Comment être barbare en Inde (original) (raw)
Related papers
La mention de la lèpre remonte à la plus haute antiquité en Inde, antérieurement aux autres continents. Elle apparaît dans les textes védiques dès 600 ans avant l'ère chrétienne. Elle attira l'attention à la fois d'Atreya, un des grands sages (Rishi) de l'Inde védique, considéré comme le fondateur de la médecine indienne puis de Susruta, le chirurgien pionnier dont le traité (Samhita) nous est parvenu.
Avec Alain Hobé in "Je suis Charlie ainsi suit-il", ouvrage collectif.
Le virtuose. Conte de l’Inde carnatique
Cahiers D Ethnomusicologie Anciennement Cahiers De Musiques Traditionnelles, 2012
Conte de l'Inde carnatique 1 Fabrice Contri « Il fit cette offrande chantée avec beaucoup d'art. Mais, se demanda-t-il, pourquoi ce chant ? » 2 S. Rāmanujam Le prêtre baissa le voile devant l'image divine. La nuit venait de tomber. La pūjā 3 était achevée. Les récitations et les chants qu'avait entonnés Hariprasād laissèrent bientôt place au vrombissement des hautbois et aux roulements des tambours. L'énergie du rituel s'était transmise dans leurs sons mats et éreintants. Odeurs moites et entêtantes des offrandes, fumée opaque de l'encens : la cérémonie avait captivé tous les sens. Sur la fresque du sanctuaire, Viṣṇu, étendu sur l'immortel serpent, dormait. Immergé dans l'oubli du sommeil, il goûtait le rasa 4 du monde à venir qui, bientôt, jaillirait de son rêve. Aux portes du temple, la foule des dévots regagnait déjà l'âpre quotidien des hommes. Comment le musicien de temple s'abandonna à l'appel des sens et de la mémoire… Hariprasād retrouva la vie grouillante de la ville. Il enfourcha sa moto en toute hâte car il était attendu pour chanter à quelques kilomètres du temple. Il slalomait à présent entre les camions, les charrettes, les rickshaws et les voitures. De tous côtés, telle une armée de singes, les klaxons glapissaient. Les pluies abondantes des dernières semaines avaient inondé les rues. Un marchand ambulant poussait péniblement une carriole qui lui servait de boutique. Du bout de sa canne, un vieil homme semblait tâter l'eau d'une flaque pour en sonder la profondeur. Encore abasourdi par les outrances du rituel, Hariprasād tentait lui aussi d'avancer, à tout prix. Après quelques centaines de mètres, il dut s'arrêter. Sur un petit pont, deux camions Le virtuose Cahiers d'ethnomusicologie, 25 | 2014 10 Soudain, il y eut un bruit sec, un choc métallique, une forte étincelle. Il parcourut encore quelques mètres, luttant contre le sort, puis fut projeté sur le bas-côté, face contre terre. Il sentit un froid vif pénétrer le bas de son corps. Un coup rapide et net, puis plus rien, comme s'il s'était simplement allongé pour se reposer là, à même le sol. Il huma la terre : elle était humide. Il avait toujours aimé cette odeur de l'après-mousson. 11 Un autre lieu apparut alors en sa mémoire, une autre rizière, resplendissante. Il se rappela qu'il avait attendu durant des heures sur ses bords, bien des années auparavant, avec Henry Higgins et son fils Carol, qu'un véhicule vînt les secourir. Ce jour-là, à l'aube, tous trois avaient quitté les montagnes des Ghâts et pris la route de Tañjāvūr 6. Une route chaotique, pleine d'embûches. L'essieu de leur voiture malmenée avait fini par percer le Le virtuose Cahiers d'ethnomusicologie, 25 | 2014 Ô Akṣayaliṅga ! Toi que nul n'engendra ! Ô, Maître de myriades de mondes… Il porta ce chant à son plus haut degré de perfection.
