Claude Lichtert | UCLouvain (University of Louvain) (original) (raw)

Papers by Claude Lichtert

Christus, 2024

L’Ancien Testament nous révèle un Dieu au plus haut point attentif à l’équilibre de la Création, ... more L’Ancien Testament nous révèle un Dieu au plus haut point attentif à l’équilibre de la Création, aux hommes et aux femmes, à son peuple. Plusieurs manières de procéder le caractérisent, jusqu’à confier sa Parole à d’autres que lui-même, au risque de certains excès.

Parmi les évangiles, celui de Luc tout particulièrement explore l’attitude de l’hospitalité, qu’e... more Parmi les évangiles, celui de Luc tout particulièrement explore l’attitude de l’hospitalité, qu’elle soit offerte ou reçue, et ce dès le prologue et les récits d’enfance. En se centrant essentiellement sur la figure de Jésus, différentes scènes d’accueil permettent de l’illustrer : les épisodes mettant en exergue l’hospitalité des Pharisiens, de Marthe, de Zachée ainsi qu’à Emmaüs. Les verbes eiserchomai (« entrer ») et surtout dechomai (« recevoir », avec ses verbes dérivés) servent de fil rouge au propos. Le lecteur découvre ainsi que le personnage de Jésus reste constamment soucieux du tissu relationnel entourant l’acte de l’hospitalité. En ouvrant un espace à la rencontre, il ne permet pas que se cultive l’entre soi et que se figent les identités. De plus, Jésus ne se laisse pas enfermer dans la figure de l’invité car lui-même, après avoir été reçu, devient l’invitant : l’hospitalité bifurque d’un espace convenu vers une parole à écouter et à mettre en pratique, au cours d’une itinérance partagée qui demande de rester en mouvement et de soigner la proximité.

Among the Gospels, Luke’s in particular explores the attitude of hospitality, whether offered or received, from the prologue and the childhood narratives onwards. Focusing essentially on the figure of Jesus, various scenes of hospitality help to illustrate this: the episodes highlighting the hospitality of the Pharisees, of Martha, of Zacchaeus and at Emmaus. The verbs eiserchomai (“to enter”) and especially dechomai (“to receive”, with its derived verbs) serve as a common thread. The reader thus discovers that the character of Jesus remains constantly concerned with the relationships surrounding the act of hospitality. By opening up a space where people can meet, he does not leave any room for self-centredness nor for fixed identities. Moreover, Jesus does not allow himself to be confined to the figure of the guest, after having been welcomed by others, because he himself also invites: hospitality branches off from an agreed space into a word to be listened to and put into practice, in the course of a shared journey that requires us to remain on the move and to care for those around us.

Le survol des quinze premiers chapitres du livre de l’Exode permet d’entrer dans le jeu d’opposit... more Le survol des quinze premiers chapitres du livre de l’Exode permet d’entrer dans le jeu d’oppositions entre les marques de puissance et celles qui ont trait à la vulnérabilité des personnages ainsi qu’à la précarité des situations. Marqué par les événements entourant sa naissance, Moïse est amené à faire des choix : celui de la force violente qui le conduira à l’exil et celui de la fragilité reconnue qui le conduira à exercer une parole d’autorité.

An overview of the first fifteen chapters of the Book of Exodus allows us to enter into the game of oppositions between the marks of power and those which relate to the vulnerability of the characters as well as to the precariousness of the situations. Marked by the events surrounding his birth, Moses is led to make choices: that of violent force which will lead him into exile and that of recognised fragility which will lead him to exercise a word of authority.

Qui, aujourd’hui, en Église, se laissera encore mobiliser par l’appel à mettre en œuvre la synoda... more Qui, aujourd’hui, en Église, se laissera encore mobiliser par l’appel à mettre en œuvre la synodalité, à s’engager dans l’œcuménisme, à encourager ce qui germe à la base, à avancer sur le chemin de la coresponsabilité ? Les discours pessimistes ou résignés sur ces sujets auront-ils le dernier mot ? La nécessité, pour l’Église, de trouver une nouvelle crédibilité pourrait s’ancrer dans la théologie biblique de l’alliance, en déployant une triple dynamique : la lecture partagée de la Bible, la préoccupation écologique et l’hospitalité.

