Léon Grimard | Université de Montréal (original) (raw)

textes d'opinion by Léon Grimard

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Réflexion sur le métier d'ethnologue

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: armes et religion, le paradoxe psychotique d'une société. 12 décembre, 14 décembre, 16 décembre... more : armes et religion, le paradoxe psychotique d'une société. 12 décembre, 14 décembre, 16 décembre 2012; une énième tuerie aux Etats-Unis, la troisième cette semaine. On ne les compte plus, ce fait divers sera bientôt absolument banal chez nos voisins. D'abord quelques chiffres, saisissants, recueillis dans l'édition du journal La Presse du 15 décembre 2012 : il y a eu 154,873 armes à feu vendues lors de la seule journée du Black Friday cette année, soit 20% de plus qu'en 2011; 62% de ces ventes étaient des armes d'épaule. Il y a eu 8.5 millions d'armes à feu vendues en 2010 aux U.S.A.; on y compte actuellement 300 millions d'armes à feu en circulation, pour 228 millions de citoyens adultes. Le marché annuel des armes à feu aux

Drafts by Léon Grimard

Research paper thumbnail of Les Tsiganes et le rapport au travail; déconstruire les préjugés

Les Tsiganes et le rapport au travail : déconstruire les préjugés. Voleurs, mendiants, fainéants ... more Les Tsiganes et le rapport au travail : déconstruire les préjugés. Voleurs, mendiants, fainéants et bien d'autres, les préjugés négatifs sur le rapport au travail des Tsiganes ne manquent pas, et ne datent pas d'hier. Leur nomadisme, volontaire et / ou forcé, était suspect, ils incarnaient le vagabond, l'Étranger par excellence. Leurs petits chapardages lors de leurs déplacements étaient exagérés et leur collaient une image de criminels de grand chemin. Leur apparent refus de s'intégrer au cadre normatif astreignant du travail, valeur centrale de la sédentarité et de la modernité, contribuait à renforcer les préjugés. Dans l'imaginaire collectif occidental, jamais le Tsigane n'a été associé au travail. Et pourtant, depuis leur arrivée en Europe à partir du XIV e siècle, le fait est que les différents groupes tsiganes ont toujours travaillé, incluant bien sur ceux réduits en esclavage pendant plusieurs siècles en Europe de l'Est. En fait, les différents groupes tsiganes se sont même illustrés dans l'exercice de plusieurs métiers, ou dans plusieurs domaines d'activité économique. Les métiers traditionnels tsiganes sont aussi nombreux et variés que les groupes et sous-groupes tsiganes eux-mêmes, et ont souvent été exercés depuis le Moyen Age jusqu'au dernier quart du XX e siècle 1 . En dresser un inventaire, même non exhaustif, est en soi un exercice fascinant quant à la richesse et la variété du patrimoine laborieux. Plusieurs domaines d'activité économique ont été relativement communs à un grand nombre de groupes tsiganes, partout en Europe et ailleurs, comme l'ensemble des métiers liés au cheval 2 , ou encore à la vannerie. Cependant, le parcours de la littérature révèle une pratique de spécialisation propre à chaque groupe ou sous groupe tsigane, si bien que, souvent, on peut aussi bien parler d'ethnonymes que de «professionnymes», comme l'ont relevé Elena Marushiakova et Vesselin Popov 3 , le nom même du groupe étant celui d'un métier dont il faisait sa spécialité, ceci prouvant hors de tout doute un rapport effectif au travail qui dément les préjugés. Mais cette spécialisation économique ne doit pas oblitérer la grande polyvalence des petits métiers et des compétences accessoires dans chaque 1 Liégeois, Jean-Pierre. Roms en Europe. Strasbourg : Éditions du Conseil de l'Europe, 2007, chap. 8, L'organisation économique, pp. 81-85. 2 Foletier, François de Vaux de. "La civilisation du cheval dans le monde tsigane".

Research paper thumbnail of From Theories of Poverty to Theories of Exclusion: Paradigm Shift or Conceptual Vagueness?

