Modalités du paysage écrit entre Adam Smith et Rousseau (original) (raw)
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Rousseau : la nature et le sublime
Romanica Cracoviensia, 2014
The metaphysical idea of “nature” is one of these tuning ideas of the philosopher of the Enlightenment, Rousseau. On one side, we see the romantic and wild picture of nature, like “the ocean, the mountains, the rocks, the waterfalls”, on the other side there is nature tamed by the humans. The mountain’s soul looked like phenomenon of unexpected (something which surpasses the expectations and reveal the dramatized, restless nature), is something which escapes its being (in the metaphysical sense) and which confronts this soul in a kind of terror. Also we underline that the sublime of the mountain provokes some sort of terror. The push of Rousseau’s thought shows nature as an association with the state of the soul within an internal experience. We can conclude that the “polarity of the subjective – (emotional) inner and of the objective external (the natural world)” opens the possibility to question this dispute.
Sur l’entropie et le paysage : à propos de Robert Smithson
Images re-vues, 2016
La deuxième guerre mondiale a laissé au coeur de l'histoire européenne un trop vaste désert. Du Havre à Dresde et Stalingrad, ce ne sont que champs de ruines à la surface du sol et dans les esprits, la bombe de Hiroshima a fait renaître l'hypothèse de l'Apocalypse. Les activités artistiques occupent une place singulière du mouvement politique et intellectuel, littéraire et esthétique qui construisit, sinon des réponses, du moins des attitudes face à ces interrogations extrêmes auxquelles chacun eut sa manière de répondre. Dans ces circonstances, les artistes ont souvent cherché dans l'effervescence des avantgardes du début du siècle l'inspiration et le vocabulaire susceptibles de les aider à réanimer une scène sinistrée dans le climat délétère des années de guerre. En adoptant un regard historien surplombant, tout semble se passer, dans les années qui suivent, comme si la grande parenthèse ouverte par la première guerre mondiale se refermait avec la fin de la seconde, et que l'esprit de 1913-1915 réapparaissait avec sa gouaille et son invention, son radicalisme et ses questionnements. D'un côté fleurit une abondante production sur l'héritage du formalisme et de l'abstraction, dans laquelle Clement Greenberg verra l'accomplissement de la modernité picturale, de l'autre, des profondeurs de la catastrophe, remonte une interrogation radicale sur la tradition du tableau elle-même, où se précipite, dans une alchimie complexe, l'esprit dada et duchampien et les vapeurs de l'inconscient sur les braises duquel souffle toujours l'esprit surréaliste. Sur l'entropie et le paysage : à propos de Robert Smithson Images Revues , Hors-série 5 | 2016
Adam Smith : entre libéralisme et conservatisme
L'interprétation libérale des textes d'Adam Smith est la plus répandue aujourd'hui dans la littérature. Elle suppose que l'arrimage entre l'éthique individuelle proposée dans la Théorie des sentiments moraux et la théorie économique de la Richesse des nations sont tout à fait compatibles et reposent sur une vision égalitariste et libérale des individus. L'auteur tente de démontrer dans ce texte qu'on ne peut pas lire Adam Smith en faisant fi de ses penchants néo-stoïciens et chrétiens. En tenant compte des passages qui révèlent cette influence, on peut constater qu'il y a une grande tension entre libéralisme et conservatisme chez Smith. Les différentes lectures possibles de la Théorie des sentiments moraux d'Adam Smith mènent à des interprétations radicalement opposées de l'éthique smithienne et de la théorie économique exposée dans l'Enquête sur la richesse des nations. Il faut voir que le débat qui oppose les tenants de diverses compréhensions des thèses de Smith a une importance amplifiée du fait de la tradition philosophique qui le dépeint généralement cet auteur comme un des fondateurs du libéralisme économique et politique. La position que l'on prend par rapport à ses écrits devient donc d'autant plus significative qu'elle offre la possibilité de jeter un regard neuf sur le courant le plus répandu en éthique et politique actuellement.
