Christian Grosse | University of Lausanne (original) (raw)
Papers by Christian Grosse
Following on from an inventory of consistorial registers in France carried out by the American hi... more Following on from an inventory of consistorial registers in France carried out by the American historian Raymond Mentzer and a similar inventory conducted by a team of Swiss historians for registers in French-speaking Switzerland, this project aims to compile the most comprehensive directory possible of registers and other documents left by consistories – these tribunals responsible for the religious and moral oversight of parishioners operating within the Reformed Churches. It concerns registers preserved in France and French-speaking Switzerland, the majority of which are deposited in official archival collections, but a significant portion of which is still held by communal or parish archives, or even preserved in private collections. More than 1300 registers and collections of documents, produced by over 350 local consistories and owned by more than 90 conservation sites ("centers"), have thus been identified and precisely described.
Le volume consacré à la « noologie » concerne la psychologie, telle que l’entend Chavannes, ainsi... more Le volume consacré à la « noologie » concerne la psychologie, telle que l’entend Chavannes, ainsi que la logique. Définie par son étymologie comme une science de l’esprit (« noos »), la noologie a selon lui pour objet les procédés de la pensée, depuis ses formes les plus élémentaires jusqu’aux plus complexes. Elle se comprend par conséquent également comme une science des opérations les plus avancées et les plus rigoureuses de la pensée et des règles auxquelles elle obéit. En ce qui concerne ses formes les plus élémentaires, la démonstration de Chavannes est directement liée à d’autres volumes qui composent son Anthropologie ou science générale de l’homme. Elle prend en effet appui, d’une part, sur les volumes consacrés à l’Anthropologie proprement dite et l’Ethnologie, en ce qu’ils éclairent les conditions anatomiques qui déterminent les capacités perceptives de l’homme ainsi que l’histoire des progrès de la pensée humaine. Elle repose, d’autre part, sur la Glossologie et l’Etymologie du fait que ces savoirs mettent en lumière le processus de formation des premiers sons et des radicaux primitifs à partir desquels il devient possible de suivre le développement des mots et des concepts qui suit la progression d’une pensée toujours plus complexe et abstraite. En lien avec ces différentes formes de connaissances, la Noologie de Chavannes se déploie en deux parties. La première est spécifiquement consacrée à l’ « analyse des facultés et opérations » qui caractérisent l’intelligence, la seconde aux règles auxquelles elle doit se soumettre pour parvenir à discerner la vérité.
in Transitions funéraires en Occident. Une histoire des relations entre morts et vivants de l’Antiquité à nos jours, sous la direction de Guillaume Cuchet, Nicolas Laubry et Michel Lauwers, Rome, École française de Rome, pp. 371-388, 2023
This contribution aims to evaluate the radical nature of the break with the funeral culture inher... more This contribution aims to evaluate the radical nature of the break with the funeral culture inherited from the Middle Ages caused by the Zwinglian-Calvinist Reformation. The declericalization of funerals that it entails may appear radical, but it does not lead to the conclusion that it is a de-ritualization. If we look at the Reformed system of death as a whole, from agony to commemoration practices, it becomes clear that this current of Protestantism did indeed reconstitute forms of ritual supervision of death and that these forms evolved with the times. Considered over three centuries, this system is actually in continuity with the funerary transition of early Modernity.
Cette contribution se propose d'évaluer la radicalité de la rupture provoquée par la Réforme zwinglianocalviniste avec la culture funéraire héritée du Moyen Âge. La décléricalisation des funérailles qu'elle entraîne peut apparaître comme radicale, mais elle ne permet pas de conclure à une déritualisation. Si l'on observe le système réformé de la mort dans son ensemble, de l'agonie aux pratiques de commémoration, il devient évident que ce courant du protestantisme a bien reconstitué des formes d'encadrement rituel de la mort et que ces formes ont évolué avec leur temps. Envisagé sur trois siècles, ce système se situe en réalité en continuité avec la transition funéraire propre à la première modernité.