Research paper thumbnail of L'usage de la brique au Québec du XVIIe au XXe siècle

Research paper thumbnail of Amérique latine; intégration et identité. Problématiques transnationales et supranationales

Research paper thumbnail of Amérique latine; une classe sociale ethnicisée. D'Indiens à paysans, de paysans à Indiens

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Le lien entre le discours de l'axe Nord -Sud et celui de la théorie de la dépendance est à la foi... more Le lien entre le discours de l'axe Nord -Sud et celui de la théorie de la dépendance est à la fois évident et ambigu. Evident parce que la théorie de la dépendance est née de l'analyse du "développement" en Amérique latine, puis s'est appliquée à l'ensemble du Tiers-Monde. Ambiguë parce que le terme "dépendance" a souffert de sa popularité et a été utilisé à toutes les sauces, si bien qu'il y a un flou autour du cadre théorique de la dépendance. Plusieurs chercheurs latino-américains ont travaillé sur la théorie de la dépendance; principalement Raul Prebish, économiste argentin qui a énoncé les prémisses de la théorie, secrétaire général de la CEPAL (Commission économique pour l'Amérique latine, ONU), puis de la CNUCED (Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement). Pour Prebish, «le développement passe par la remise en cause de trois pouvoirs: l'État, le marché et la technostructure (concept développé par Galbraith) qui sont source d'inégalités». Il faut aussi mentionner l'apport volumineux des textes de Fernando Henrique Cardoso, sociologue marxiste brésilien, Président de 1974 à 2000. Sous ses deux mandats présidentiels, le Brésil a connu une transformation économique majeure. Cardoso développera un anti-impérialisme nationaliste par la "substitution d'importations". Enfin, dans cette présentation, je me réfère aux textes critiques du politologue brésilien Antonio Carlos Peixoto, du sociologue argentin Ronaldo Munck, et de l'économiste brésilien Théotonio dos Santos. Je souligne l'apport des nombreux chercheurs brésiliens à la réflexion sur la théorie de la dépendance afin de relativiser la perception qu'on peut avoir d'un rapport automatique entre "théorie de la dépendance" et "discours marxiste"; car bien que, peut-être, les marxistes aient semblé monopoliser l'idée, et que dans l'ensemble elle s'inscrive dans une idéologie de gauche, basée sur la résistance à l'impérialisme capitaliste, les modes de production et la lutte des classes (lire Ronaldo Munck), elle a aussi produit un nationalisme économique capitaliste dont le Brésil est le meilleur exemple. Je parlais tout à l'heure de l'ambiguïté autour du cadre théorique de la dépendance. Le problème vient de l'éclatement multidimensionnel des sous-applications de la dépendance dans les nombreuses études, et de l'absence d'étude empirique globale qui permettrait de valider la théorie. Cet éclatement a« empêché la formation d'un corpus théorique homogène. Or il ne suffit pas d'employer le concept de dépendance pour donner à une étude un statut théorique rigoureux et sans équivoque »(Antonio Carlos

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Research paper thumbnail of Élites et désordre. Dialectique des élites et du désordre dans la dynamique du changement social

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Research paper thumbnail of Les économies primitives: toile de fond d'un débat idéologique

Les économies primitives: toile de fond d'un débat idéologique Travail remis le 10 décembre 2007 ... more Les économies primitives: toile de fond d'un débat idéologique Travail remis le 10 décembre 2007 Ce travail a été réalisé au département d'anthropologie, Université de Montréal, dans le cadre du cours ANT 2023, Anthropologie économique donné à l'automne 2007 par Jorge Pantaleon. Les économies primitives: toile de fond d'un débat idéologique L'étude des économies primitives constitue sans aucun doute le "champ de bataille" privilégié du débat extrêmement idéologique opposant depuis plus d'un demi siècle économistes et anthropologues, et aussi les anthropologues entre eux. Si ce débat a été et continue d'être l'objet d'aussi intenses polémiques et de polarisations aussi fortes, c'est parce qu'il s'est traduit par le questionnement de la compétence de l'anthropologie dans l'analyse du fait économique des sociétés, particulièrement des sociétés primitives. Avant de poursuivre, je dois préciser que dans ce texte, je n'emploie le terme "primitif" qu'en sa qualité de référent communément utilisé, et qu'en aucune façon je ne porte par là un jugement de valeur ni sur ces sociétés, ni sur lesdites économies. En aucune façon je ne ramène le terme à une gradation évolutionniste inférieure, ni à une simplification corollaire. Car les économies primitives ne sont certainement pas "sous développées", mais au contraire, toujours riches et complexes, souvent sophistiquées, tant d'un point de vue strictement économique que sociologique, même surtout de ce point de vue. Le voir autrement relève absolument d'un ethnocentrisme évolutionniste qui pose le modèle occidental au sommet d'une supposée gradation d'achèvement ou de réalisation.