Who, today, in the Church, can still be mobilized by the call to implement synodality, to engage in ecumenism, to encourage what germinates at the base, to move forward on the path of co-responsibility? Will pessimistic or fatalist speeches on these subjects have the last word? The need for the Church to find a new credibility could be anchored in the biblical theology of the covenant, by deploying a threefold dynamic: shared reading of the Bible, ecological concern, and hospitality.

La question de l’hospitalité traverse l’ensemble de la Bible, depuis les épisodes de Mamré et de ... more La question de l’hospitalité traverse l’ensemble de la Bible, depuis les épisodes de Mamré et de Sodome dans le livre de la Genèse jusqu’à l’exhortation dans la lettre aux Hébreux : « N’oubliez pas l’hospitalité, car, grâce à elle, certains, sans le savoir, ont accueilli des anges » (Hé 13,2). L’objectif de cet article est d’explorer la dynamique biblique de l’hospitalité à partir de l’attitude de Jésus en tant qu’hôte accueilli et hôte accueillant. Pour cela, après une large présentation, on parcourra les passages évangéliques le mettant en scène et qui témoignent de l’hospitalité qu’il reçoit ou qu’il accorde, en évitant de conceptualiser l’action concrète imputable à l’hôte. En se centrant sur Jésus lui-même, on ne développera pas les conseils de Jésus à l’attention des disciples, ni l’accueil qui leur est réservé, ni encore les paraboles illustrant l’hospitalité (à l’exception, brièvement, de Lc 14).
L’enjeu évangélique consiste d’abord à se laisser accueillir avant de vouloir accueillir. C’est ce que Jésus expérimente, et les disciples à sa suite. Dans un contexte d’hospitalité, Jésus se laisse confronter à la peur de l’étranger non pas qu’il accueille mais qu’il est, à la peur de la différence qu’il incarne. Débarquant sans crier gare, il encourage de nouveaux déplacements et subvertit les codes établis.

L’étude du genre littéraire, de la structure et de l’intertextualité de la prière de Jonas est re... more L’étude du genre littéraire, de la structure et de l’intertextualité de la prière de Jonas est reconnue par la critique mais ce type de recherche tend toujours à isoler cette partie du livre, considérée comme une pause dans le récit. L’argument en est la spécificité du vocabulaire et du genre littéraire largement mis en exergue tout au long de la recherche biblique, principalement au XXe siècle. Pourtant, cette prière est bien enchâssée dans l’intrigue et plusieurs techniques narratives s’y retrouvent, comme par exemple la caractérisation des personnages ou figures et surtout l’ironie. Partie intégrante du récit, cette prière ne contribue-t-elle pas ainsi à l’unification thématique ?

Le deuxième chapitre du livre de Jonas est composé d’une prière (3-10) encadrée par une brève int... more Le deuxième chapitre du livre de Jonas est composé d’une prière (3-10) encadrée par une brève introduction (1-2) et une brève conclusion (11). Trois figures s’y retrouvent : YHWH, Jonas et le poisson. Presque tous les commentateurs considèrent, à juste titre, que ce chapitre forme une unité. Le signe de composition le plus clair est l’inclusion qui décrit l’action du poisson : il avale Jonas (1) puis le vomit (11).

La mission de l'équipe d'aumônerie aux Cliniques universitaires Saint-Luc (UCLouvain-Bruxelles)

Les changements de medium litteraire tels que les « sauts » de style, ou la prose cede pendant un... more Les changements de medium litteraire tels que les « sauts » de style, ou la prose cede pendant un temps plus ou moins long la place a la poesie, ou inversement, sont relativement frequents dans la litterature prophetique, et specialement dans le corpus des Prophetes seconds (Isaie–Malachie). Le message vehicule par chacun de ces livres progresse au gre des oracles et des recits qui le jalonnent. Notre but est ici de regarder de pres ces « sauts », pour chercher a comprendre quel est leur impact sur la strategie de communication de l’ensemble et comment ils fournissent au lecteur des cles hermeneutiques specifiques et efficaces.

Faisons voyager Jonas! Si, au cours de l’histoire racontée dans le livre éponyme, le personnage... more Faisons voyager Jonas! Si, au cours de l’histoire racontée dans le livre éponyme, le personnage de Jonas se déplace en direction des deux extrémités du monde connu de l’Israël antique, à savoir à l’ouest vers Tarsis et à l’est vers Ninive, je propose dans ce double article de faire converger le livre de Jonas et deux ensembles littéraires situés aux extrémités du corpus biblique. Cette deuxième partie mettra en contact le récit de Jonas et l’œuvre de Luc qui offrira à Jonas un cadre interprétatif. Seront fréquentés dans une certaine continuité les personnages de Jésus, Salomon, Judas et Paul.