Revue d'histoire du protestantisme, 2023
SUMMARY. Even if it as possible to speak of “deritualization” in the context of Reformed funerary... more SUMMARY. Even if it as possible to speak of “deritualization” in the context of Reformed funerary customs, “declericalization” is actually the more apt term. Beginning in the sixteenth century, the absence of pastors at reformed funerals formed a strong confessional marker, giving visual representation to the rejection of ecclesiastical intervention in the spiritual destiny of the dead as a superstition. However, starting at the end of the eighteenth century and even more so in the nineteenth, Reformed funerary practices started to transform, particularly under pressure from rivalling Catholic rituals. However, another century was to pass before the Reformed liturgical forms began to codify funerary practices. This gradual development forms the topic of the present article, which distinguishes a first period marked more by debate from a second period during which specific innovations were introduced to practices before the liturgies gave them an official status. During this process, the Reformed churches appear to have been content to pay their last respects to at least a part of their funerary tradition.
RESMUE. Si l’on a pu parler, à propos des usages funéraires réformés, d’un processus de déritualisation, le terme de décléricalisation est en réalité plus pertinent. L’absence des pasteurs sur la scène funéraire réformée a constitué, à partir du XVIe siècle, un marqueur confessionnel fort : il signifiait visiblement le rejet de l’intervention ecclésiastique sur le destin spirituel des morts comme une superstition. Mais, à partir de la fin du XVIIIe siècle et davantage encore au siècle suivant, les pratiques funéraires réformées se transforment, notamment sous la pression de la rivalité avec les rituels catholiques. Il faudra cependant un siècle avant que les formulaires liturgiques réformés n’intègrent une codification des funérailles. C’est cette longue élaboration que ce texte étudie en distinguant une première période marquée davantage par des débats d’une seconde période durant laquelle des innovations ponctuelles s’introduisent dans la pratique avant d’être officialisées par les liturgies. Au terme du processus, les Églises réformées semblent avoir consenti à faire le deuil d’une partie au moins de leur particularisme funéraire.
ZUSAMMENFASSUNG. Wenn im Bezug auf die reformierte Bestattungs-Praxis von einem Prozess der Entritualisierung gesprochen werden kann, so ist der Begriff der Entklerikalisierung deutlich treffender. Die Abwesenheit von Pfarren bei Bestattungen in der reformierten Welt war ab dem 16. Jahrhundert ein starker konfessioneller Marker: Damit wurde die Ablehnung eines kirchlichen Handelns zugunsten der Verstorbenen als Aberglaube offengelegt. Ab dem Ende des 18. Jahrhunderts und noch stärker im folgenden Jahrhundert wurde die reformierte Bestattungspraxis umgestaltet, besonders unter dem Druck einer Rivalität mit den katholischen Riten. Es hat insgesamt ein Jahrhundert gedauert, bis eine Gottesdienstordnung zur Bestattung in die reformierten liturgischen Formulare aufgenommen wurde. Diese lange Erarbeitung, wird in diesem Beitrag untersucht, wobei ein erster durch Debatten geprägter Abschnitt von der zweiten Phase unterschieden wird, in der einzelne Innovationen in die Praxis hineinfinden, noch bevor sie offiziell in die Liturgien aufgenommen werden. Am Ende dieser Prozesses scheinen die Reformierten Kirchen mit dem Abschied von einem Teil ihrer Besonderheiten bei der Bestattungspraxis ihren Frieden gemacht zu haben.
