Usages de la biographie historique. Le cas italien, entre Lumières et Restauration (original) (raw)
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Vers une histoire littéraire unitaire. Usages de la biographie en Italie au XVIIIe siècle
in Vies d’écrivains, vies d’artistes. Espagne, France, Italie XVIe-XVIIe siècles, M. Residori, H. Tropé, D. Boillet, M.-M. Fragonard (éd.), Paris, Presses de la Sorbonne Nouvelle, 2014, p. 311-326., 2014
L’écriture biographique connaît en Italie au XVIIIe siècle une vogue durable, fondée sur le développement des études historiques et de l’érudition littéraire. Œuvres de bibliothécaires (Muratori, Mazzuchelli, Tiraboschi), les grandes sommes bio-bibliographiques dotées d’une dimension heuristique et encyclopédique s’accompagnent, à une échelle éditoriale plus modeste, d’une floraison de vies d’écrivains des siècles passés et des temps présents. Distinguant deux aspects au sein de cette production, notre article s’intéresse en premier lieu aux éloges et monographies publiés à Milan et à Naples, deux foyers des Lumières italiennes. Dans le contexte engagé et polémique de la bataille des idées prévaut la défense des mérites particuliers, voire l’exaltation de l’exemplarité des vies individuelles. Il en va différemment dans les répertoires biographiques où est mené un travail de recensement plus factuel. Mais l’examen de ces œuvres-catalogues nous invite à envisager l’identité « italienne » comme une construction discursive, dont hommes de lettres et biographes sont les principaux acteurs et les principaux auteurs.
34. La question de la biographie en France et en Italie
This paper deals with the evolution of the biographical genre in France and Italy. At the beginning of the 20th century the tradition of writing biographies and biographical dictionaries is well established. After World War II, the followers of the founders of the Annales (Bloch and Febvre, who also wrote biographies) condemned this genre comparing it to novels. The sociologist Bourdieu even spoke of a «biographical illusion», claiming it was simply impossible to write the biography of a human being. Under the influence of the Italian Microhistory and of new approaches, biographies strongly came back and are currently one of the main reasearch topics in France and Italy.
L'historiographie italienne face à la Grande Guerre: saisons et ruptures
Histoire@Politique, 2014, 22 "Historiographies de la Première Guerre Mondiale"
Marco Mondini, « L'historiographie italienne face à la Grande Guerre : saisons et ruptures », Histoire@Politique. Politique, culture, société, n° 22, janvier-avril 2014 [en ligne, www.histoirepolitique.fr\] Le « paradigme patriotique » pendant les vingt premières années de l'Italie républicaine Dans l'Italie républicaine, l'historiographie de la Grande Guerre s'articule en quatre grandes saisons qui correspondent à la domination de grands paradigmes interprétatifs. Les trois premières périodes sont marquées par un nombre restreint de monographies ou d'ouvrages collectifs ouvrant des voies nouvelles et rapidement considérées comme canoniques, tant du point de vue méthodologique que documentaire. On peut ainsi parler d'une première saison de la continuité du paradigme patriotique (de 1945 à 1968), suivie d'une saison de rupture (de 1968 à la fin des années 1980) et d'une décennie d'hégémonie de ce qu'on a appelé l'historiographie de la dissidence (des années 1990 aux premières années 2000). Le passage politique que représente le second après-guerre, avec la transition vers la République et la nouvelle Constitution, n'a pas en effet immédiatement induit un changement de paradigmes historiographiques. D'un côté, le retour à la démocratie comporte la disparition des dures contraintes de la censure qui avaient empêché le développement de tout débat sur les raisons et la conduite du conflit. En même temps, les chercheurs qui s'occupent de la Grande Guerre appartiennent souvent à cette génération d'intellectuels qui se reconnaissait dans le programme du soi-disant « interventionnisme démocratique » de 1915 et qui avait représenté la seule position s'inscrivant en faux contre la vulgate nationaliste, imposée par le fascisme, en vertu de laquelle le conflit apparaissait comme une gigantesque « épreuve du feu », conduite brillamment par les chefs politiques et militaires de la nation et soutenue sans défaillance par le peuple, qui donnait à la nouvelle Italie le droit de remplir un rôle de grande puissance impériale. En réalité, le régime n'était pas intervenu pour promouvoir directement une école historique. La mémoire collective de la Première Guerre mondiale en Italie avait été plutôt confiée à la vague de la littérature de témoignage (se fondant sur les mémoires et les journaux intimes), à la publication, commencée en 1927, du rapport officiel de l'État-major de l'armée et à la publication d'histoires d'unités militaires, publiées le plus souvent par des officiers en congé 1 . L'autonomie des historiens militaires était relative. La censure imposée au Saggio critico sulla nostra guerra écrit par le général Roberto Bencivenga est exemplaire : ancien membre de l'État-major pendant la guerre, tombé en disgrâce après un différend avec Luigi Cadorna, antifasciste actif, il ne put publier que semi-clandestinement ses ouvrages extrêmement polémiques sur
