(1992) La querelle du confident et les premières pièces de Jean Racine (original) (raw)

Racine en querelles

Littératures classiques, 2013

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Civilité et honnêteté chez Racine

2018

Jean Racine (-) représente l'une des plus belles réussites littéraires et sociales au XVII e siècle. Auteur dramatique à succès dès , grâce à Andromaque, il va accumuler les honneurs : élu membre de l'Académie française en , nommé historiographe du roi en , membre de l'Académie des Inscriptions et Médailles depuis , il accède à la charge de Gentilhomme ordinaire de la Chambre du Roi en , charge dont il obtiendra la survivance en faveur de son fils aîné. Belle carrière d'un homme de lettres devenu l'un des plus proches courtisans de Louis XIV, « prodigieux avancement social », diraient certains, qui continue de nous impressionner, compte tenu du fait que Racine était né dans une famille de la bourgeoisie moyenne de province et qu'il perdit ses deux parents dès l'âge de trois ans. Quelles furent les réactions de ses contemporains à l'égard de cet itinéraire exceptionnel ? À la mort de Racine, le marquis de Dangeau notait dans son Journal : Le pauvre Racine mourut à Paris. C'était un homme de mérite, et illustre par ses ouvrages. Il travaillait à l'histoire du Roi ; il était de l'Académie Française. Je n'ai jamais connu d'homme qui eût tant d'esprit que celui-là. Dans ses Mémoires, Saint-Simon, en exploitant son addition au Journal de Dangeau, Raymond Picard, « Racine et son étrange carrière » [ ], repris dans De Racine au Parthénon. Essais sur la littérature et l'art à l'âge classique, Gallimard, , p.. Cité par Raymond Picard, Nouveau Corpus racinianum. Recueil-inventaire des textes et documents du XVII e siècle concernant Jean Racine, édition cumulative, CNRS, , p. .

Jean Racine, Phèdre, la scène de l'aveu (acte I, scène 2 et 3)

2011

Cette scène fait suite à une première scène d'exposition, dans laquelle Hippolyte fait part à son confident, Théramène, de sa décision de fuir « le séjour de l'aimable Trézène » pour partir lui-même à la recherche de son père, Thésée, disparu depuis « plus de six mois ». Le jeune homme cherche aussi à s'éloigner de Phèdre, sa belle-mère, « fille de Minos et de Pasiphaé », qu'il redoute, sans bien comprendre les sentiments qu'elle éprouve à son égard et surtout de la jeune captive Aricie dont il est tombé amoureux, malgré l'interdiction de Thésée car elle appartient à la famille des Pallantides que Thésée veut écarter du trône. Hippolyte exprime à Théramène son intention de voir Phèdre avant de partir et rencontre Oenone qui l'informe du « désordre éternel » qui règne dans l'esprit de cette dernière. Hippolyte se résout à partir sans rencontrer Phèdre, l'héroïne éponyme de la pièce. Celle-ci apparaît, entourée de mystère car les deux confidents, Théramène et Oenone, se sont appliqués à évoquer le mal inconnu qui la ronge.

La mise en scène moderne de "Phèdre" de Jean Racine

Ce mémoire compare cinq mises en scène modernes de Phèdre (1677) de Jean Racine. Il s’agit des représentations les plus innovatrices et les plus commentées du 20e et du 21e siècle. D’abord, nous donnerons un résumé bref du contenu de Phèdre, pour que tous les détails de la tragédie soient frais dans la mémoire du lecteur, et une analyse du personnage de Phèdre tel que Racine l’avait imaginé. Ensuite, nous établirons le cadre plus large du mémoire, à savoir l’histoire de la mise en scène du 17e siècle jusqu’à nos jours en prenant chaque fois le cas de Phèdre comme exemple. Nous finirons par comparer les cinq représentations choisies sur le point du décor, des costumes, de la diction, de la façon d’accomplir les gestes et de la façon dont les metteurs en scène ont interprété les personnages, en particulier Phèdre.