Julien Léonard et Noémie Recous (dir.), Un parcours en protestantisme II. Compagnons de route, p. 205-225, 2023
A première vue, le rituel dont il est question dans cette contribution n’a pas de réelle existenc... more A première vue, le rituel dont il est question dans cette contribution n’a pas de réelle existence. Les chrétiens réformés ne croient pas que les églises soient sacrées en elles-mêmes ou que leur caractère puisse être modifié par des actes et des paroles rituellement codifiées. Ils rejettent l’idée que la présence du divin puisse être attachée à des espaces spécifiques et considèrent que c’est l’assemblée des fidèles – quel que soit le lieu où elle se réunit – qui institue l’espace d’une présence divine. Dans ces conditions, ils ne ressentent pas le besoin de formaliser l’acte d’inauguration d’un nouvel édifice cultuel. Si elle contient des formulaires pour toute une série de rites, la Forme des prières ecclésiastique, la liturgie rédigée par Calvin en 1542 et demeurée en usage sans modifications importantes dans les Églises réformées francophones du XVIe et du XVIIe siècle, n’en comprend aucun pour un tel acte. Cette absence s’explique en partie pour les raisons théologiques, mais aussi historiques : au XVIe siècle, les réformés se sont retrouvés rarement en situation d’entrer pour la première fois dans des temples qu’ils avaient eux-mêmes bâtis. La plupart du temps, ils se sont réapproprié des lieux de culte existants. On verra dans cette contribution qui se concentre sur la Suisse romande réformée et, principalement les cantons de Genève et Neuchâtel qui sont les mieux documentés, que les choses changent cependant au XVIIe siècle d’abord, avec la construction de nouveaux temples, puis surtout au siècle suivant avec la réforme liturgique qui s’engage à cette époque. Les pasteurs impliqués dans cette réforme expérimentent alors de nouvelles formes de ritualisation de la vie religieuse, qui passent notamment par la célébration de cérémonie de « dédicace » des lieux de culte récemment construits. Toute la difficulté, consistera, dans ces circonstances, à inventer des formes rituelles qui permettent de signifier la fonction particulière du temple sans entraîner l’idée de sa sacralité. L’objet de cette contribution consiste à reconstituer et à analyser les solutions liturgiques qui vont être mises au point pour inaugurer de nouveaux temples et signifier leur fonction spécifique, tout en se démarquant des formes catholiques de « consécration ». Elle mettra ainsi en lumière un « système rituel de la dédicace » réformée qui comprend aussi bien des éléments religieux que politiques et qui réinterprète la notion de sacralité.
Cet ouvrage renouvelle nos connaissances historiques sur les causes et les effets de la formation... more Cet ouvrage renouvelle nos connaissances historiques sur les causes et les effets de la formation des Églises libres ou indépendantes de Genève (1817, 1831, 1849), Vaud (1847-1966) et Neuchâtel (1874-1943), en portant sur ce processus un regard interdisciplinaire. L’objectif est de fournir les bases d’une histoire à la fois religieuse, sociale et politique des protestantismes romands au XIXe siècle, en traitant conjointement les questions institutionnelles et les dimensions culturelles, artistiques et théologiques. Se saisir de cette manière des fractures religieuses du protestantisme romand dans le prolongement du mouvement du Réveil permet de comprendre, à partir d’un contexte encore mal étudié, ce que la modernité fait à la religion, avec l’introduction des libertés individuelles et de la démocratie par exemple, et, à l’inverse, ce que la religion fait à la modernité
The essay contributes to explaining the Reformed view of the relationship between place and sacra... more The essay contributes to explaining the Reformed view of the relationship between place and sacrality, by focusing on the Genevan Reformed context. Doctrinal sources and archival documents show to which extent the Reformed organisation of the churches echoed the liturgical requirements and attested the equality of the worshippers, while also reflecting their temporal, social and political, categories. Both the place of worship and the conduct of the divine services aimed at conveying a specific perception of the presence of the holy, not as a local, but as a spiritual and internal reality. The Reformed temple is thus proven to have been less a holy place than a privileged venue for sanctification
La mort est au centre de toutes les societes. Quelles que soient les procedures funeraires suivie... more La mort est au centre de toutes les societes. Quelles que soient les procedures funeraires suivies - de la cremation du cadavre a l'embaumement le plus sophistique -, la mort fait l'objet de traitements obeissant aux conceptions que les societes se font de la mort elle-meme, du devenir du defunt et des relations que les vivants entretiennent avec ce dernier. Si la mort donne lieu a des rites funeraires fort varies, ceux-ci partagent cependant des fonctions communes: prendre acte d'une rupture tout en la dissolvant dans le temps long d'une transition, creer un espace dans le temps ordinaire continu, recomposer du lien social la ou la mort a impose un vide.... Etudier les rites funeraires, c'est donc s'interesser aux reponses culturelles developpees par les etres humains face a la mort biologique, s'interroger sur les pratiques mises en place pour accompagner les defunts, mais aussi aborder la question du deuil et de la separation des vivants d'avec leu...