Faisons voyager Jonas! Si, au cours de l’histoire racontée dans le livre éponyme, le personnage... more Faisons voyager Jonas! Si, au cours de l’histoire racontée dans le livre éponyme, le personnage de Jonas se déplace en direction des deux extrémités du monde connu de l’Israël antique, à savoir à l’ouest vers Tarsis et à l’est vers Ninive, je propose dans ce double article de faire converger le livre de Jonas et deux ensembles littéraires situés aux extrémités du corpus biblique. Cette première partie mettra en contact le récit de Jonas avec les récits mythiques de la Genèse. Seront fréquentés dans une certaine continuité les personnages de Dieu, Caïn, Noé, Abraham et Lot.

In recent years, the cycle of Abimelech was the subject of several suggestive studies in narrativ... more In recent years, the cycle of Abimelech was the subject of several suggestive studies in narrative analysis. Starting from the text in its nal form, structural analysis has in turn generated little interest in research. The objective of this study is to propose a possible architecture of the entire cycle of Abimelech in order to feed the interpretation. Highlighting a multiple set of correspondences (parallelism, concentrism, chiasmus) enables to perceive something of the writing strategies. In addition to the narrative analysis, the study of the structure, with its own method, allows to propose a new dimension to the character of Abimelech.

Les autres parties des Douze semblent disposer d’une rhétorique des oracles prophétiques qui ne r... more Les autres parties des Douze semblent disposer d’une rhétorique des oracles prophétiques qui ne réussit que laborieusement à maintenir l’attention du lecteur alors qu’avec Jonas, l’oracle est limité à cinq mots, permettant ainsi au lecteur d’être relancé par la tension du récit. Alors que ce personnage ne constitue pas l’exemple même de la persévérance, son récit fulgurant encourage le lecteur à persévérer dans sa lecture : merci, Jonas ! A sa manière, la traduction commentée de De Haes ne manque pas de révéler l’attention particulière qu’on est en droit d’accorder à Jonas. Chacune des introductions aux différents livres des Douze comporte entre trois et dix pages, équilibrant bien l’ouvrage. Seul Jonas sort du lot car trente-deux pages sont nécessaires pour le présenter ! Le lecteur est donc en droit de se poser la question : le livre de Jonas est-il si particulier ?

La vieillesse comme naufrage ou plutôt comme promotion de l’autonomie de la personne âgée ? Des d... more La vieillesse comme naufrage ou plutôt comme promotion de l’autonomie de la personne âgée ? Des dérapages normatifs peuvent avoir lieu de nos jours. Les personnes âgées interrogent les plus jeunes. Nous tentons ici une alternative : accepter la dépendance sans infantilisation. Le champ sémantique du grand âge a évolué. Le vocabulaire biblique déjà avait évolué sur ce thème. Le Premier Testament oscille entre l’autorité du vieillard et la sagesse des aînés. Ainsi les livres sapientiaux ont- ils beaucoup à nous apprendre aujourd’hui sur nos vies qui cheminent ou sur la transmission inter-générationnelle, ou encore la frontière vie/mort jusqu’à la figure culminante de Jésus, dont la mort aura été si précoce.

Is old age synonymous with the collapse or should it rather signal the fostering of elderly people’s autonomy ? Normative standards can sometimes get out of control today. The elderly community turns to the younger generation for answers. Here, we would like to offer an alternative, one which accepts dependence without infantilization. The semantic field of old age has changed ; as had already the biblical lexicon. The First Testament alternates between references to an elderly authority and the wisdom of the aged. Accordingly, the Sapiental Books can be a special resource for us, as we plod daily along, about inter-generational transmission or even about the frontier between life and death up to the culminating figure of Jesus who died happened so prematurely.

C’est la version longue du texte grec du livre de Tobie qui retient habituellement l’attention de... more C’est la version longue du texte grec du livre de Tobie qui retient habituellement l’attention des commentateurs. Plusieurs se sont risqués à en proposer une structure littéraire tout en restant relativement évasifs quant aux critères utilisés. Après avoir justifié le choix de la version courte, on proposera un découpage du texte à partir d’indices formels. L’objectif est de permettre, à partir de l’analyse de sa structure, de relire de façon renouvelée ce récit biblique et de développer son interprétation. La composition chiastique du livre mettra en évidence le parcours des principaux personnages marqué par différents signes de mort auxquels l’ange Raphaël répond en permettant à l’humain de rétablir la vie et en réinstaurant l’espoir qui triomphe, en finale, des épreuves.