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Réflexion sur le métier d'ethnologue

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: armes et religion, le paradoxe psychotique d'une société. 12 décembre, 14 décembre, 16 décembre... more : armes et religion, le paradoxe psychotique d'une société. 12 décembre, 14 décembre, 16 décembre 2012; une énième tuerie aux Etats-Unis, la troisième cette semaine. On ne les compte plus, ce fait divers sera bientôt absolument banal chez nos voisins. D'abord quelques chiffres, saisissants, recueillis dans l'édition du journal La Presse du 15 décembre 2012 : il y a eu 154,873 armes à feu vendues lors de la seule journée du Black Friday cette année, soit 20% de plus qu'en 2011; 62% de ces ventes étaient des armes d'épaule. Il y a eu 8.5 millions d'armes à feu vendues en 2010 aux U.S.A.; on y compte actuellement 300 millions d'armes à feu en circulation, pour 228 millions de citoyens adultes. Le marché annuel des armes à feu aux

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Les Tsiganes et le rapport au travail : déconstruire les préjugés. Voleurs, mendiants, fainéants ... more Les Tsiganes et le rapport au travail : déconstruire les préjugés. Voleurs, mendiants, fainéants et bien d'autres, les préjugés négatifs sur le rapport au travail des Tsiganes ne manquent pas, et ne datent pas d'hier. Leur nomadisme, volontaire et / ou forcé, était suspect, ils incarnaient le vagabond, l'Étranger par excellence. Leurs petits chapardages lors de leurs déplacements étaient exagérés et leur collaient une image de criminels de grand chemin. Leur apparent refus de s'intégrer au cadre normatif astreignant du travail, valeur centrale de la sédentarité et de la modernité, contribuait à renforcer les préjugés. Dans l'imaginaire collectif occidental, jamais le Tsigane n'a été associé au travail. Et pourtant, depuis leur arrivée en Europe à partir du XIV e siècle, le fait est que les différents groupes tsiganes ont toujours travaillé, incluant bien sur ceux réduits en esclavage pendant plusieurs siècles en Europe de l'Est. En fait, les différents groupes tsiganes se sont même illustrés dans l'exercice de plusieurs métiers, ou dans plusieurs domaines d'activité économique. Les métiers traditionnels tsiganes sont aussi nombreux et variés que les groupes et sous-groupes tsiganes eux-mêmes, et ont souvent été exercés depuis le Moyen Age jusqu'au dernier quart du XX e siècle 1 . En dresser un inventaire, même non exhaustif, est en soi un exercice fascinant quant à la richesse et la variété du patrimoine laborieux. Plusieurs domaines d'activité économique ont été relativement communs à un grand nombre de groupes tsiganes, partout en Europe et ailleurs, comme l'ensemble des métiers liés au cheval 2 , ou encore à la vannerie. Cependant, le parcours de la littérature révèle une pratique de spécialisation propre à chaque groupe ou sous groupe tsigane, si bien que, souvent, on peut aussi bien parler d'ethnonymes que de «professionnymes», comme l'ont relevé Elena Marushiakova et Vesselin Popov 3 , le nom même du groupe étant celui d'un métier dont il faisait sa spécialité, ceci prouvant hors de tout doute un rapport effectif au travail qui dément les préjugés. Mais cette spécialisation économique ne doit pas oblitérer la grande polyvalence des petits métiers et des compétences accessoires dans chaque 1 Liégeois, Jean-Pierre. Roms en Europe. Strasbourg : Éditions du Conseil de l'Europe, 2007, chap. 8, L'organisation économique, pp. 81-85. 2 Foletier, François de Vaux de. "La civilisation du cheval dans le monde tsigane".