Following on from an inventory of consistorial registers in France carried out by the American hi... more Following on from an inventory of consistorial registers in France carried out by the American historian Raymond Mentzer and a similar inventory conducted by a team of Swiss historians for registers in French-speaking Switzerland, this project aims to compile the most comprehensive directory possible of registers and other documents left by consistories – these tribunals responsible for the religious and moral oversight of parishioners operating within the Reformed Churches. It concerns registers preserved in France and French-speaking Switzerland, the majority of which are deposited in official archival collections, but a significant portion of which is still held by communal or parish archives, or even preserved in private collections. More than 1300 registers and collections of documents, produced by over 350 local consistories and owned by more than 90 conservation sites ("centers"), have thus been identified and precisely described.
Le volume consacré à la « noologie » concerne la psychologie, telle que l’entend Chavannes, ainsi... more Le volume consacré à la « noologie » concerne la psychologie, telle que l’entend Chavannes, ainsi que la logique. Définie par son étymologie comme une science de l’esprit (« noos »), la noologie a selon lui pour objet les procédés de la pensée, depuis ses formes les plus élémentaires jusqu’aux plus complexes. Elle se comprend par conséquent également comme une science des opérations les plus avancées et les plus rigoureuses de la pensée et des règles auxquelles elle obéit. En ce qui concerne ses formes les plus élémentaires, la démonstration de Chavannes est directement liée à d’autres volumes qui composent son Anthropologie ou science générale de l’homme. Elle prend en effet appui, d’une part, sur les volumes consacrés à l’Anthropologie proprement dite et l’Ethnologie, en ce qu’ils éclairent les conditions anatomiques qui déterminent les capacités perceptives de l’homme ainsi que l’histoire des progrès de la pensée humaine. Elle repose, d’autre part, sur la Glossologie et l’Etymologie du fait que ces savoirs mettent en lumière le processus de formation des premiers sons et des radicaux primitifs à partir desquels il devient possible de suivre le développement des mots et des concepts qui suit la progression d’une pensée toujours plus complexe et abstraite. En lien avec ces différentes formes de connaissances, la Noologie de Chavannes se déploie en deux parties. La première est spécifiquement consacrée à l’ « analyse des facultés et opérations » qui caractérisent l’intelligence, la seconde aux règles auxquelles elle doit se soumettre pour parvenir à discerner la vérité.
in Transitions funéraires en Occident. Une histoire des relations entre morts et vivants de l’Antiquité à nos jours, sous la direction de Guillaume Cuchet, Nicolas Laubry et Michel Lauwers, Rome, École française de Rome, pp. 371-388, 2023
This contribution aims to evaluate the radical nature of the break with the funeral culture inher... more This contribution aims to evaluate the radical nature of the break with the funeral culture inherited from the Middle Ages caused by the Zwinglian-Calvinist Reformation. The declericalization of funerals that it entails may appear radical, but it does not lead to the conclusion that it is a de-ritualization. If we look at the Reformed system of death as a whole, from agony to commemoration practices, it becomes clear that this current of Protestantism did indeed reconstitute forms of ritual supervision of death and that these forms evolved with the times. Considered over three centuries, this system is actually in continuity with the funerary transition of early Modernity.
Cette contribution se propose d'évaluer la radicalité de la rupture provoquée par la Réforme zwinglianocalviniste avec la culture funéraire héritée du Moyen Âge. La décléricalisation des funérailles qu'elle entraîne peut apparaître comme radicale, mais elle ne permet pas de conclure à une déritualisation. Si l'on observe le système réformé de la mort dans son ensemble, de l'agonie aux pratiques de commémoration, il devient évident que ce courant du protestantisme a bien reconstitué des formes d'encadrement rituel de la mort et que ces formes ont évolué avec leur temps. Envisagé sur trois siècles, ce système se situe en réalité en continuité avec la transition funéraire propre à la première modernité.
