« Les représentations des origines du Temple dans la chronique de Guillaume de Tyr », D'Orient en Occident : Les Templiers des origines à la fin du XIIe siècle, Snoeck, 2023, pp. 20-26. (original) (raw)

La chronique de Guillaume de Tyr n'est pas la seule source qui évoque la fondation de l'ordre du Temple à Jérusalem. L'Historia Orientalis de Jacques de Vitry († 1240) décrit ce processus au même titre que la Chronique d'Ernoul. Guillaume de Tyr prétend qu'en 1118 plusieurs nobles appartenant à l'ordre équestre se lièrent au patriarche de Jérusalem en raison de leur dévotion et de leur crainte de Dieu. Ils adoptèrent les moeurs des chanoines réguliers et jurèrent de faire preuve de chasteté, d'obéissance et de pauvreté. Parmi eux se détachaient Hugues de Payns et Godefroy de Saint-Omer, dont le nom apparaît déformé en Gondemar dans une lettre contemporaine. Ce fut manifestement le patriarche Gormond de Picquigny (1118-1128) qui patronna la création de leur confrérie. « Comme ils n'avaient nulle église ou domicile établi, commente Guillaume de Tyr, le roi leur confia temporairement le palais qui s'étend au sud du Temple du Seigneur », correspondant à l'actuelle mosquée al-Aqsâ. Les chanoines du Temple du Seigneur possédaient l'ensemble de la place située entre les deux sanctuaires : le pavement du Temple. Ils en confièrent la propriété aux Templiers sous certaines conditions afin qu'ils puissent y aménager des bâtiments secondaires (ad opus officinarum). Le roi accorda avec le patriarche, ainsi qu'avec plusieurs prélats et barons, des rentes perpétuelles ou temporaires aux frères pour qu'ils achètent des vêtements et puissent remporter des victoires sur les musulmans. Leur profession de foi fut souscrite devant le patriarche de Jérusalem en rémission de leurs péchés. Elle prévoyait qu'ils gardent virilement les voies et chemins de Terre sainte contre les attaques des assaillants et des larrons qui menaçaient grandement les déplacements des pèlerins occidentaux 4. Cette version des événements est contredite par la Chronique d'Ernoul, qui livre une version différente de la création du Temple. Les proto-Templiers auraient été asservis au prieur du Saint-Sépulcre et à l'Hôpital de Saint-Jean de Jérusalem, avant de recevoir le Temple de Salomon pour manoir. Leur croix vermeille serait un reliquat de cette époque au même titre que le relief que les Hospitaliers versaient aux Templiers au xii e siècle. Cette version paraît trop complexe pour refléter la vérité. Elle n'apparaît du reste que dans deux manuscrits de la Chronique d'Ernoul dans une tentative de filiation signalétique à partir de l'habit des chanoines du Saint-Sépulcre de Jérusalem. Anthony Luttrell s'est rallié à cette lecture il y a trois décennies, en oubliant de prendre de la distance avec les légendes colportées par Ernoul dans sa chronique. Ce dernier affirme en effet que le Temple aurait hérité son gonfanon beaussant des Hospitaliers, alors que ceux-ci n'étaient pas militarisés au moment de la naissance du Temple. Il en va de même des neuf chevaliers qui auraient rejoint les rangs du Temple durant ses neuf premières années d'existence. Ce chiffre purement symbolique est donné par Guillaume de Tyr pour montrer la modestie des effectifs templiers aux origines. D'autres sources, comme le patriarche jacobite d'Antioche, Michel le Syrien (1166-1199), parlent de trente chevaliers 5 .

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Conclusions : des origines au procès d’État. Mystique nobiliaire des Lieux saints et vicariat christique, dans « D’Orient en Occident. Les templiers, des origines à la fin du XIIe siècle », éd. Arnaud Baudin, P. Josserand, Gand : Snoek, 2023, p. 372-379. Texte intégral

« D’Orient en Occident. Les templiers, des origines à la fin du XIIe siècle. Actes du colloque de Troyes, 3-5 nov. 2021 », 2023

Guillaume du Choul, Des bains et de la palestre, ms. (1547 ?), Discours sur la castrametation (1555), Discours de la religion (1567), Des antiquités romaines premier livre, ms. (1547).

Lyon Renaissance : arts et humanisme , 2016

Notices n° 74-77 et 80 du catalogue dématérialisé : Lyon Renaissance : arts et humanisme : [exposition, Lyon, musée des Beaux-Arts, 23 octobre 2015 au 25 janvier 2016] / sous la direction de Ludmila Virassamynaïken, p. 65-67 et 69. https://www.mba-lyon.fr/sites/mba/files/medias/images/2019-11/Cat%20Renaissance%20Lyon%20Demat\_OKsecu.pdf

MASTELINCK Théo, Une abbaye de montagne, Notre-Dame de Tamié, espaces, domaines, interlocuteurs, XIIe-XVe siècle, Mémoire sous la direction de RIPART Laurent, USMB, 2021, 301 pages.

