L'intertextualité dans l'œuvre de Michel Houellebecq (original) (raw)
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Intertextualité chez Michel Houellebecq : un monde suspendu entre réalité et fiction
2018
In a world where the media has blurred the boundaries between public and private life, the status of the contemporary writer has become increasingly difficult to define. One can rightly raise the question of whether a literary text can still exist independently when the author acquires a certain celebrity status and when his works generate – in written and audio-visual form – an important mass of information, as well as popular and critical commentaries, in which creation and life merge. A hermeneutic framework is used in this study to examine intertextuality in Michel Houellebecq's work. The analysis includes external sources such as the media and writings of other writers and philosophers, as well as the various art forms practiced by the author himself. These intertextual elements are important in the interpretation of his literary work. The contemporary confluence of reality and fiction increases the perilous temptation to analyse Houellebecq's literary production only i...
Du principe de complémentarité : l’ambiguïté de l’écriture utopique chez Michel Houellebecq
Xinyi Liu, Quêtes littéraires nº 11, 2021, Utopie : entre non-lieu et contrée idéale
Le principe de complémentarité, venu de la physique quantique, se rapproche de la réciprocité entre l’approche clinique et sa contrepartie pathétique chez Michel Houellebecq. Quant au questionnement utopique, ce principe peut être utilisé comme un pivot pour étudier l’ambiguïté de l’écriture utopique de l’auteur. En considérant ce principe physique comme point de départ, nous essaierons d’abord d’analyser les divers univers utopiques ou dystopiques chez Houellebecq, surtout à travers la relation entre l’individu et la société. Ensuite, en pénétrant dans l’espace houellebecquien, nous étudierons la représentation des non-lieux et des espaces traditionnellement utopiques sous sa plume, en fonction de la dichotomie entre le clinique et le pathétique. Enfin, au sens narratif, nous envisagerons la coexistence d’un récit idéologique et d’un récit utopique chez Houellebecq ; les frontières entre la voix de l’auteur, celle du narrateur et celle des personnages s’estompent. La sphère de la fiction et celle du réalisme se superposent.
L’équivoque chez Michel Houellebecq : subtilités d’un personnage ambigu
Carnets, 2010
Michel Houellebecq est un écrivain français incisif et dont les propos offensants-dans ses romans ou lors de ses apparitions en public-sont nombreux; cependant, il s'agit plusieurs fois de discours métaphoriques qui relèvent du second degré et qui appellent à un autre niveau d'interprétation. D'où l'objet de cet article, dans lequel nous tâcherons d'analyser les quiproquos présents dans plusieurs des oeuvres de Michel Houellebecq et les stratégies de l'ambiguïté employées par l'auteur, lesquelles alimentent l'aspect polémique de cet écrivain étiqueté comme ''individu assez méprisable'', comme il l'affirme dans sa correspondance échangée avec B.H. Lévy, intitulée Ennemis Publics, publiée chez Flammarion-Grasset, fin 2008.
