Les dépossessions romanesques : lecture de la négativité chez Anne Hébert, Gabrielle Roy et Réjean Duchare (original) (raw)

Négativité et Littérature

Labyrinthe, 2007

Richard Klein, « Négativité et Littérature », Labyrinthe [En ligne], 27 | 2007 (2), mis en ligne le 25 mars 2011, consulté le 10 décembre 2020.

L'OEUVRE « DIAPHONIQUE » DE DOSTOÏEVSKI À DANIELEWSKI. Pour une « non-lecture » de la littérature négative

Par Maziar MOHAYMENI. Sous la direction de M. le professeur Jean BESSIÈRE. Jury : M. le professeur Philippe DAROS, M. le professeur Yves CLAVARON, Mme le professeur Isabelle CASTA, 2008

The “Cross-talking” Work, from Dostoevsky to Danielewski. A “No-reading” of the Negative Literature. Abstract The thesis looks into the entanglements of text, speech and ontology in the self-negation of the literary work. It does not try to find how to reformulate the theoretical angles of this self-negation, neither how to make from it a symbol of the literature self-negation. It aims directly at the act that constitutes this self-negation, and which fully devotes itself to the text. Its purpose is to outline the appropriated way of meeting with the communicated deletion and its consequences. A work which denies itself doesn’t let itself to be read. The self-negation of the work carries along the one of the reading. This double negation strongly calls into question the law, the instrument and the destination of the literary representation. By rejecting the reading, the work invites the “no-reader” to perform a no-reading as well as an “other-way-than-reading” of the text. Keywords Delete-text, deleted-text, (self-)retextualization, becoming-image of the text, text-image, no-reading, other-way-than-reading, “dissociationism”. Résumé La thèse étudie les implications textuelles, vocales et ontologiques de l’auto-négation de l’œuvre littéraire. Elle ne cherche pas à reformuler les aspects théoriques de cette auto-négation, ni à en faire un symbole de l’auto-négation de la littérature. Elle vise directement l’acte que constitue cette auto-négation, et qui se traduit, dans le texte même, par la "communication de la rature". Notre ambition a été de chercher le mode de rencontre approprié avec la rature communiquée, avec ses résultats et résidus. Une œuvre qui se nie elle-même ne se laisse pas lire. L’auto-négation de l’œuvre entraîne celle de la lecture. Il s’agit, dans cet acte double, d’une mise en question extrêmement radicale des lois, de l’instrument et de la destination de la représentation littéraire : repoussant la lecture, l’œuvre inviterait à un « non-lire » et à un « autrement-que-lire ». Contre tout paradigme herméneutique, l’œuvre « diaphonique » – œuvre à deux voix hostiles – force à reconnaître l’être autarcique du texte : un être indépendant de la lecture. Mots-clés Texte-rature, texte-raturé, (auto-)retextualisation, devenir-image du texte, texte-image, non-lecture, autrement-que-lire, « dissociationisme ».

"'Plus haut que les flammes' et 'La main hantée' de Louise Dupré: la douleur, la honte et la lumière". Les cahiers Anne Hébert, n. 16 "Archives et écritures de femmes : Louise Dupré et Hélène Monette", 2019.

Le fait de prendre conscience que chaque individu, dans son intimité, ressent l'appel de l'Autre traverse la pensée poétique de Louise Dupré, et ce depuis son premier recueil, La peau familière (1983). Les oeuvres Bonheur (1988), Noir déjà (1993) et Tous près (1998) se dé-marquent par un approfondissement de la thématique du sujet porteur de la souffrance et de la mort de ses semblables. En fait, dans les recueils Plus haut que les flammes (2010) et La main hantée (2016) le je féminin assume la responsabilité d'être né « au sein d'une espèce/prête à tuer » (69). Cependant, il ne s'approprie pas nécessairement la cruauté du monde; bien au contraire, sa posture vacille entre la honte d'appartenir à une race de tueurs et le lien qui se tisse avec les victimes. Comment accepter cette dyade bourreau/victime qui loge dans les tréfonds du même sujet? Et comment ne pas succomber à la tentation de concevoir la poésie comme un sombre accom-pagnement mortuaire? Si le noir est déjà là, de quelle façon le je féminin peut-il entrevoir une lumière qui malgré tout existe encore? C'est à ces questions que répondra mon article.