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Le lien entre le discours de l'axe Nord -Sud et celui de la théorie de la dépendance est à la foi... more Le lien entre le discours de l'axe Nord -Sud et celui de la théorie de la dépendance est à la fois évident et ambigu. Evident parce que la théorie de la dépendance est née de l'analyse du "développement" en Amérique latine, puis s'est appliquée à l'ensemble du Tiers-Monde. Ambiguë parce que le terme "dépendance" a souffert de sa popularité et a été utilisé à toutes les sauces, si bien qu'il y a un flou autour du cadre théorique de la dépendance. Plusieurs chercheurs latino-américains ont travaillé sur la théorie de la dépendance; principalement Raul Prebish, économiste argentin qui a énoncé les prémisses de la théorie, secrétaire général de la CEPAL (Commission économique pour l'Amérique latine, ONU), puis de la CNUCED (Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement). Pour Prebish, «le développement passe par la remise en cause de trois pouvoirs: l'État, le marché et la technostructure (concept développé par Galbraith) qui sont source d'inégalités». Il faut aussi mentionner l'apport volumineux des textes de Fernando Henrique Cardoso, sociologue marxiste brésilien, Président de 1974 à 2000. Sous ses deux mandats présidentiels, le Brésil a connu une transformation économique majeure. Cardoso développera un anti-impérialisme nationaliste par la "substitution d'importations". Enfin, dans cette présentation, je me réfère aux textes critiques du politologue brésilien Antonio Carlos Peixoto, du sociologue argentin Ronaldo Munck, et de l'économiste brésilien Théotonio dos Santos. Je souligne l'apport des nombreux chercheurs brésiliens à la réflexion sur la théorie de la dépendance afin de relativiser la perception qu'on peut avoir d'un rapport automatique entre "théorie de la dépendance" et "discours marxiste"; car bien que, peut-être, les marxistes aient semblé monopoliser l'idée, et que dans l'ensemble elle s'inscrive dans une idéologie de gauche, basée sur la résistance à l'impérialisme capitaliste, les modes de production et la lutte des classes (lire Ronaldo Munck), elle a aussi produit un nationalisme économique capitaliste dont le Brésil est le meilleur exemple. Je parlais tout à l'heure de l'ambiguïté autour du cadre théorique de la dépendance. Le problème vient de l'éclatement multidimensionnel des sous-applications de la dépendance dans les nombreuses études, et de l'absence d'étude empirique globale qui permettrait de valider la théorie. Cet éclatement a« empêché la formation d'un corpus théorique homogène. Or il ne suffit pas d'employer le concept de dépendance pour donner à une étude un statut théorique rigoureux et sans équivoque »(Antonio Carlos

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Les économies primitives: toile de fond d'un débat idéologique Travail remis le 10 décembre 2007 ... more Les économies primitives: toile de fond d'un débat idéologique Travail remis le 10 décembre 2007 Ce travail a été réalisé au département d'anthropologie, Université de Montréal, dans le cadre du cours ANT 2023, Anthropologie économique donné à l'automne 2007 par Jorge Pantaleon. Les économies primitives: toile de fond d'un débat idéologique L'étude des économies primitives constitue sans aucun doute le "champ de bataille" privilégié du débat extrêmement idéologique opposant depuis plus d'un demi siècle économistes et anthropologues, et aussi les anthropologues entre eux. Si ce débat a été et continue d'être l'objet d'aussi intenses polémiques et de polarisations aussi fortes, c'est parce qu'il s'est traduit par le questionnement de la compétence de l'anthropologie dans l'analyse du fait économique des sociétés, particulièrement des sociétés primitives. Avant de poursuivre, je dois préciser que dans ce texte, je n'emploie le terme "primitif" qu'en sa qualité de référent communément utilisé, et qu'en aucune façon je ne porte par là un jugement de valeur ni sur ces sociétés, ni sur lesdites économies. En aucune façon je ne ramène le terme à une gradation évolutionniste inférieure, ni à une simplification corollaire. Car les économies primitives ne sont certainement pas "sous développées", mais au contraire, toujours riches et complexes, souvent sophistiquées, tant d'un point de vue strictement économique que sociologique, même surtout de ce point de vue. Le voir autrement relève absolument d'un ethnocentrisme évolutionniste qui pose le modèle occidental au sommet d'une supposée gradation d'achèvement ou de réalisation.