Revue d'histoire du protestantisme, 2023
SUMMARY. Even if it as possible to speak of “deritualization” in the context of Reformed funerary... more SUMMARY. Even if it as possible to speak of “deritualization” in the context of Reformed funerary customs, “declericalization” is actually the more apt term. Beginning in the sixteenth century, the absence of pastors at reformed funerals formed a strong confessional marker, giving visual representation to the rejection of ecclesiastical intervention in the spiritual destiny of the dead as a superstition. However, starting at the end of the eighteenth century and even more so in the nineteenth, Reformed funerary practices started to transform, particularly under pressure from rivalling Catholic rituals. However, another century was to pass before the Reformed liturgical forms began to codify funerary practices. This gradual development forms the topic of the present article, which distinguishes a first period marked more by debate from a second period during which specific innovations were introduced to practices before the liturgies gave them an official status. During this process, the Reformed churches appear to have been content to pay their last respects to at least a part of their funerary tradition.
RESMUE. Si l’on a pu parler, à propos des usages funéraires réformés, d’un processus de déritualisation, le terme de décléricalisation est en réalité plus pertinent. L’absence des pasteurs sur la scène funéraire réformée a constitué, à partir du XVIe siècle, un marqueur confessionnel fort : il signifiait visiblement le rejet de l’intervention ecclésiastique sur le destin spirituel des morts comme une superstition. Mais, à partir de la fin du XVIIIe siècle et davantage encore au siècle suivant, les pratiques funéraires réformées se transforment, notamment sous la pression de la rivalité avec les rituels catholiques. Il faudra cependant un siècle avant que les formulaires liturgiques réformés n’intègrent une codification des funérailles. C’est cette longue élaboration que ce texte étudie en distinguant une première période marquée davantage par des débats d’une seconde période durant laquelle des innovations ponctuelles s’introduisent dans la pratique avant d’être officialisées par les liturgies. Au terme du processus, les Églises réformées semblent avoir consenti à faire le deuil d’une partie au moins de leur particularisme funéraire.
ZUSAMMENFASSUNG. Wenn im Bezug auf die reformierte Bestattungs-Praxis von einem Prozess der Entritualisierung gesprochen werden kann, so ist der Begriff der Entklerikalisierung deutlich treffender. Die Abwesenheit von Pfarren bei Bestattungen in der reformierten Welt war ab dem 16. Jahrhundert ein starker konfessioneller Marker: Damit wurde die Ablehnung eines kirchlichen Handelns zugunsten der Verstorbenen als Aberglaube offengelegt. Ab dem Ende des 18. Jahrhunderts und noch stärker im folgenden Jahrhundert wurde die reformierte Bestattungspraxis umgestaltet, besonders unter dem Druck einer Rivalität mit den katholischen Riten. Es hat insgesamt ein Jahrhundert gedauert, bis eine Gottesdienstordnung zur Bestattung in die reformierten liturgischen Formulare aufgenommen wurde. Diese lange Erarbeitung, wird in diesem Beitrag untersucht, wobei ein erster durch Debatten geprägter Abschnitt von der zweiten Phase unterschieden wird, in der einzelne Innovationen in die Praxis hineinfinden, noch bevor sie offiziell in die Liturgien aufgenommen werden. Am Ende dieser Prozesses scheinen die Reformierten Kirchen mit dem Abschied von einem Teil ihrer Besonderheiten bei der Bestattungspraxis ihren Frieden gemacht zu haben.