Hermès, 2004
L'Inde est un pays plurilingue et pluriculturel. À part l'anglais, la Constitution indienne recense 18 langues indiennes. À Bombay, une terre d'immigrés, on parle presque toutes les langues indiennes ainsi que l'anglais. La France et le français ont toujours gardé dans l'imaginaire indien leur aura de grande culture littéraire, artistique et philosophique. Après l'anglais, le français reste la langue étrangère préférée des Indiens. Dans l'État de Maharashtra et à Bombay, sa capitale, où se dégagent en filigrane les influences portugaise et anglaise, le profil du francophone a beaucoup évolué avec les mentalités et l'économie. Le français n'est plus l'apanage de l'élite, il représente de meilleurs débouchés professionnels, voire de meilleures chances d'obtenir un visa d'immigration au Canada. Grâce à l'implantation de plusieures sociétés françaises dans cette mégapole, il y a un regain d'intérêt pour le français comme langue des affaires internationales. Parler français n'est plus un choix culturel, mais professionnel. Cependant, les universités anglophones, voire américaines, restent le choix le plus évident pour les études supérieures, même en langue, en littérature et en civilisation françaises, en raison de la prise en charge complète par les universités et des meilleures possibilités d'intégration sociale et politique dans ces pays. France (1922-) Elle naquit dans la fine fleur de la bourgeoisie goannaise dans cette colonie portugaise où on parlait portugais et où les messes se disaient en latin. Son père, latiniste, lui choisit un prénom en hommage à la douce France. Il la berça des vers de Lamartine et de Victor Hugo. Enfant, elle parlait déjà le portugais et l'anglais. Adolescente, son père l'initia aux belles sonorités de la langue française. À la faculté, elle s'inscrivit en lettres françaises et découvrit Emile Zola et Gustave Flaubert. Elle se mit à parler couramment le français, mais sans mettre les pieds en France. Elle se maria jeune, fonda sa famille, mais continua sa lecture de la bonne littérature, « évidemment française ». Ses enfants grandirent en apprenant le français à l'Alliance française et en conversant avec leur mère. Enfin se présenta l'occasion de faire un pèlerinage dans ce pays dont elle portait si bien le nom et elle y savoura les musées, les paysages, la cuisine et cet art de vivre qu'elle ne connaissait que par les livres. Elle revint en Inde pour s'incrire en maîtrise de littérature française quand la plupart de ses camarades de classe avaient l'âge de ses enfants. Quand elle mena à terme son doctorat sur Saint-Exupéry elle était déjà grand-mère. «Je suis restée étudiante toute ma vie ! »
Frères d’armes. Yogis et bandits en pays bengali
Terrain - Anthropologie & sciences humaines, 2021
L’homme qui apparaît ce 28 avril 2011 dans le débat télévisé de la chaîne indienne Timesnow est un Danois recherché depuis plus de 17 ans. Vêtu sobrement, les yeux cerclés de fines lunettes, le visage émacié, Niels Holck, de son nom d’ascète Anindyananda, semble calme et déterminé. Il vient se défendre des accusations portées contre lui par la justice indienne : il serait à l’origine du parachutage d’armes de Purulia, un attentat considéré comme la plus haute atteinte à la sécurité intérieure indienne du XX ème siècle. Le 17 décembre 1995, Niels a survolé la campagne bengali à basse altitude avec un vieil Antonov26 et fait larguer plus de 700 fusils d’assaut AK 56, une dizaine de lance-roquettes, des grenades, des cartouches, des fusées antitanks au-dessus de plusieurs villages de Purulia, un des districts les plus pauvres du Bengale occidental. Selon les enquêteurs, il était alors accompagné d’un confrère yogi et d’un équipage formé de cinq mercenaires lettons et d’un ex-soldat britannique. Dix jours plus tard, ces derniers sont interpellés à l’aéroport de Mumbai tandis que les deux yogis échappent à toute interpellation . Bien qu’il y ait eu un long procès et que l’équipage de l’avion ait été condamné, les dessous de cette opération n’ont, depuis lors, jamais été élucidés. Comment se fait-il que les radars aient été débranchés au moment de l’entrée de l’avion sur le territoire indien ? À qui étaient destinées les armes ? Comment Niels et son compagnon yogi ont-ils pu échapper à toute interpellation ? De nombreux articles de journaux, reportages de magazines, documentaires et films ont cherché à éclaircir cette affaire rocambolesque. Mais, dans la plupart des récits, le fait que les instigateurs présumés soient des yogis n’est mentionné qu’à titre anecdotique. Pourtant de Osho à Ramdev, gurus et yogis en Inde ont souvent été impliqués dans des affaires illégales, politiques et financières. Comment l’ascétisme s’articule-t-il alors à l’action violente et criminelle ?
Violences en Inde : L'égarement laïciste
De ce texte diffusé de proche en proche en décembre 2007, il serait impossible de conserver aujourd'hui tels quels les commentaires introductifs et il conviendrait de modifier substantiellement le cadre d'analyse. Il n'en reste pas moins que la partie strictement documentaire nous paraît soulever des questions pertinentes quant à la compréhension en France des problèmes indiens. On s'en convaincra en parcourant la presse française (particulièrement le Monde) de décembre 2019 et janvier 2020 au sujet des troubles engendrés par le Citizenship (Amendment) Act. Là où, en 2007, le récit des grands titres pouvait parfois être tempéré par une analyse détaillée du contenu des articles, on n'est plus confronté aujourd'hui qu'à l'expression sans nuance d'une soupe idéologique mal digérée. Une prise en compte des manipulations anti-musulmanes qui se sont exacerbées en occident depuis 2007 imposerait pourtant un discours global beaucoup plus nuancé. C'est en cela que le texte a le plus mal vieilli, au risque de prêter à des confusions quant aux intentions de l'auteur. Sans doute suffira-t-il pour les dissiper de préciser qu'une analyse fondée des manipulations anti-musulmanes dans la presse occidentale suivrait des voies très similaires à celles empruntées ici pour mieux cerner la réalité de la violence politique et religieuse en Inde. L'intelligentsia reproduit le plus souvent ses errements sans grande distinction du sujet abordé. Bien abritée, elle se nourrit de guerres civiles. Les fautes du texte d'origine n'ont pas été corrigées...
2014
A propos de : Nida Kirmani, Questioning the Muslim Woman : Identity and Insecurity in an Urban Indian Locality, Routledge ; Pratiksha Baxi, Public Secrets of Law : Rape Trials in India, Oxford
Pardès, 2005
Distribution électronique Cairn.info pour In Press. © In Press. Tous droits réservés pour tous pays. La reproduction ou représentation de cet article, notamment par photocopie, n'est autorisée que dans les limites des conditions générales d'utilisation du site ou, le cas échéant, des conditions générales de la licence souscrite par votre établissement. Toute autre reproduction ou représentation, en tout ou partie, sous quelque forme et de quelque manière que ce soit, est interdite sauf accord préalable et écrit de l'éditeur, en dehors des cas prévus par la législation en vigueur en France. Il est précisé que son stockage dans une base de données est également interdit.