L’expérience de la négativité dans les œuvres durassiennes de « cycle indien »

2017

Nier un texte, disait un jour Duras, c’est aussi elaborer ce texte». Loin de respecter un texte immuable, Marguerite Duras tend a le nier et le detruire en meme temps qu’a reecrire un autre texte. Pour elle, le texte ecrit n’est jamais acheve par rapport au desir d’ecrire, puisqu’il y a toujours quelque chose qui lui manque et qui n’est pas accompli. Or le texte est dans un etat a mi-chemin entre ce qui est ecrit et ce qui va etre (re) ecrit. En fait, les textes durassiens s’ouvrent sur une operation negative: le refus, le «non-dire». En face de ses textes, nous nous trouvons d’abord dans un univers erige par la «mise en vide». En s’appuyant sur les phenomenes de la negativite, l’ecriture durassienne opere sur tous les axes de la construction des textes du Cycle indien. Cette operation de la negativite, comporte une facon d’ecrire le texte, et notre lecture se fait et se perd dans cet abime de la negativite cherchant a mettre en evidence la strategie durassienne de «nier un texte» p...

SAGE MESNAGE » OU DISSIPATION: CONSOMMATION NOBILIAIRE ET CRÉDIT D'APRÈS LES LIVRES DE RAISON DRACÉNOIS AU XVIII' SIÈCLE

Provence historique, 2002

L'usage de la richesse pose des questions qui vont bien au-delà de simples considérations économiques. La manière de l'acquérir, de la gérer et surtout de la dépenser sont autant d'objets qui relèvent également de préoc-cupations morales et révèlent les fondements socioculcurels d'une civilisa-tion l , Les divergences de comportement apparaissent plus clairement aussi-tôt que l'on dépasse le simple stade de la survie ct que l'on dispose de fonds permettant des investissements différenciés et notamment des achats super-flus voire futiles, économiquement non productifs. Les sociétés cl' Ancien Régime ont été traversées en profondeur par une série de questionnements à propos de la légitimité de ces dépenses, et des réponses ont émergé, parfois fort dissemblables, toujours signifiantes. Au XVIII' siècle, le débat est réac-tivé autour de deux enjeux qui sont la réhabilitation du commerceZ et la question du luxe. Deux débats étroitement liés et qui concernent au premier chef la noblesse dans la mesure où ils contribuent à l'élaboration d'une réflexion sur les modalités de sa domination économique, sociale et culturelle.

Les voies négatives de Samuel Beckett

Cahiers ERTA

Samuel Beckett’s negative paths The author evokes some hypotheses on the question of the negative way as a structural data in relation to the process of Beckettian writing (the critical position with respect to language; the practice of dispossession; disfigurement) by taking up elements of his books published by Classiques Garnier in 2019: La parole trouée. Beckett, Tardieu, Novarina, and Les Voies négatives de l’écriture dans le théâtre moderne et contemporain.