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Études tsiganes, Jul 2011

Research paper thumbnail of Réalités tsiganes: méconnaissance et désintérêt en Amérique du Nord

Réalités tsiganes : méconnaissance et désintérêt en Amérique du Nord «Ils sont méconnus. On leur ... more Réalités tsiganes : méconnaissance et désintérêt en Amérique du Nord «Ils sont méconnus. On leur attribue […] des vertus et des vices extraordinaires. On flatte leur étrangeté pour mieux les ignorer, […] leur humanité n'est pas encore entrée dans la reconnaissance collective. […] Les Roms […] nous montrent l'état d'un monde que nous ne voyons pas sous nos yeux. Un monde qui les parque en lisière des villes, […] que sait-on des Tsiganes?» (Auzias, 1995, pp. 29, 30).

Research paper thumbnail of Segmentation et exclusion des Gitans de Perpignan: émergence d'une élite politique?

Dans la dernière décennie, une abondante littérature a documenté la situation des Rroms d'Europe ... more Dans la dernière décennie, une abondante littérature a documenté la situation des Rroms d'Europe Centrale et de l'Est, où a émergé une nouvelle élite politiquement activiste. Mais chez les Tsiganes d'Europe de l'Ouest, l'activisme politique d'une élite semblait absent.

Research paper thumbnail of Résumé / Abstract

Dans la dernière décennie, une abondante littérature a documenté la situation des Rroms d'Europe ... more Dans la dernière décennie, une abondante littérature a documenté la situation des Rroms d'Europe Centrale et de l'Est, où a émergé une élite politiquement activiste. Mais chez les Tsiganes d'Europe de l'Ouest, l'activisme politique d'une élite semblait absent. Cette étude de terrain a été réalisée chez les Gitans de Perpignan, à la recherche d'une action et d'une élite politique chez ce groupe, dans le contexte culturel d'une société segmentaire à pouvoir diffus, frappée d'exclusion par la société majoritaire. En effet, je propose que le concept de société segmentaire peut s'appliquer aux Gitans, et que l'exclusion des Gitans par les païos (non Gitans) constitue un déni de la réalité relationnelle des Gitans avec la majorité païa. Enfin, l'enquête a révélé la position de «médiateurs culturels» des différents agents qui interviennent entre le monde des Gitans et celui des païos. C'est à travers le rôle de «médiateurs culturels» qu'émerge peut-être une élite politisée.

Research paper thumbnail of Outside living among Gypsies: cultural trait or social contingencies? A critical approach

Outside living among Gypsies: cultural trait or social contingencies? A critical approach. The ... more Outside living among Gypsies: cultural trait or social contingencies?
A critical approach.
The classical anthropology has extensively examined gypsy’s ways of life. This approach has contributed to a cultural and somehow essentializing vision of these. Although it has allowed a better understanding of the lifestyles and the social organization of the different gypsy groups, the traditional anthropological approach has shortcomings inherent in its truncated approach that isolates the Gypsies, as an object of research, from the dominant mainstream society. Thus was born the myth of the culturally, socially and economically self-sufficient gypsy societies. Nothing could be further from the truth. Despite their racist historical rejection, exclusion and stigmatization by the majority society, there has always been social interaction, mainly economic, between Gypsies and gadjé / païos. Moreover, the question of exclusion by the dominant society has never been considered as a structuring historical contingency. So it is for the myth of the nomadic Gypsies, while the majority of groups have settled and semi settled long ago. This is also true in regard to much racism legitimizing prejudices and stereotypes against Gypsies, like the one that they are noisy and disturbing, for that they live outside from morning till night. An ethnography I know have examined this issue in 1986, and concluded to a cultural characteristic related to their nomadic past. There was general hilarity when I reported this explanation to my gypsy friends on my 2010 fieldwork. Their own explanations led me, once again, to rethink a classical cultural interpretation in a critical social and holistic perspective that takes into account their social and economic exclusion, symbolized in the experience of the ghetto as a collective reclusion urban area, concluding rather to a socioeconomic interpretation of this lifestyle, namely the deplorable housing conditions, (smallness, unhealthiness, etc.) of the gypsy communities. Moreover, those kinds of essentializing cultural interpretations are linked to what I call the «cultural relativism» contribution to negative and essentializing exoticism categories telling us «that’s the way they are», meaning they are not part of us, but they are, part of our societies, of our nations, of the human kind. The approach of the critical social anthropology, by putting into perspective the historic relationship and interaction of gypsy societies and mainstream societies, highlights the constraints of "symbolic violence" on the gypsy condition. This leads to question the "cultural status" of the gypsy lifestyles, and to replace it by a "social status", negatively categorized as antisocial and uncivic to hide the reality of racism and exclusion of Gypsies by mainstream society.

