Entretien avec Elsa Godart - « Dans le selfie, il existe la volonté de dévoiler une ipséité dans un monde très normé qui ne permet plus de l’exprimer » (original) (raw)

«Trouver sa propre image» – Jean-Luc Godard et la critique de la représentation

Here and Elsewhere (1974) is a key film in Godard’s oeuvre. It was the first film produced after the end of his activist period in the framework of the Dziga Vertov Group (1969-1972) and also the first in a long a fruitful collaboration with Anne-Marie Miéville. It contains a double critique of representation, both on a political and on an aesthetical level. On the political level, he criticizes in parallel the revolutionary ideology and the capitalist system, both on the ground that they tend to accumulate images. Capitalism accumulates money, which in turn is an image for the goods that it represents; the revolutionary ideology accumulated images in a determinate history towards the revolution. On the aesthetic level, he criticizes a linear conception of montage, chaining the images one after the other, and brings out a practice aiming at making visible the in-between. I will be proposing to follow this Godardian gesture by a commentary on a specific passage of the film, where he explicitly equals capitalism and revolutionary activism. There are a few distinct purposes: the first is to properly understand the appraisal he made about his activist period. What happens to his political position with this rejection of revolutionary thinking and practice? The second purpose is spell out in detail what he really meant by the idea that revolutionary thinking is an accumulation of images, and to show thereby the foundations of his conception of history, to be developed in his later work, the Histories of Cinema. The third and last purpose is to show the link between the practice of perception and political engagement. The meaning of making visible the in-between of the images is indeed to show the conditions of perception, particularly of the perception of complex states of affairs, the perception of power relations. In short, my analysis of Here and Elsewhere should provide an explanation of the political nature of Godard’s work after the activist period, as well as a key to his conception of history.

Sémir Badir, Maria Giulia Dondero, dirs, L’Image peut-elle nier ?. Liège, Presses universitaires de Liège, coll. Clinamen, 2016, 220 pages

2017

La limite d’un ouvrage scientifique dont le titre est une question est que, a la fin, la question n’est pas forcement tranchee. C’est le cas avec L’Image peut-elle nier ? Et c’est ce que souligne d’ailleurs Jean-Marie Klingenberg (p. 193), en ecrivant : « Ou bien la negation est partout dans l’image, ou elle n’est (presque) nulle part ». L’ouvrage fournit neanmoins une grande variete d’exemples de relations negation-image, en sortant des acceptations conventionnelles de ces deux notions, sans...

Puissance despotique de l’image : l’exhibitionnisme à l’oeuvre

ETC, 2001

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La consécration du selfie. Une histoire culturelle

Le terme “selfie” correspond à un processus d’identification tardif d’un groupe de pratiques photo ou vidéo réflexives, lié à l’émergence d’une esthétique de la subjectivité. Explorant l’articulation de l’autonomie de la prise de vue avec la participation à l’action, ainsi que le décollage produit par les usages conversationnels, cet article montre que le déclencheur du phénomène est une controverse médiatique, qui s’apparente à une panique morale. La dénonciation en 2013 du caractère narcissique de l’autoreprésentation ou de l’irrespect des valeurs et des normes présente le selfie comme une subculture. Cette condamnation entraîne une réponse d’adhésion à un geste désormais identifié comme une signature impertinente et progressiste. Vecteur de sa promotion, la controverse consacre le selfie comme une forme culturelle à part entière, et l’impose comme la pratique photographique la plus représentative de l’expression visuelle contemporaine.

L’image du monde en son infinition. L’aléa dans la pratique filmique de Jacques Perconte

Benoît Monginot, Stefano Oliva et Sébastien Wit (dir.), Alea. Pratiche artistiche e modi di soggettivazione, Philosophy Kitchen n°14, 2021

La démarche artistique de Jacques Perconte prend acte des contraintes propres aux outils numériques pour les conduire au seuil de territoires qui leur restent étrangers. L’œuvre de cet artiste est en effet traversée par une sensibilité à la nature qui la place sous le signe d’une expérience de la beauté. Elle fait droit également à la trace d'un infini en mouvement dont elle cherche à rendre compte en travaillant informatiquement les notions d’indétermination et d’aléa.

Joindre l’image à la parole pour comprendre le sens culturel des pratiques: ce que révèle la photo-élicitation

Research Papers in Economics, 2018

Située dans le champ des méthodologies qualitatives, la photo-élicitation (ou photo-interview) permet d'enrichir la compréhension des consommateurs dans le cadre de recherches portant sur le sens socioculturel des pratiques de consommation. Cet article vise à démontrer l'intérêt de l'usage de la photoélicitation lorsqu'il s'agit de décrire, questionner, compléter des expériences vécues par les consommateurs. Après avoir développé les principes de la méthode et ses principaux éléments de mise en oeuvre, nous reviendrons sur les différents domaines d'applications de la photo-élicitation. A partir du cas de la migration sénégalaise, une illustration des apports méthodologiques et thématiques sera enfin abordée en référence à une recherche concernant les registres socio-culturels et identitaires en jeu dans la consommation lors de phénomènes migratoires.