significations dans l'idéalisme phénoménologique transcendant... more Le problème de la transcendance des significations dans l'idéalisme phénoménologique transcendantal Par ALAIN GALLERAND Résumé Sur le modèle des représentations et des propositions en soi de Bolzano, Husserl a envisagé les significations comme des unités idéalesobjectives qui sont accessibles à plusieurs consciences et qui perdurent audelà des actes psychiques passagers dans lesquels elles se réalisent. Indépendantes des opérations subjectives, les unités sémantiques seraient donc transcendantes, c'est-à-dire extérieures à la conscience. Cependant, en posant la subjectivité transcendantale comme un absolu par rapport auquel tout objet, réel ou idéal, se définit, la phénoménologie transcendantaleconstitutive est finalement incapable de rendre compte de cette transcendance dont elle nie le caractère absolu au profit de la conscience : une fois que les unités de sens sont définies comme des formations logiques issues de l'activité catégoriale, leur « transcendance » n'est plus qu'un sens d'être intentionnellement constitué. Dès lors, peut-on expliquer la « transcendance » des unités de sens, sans vider ce concept de son contenu essentiel, sans retirer aux significations leur indépendance et leur extériorité vis-à-vis de la conscience ? L'hypothèse la plus simple consisterait à dire qu'avant de traduire la manière dont les objets sont représentés par la conscience, les significations conceptuelles sont liées aux propriétés que la pensée a arrachées à leurs substrats pour en faire des marques distinctives. Mais cet ancrage ontologique soulève à son tour de multiples difficultés, si bien que Husserl, pour expliquer la transcendance des significations sans contrevenir à ses principes idéalistes, n'a pas d'autre choix que d'invoquer un ancrage linguistique : une fois consignées dans des signes extérieurs, les pensées sortent de la sphère privée, acquièrent une extériorité, une publicité et une solidité en vertu desquelles elles se conservent au-delà des vécus passagers, et sont à tout moment accessibles à toute conscience. Cependant, si le langage commun apparaît, pour les consciences, comme l'ultime condition
La signification n’est ni un acte immanent de la conscience, ni l’objet - reel, fictif ou ideal -... more La signification n’est ni un acte immanent de la conscience, ni l’objet - reel, fictif ou ideal - auquel il se rapporte, mais une « objectite categoriale ». En tant que telle, elle est une espece d’« objet intentionnel » : le correlat de l’activite categoriale, i. E. L’objet tel qu’il est pense (le vainqueur d’Iena, le vaincu de Waterloo), qu’il faut distinguer a la fois de l’objet qui est pense (Napoleon lui-meme) et des vecus psychiques et linguistiques qui le prennent pour cible (je pense a Napoleon et je parle de Napoleon). A partir d’une reflexion sur le mode d’etre du noeme, seule la phenomenologie de Husserl pouvait donc devoiler le statut ontologique de la signification qui avait echappe aux theories psychologique et referentielle.
Noesis
Dans ses textes consacres a la logique, Gerard Granel a toujours combattu la theorie husserlienne... more Dans ses textes consacres a la logique, Gerard Granel a toujours combattu la theorie husserlienne de la signification (Recherches logiques) fondee sur l’idee que les unites ideales de signification constituent l’armature logique universelle du langage. Car au fur et a mesure que l’analyse saussurienne des « valeurs » linguistiques et la linguistique comparee mettaient en evidence la singularite et la relativite des structures logiques a l’interieur des langues naturelles, l’idee de « materialite logique » n’a cesse de s’imposer et le caractere « ideal » de la logicite est devenu de plus en plus problematique. Nous tenterons de demontrer que la these husserlienne de l’idealite logique, contrairement aux apparences, n’est nullement affectee par les objections de Granel (singularite des systemes de valeurs, difficultes de la traduction), et qu’elle est meme capable de rendre compte des phenomenes linguistiques qui lui sont de prime abord totalement etrangers, i. e. les expressions idiomatiques et equivoques.