Research paper thumbnail of Gypsies of Perpignan: French Citizens, but Eternal Foreigners

Gypsies of Perpignan: French Citizens, but Eternal Foreigners. After the French Revolution, th... more Gypsies of Perpignan: French Citizens, but Eternal Foreigners.

After the French Revolution, they were very welcome like brothers, on behalf of Republican values. Later, during the occupation of Spain by Napoleon, the borders were opened for them, as Spanish troop’s deserters. Persecuted in Spain, many Gypsy families will flee Spanish Catalonia to settle in southern France. In Perpignan, the presence of the Gypsies is attested since 1796, 222 years of presence. I join Christophe Robert to understand «How indeed consider such a permanent geographical presence and an historical continuity in such rejection attitude towards the gypsy population?». Based on my ethnographic fieldwork in Perpignan, in this presentation, I will consider two elements inherent to the majority society: the persistence of the security discourse and the rejection of the Stranger in the discourse of the French Revolution. Public policies, as well as the attitude of the majority païa population, will become, and are still going, increasingly hostile, discriminatory and repressive toward those who had been welcomed as brothers, and are still ongoing. Given the fact that their number was increasing significantly, and because of their semi nomadic economy and their way of being, awakened among the païos a racism that has excluded them from society, and have reclused them in the ghettos after their complete settlement; from the 1912 anthropometric record to the 1971 circulation book, from eugenics to the «new racism» called cultural or differentialist, this is the story of a marginalized group of French citizens, but eternal foreigners, archetype of the Stranger.

Research paper thumbnail of Segmentation et exclusion des Gitans de Perpignan. Émergence d'une élite politique?

Segmentation et exclusion des Gitans de Perpignan. Émergence d’une élite politique ? Dans la d... more Segmentation et exclusion des Gitans de Perpignan. Émergence d’une élite politique ?

Dans la dernière décennie, une abondante littérature a documenté la situation des Rroms d'Europe Centrale et de l'Est, où a émergé une élite politiquement activiste. Mais chez les Tsiganes d'Europe de l'Ouest, l’activisme politique d’une élite semblait absent. Cette étude de terrain a été réalisée chez les Gitans catalans de Perpignan, à la recherche d’une action et d’une élite politique chez ce groupe. Un terrain de recherche de trois mois, où l’auteur a séjourné parmi les Gitans, a été mené dans les quartiers historiques de Perpignan, fiefs des Gitans. Cette étude a combiné observation participante, entrevues semi dirigées et conversations informelles, dans le contexte culturel d’une société segmentaire à pouvoir diffus, frappée d’exclusion par la société majoritaire. Je propose que le concept de société segmentaire est applicable aux Gitans, et que l’exclusion des Gitans par les païos (non Gitans) constitue un déni de la réalité relationnelle historique des Gitans avec la majorité païa. La combinaison d’une structure sociale acéphale et d’une somatisation de l’exclusion peut expliquer l’absence de la «prise de parole» politique. Enfin, l’enquête a révélé la position de «médiateurs culturels» des différents agents intervenant entre le monde des Gitans et celui des païos. C’est à travers le rôle de «médiateurs culturels» chez les Gitans qu’émerge, peut-être, une élite politisée.

Research paper thumbnail of Gypsy Nomadism: Cultural or Social Status?