This is the long version of the Greek text of the Book of Tobit that usually attracts the attention of commentators. Many have ventured to propose a literary structure while remaining relatively evasive on the criteria used. After justifying the choice of the short version, we propose a division of the text from formal indices. The aim is to allow, from the analysis of its structure, to read afresh this biblical story and develop its interpretation. The chiastic composition of the book will highlight the journey of the main characters marked by different signs of death which the angel Raphael responds by enabling the human to restore life and by reinstating the hope that eventually triumphs from hardship.

Le récit biblique, tant vétéro que néotestamentaire se déploie souvent par le biais d’images et d... more Le récit biblique, tant vétéro que néotestamentaire se déploie souvent par le biais d’images et de métaphores. À cela viennent également s’ajouter des changements de médium littéraire, des « sauts » de style, où la prose cède pendant un temps plus ou moins long la place à la poésie. Celle-ci amène dès lors à sa manière des éléments que la narration reprend ensuite en faisant progresser le récit. Images, métaphores et « sauts » servent ainsi la stratégie narrative, mais quels en sont les effets sur le lecteur qui peut en être surpris, conforté dans sa lecture, mais aussi dérouté ?
Par le biais de quelques textes choisis tant dans le premier que dans le nouveau Testament, ce séminaire s’emploiera à explorer la fonction du recours à ces procédés narratifs particuliers et s’interrogera sur la manière dont ceux-ci contribuent à guider le lecteur en lui fournissant des clés herméneutiques, tout en déployant une stratégie narrative particulière et efficace.

L’objectif de cette étude sera de mettre en évidence les éléments structurels des deux récits d’a... more L’objectif de cette étude sera de mettre en évidence les éléments structurels des deux récits d’apparitions de YHWH à Salomon, chacun séparément, puis l’un mis en correspondance avec l’autre. « A Gabaôn, YHWH apparut à Salomon dans un songe […] ». La racine hălôm désigne le songe dans toutes ses manifestations, sans distinguer entre les expériences individuelles et les pratiques sociales.

Christus, 2024

La mission de l'équipe d'aumônerie aux Cliniques universitaires Saint-Luc (UCLouvain-Bruxelles)

Faisons voyager Jonas! Si, au cours de l’histoire racontée dans le livre éponyme, le personnage... more Faisons voyager Jonas! Si, au cours de l’histoire racontée dans le livre éponyme, le personnage de Jonas se déplace en direction des deux extrémités du monde connu de l’Israël antique, à savoir à l’ouest vers Tarsis et à l’est vers Ninive, je propose dans ce double article de faire converger le livre de Jonas et deux ensembles littéraires situés aux extrémités du corpus biblique. Cette première partie mettra en contact le récit de Jonas avec les récits mythiques de la Genèse. Seront fréquentés dans une certaine continuité les personnages de Dieu, Caïn, Noé, Abraham et Lot.

Paris, Éditions Jésuites, 2024

En parcourant la Bible, de la Genèse à l’Apocalypse, le lecteur se rend compte que la ville, avan... more En parcourant la Bible, de la Genèse à l’Apocalypse, le lecteur se rend compte que la ville, avant d’avoir besoin d’être située dans l’histoire, cherche à se raconter. Son édification, sa chute, sa reconstruction ainsi que l’envie, les replis, les peurs, les combats qu’elle génère, mais aussi l’hospitalité et le refuge qu’elle offre, les passages et les rencontres interculturelles qu’elle permet, tout cela demande une mise en mots. Ainsi se déploie un imaginaire contrasté qui défie toute catégorie enfermante. Le lecteur lui-même prend ainsi conscience de sa propre sédentarité, de la présence de l’autre dans un espace restreint, de son besoin de se rassembler et de vivre en société. C’est l’ensemble de ces dispositions qui, avec le bâti, constitue la ville et la détermine. C’est ce que l’espace urbain de la Bible raconte.

