FICHIERS ET POLITIQUE COMMUNAUTAIRE DE L’IMMIGRATION ET DE L’ASILE : UNE LIAISON FATALE ? (original) (raw)
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LA POLITIQUE DANOISE D'IMMIGRATION : UNE FERMETURE CONSENSUELLE
La politique danoise d'immigration: une fermeture consensuelle, 2023
Lors des élections législatives du 1er novembre 2022, les Danois ont reconduit à la tête du pays le Parti social-démocrate. Si le Danemark a changé de majorité à plusieurs reprises, il déploie cependant depuis vingt ans la même politique d’immigration. Celle-ci se caractérise par la réduction drastique des flux migratoires, un programme d’intégration exigeant, un accès à la nationalité rendu difficile et, désormais, la volonté de recourir à un pays tiers extra-européen pour le traitement des demandes de visas. Initiée par la droite de gouvernement sous la pression d’une droite populiste accordant en échange son appui parlementaire, la politique danoise d’immigration a été reprise et prolongée par les sociauxdémocrates lors de leur retour au pouvoir en 2019. Ils ont été réélus en 2022, plus confortablement encore qu’en 2019. Du point de vue danois, la politique migratoire est une condition de la pérennité de l’État providence. Il s’agit de le préserver en limitant les recours aux aides jugés excessifs ou injustifiés au motif qu’ils dilapident les ressources du pays et sapent le consensus politique en propageant la suspicion. L’État providence dépend autant du niveau de confiance dans la société que des performances économiques du pays. En ce sens, on peut dire que l’homogénéité nationale à laquelle sont attachés les Danois repose moins sur des motifs ethniques que politiques, culturels et moraux. C’est ainsi que le Danemark a décidé de restreindre l’immigration et d’imposer aux arrivants un programme énergique d’intégration. L’effort pour réduire la distance culturelle séparant les immigrés de l’ensemble de la société danoise permet de cultiver et de transmettre la confiance interpersonnelle, la confiance dans les institutions et, finalement, le modèle national danois tout entier. La politique danoise d’immigration pose une question fondamentale aux Européens : peut-on assurer l’avenir de l’État providence sans une politique migratoire restrictive et intégratrice ?
LA POLITIQUE DE L'IMMIGRATION ET DE LA NATIONALITE
Exposé basé sur les articles et le rapport de Patrick Weil. Bref historique : Pays de faible natalité, la France a été largement ouverte à l'immigration étrangère, qui a régulièrement été supérieure à l'émigration depuis le début du 19 ème siècle, sauf de 1851 à 1872 et de 1931 à 1936. On comptait 1 150 000 étrangers en France en 1911, soit 2,8% de la population, chiffre qui est passé à 2 891 000 en 1931, soit 7%. En effet, au lendemain de la Première Guerre mondiale, la perte de nombreux hommes et la nécessité de reconstituer l'économie nationale ont entraîné la mise en oeuvre d'une politique d'immigration. Ainsi, aux contingents de Belges venus spontanément au cours du 19 ème siècle dans la région du Nord ont succédé de fortes vagues d'immigrants italiens (35% du total des étrangers en 1931), polonais (20%), espagnols (15%), ainsi que beaucoup d'immigrants des pays d'Europe centrale ou orientale. Ces étrangers venus en France entre les deux guerres formèrent souvent de véritables «colonies» (Italiens des villages agricoles en moyenne Garonne, Polonais des cités minières du Nord et du Pas-de-Calais ou de la Lorraine), conservant leur langue et leurs traditions, avec le secret espoir de retourner dans leur pays. Après la seconde guerre mondiale la nature et les formes que prit l'immigration changèrent de manière assez importante comme nous allons le voir de manière développée par la suite. La politique de l'immigration et de la nationalité est une politique publique qui, durant très longtemps, n'a pas existé de manière formelle. En effet si l'on considère qu'une politique publique est à la fois un projet et un processus de changement de la réalité, force est de constater que de projet il n'y eut pas. Certes la question de l'immigration était régulièrement posée aux autorités publiques mais c'était toujours de manière ponctuelle et conjoncturelle et surtout, de fait, traité comme tel. Jusqu'au milieu des années 30 chaque ministère concerné prend au « coup par coup » les décisions appropriées quand la question de l'immigration est soulevée. Les ministères concernés sont le plus souvent ceux de l'Intérieur, des Affaires Etrangères, du Travail. Ce n'est qu'après qu'apparaîtra une politique générale de l'immigration.