Outside living among Gypsies: cultural trait or social contingencies? A critical approach. The ... more Outside living among Gypsies: cultural trait or social contingencies?
A critical approach.
The classical anthropology has extensively examined gypsy’s ways of life. This approach has contributed to a cultural and somehow essentializing vision of these. Although it has allowed a better understanding of the lifestyles and the social organization of the different gypsy groups, the traditional anthropological approach has shortcomings inherent in its truncated approach that isolates the Gypsies, as an object of research, from the dominant mainstream society. Thus was born the myth of the culturally, socially and economically self-sufficient gypsy societies. Nothing could be further from the truth. Despite their racist historical rejection, exclusion and stigmatization by the majority society, there has always been social interaction, mainly economic, between Gypsies and gadjé / païos. Moreover, the question of exclusion by the dominant society has never been considered as a structuring historical contingency. So it is for the myth of the nomadic Gypsies, while the majority of groups have settled and semi settled long ago. This is also true in regard to much racism legitimizing prejudices and stereotypes against Gypsies, like the one that they are noisy and disturbing, for that they live outside from morning till night. An ethnography I know have examined this issue in 1986, and concluded to a cultural characteristic related to their nomadic past. There was general hilarity when I reported this explanation to my gypsy friends on my 2010 fieldwork. Their own explanations led me, once again, to rethink a classical cultural interpretation in a critical social and holistic perspective that takes into account their social and economic exclusion, symbolized in the experience of the ghetto as a collective reclusion urban area, concluding rather to a socioeconomic interpretation of this lifestyle, namely the deplorable housing conditions, (smallness, unhealthiness, etc.) of the gypsy communities. Moreover, those kinds of essentializing cultural interpretations are linked to what I call the «cultural relativism» contribution to negative and essentializing exoticism categories telling us «that’s the way they are», meaning they are not part of us, but they are, part of our societies, of our nations, of the human kind. The approach of the critical social anthropology, by putting into perspective the historic relationship and interaction of gypsy societies and mainstream societies, highlights the constraints of "symbolic violence" on the gypsy condition. This leads to question the "cultural status" of the gypsy lifestyles, and to replace it by a "social status", negatively categorized as antisocial and uncivic to hide the reality of racism and exclusion of Gypsies by mainstream society.

Research paper thumbnail of European Romani and Mobility: Binding Economics to the Social Field

European Romani and Mobility: Binding Economics to the Social Field The romantic construction ... more European Romani and Mobility: Binding Economics to the Social Field

The romantic construction of the “Gypsy” Western imaginary as a nomad has very little to do with the more complex reality of this nomadism, which is also the result of being forced to move by governments or hostile populations. Indeed, it is possible that this forced nomadism further turned into an integrated cultural trait. Moreover, for most romani groups, this nomadism is ongoing, but takes place in a periodic or seasonal circuit, linked to some specialized professional or trading activities, which can also take place in a partially sedentary context. Actually, most romani groups have been settled for many generations. But these sedentary Romanies reproduce the mechanisms and practices of camp settlement in their sedentary style of housing.

For Romani, the central values of liberty and community are generative of an historical resistance to the modernity values of the European populations where Romanies have become perceived as “permanent intruders”. Moreover, they generated an alternative form of economic organization that encourages strong bonds to the social field of everyday life in the community. The two characteristics of this binding are, first, a relationship to money that can be said to be « now and for everyone», in a temporal security resulting from a form of mechanical solidarity as described by Durkheim; and secondly, a relationship to work according to mobility, freedom, self determination, outside living and priority given to daily social life and events, where family is never far from workplace.

Research paper thumbnail of Enquête sur les routines pré-hivernales

Les premières salves intensives de flocons nous tombent dessus; il y a un peu de panique dans la ... more Les premières salves intensives de flocons nous tombent dessus; il y a un peu de panique dans la population qui prend d'assaut les magasins: chandails, manteaux, foulards, gants, tuques,bottes; que de choses on a besoin pour supporter le long siège. Hypothèse L'automne, saison préhivernale, est ponctuée par un calendrier de tâches annuelles préparatoires à l'hiver.

Research paper thumbnail of Étude archéohistorique des fortifications de Montréal de 1688 à 1805

On voit clairement ici la multitude des forts français qu'avaient à franchir les Anglais afin de ... more On voit clairement ici la multitude des forts français qu'avaient à franchir les Anglais afin de se rendre à Montréal depuis Boston ou Albany. Les fortifications n'étaient pas conçues pour soutenir un siège d'artillerie lourde, car les Français étaient convaincus que les Anglais ne pouvaient pas transporter d'artillerie lourde, étant donné la distance et les forêts à franchir. De plus, ils pensaient qu'ils ne pourraient pas venir du fleuve étant donné les obstacles militaires (Louisbourg et Québec) et la très périlleuse navigation sur le fleuve. Les flèches indiquent les principaux chemins d'attaques. Louisbourg, qu'on ne voit pas ici, est située au nord-ouest d'Halifax. Le rôle de Montréal dans cette étalement de fortifications est alors essentiellement celui d'entrepôt militaire et de centre logistique pour le ravitaillement.

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Research paper thumbnail of Bibliographie de thèse