Dès la première page de la Bible, l’espace demande d’être agencé afin de se mettre au service de la vie qui se déploie par les relations, dans la recherche d’unité qui ne se confond pas avec l’uniformité. Et c’est la parole échangée qui joue un rôle crucial dans cette élaboration, c’est elle qui rend conscient des jeux de pouvoir, des rapports de force, des stratégies humaines mais aussi de la quête de justice, de prospérité et des exigences éthiques. On le constate avec Babel, Sodome, Jéricho. D’autres villes présentent une autre logique, plus rassurante, tels Hébron et Bethléem. Quant à Jérusalem, la ville dite sainte, elle incarne la centralité et une certaine illusion, témoignant du fait que la reconnaissance de la diversité et la place accordée à l’étranger reste un processus complexe.

Bien souvent, la ville est la figurante ou la spectatrice de l’arbitraire des hommes alors que des femmes urbaines réagissent à un contexte périlleux en étant signes de transgression et en suscitant un changement de point de vue. Plus que jamais, le destin de la ville est lié à celui de ses habitants, que ce soit par le malheur ou le bien-être. C’est le rapport à l’autre que la ville problématise, entre ajustement et désajustement. Progressivement, la stratégie par exclusion laisse place à la stratégie par inclusion tandis que le sacré et le profane ne se différencient plus, le lien devenant plus important que le lieu.

Le nombre de publications au sujet du livre de Jonas est pléthorique, la tentation demeurant souv... more Le nombre de publications au sujet du livre de Jonas est pléthorique, la tentation demeurant souvent de proposer des reprises. L’approche consiste ici à goûter la saveur de ce petit récit prophétique en prenant appui sur les analyses narrative et structurelle (ou rhétorique). La première met en évidence le rythme de l’intrigue et la seconde la composition du livre.
Ce double parcours est prolongé par l’approche intertextuelle: le récit de Jonas, dans son entièreté ou chapitre par chapitre, est lu en étant relié à d’autres écrits bibliques, principalement des récits, afin de souligner la dynamique commune ou contrastée. Cette lecture conjointe mène à enrichir et à développer la mémoire du lecteur.
Entre légèreté et gravité, le personnage de Jonas prend des risques et provoque le lecteur à en prendre également. Jonas peut feindre, simuler, tromper, orienter, et ouvrir – malgré lui, peut-être – la porte à l’aventure de lectures audacieuses.

La haine ? C’est une question difficile à aborder, mais incontournable. Qui ne l’a pas découverte... more La haine ? C’est une question difficile à aborder, mais incontournable. Qui ne l’a pas découverte, un jour, en soi? Osons la regarder en face. Où trouve-t-elle racine? Pourquoi nous habite-t-elle, jusqu’à nous surprendre nous-même? Sous quelle forme surgit-elle? Dans la Bible, la haine envahit bien des personnages, dont celui de Caïn qui en éprouve à l’égard d’Abel. Visiter ces récits nous apprend à découvrir son visage.
On apprendra que la haine est l’expression d’une perte, la perte d’un amour devenu impossible à recevoir ou à donner. Et quand les réactions d’agressivité sont étouffées, c’est alors que le réservoir de la haine commence à se remplir.
Comme les auteurs classiques, les écrits bibliques racontent le parcours de la haine. Ils mettent en scène des personnages ou des groupes qui haïssent ou sont haïs. Par conséquent, les lecteurs, les lectrices sont invités à se demander ce qui les a conduits à haïr, ou à être haïs – avec quelles conséquences? D’amour et de haine, c’est le chemin de la vie que la Bible nous invite à parcourir.

Luc 15, 2022

Tant de lecteurs, chercheurs, artistes et poètes s’y sont penchés, avec une créativité foisonnant... more Tant de lecteurs, chercheurs, artistes et poètes s’y sont penchés, avec une créativité foisonnante. À leur suite, il s’agit d’oser relire cette parabole renommée, à propos d’un père et de ses deux fils.
Les différentes reprises témoignent de regards multiples et complémentaires. La première relit méthodiquement chaque partie du récit en questionnant le lecteur. Les différents personnages sont ensuite situés dans leur système relationnel. La troisième reprise s’appuie sur le quotidien des demandes de soin en pédopsychiatrie.
La parabole offre également son champ d’imagination à une foi qui doit demeurer critique. Enfin, la dernière reprise déploie la parabole sous l’angle de la marche, prolongeant l’intuition de Jean Giono : « Si tu n’arrives pas à penser, marche. Si tu penses trop, marche. Si tu penses mal, marche encore. »