De l'archéologie à l'histoire : le cas de la Basilicate italique
Les Cahiers du Centre de recherches historiques, 1989
Ce document a été généré automatiquement le 19 avril 2019. Article L.111-1 du Code de la propriété intellectuelle. De l'archéologie à l'histoire : le cas de la Basilicate italique Angelo Bottini Dans son livre The Western Greeks, T.J. Dunbabin commentait par ces mots les quelques pages qu'il y consacrait à Métaponte. Il résumait ainsi notre connaissance du monde indigène de la Basilicate et des rapports que ce monde entretenait avec les colons grecs installés sur les côtes de la région. Aujourd'hui encore, rien, dans ces propos, ne peut être tenu pour complètement faux. Mais un quart de siècle de recherches historiques (qui ont débuté avec la création de la « Surintendance archéologique » de Basilicate, en 1964) nous permet désormais, comme on va le voir, d'esquisser une histoire de ces régions à l'époque antique tout à fait différente de celle que retenaient les chercheurs de la génération précédente-surtout pour la période comprise entre le début de la colonisation grecque et l'entrée dans la sphère d'influence romaine, c'est-à-dire entre le VIII e et le III e siècle avant J.-C. Jetons d'abord un coup d'oeil à la géographie. La Basilicate d'aujourd'hui, c'est l'antique Lucanie, à l'exception de presque toute sa bande côtière le long de la Mer tyrrhénienne, qui est actuellement exclue de la Basilicate et fait partie de la Campanie. Elle se présente comme une région avant tout montagneuse, où l'on ne trouve qu'une seule vraie plaine, sur les côtes de la Mer Ionienne. D'autre part, sur le versant oriental, sa bordure de collines correspond à des bandes de territoire apulien (de Daunie ou de Peucétie) limitées en extension, mais historiquement très importantes, et qui ont été rattachées à la Basilicate après l'époque classique. De l'archéologie à l'histoire : le cas de la Basilicate italique Les Cahiers du Centre de Recherches Historiques, 4 | 2009 De l'archéologie à l'histoire : le cas de la Basilicate italique Les Cahiers du Centre de Recherches Historiques, 4 | 2009 AUTEUR ANGELO BOTTINI Angelo BOTTINI est directeur des Antiquités archéologiques de Basilicate.The Basilicata is not an attractive or fertile country, though it was perhaps less barren and treeless in Antiquity. It is now one of the poorest regions of Italy. The Greeks very reasonably stayed in their rich plain and left the windy barren mountains to their own people. De l'archéologie à l'histoire : le cas de la Basilicate italique Les Cahiers du Centre de Recherches Historiques, 4 | 2009
Liaisons entre La Vita è Bella de Roberto Benigni et l'Histoire de l'Italie
2017
Afin de le mettre dans un contexte fabuleux, Benigni débute ce film, par le plan de Guido portant son fils entre ses bras et marchant dans le noir ; tout en l'accompagnant par le bruit du vent et une voix off qui dit : « C'est une simple histoire, pourtant elle est difficile à raconter ». On peut traduire, à travers cette union entre le plan, le bruit et le message, l'envie de Benigni, qui tente, malgré que l'histoire du film ne soit qu'une fable, d'en renvoyer aux spectateurs, une vision invertie du réel. Figure 1: Premier pan du film La Vita è Bella Un film indexé historique dès son début : A travers ce plan du film, on peut clairement déduire qu'il s'agit d'un film-miroir d'une période bien précise de l'histoire de l'Italie, précisément à la fin des années 30' et au début des années 40' : période de la deuxième guerre mondiale. Figure 2: 1939 : une date clé du conteste historique du film
Les titulaires de la réparation d'un préjudice de l'histoire: le cas italien
2013
Se pencher sur la question des titulaires de la réparation d'un préjudice de l'histoire implique de donner une définition de la notion de « victime ». Cette notion complexe et polymorphe ne peut être saisie pleinement qu'ayant recours en même temps au langage commun, au droit, et à la politique. Le droit intègre, en effet, assez tardivement la notion de « victime », bien qu'elle soit un phénomène religieux, social, psychologique et anthropologique qui traverse les cultures du monde entier depuis l'âge ancien. Face aux préjudices de l'histoire, toutefois, les instruments juridiques sont souvent limités et nécessitent l'intervention du politique. La notion de « victime » titulaire d'un droit à réparation change alors souvent en fonction d'une lecture du passé qui est au service des exigences politiques du présent (I).