2021

I-Les Bauges, cadre spatial, pouvoirs temporels, pouvoirs spirituels. Le cadre Les Bauges constituent un massif préalpin délimité au nord-est par le lac d'Annecy et la cluse de Faverges, le séparant de la chaine des Aravis et du massif des Bornes, par la plaine de l'Albanais au nordouest et enfin au sud-ouest par le lac du Bourget et par la cluse de Chambéry qui le séparent du massif de la Chartreuse. Le massif est luimême entouré de montagnes d'une hauteur moyenne de 1000 mètres, voire plus, comme l'Arcalod par exemple qui culmine à 2217 mètres d'altitude. Le coeur du massif se constitue d'une vallée parcourue d'est en ouest par le Chéran, lui-même approvisionné par de nombreuses rivières. Le massif en lui-même est accessible par quatre cols principaux, celui du Frêne à l'est, rendant accessible la vallée de l'Isère, au nord celui de Leschaux en direction de la cluse d'Annecy, et enfin au sud les cols des Près et de la Sciaz. Plusieurs autres cols disséminés permettent également cette jonction. Les premières traces d'occupation humaine dans les Bauges datent du Paléolithique supérieur, vers 12000 avant notre ère 2 , et sont notamment connues par des découvertes archéologiques faites en 1984 dans la grotte de Bange près d'Allèves 3 , où des outils en silex ont été retrouvés et dont le site semble avoir été fréquenté jusqu'au Néolithique final. Cette période vit également l'émergence de nombreux autres lieux d'occupation, dans d'autres grottes et cavités, dans des sites ouverts ou encore dans des installations en milieu lacustre, dans des stations littorales du lac d'Annecy et du Bourget par exemple, qui perdurèrent pour ces dernières, jusqu'à l'Âge du Bronze. 4 L'occupation humaine sembla véritablement se stabiliser durant l'Âge du Fer, période mieux dotée archéologiquement. En effet, cette période vit l'apparition de zones d'habitat accouplées à des espaces funéraires, tel le site de Gruffy où divers objets provenant de cinq tumuli ont été retrouvé au début du XXe siècle, datant du Hallstatt moyen (-650/-vallée de l'Isère. 6 La route qui reliait la vallée du Guiers à la cluse de Chambéry accueillit les prieurés de Saint-Genis sur Guiers (1023), du Bourget (1030) et des Éschelles (1042). 7 L'axe routier reliant Genève à la Tarentaise par les rives du lac d'Annecy fut le lieu de fondation des prieurés de Talloires (1031), Lovagny (1050) et Saint-Jorioz (1050). Le prieuré de La Burbanche (1030) fut fondé dans la cluse des Hôpitaux, les prieurés de Peillonex (1012), de La Chambre (1075) ou encore celui de la Contamine (1083) furent établis dans la basse vallée de l'Arve.

« Les temples thébains durant le règne de Vespasien. Apport préliminaire du site d'Ermant », CENIM 15, 2022, p. 93-115

Publication de blocs épars mis au jour sur le site d’Ermant, remployés dans un mur romano-byzantin. Ils sont au nom de l’Empereur Vespasien et livrent quelques informations sur la décoration d’un angle de monument (scène de sortie du palais, offrande de la campagne, mention de la visite de Montou-Rê à Djémê le 26e jour de Khoïak). Mots-clés : Ermant, Vespasien, Montou-Rê, Djémê, Khoïak. Publication of a set of loose blocks uncovered in Armant, reused in a Byzantine wall. They bear the name of the Emperor Vespasianus, and provide some information regarding scenes which previously decorated a building corner (scenes of leaving the palace and field-offering, text related to the visit of Montu-Re to Djeme on the 26th of Khoiak). Keywords: Armant, Vespasianus, Montou-Re, Djeme, Khoiak.

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« Aux origines de la transhumance entre Méditerranée et Pyrénées : templiers, cisterciens et essor du pastoralisme (XIIe-XIIIe siècles) », dans Arnaud Baudin, Ghislain Brunel et Nicolas Dohrmann (dirs.), L'économie templière en Occident. Patrimoines, commerce, finances, Troyes, 2013, p. 337-360.

« Aux origines de la transhumance entre Méditerranée et Pyrénées : templiers, cisterciens et essor du pastoralisme (XIIe-XIIIe siècles) », dans Arnaud Baudin, Ghislain Brunel et Nicolas Dohrmann (dirs.), L'économie templière en Occident. Patrimoines, commerce, finances, Troyes, 2013, p. 337-360.

Éd (avec F. Prévot et N. Gauthier), Topographie Chrétienne des Cités de la Gaule, des origines au milieu du VIIIe siècle, XVI, 2 vol., Paris, De Boccard, 2014, 2 vol., 780 p., revu en 2023.

2014

André J., Chezeaux Ch., « Der älteste Tempel in Griechenland. La découverte et les controverses sur l’interprétation du drakospito du mont Ochi en Eubée », in Lefèvre-Novaro D., Voisin C., 2025, p. 396-406.

in Lefèvre-Novaro D., Voisin C. (dir.), Sanctuaires et paysages : la découverte des lieux de culte en Italie méridionale, en Sicile et dans le bassin égéen, actes du colloque de Strasbourg, 21-23 novembre 2023, Strasbourg, Université de Strasbourg-ITI HiSAA, p. 396-406 , 2025

2016. « Les manuscrits enluminés des prélats du Midi de la France au cours du 14e siècle », dans Fournié M., Le Blévec D., Stones A. (dir.), Culture religieuse méridionale : les manuscrits et leur contexte artistique, Cahiers de Fanjeaux 51, Toulouse, Privat, 2016, p. 131-165.

Cahiers de Fanjeaux 51, 2016