Textimage, 2016
https://www.revue-textimage.com/12\_varia\_5/labourg2.html L'écriture d'Ann Radcliffe a parfois été qualifiée de « peinture de mots » (« word-painting ») en référence aux nombreuses descriptions paysagères qui émaillent les romans [1]. Ces évocations de la nature qui combinent le beau et le sublime, ajoutant au « paysage sauvage de Salvator Rosa (…) la grâce et la douceur d'un Claude » [2], sont en effet censées être lues, ou plutôt « vues », comme des tableaux avec l'« oeil pittoresque » cher à William Gilpin. Cet article se propose de dépasser les comparaisons paragonesques qui alimentèrent la critique et de lire les paysages radcliffiens à l'aune du pictural défini par Liliane Louvel [3]. Couplée à une analyse poétique microtextuelle, l'approche intermédiale permet de cerner formellement le rapport endogène qu'entretient l'écriture à la peinture et de voir comment, en l'absence de véritables ekphrasis, Radcliffe réussit à « peindre » par les mots des paysages iconotextuels lorsqu'elle évoque les « beautés pittoresques de la nature » [4]. Le « trope du tableau » L'écriture recourt tout d'abord au « trope du tableau » [5] pour éveiller chez le lecteur des images dont les modèles extradiégétiques sont effectivement à rechercher du côté des paysagistes romains du siècle précédent, Claude Le Lorrain (1600-1682) et Salvator Rosa (1615-1673) notamment, dont les toiles alimentèrent le goût du XVIII e anglais pour les scènes naturelles. Leurs tableaux, perçus à l'époque comme les illustrations visuelles des nouvelles catégories esthétiques du beau, du sublime et du pittoresque, semblent transparaître en filigrane, tel un palimpseste, dans les descriptions paysagères de la romancière. La comparaison explicite avec la peinture (usage d'un vocabulaire technique, évocation d'effets proprement picturaux incluant couleurs et lumière, allusion à des principes de composition) oriente de fait « l'oeil du texte » [6] vers le tableau tandis que des métaphores empruntées à la tradition de l'ut pictura poesis (« no colours of language must dare to paint » [7]) assimile ouvertement l'écriture à la peinture. Si Le Lorrain n'est pas cité directement, la lumière crépusculaire qui enveloppe les innombrables « scènes de la nature » (Udolpho, p. 60, Italian, p. 90 [8]) de douces tonalités dorées (« saffron tinge », Udolpho, p. 212, « saffron glow », Forest, p. 293), rosées (« roseate tints »,
The aim of this introduction is to present a little known text by J. de Maistre, published for the first time only in 1870 inside the Oeuvres inédites du comte Joseph de Maistre (vol. IV, Vaton 1870), trying to focus on two main themes: the philosophical meaning of the terms 'art' and 'nature' in the Savoyard counter-revolutionary thinker. Although Maistre's critic is directed towards the Rousseauian Discourse on the Origin and Basis of Inequality Among Men (1755), the background of the discussion involves some wider theoretical questions about the metaphysical order of the world, its creatures, and about 'art' as the result of human historical capabilities. I. UN PENSATORE NEL PANTHÉON E UN MAGISTRATO IN ESILIO Un buon metodo per lo studio di un autore classico suggerisce il suo confronto con un al-tro, facendone emergere più per contrasto che per analogia i temi teoreticamente più significa-tivi. In circostanze fortunate, tale confronto si rivela ancor più fecondo se ad essere coinvolti sono due pensatori antitetici e se uno elabora una critica più o meno sistematica dell'altro. E-sempio di ciò si rinviene nella critica che il conte J. de Maistre sviluppa nei confronti di J.-J. Rousseau, nemico intellettuale, politico, filosofico e, verrebbe da dire, data la circostanza stori-ca della Rivoluzione francese, epocale. Joseph-Marie de Maistre 1 , nonostante il carattere reazionario del suo pensiero, fu, come 1 Marco Ravera, sulla scorta delle osservazioni di Paolo Treves e Robert Triomphe, nel r i-ferirsi al savoiardo opta per la grafia Maistre anziché de Maistre poiché è lo stesso pensatore fra n-cese che in una lettera «invita il suo corrispondente a tralasciare il 'De', seguendo in questo
2006