Jean Racine, L'aveu de Phèdre à Hyppolite (acte II, scène 5)

2014

On vient d'annoncer la mort de Thésée. Phèdre fait venir Hippolyte pour le supplier de ne pas "profiter de la situation" et de prendre ses enfants sous sa protection. Mais Phèdre est tellement bouleversée par la perspective de se trouver en présence du fils de Thésée, qu'Oenone est obligée de lui rappeler l'objet de l'entrevue. Le début de la scène est marqué par l'incompréhension, le malentendu entre les deux personnages, la figure du quiproquo. Cette incompréhension se traduit par l'inégalité de la répartition de la parole entre Phèdre et Hippolyte. Comment Phèdre en vient-elle à avouer à Hippolyte la passion qu'elle éprouve pour lui ? Nous verrons d'abord en quoi consiste le quiproquo au début de la scène, puis la substitution de la figure d'Hippolyte à celle de Thésée et enfin la déclaration incontrôlée de Phèdre à Hippolyte.

La ≪reconnaissance≫ dans les tragédies de Racine

1995

La « reconnaissance » dans les tragédies de Racine Katsuya NAGAMORI Au XVIIe siècle, le discours sur la tragédie était largement influencé par La Poétique d'Aristote, lue à travers les commentateurs du XVIe siècle. L'une des conséquences de cette réception biaisée est la suprématie de la conception moralisatrice de la poésie (que l'on ne trouve pas chez Aristote) sur le principe hédoniste. La préférence accordée par Aristote à la vraisemblance (ce qui pourrait avoir lieu) plutôt qu'à l'histoire (ce qui a eu lieu) dans le chapitre 9 de La Poétique a offert aux théoriciens un excellent moyen d'expliquer et de justifier la supériorité d'une conception de poésie subordonnée à but moral sur une conception de poésie comme simple plaisir. De ce point de vue, le dénouement de tragédie constitue une occasion idéale pour donner une instruction morale!). Mais Chapelain semble considérer que l'utilité morale de la poésie consiste plutôt dans• ce processus par lequel le spectateur abstrait l'universel du particulier et acquiert comme conséquence une connaissance totale de la vraie nature de la vie et des vertus 2). Cette interprétation, si l'on met entre parenthèses la connotation morale, n'est peut-être pas très éloignée de l'esprit aristotélicien. En effet, le but de la tragédie doit être conforme au but de la mimesis (car la tragédie est d'abord et surtout une mimesis). Or la mimesis pour Aristote est un processus impliquant apprentissage et raisonnement (chA), par lequel on va de la perception du particulier à la connaissance de l'universel. Ce processus n'exclut nullement le plaisir, bien au contraire; simplement, ce plaisir que procure la mimesis• «est un plaisir de reconnaissance, plaisir intellectuel de mise en relation de la forme représentée (créée par représentation) avec un objet naturel connu par ailleurs 3 »). Le problème, c'est que la définition de la tragédie, et singulièrement de la catharsis, par Aristote 4) est suffisamment ambiguë et laconique pour donner lieu aux interprétations les plus diverses. : morale (réplique contre Platon? : la tragédie purifie des passions pernicieuses), médicale (purgation au sens propre) ou, plus intéressante, structurale (la catharsis constitue un pivot du drame, qui est une purification de l'acte grave commis par le héros au moyen de la démonstration de l'innocence de son motif ; cet acquittement rend possible la pitié du spectateur à l'égard du héros). Ce qui fait défaut dans ces interprétations est, semble-t-il, la référence à la conception de la mimesis et, par là, la considération du plaisir inhérent à la tragédie. n faudrait d'abord distinguer les émotions représentées sur la scène et les émotions

Sublime de la dignité, sublime de l’indignité. Caractère et bienséance dans les dernières tragédies de Racine (1674-1691)

Biblio 17 (supplément aux Papers on French Seventeenth Century Literature), 2018

Face à Agamemnon, Iphigénie n’achève pas son plaidoyer par une péroraison en règle ; face au roi, Esther ne formule pas une demande explicite : ces constats d’une altération de la dispositio pour raison de bienséance interne invitent à étendre la question de la dignité du personnage à tous les niveaux du discours. Non sans liens avec le sublime, cette notion resserre les nœuds entre la poétique, la rhétorique, l’éthique. L’article s’appuie sur les définitions aristotéliciennes et cicéroniennes de la dignité (semnotès) et du choix (proairesis), en préalable à l’étude des dernières pièces de Racine. Comment la dignité du caractère participe-t-elle au sublime de la tragédie ?