LES CONSEILS CONSULTATIFS COMMUNAUX DES IMMIGRES
LES CONSEILS CONSULTATIFS COMMUNAUX DES IMMIGRES, 1982
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L’intégration comme injonction. Enjeux idéologiques et politiques liés à l’immigration
Cultures & conflits, 2006
L'intégration comme injonction. Enjeux idéologiques et politiques liés à l'im... Cultures & Conflits, 64 | hiver 2006 10 Ces précautions sémantiques ne sont compréhensibles que si l'on se rappelle que les mots ne sont pas neutres mais idéologiquement connotés, de sorte qu'ils signifient bien plus que ce que la définition des dictionnaires pourrait suggérer. L'intégration comme injonction. Enjeux idéologiques et politiques liés à l'im...
Rabia Hajila, 2018
La réussite scolaire apparaît comme une condition généralement nécessaire de la réussite sociale, mais elle n’est certes pas la condition suffisante. En d’autres termes, il existe d’autres conditions d’insertion qui sont relatives à l’emploi et au logement. Il est établi que la famille joue un rôle capital dans le déroulement de la scolarité de l’enfant. Pour les enfants d’immigrés, les interactions sont encore plus essentielles : l’école, principal ascenseur social, pour remplir sa mission éducative et jouer pleinement son rôle de vecteur de l’insertion des enfants, a impérativement besoin de s’appuyer sur la propre volonté d’insertion des parents. Les caractéristiques sociales des parents avant l’émigration, l’existence d’une attitude favorable à l’insertion, exercent un poids important dans l’explication de la réussite scolaire de leurs enfants, de même que la construction de projets migratoires où l’école occupe une place prépondérante. Dans un tel contexte, les problèmes d’adaptation de l’élève sont résolus ou en voie de l’être et c’est le cas le plus général. En revanche, lorsque la famille vit repliée sur elle-même et éprouve un sentiment de marginalisation, des tensions risquent de surgir entre elle et l’enfant ou bien entre celui-ci et l’école et sa scolarité risque fort de s’en ressentir. Comment, dès lors, motiver les parents à la scolarité de leurs enfants et leur faire comprendre l’importance que revêt l’implication de la famille dans la réussite scolaire, la promotion sociale et la future insertion de leurs enfants au sein de la société française. Aller jusqu’à dire que cette question revêt une importance considérable pour la réussite scolaire et l’insertion sociale des enfants d’immigrés marocains en France, il n’y a qu’un pas et que certainement des recherches futures permettront de franchir.
CRISE MIGRATOIRE OU CRISE POLITIQUE ?
Lignes d'Attac n° 104, 2016
S'il n'y a pas eu de "crise migratoire" en 2015, il y a bien eu mise en tension des politiques européennes, qui ne s'en sont toujours pas remises.
IMMIGRATION SÉLECTIVE ET CHÔMAGE : LES CONTRADICTIONS DES POLITIQUES EUROPÉENNES
Historiquement, l'immigration en Belgique et en Europe a rempli deux principales fonctions : d'une part, combler les déficits de main d'oeuvre dans les secteurs déclarés en pénuries pour diverses raisons, et, d'autre part, assurer l'équilibre démographique pour permettre la survie du système de financement des pensions. Après plus de 60 ans d'histoire migratoire de l'après seconde guerre mondiale, les États européens et, désormais, la Commission européenne n'ont pas changé leur perception du rôle de l'immigration. Cet article propose d'analyser le discours actuel de la Commission européenne (mais aussi de nombreux États membres) sur la pénurie de main d'oeuvre pour justifier le recours à l'immigration « choisie » de personnels hautement qualifiés. Bien que difficile à objectiver, la pénurie revêt cependant un sens précis pour les économistes du marché du travail qui ne correspond pas à celui donné par l'UE. La notion de « pénurie de main-d'oeuvre » ne désigne pas nécessairement un manque de personnes « compétentes » dans la réserve de main-d'oeuvre, mais indique le fait que ces personnes « compétentes » ne proposent pas leurs services étant donnés le niveau de salaire et les conditions de travail offerts. L'article montre également que ce discours de pénurie coexiste avec des taux de chômage plus importants et des taux de surqualification des diplômés du supérieur descendant de migrants. Il conclut par l'analyse de ce qui se joue sur le marché du travail derrière ce paradoxe apparent des politiques européennes et par le nécessaire développement de politiques publiques visant à mieux combattre le chômage des diplômés du supérieur des descendants d'immigrés.
LE CONTRETEMPS DE L'ÉMIGRATION ET « L'IMPOSSIBLE RETOUR » DES MIGRANT • ES HAÏTIEN • NES
On se réfère régulièrement au thème des migrations en les considérant comme des mouvements rectilignes, les individus allant d'un point A à un point B. Or, la réalité est parfois plus complexe comme dans le cas des émigré·es haïtien·nes pour beaucoup attaché·es à deux sociétés en même temps. Le désir de retour ne se pose plus en termes de « choisir une société ou l'autre » pour y vivre : le retour devient une dimension particulière des formes de circulations dans la mondialisation. C'est à travers une démarche ethnographique et de nombreux entretiens que Bodeler Julien étudie ces mouvements migratoires.