Soit un retable dans une église d'une petite ville de Rhénanie. Soit, conservé parmi les archives de cette même ville, un contrat daté de 1471, se rapportant à l'évidence à l'exécution du dit retable. Pour l'historien de l'art, cet accord écrit est susceptible de venir éclairer le tableau qu'il étudie, tandis que de son côté, l'historien du droit aura peut-être intérêt à jeter un oeil sur la peinture pour mieux comprendre le texte en question. Tel est l'exemple auquel Erwin Panofsky avait recours pour illustrer la distinction épistémologique entre « monument » et « document » : le statut de n'importe quel matériau provenant du passé dépend ainsi de la manière dont l'aborde l'observateur, selon qu'il le considère comme « objet » ou bien comme « instrument » de sa propre investigation 1. L'opposition de ces deux niveaux d'utilisation n'est pas forcément si facile à établir, comme l'ont bien noté Michel Foucault et Jacques Le Goff 2 , depuis que l'historiographie issue de l'école des Annales s'est précisément mise à transformer les documents en monuments. « Là où on déchiffrait des traces laissées par les hommes, là où on essayait de reconnaître en creux ce qu'ils avaient été », l'histoire « déploie une masse d'éléments qu'il s'agit d'isoler, de grouper, de rendre pertinents, de mettre en relations, de constituer en 1
2002
This dissertation examines the different ways in which Edouard Glissant, Kateb Yacine and William Faulkner combine landscape, history and identity in their work. The depiction of landscape in literature is not new, but the French Romantics in the 19th century, for instance, tended to describe the beauty of landscape without conceiving any rapport between landscape and humankind, and thus created a gap between the two. For Kateb and Glissant, landscape is also a witness of History. The (hi)story of their respective communities has been confiscated and shattered by the respective colonizers, hence the necessity to recreate it through the poetics of land. However, because of the different contexts some differences in the conception and use of landscape arise between these three writers. In the case of Kateb Yacine, the Algerian landscape is the repository for the ancient history of North Africa. The North African people have to turn to their landscape in order to recreate their history...
Nature et paysage dans la littérature artistique et dévotionnelle à l'époque de la Contre-Réforme
À l’aide des écrits d’humanistes chrétiens, ayant exercé un contrôle sur la pratique des arts après le Concile de Trente, nous tenterons d’expliquer le développement du genre paysager en peinture. Le cardinal Federico Borromeo, Louis Richeôme ainsi que Jean Calvin figurent parmi les théologiens qui ont contribué à cette littérature chrétienne influente. Nous nous servirons surtout de l’historiographie récente afin de prouver le rôle essentiel joué par la pensée chrétienne dans le développement de la représentation de la nature en art. Prenant appui sur certaines études importantes, nous analyserons des exemples tant picturaux qu’architecturaux qui reflètent cette influence chrétienne sur la perception de la nature. Au préalable, nous tenterons de dresser un portrait de l’environnement culturel et religieux dans lequel ces humanistes chrétiens ont vécu et développé leur pensée. Notre objectif sera de prouver que l’humanisme chrétien a joué un rôle important pour l’essor du paysage à l’époque de la Contre-Réforme. Les sources contemporaines ainsi que leur interprétation par les historiens et les historiens d’art modernes permettront de mieux comprendre le rôle joué par la pensée chrétienne au sein de ce développement artistique. Examining the writings of Christian humanists, who exercised control over the practice of the arts after the Council of Trent, this paper seeks to understand the development of landscape painting in the Early Modern period. Cardinal Federico Borromeo, the Jesuit Louis Richeome and Jean Calvin, are among those theologians who contributed to this influential Christian literature. We will mainly use the recent historiography to demonstrate the essential role played by Christian thought in the rise of the representation of nature into art. Building on some important studies, we will analyze both pictorial and architectural examples that reflect this Christian influence on the perception of nature. First, we will try to paint a picture of the religious and cultural environment in which the Christian humanists lived and developed their thinking. Our goal is to prove that Christian humanism played an important role in the development of landscape representations during the Counter-Reformation. Contemporary sources as well as their interpretation by modern historians and art historians will help us to better understand the role of Christian thought in this artistic development.