Le « désir dévorant » chez Marcel Duchamp et Lygia Pape, par Hugues HENRI

Comment ne pas repenser à la figure de Marcel Duchamp quand il est question du désir ? Comment ne pas relier son installation célèbre « Etant donnés : la chute d'eau, et le gaz d'éclairage » (1967), qui fut son testament, car elle fut voulue comme posthume mais aussi elle révéla quelque part son immense frustration après sa séparation d'avec Maria Martins, l'amour de sa vie ? Sans opposer les deux artistes dont il est question, Marcel Duchamp et Lygia Pape, autour de leur relation au désir, nous verrons en quoi cette notion de « désir dévorant » questionne leurs démarches artistiques. Cette notion de « désir dévorant » est polysémique, elle renvoie d'abord au désir charnel évoluant vers une exacerbation difficilement contrôlable de l'individu envers l'objet de son désir. Une autre signification, est celle du désir de l'autre poussée à son extrême, amenant à la dévoration de l'autre pour en intégrer la puissance et les qualités, là revient l'anthropophagie telle qu'elle fut adoptée par Oswald de Andrade, fondateur du mouvement moderniste brésilien du même nom. Ainsi, Marcel Duchamp, le Dandy flegmatique qui fit scandale dès 1913 à New York avec son « Nu descendant l'escalier » exposé à l'Armory Show était-il capable de brûler d'amour pendant des décennies pour une femme qui l'avait éconduit, et par dépit et frustration, avait été capable d'élaborer en secret, une installation monumentale mettant en scène un érotisme savant doublé d'un voyeurisme outrancier, qui ne serait visible qu'après sa mort. Maria Martins rencontre Marcel Duchamp à New York peu après son arrivée avec son mari, l'ambassadeur brésilien Carlos Martins. Duchamp tombe éperdument amoureux de Maria Martins avec qui il va vivre une passion très sensuelle et charnelle de 1944 à 1951, date de leur rupture à l'initiative de Maria Martins, qui refusa alors de rompre son mariage avec Carlos Martins. Duchamp ne se résigna pas à cette rupture et tenta de rétablir sa relation avec Maria à plusieurs reprises. En désespoir de cause, Duchamp conçut son oeuvre « Etant donnés … » en compensation, pendant quinze ans, dans le plus grand secret. Au départ, le titre initial était : « Etant donnés : Maria, la chute d'eau et le gaz d'éclairage », nous le savons par l'étude des dessins préliminaires de Duchamp. Dans les années 1950, le titre fut modifié et « Maria » disparut. Cependant, compte tenu de l'importance d'Etant donnés, du mystère qui l'a accompagné jusqu'à la mort de l'artiste, du soin dont celui-ci a fait preuve dans la réalisation de l'oeuvre, dans son conditionnement et son mode d'emploi, dans sa destination posthume imposée par l'artiste, il y a tout lieu de penser qu'elle demeure reliée à Maria Martins et à la passion dévote de Marcel Duchamp à son égard. Dans sa correspondance suivie avec Maria Martins, même au-delà de leur rupture en 1951, Marcel Duchamp s'adresse à son ex-maîtresse comme « Notre Dame des désirs », qualificatif très révélateur de la flamme inassouvie de Duchamp pour Maria Martins.

Désamour et désarroi dans la littérature contemporaine

2015

Cette étude traite de l’excès de liberté et de la quête ardente du bien-être individuel dans la société contemporaine. Ces possibilités modernes aboutiraient à des difficultés dans le couple qui ne parviendrait plus à trouver le juste milieu, et à s’engager dans une relation d’amour durable. Deux romans de l’extrême contemporain ont été retenus pour l’analyse de notre problématique qui s’intitule «Désamour et désarroi dans la littérature contemporaine » : La Jouissance (Florian Zeller, 2012) et Faire l’amour (Jean-Philippe Toussaint, 2002). Ces oeuvres proposent une interprétation que nous jugeons éclairante sur les étapes de l'amour, de ses débuts jusqu'à son épuisement présenté comme inévitable. Nous avons tenté de répondre aux interrogations suivantes : Comment naît le désamour? Quel est le lien entre la sexualité et le sentiment amoureux ? De quelle sexualité est-il question au XXIe siècle ? Quand et pourquoi survient le désamour dans un couple ? Le désamour, serait une fatalité des moeurs contemporaines ? Comment le couple moderne fait-il face à l’individualisme exacerbé et à la promotion de soi en figure de l’entrepreneur ?