Julien Léonard et Noémie Recous (dir.), Un parcours en protestantisme II. Compagnons de route, p. 205-225, 2023
A première vue, le rituel dont il est question dans cette contribution n’a pas de réelle existenc... more A première vue, le rituel dont il est question dans cette contribution n’a pas de réelle existence. Les chrétiens réformés ne croient pas que les églises soient sacrées en elles-mêmes ou que leur caractère puisse être modifié par des actes et des paroles rituellement codifiées. Ils rejettent l’idée que la présence du divin puisse être attachée à des espaces spécifiques et considèrent que c’est l’assemblée des fidèles – quel que soit le lieu où elle se réunit – qui institue l’espace d’une présence divine. Dans ces conditions, ils ne ressentent pas le besoin de formaliser l’acte d’inauguration d’un nouvel édifice cultuel. Si elle contient des formulaires pour toute une série de rites, la Forme des prières ecclésiastique, la liturgie rédigée par Calvin en 1542 et demeurée en usage sans modifications importantes dans les Églises réformées francophones du XVIe et du XVIIe siècle, n’en comprend aucun pour un tel acte. Cette absence s’explique en partie pour les raisons théologiques, mais aussi historiques : au XVIe siècle, les réformés se sont retrouvés rarement en situation d’entrer pour la première fois dans des temples qu’ils avaient eux-mêmes bâtis. La plupart du temps, ils se sont réapproprié des lieux de culte existants. On verra dans cette contribution qui se concentre sur la Suisse romande réformée et, principalement les cantons de Genève et Neuchâtel qui sont les mieux documentés, que les choses changent cependant au XVIIe siècle d’abord, avec la construction de nouveaux temples, puis surtout au siècle suivant avec la réforme liturgique qui s’engage à cette époque. Les pasteurs impliqués dans cette réforme expérimentent alors de nouvelles formes de ritualisation de la vie religieuse, qui passent notamment par la célébration de cérémonie de « dédicace » des lieux de culte récemment construits. Toute la difficulté, consistera, dans ces circonstances, à inventer des formes rituelles qui permettent de signifier la fonction particulière du temple sans entraîner l’idée de sa sacralité. L’objet de cette contribution consiste à reconstituer et à analyser les solutions liturgiques qui vont être mises au point pour inaugurer de nouveaux temples et signifier leur fonction spécifique, tout en se démarquant des formes catholiques de « consécration ». Elle mettra ainsi en lumière un « système rituel de la dédicace » réformée qui comprend aussi bien des éléments religieux que politiques et qui réinterprète la notion de sacralité.
Cet ouvrage renouvelle nos connaissances historiques sur les causes et les effets de la formation... more Cet ouvrage renouvelle nos connaissances historiques sur les causes et les effets de la formation des Églises libres ou indépendantes de Genève (1817, 1831, 1849), Vaud (1847-1966) et Neuchâtel (1874-1943), en portant sur ce processus un regard interdisciplinaire. L’objectif est de fournir les bases d’une histoire à la fois religieuse, sociale et politique des protestantismes romands au XIXe siècle, en traitant conjointement les questions institutionnelles et les dimensions culturelles, artistiques et théologiques. Se saisir de cette manière des fractures religieuses du protestantisme romand dans le prolongement du mouvement du Réveil permet de comprendre, à partir d’un contexte encore mal étudié, ce que la modernité fait à la religion, avec l’introduction des libertés individuelles et de la démocratie par exemple, et, à l’inverse, ce que la religion fait à la modernité
The essay contributes to explaining the Reformed view of the relationship between place and sacra... more The essay contributes to explaining the Reformed view of the relationship between place and sacrality, by focusing on the Genevan Reformed context. Doctrinal sources and archival documents show to which extent the Reformed organisation of the churches echoed the liturgical requirements and attested the equality of the worshippers, while also reflecting their temporal, social and political, categories. Both the place of worship and the conduct of the divine services aimed at conveying a specific perception of the presence of the holy, not as a local, but as a spiritual and internal reality. The Reformed temple is thus proven to have been less a holy place than a privileged venue for sanctification
La mort est au centre de toutes les societes. Quelles que soient les procedures funeraires suivie... more La mort est au centre de toutes les societes. Quelles que soient les procedures funeraires suivies - de la cremation du cadavre a l'embaumement le plus sophistique -, la mort fait l'objet de traitements obeissant aux conceptions que les societes se font de la mort elle-meme, du devenir du defunt et des relations que les vivants entretiennent avec ce dernier. Si la mort donne lieu a des rites funeraires fort varies, ceux-ci partagent cependant des fonctions communes: prendre acte d'une rupture tout en la dissolvant dans le temps long d'une transition, creer un espace dans le temps ordinaire continu, recomposer du lien social la ou la mort a impose un vide.... Etudier les rites funeraires, c'est donc s'interesser aux reponses culturelles developpees par les etres humains face a la mort biologique, s'interroger sur les pratiques mises en place pour accompagner les defunts, mais aussi aborder la question du deuil et de la separation des vivants d'avec leu...