avec M-Th Hautier, 2020

Prendre soin de soi et des autres, c’est devenu un slogan récurrent au printemps 2020. Jésus a pr... more Prendre soin de soi et des autres, c’est devenu un slogan récurrent au printemps 2020.
Jésus a pris soin de l’autre de multiples manières et l’évangéliste Luc le raconte à merveille.
À travers quinze extraits choisis en fonction du critère du soin, c’est la relation à l’autre qui est explorée aux temps particuliers de fragilité, de bouleversement ou d’épreuve.
Chaque extrait est d’abord analysé de manière approfondie et s’ouvre ensuite sur une perspective pastorale qui l’actualise.
Ce livre invite à un regard renouvelé sur l’évangile de Luc, alors même que les textes sont très connus. Voir les choses autrement permet ensuite de les relier à des situations actuelles et de se laisser questionner dans un va-et-vient fécond entre le texte et l’approche pastorale.
Cet ouvrage s’adresse aux personnes qui expérimentent les réalités du soin et les questions qui en surgissent, c’est-à-dire ceux que l’on appelle les accompagnants: aumônier.e.s d’hôpital, visiteurs de malades, mais aussi aidants proches, dans leur recherche de sens.

La Bible occupe un espace littéraire, culturel et artistique considérable dans notre civilisati... more La Bible occupe un espace littéraire, culturel et artistique considérable dans notre civilisation. Encourager à lire la Bible avec d’autres, la commenter, la discuter, y réagir et agir, telle est l’intention de cette publication. Elle s’adresse d’abord à tous les curieux de la Bible qui désirent y repérer du sens, y percevoir du goût, afin d’en vivre. Quel que soit le statut du lecteur (simple amateur, connaisseur, membre d’un groupe biblique, animateur-trice, etc), cette démarche se veut être une aide pour comprendre, ou encore une proposition d’accompagnement sur le chemin de la lecture.

Bénir est un acte de parole qui relie deux êtres. L’intensité, la qualité et la signification de ... more Bénir est un acte de parole qui relie deux êtres. L’intensité, la qualité et la signification de la bénédiction résultent de relations qui se tissent et se racontent. Les Écritures en offrent des exemples à profusion. Dans la Bible, la bénédiction se faufile entre confiance et jalousie, entre désir et convoitise, entre fidélité et tromperie, entre autonomie et mainmise ; elle s’immisce entre fraternité et concurrence, entre stérilité et fécondité ; elle relie le père et le fils, le cercle familial et le peuple d’Israël, l’élu et les nations. Elle devient un signe qui encourage la relation vivifiante entre l’humain et Dieu, celui-ci se révélant à travers elle à la mesure de son interlocuteur, qu’il soit personnage du récit ou lecteur.

A blessing is an act of speech that unites two beings. The intensity, quality and meaning of the blessing result from the relationships that are formed and expressed – the Scriptures abound with examples. In the Bible, blessings thread their way between trust and jealousy, between desire and greed, between fidelity and infidelity and between autonomy/independence and dominance. They intervene between fraternity and competition, between sterility and fecundity, linking father and son, the family and the people of Israel, the chosen one and the nations. The blessing becomes a sign that fosters the invigorating relationship between mankind and God, the latter revealing himself therein at the level of the former, whether they be biblical characters or readers.

La relation fraternelle s’inscrit dans l’épreuve de la confiance. Elle se reçoit dans le respect ... more La relation fraternelle s’inscrit dans l’épreuve de la confiance. Elle se reçoit dans le respect de l’espace et du temps : on ne naît pas frère, on le devient. Si le récit de la Genèse parvient à présenter la fraternité comme une réalité humaine viable lorsque la parole partagée en devient le creuset, la suite du parcours biblique suggère une forme d’élargissement. Le temps des patriarches est révolu : la fraternité ne se construit plus à travers les avatars de la relation parentale mais à travers la relation à un peuple guidé par la parole du Seigneur.
Les personnages de Moïse et d’Aaron servent ici de fil conducteur permettant d’accomplir le passage entre les liens de sang et les liens communautaires. En traversant principalement le livre de l’Exode mais aussi le Lévitique, les Nombres et le Deutéronome, on découvre comment le peuple d’Israël expérimente la fraternité dans des situations de conflit, de détresse ou de survie. Dans une perspective littéraire et théologique, l’étude développe également la figure du tiers qui permet aux personnages d’envisager pacifiquement leurs relations.