Bulletin d'analyse phénoménologique, 2013
Sur le modele des representations et des propositions en soi de Bolzano, Husserl a envisage les s... more Sur le modele des representations et des propositions en soi de Bolzano, Husserl a envisage les significations comme des unites ideales-objectives qui sont accessibles a plusieurs consciences et qui perdurent au-dela des actes psychiques passagers dans lesquels elles se realisent. Independantes des operations subjectives, les unites semantiques seraient donc transcendantes, c’est-a-dire exterieures a la conscience. Cependant, en posant la subjectivite transcendantale comme un absolu par rapport auquel tout objet, reel ou ideal, se definit, la phenomenologie transcendantale-constitutive est finalement incapable de rendre compte de cette transcendance dont elle nie le caractere absolu au profit de la conscience : une fois que les unites de sens sont definies comme des formations logiques issues de l’activite categoriale, leur « transcendance » n’est plus qu’un sens d’etre intentionnellement constitue. Des lors, peut-on expliquer la « transcendance » des unites de sens, sans vider c...
Revue Philosophique de Louvain, 2012
Malgre son apparente simplicite, le nom propre represente une enigme. A-t-il une signification di... more Malgre son apparente simplicite, le nom propre represente une enigme. A-t-il une signification distincte de V objet qu’il designe, ou bien celle-ci se confond-elle avec le porteur du nom auquel ce signe ferait directement reference ? Cette difficulte culmine dans la theorie phenomenologique de la signification, puisque Husserl, tout en reconnaissant le caractere «direct» de la visee du nom propre, lui attribue neanmoins un «sens» distinct de l’objet, et, ce faisant, semble introduire paradoxalement une mediation dans une reference objective qui semblait immediate. Apres les textes de jeunesse et les ouvrages fondateurs (Recherches logiques ; Sur la theorie de la signification), ou Husserl ne parvenait pas a distinguer le contenu de la signification propre et l’objet vise, les manuscrits de recherche reunis dans le volume XX/II des Husserliana ont-ils enfin reussi a «penser» le sens du nom propre, contre les theories de la reference directe ? Ce sens est-il quelque chose qui se laiss...
La signification n’est ni un acte immanent de la conscience, ni l’objet - reel, fictif ou ideal -... more La signification n’est ni un acte immanent de la conscience, ni l’objet - reel, fictif ou ideal - auquel il se rapporte, mais une « objectite categoriale ». En tant que telle, elle est une espece d’« objet intentionnel » : le correlat de l’activite categoriale, i. E. L’objet tel qu’il est pense (le vainqueur d’Iena, le vaincu de Waterloo), qu’il faut distinguer a la fois de l’objet qui est pense (Napoleon lui-meme) et des vecus psychiques et linguistiques qui le prennent pour cible (je pense a Napoleon et je parle de Napoleon). A partir d’une reflexion sur le mode d’etre du noeme, seule la phenomenologie de Husserl pouvait donc devoiler le statut ontologique de la signification qui avait echappe aux theories psychologique et referentielle.
Le concept de redondance logique chez Bolzano souleve plusieurs difficultes. Il ne s’accorde ni a... more Le concept de redondance logique chez Bolzano souleve plusieurs difficultes. Il ne s’accorde ni avec la notion de representation simple qu’il est cense expliquer, puisque Bolzano definit les individus comme des unites composees de plusieurs caracteres et decrit les representations singulieres (noms propres et indexicaux) comme l’abreviation de descriptions definies, ni avec la distinction entre jugements synthetiques et analytiques, car il suppose que l’analyse d’un sujet individuel permet d’en devoiler un a un les predicats, comme si l’experience ne jouait aucun role dans la connaissance des individus. Pourquoi Bolzano reste-t-il donc attache a un concept aussi problematique ? Est-ce le seul moyen d’expliquer comment nous nous representons des individus ? Nous montrerons que les apories de la notion de redondance logique temoignent de l’influence de la theorie leibnizienne du jugement, et qu’une version phenomenologiquement amelioree de la semantique objective est neanmoins capa...
Cahiers philosophiques, 2013
Bulletin D Analyse Phenomenologique, Sep 19, 2012