Professeur de Théologie, recteur de l’Académie de Lausanne, figure intellectuelle des Lumières ro... more Professeur de Théologie, recteur de l’Académie de Lausanne, figure intellectuelle des Lumières romandes de la fin du XVIIIe siècle, Alexandre César Chavannes (1731-1800) est un acteur central de l’émergence de l’anthropologie comme forme de savoir autonome et de portée générale au siècle des Lumières. Lumières.Lausanne entreprend de mettre en ligne la transcription des treize volumes de son Anthropologie ou science générale de l’homme pour servir d’introduction à l’étude de la Philosophie et des Langues, et de guide dans le plan d’éducation intellectuelle (1788), œuvre restée manuscrite.
Cet eTalk couvre une histoire des rites funéraires réformés du 16e siècle au 19e siècle parce que... more Cet eTalk couvre une histoire des rites funéraires réformés du 16e siècle au 19e siècle parce que cette période permet de couvrir un premier mouvement historique de déritualisation, de réinterprétation pastorale et sociale en second lieu et, finalement, au 19e siècle, de progressif réinvestissement liturgique des pratiques funéraires
This book is designed to be a research tool for the ecclesiastical discipline exercised under the... more This book is designed to be a research tool for the ecclesiastical discipline exercised under the Ancien Régime by the Reformed Consistories. It contains a detailed inventory of nearly 700 consistorial registers and more than 100 collections of documents that concern the activity of these ecclesiastical tribunals.
Cet inventaire est pensé comme un outil pour la recherche sur la discipline ecclésiastique exercée sous l’Ancien Régime par les consistoires réformés. Il établit une description détaillée de près de 700 registres consistoriaux et plus d’une centaine de recueils de documents concernant l’activité de ces tribunaux ecclésiastiques. Organisé en section cantonale, chacune précédée par une introduction qui résume les connaissances historiques sur les consistoires, il identifie précisément les lieux de conservation de cette documentation, révélant au passage un certain nombre de sources conservées localement (communes, paroisses). Il met ainsi à jour un grand nombre de documents auxquels la recherche ne s’est pas encore intéressée et vise par là à diversifier les enquêtes face à une historiographie qui s’est longtemps intéressée presqu’exclusivement aux consistoires des capitales (Genève, Lausanne, Neuchâtel).
Les fractures protestantes en Suisse romande au XIXe siècle. Cet ouvrage renouvelle nos connaissa... more Les fractures protestantes en Suisse romande au XIXe siècle. Cet ouvrage renouvelle nos connaissances historiques sur les causes et les effets de la formation des Églises libres ou indépendantes de Genève (1817, 1831, 1849), Vaud (1847-1966) et Neuchâtel (1874-1943), en portant sur ce processus un regard interdisciplinaire. L'objectif est de fournir les bases d'une histoire à la fois religieuse, sociale et politique des protestantismes romands au XIX e siècle, en traitant conjointement les questions institutionnelles et les dimensions culturelles, artistiques et théologiques. Se saisir de cette manière des fractures religieuses du protestantisme romand dans le prolongement du mouvement du Réveil permet de comprendre, à partir d'un contexte encore mal étudié, ce que la modernité fait à la religion, avec l'introduction des libertés individuelles et de la démocratie par exemple, et, à l'inverse, ce que la religion fait à la modernité.
Longtemps perçue comme l’impulsion initiale de la modernité occidentale et à l’origine de profond... more Longtemps perçue comme l’impulsion initiale de la modernité occidentale et à l’origine de profonds changements socioculturels, la Réforme protestante est ici arpentée par quelques-uns de ses meilleurs spécialistes francophones dans une perspective interdisciplinaire.
Les questions suivantes en guident l’examen : quel rôle revient à Luther et aux 95 thèses qu’il affiche en 1517 dans le déclenchement de ce mouvement réformateur ? Autour de quels foyers théologiques cette « renaissance » religieuse s’est-elle cristallisée ? Quelles lectures de la Bible en ont accompagné le discours et la pratique ? A l’heure où les confessions s’affrontaient partout en Europe, comment protestants et catholiques ont-ils cohabité dans les « bailliages communs » du Pays de Vaud ? Et quelle histoire de la réception retracer de cette mémoire de la Réforme, au XIXe siècle notamment ? A la lumière de ces questions, cet ouvrage redessine un récit de la Réforme qui prend en compte aussi bien les continuités qui traversent cinq siècles d’histoire que la diversité des formes spirituelles et culturelles adoptées par le protestantisme.
En sortant des sentiers battus de l’histoire des grands réformateurs, ce livre présente l’impact ... more En sortant des sentiers battus de l’histoire des grands réformateurs, ce livre présente l’impact de la Réforme sur la vie quotidienne genevoise. Si la protestation de Martin Luther (1483-1536) contre les indulgences par ses 95 thèses en octobre 1517 n’a en effet pas eu de véritables répercussions sur Genève avant le début des années 1530, les idées luthériennes ont engendré une agitation religieuse qui n’est pas le fait de l’action individuelle d’un réformateur, mais qui émane d’une mobilisation collective.
À travers vingt-deux courts chapitres assortis d’illustrations et de documents d’archive retranscrits et modernisés, on comprend comment les Genevoises et les Genevois se sont impliqués dans le processus de Réforme et la manière dont la conversion religieuse de la ville a affecté leur quotidien. Les archives se font l’écho de l’activisme, des résistances ou de l’adaptation des hommes, des femmes, comme des enfants et témoignent des changements qu’impose la pratique du nouveau culte, qui ont parfois donné lieu à des représentations mythifiées. L’ouvrage couvre l’ensemble du XVIe siècle, jusqu’aux premières commémorations de la Réforme qui interviennent en 1617.
Au XIXe siècle, l’identité cantonale en Suisse est confessionnelle et la régulation religieuse, u... more Au XIXe siècle, l’identité cantonale en Suisse est confessionnelle et la régulation religieuse, une prérogative de l’Etat. C’est pourquoi Genève, Neuchâtel et Vaud peuvent être définis comme des cantons « protestants ». Considérées comme « nationales », les Eglises réformées ont bénéficié durant le siècle d’un statut d’appareil idéologique d’Etat et le protestantisme a continué de façonner la culture populaire aussi bien que celle des élites, comme cela avait été le cas depuis « le temps des Réformes ». La place centrale occupée par ces Eglises a défini l’ensemble des acteurs des champs religieux cantonaux, dont le déploiement correspond à un rythme historique propre à chacun. L’encadrement religieux de la « nation » qu’elles assumèrent est encore peu étudié, et encore moins de manière comparée. Plus encore, on méconnait l’approche comparée de « la fracture religieuse » qui se manifesta entre dissidents et « nationaux» au milieu du siècle (Vaud 1847, Genève 1831-1849, Neuchâtel 1874) et les effets sociaux qui en découlèrent.
Plus largement, le silence est presque total pour ce qui concerne l’histoire institutionnelle des Eglises d’Etat et celle des rapports qu’elles entretinrent au politique, à la société, à la culture durant la période contemporaine. Ce colloque étudiera le moment de rupture des champs religieux cantonaux au XIXe siècle, dans leur rapport au politique en particulier, et les effets sociaux et culturels immédiats qui en découlèrent. La fracture intra-confessionnelle au sein du protestantisme qui intervient au milieu du XIXe siècle, avec l’émergence d’Eglises «évangéliques libres », paraît déterminante. Elle constitue un premier seuil de sécularisation-laïcisation, dont la teneur sera évaluée.
Politica e Religione, 2016