Plateforme de Michel Houellebecq. «Au milieu du monde», je vois et je hais
Tessera, 2004
Michel Houellebecq s latest novel, Platform, brings up a certain urgency ofcriticism not so much by its anti-democratic ideas portrayed by the author, but by the problematic strategy ofnon-adhesion by which the narrator guarantees his impunity. Indeed, the narrator claims to be a passive observer «in the midst ofthe world». In truth, Michel is a parasitical figure who, animated by a purely cynical will, feeds on organisms whose demise he anticipates and even brings to an end. The novel becomes a space for hatreds and their own apocalyptic exhaustion: the hate and the end of the Western world, ofIslam, of women and, finally, of the individual. Instead of handing literature over to a lucid knight fighting for the truth, Platform serves the desire of a man who, having nothing to offer to others, wishes to disappear and sabotages the hopes of all humanity. La possibilite de vivre Commence dans le regard de I'autre Tes yeux m 'aspirent et je m 'enivre Je me sens lave de mes fautes Michel Houellebecq, Renaissance. On comprendra que l'enjeu est de taille: il s'agit, ni plus ni moins, du destin de ces valeurs dont est constituee I'identite de notre accident democratique. Notre epoque, en crise, tente intensement de penser la perversion des
Une analyse de l’intertextualité dans Paul a un travail d’été par Michel Rabagliati
The Arbutus Review, 2015
Cet article étudie les références implicites et explicites au Petit Prince qui figurent dans Paul a un travail d'été de Michel Rabagliati. La différence entre le comportement des enfants et celui des adultes autour d'eux qui suscite le découragement, de même que les thèmes de la transformation grâce à l'amitié et du sens des responsabilités, sont traités en des termes provenant du texte de Saint-Exupéry. Les références au thème d'un adolescent qui mature à travers la vie permettent au public de Rabagliati de se retrouver dans sa bande dessinée, car les expériences de Paul résonnent avec celles des lecteurs. * Je tiens à remercier mon professeur et mon mentor, Mme. Hélène Cazes qui est une source d'encouragements et des conseils sans fin. De plus, je tiens à remercier ma famille d'avoir toujours été en faveur de mes objectifs
Vertiges de la limite: Houellebecq et la transgression poétique
French Cultural Studies, 2020
Foucault faisait de la transgression « un geste qui concerne la limite » : qu’en est-il donc de ce geste chez le « provocateur » Houellebecq ? Adoptant un point de vue moral, on s’aperçoit vite que tous les personnages moralement transgressifs dans les romans houellebecquiens sont très sévèrement condamnés – et que si une transgression reste possible dans le monde contemporain tel que le dépeint Houellebecq, c’est plutôt dans la promotion de la sentimentalité qu’elle se situe. Dès lors qu’on quitte la perspective morale, le potentiel transgressif de l’œuvre de Houellebecq apparaît profondément lié à son caractère insituable : flou idéologiquement, omniprésent artistiquement, mêlant les références high et low brow, Houellebecq déstabilise parce qu’il récuse les frontières qui déterminent habituellement les positionnements artistiques. Pourtant, plus qu’à un franchissement, la vraie transgression houellebecquienne tient sans doute au fait de camper sur l’espace de la limite pour l’ouv...
Poétique de l'intertextualité dans les romans de Jacques Poulin
Cuadernos de Investigación Filológica, 2004
RESUMEN: Este artículo propone un análisis de la intertextualidad y autointertextualidad en las novelas del escritor quebequense Jacques Poulin. Se aborda este tema en concreto por su riqueza y su funcionalidad, dado que, por un lado, cada novela de Poulin es prácticamente un intertexto recurrente de las demás, y, por otro, todas ellas forman un entramado indisoluble. De modo que cada texto colabora desde su propio ángulo o perspectiva a la exploración gnoseológica y existencial de la realidad que pone en práctica la escritura de Poulin. RESUMÉ: Cet article propose une analyse de l'intertextualité et de l'autointertextualité dans les romans de l'écrivain québécois Jacques Poulin. C'est la richesse et la fonctionnalité de ce sujet qui motive son choix par l'auteur de l'article, car, d'un côté, chaque roman de Poulin est un intertexte récurrent des autres romans et, de l'autre, ils forment tous un réseau indissoluble. De façon que chaque texte collabore, d'après son point de vue particulier, à l'exploration gnoséologique et existentielle de la réalité que l'écriture de Poulin met en pratique.
Michel Houellebecq et le décor de la société de consommation
Les romans de Michel Houellebecq sont imbibés par les codes régissant la société de consommation. À l'heure de la mondialisation, ces romans s'attel-lent au décryptage des signaux consuméristes, disséminés sur toutes les faces de l'espace social et la stylistique houellebecquienne s'en empare pour se construire, les faisant opérer par contraste avec un phrasé plus mélancolique et désespéré. Enjeu des réflexions philosophiques et politiques de ses nar-rateurs, élément de poétique, la société de consommation est sans conteste l'un des moteurs du système littéraire élaboré par Michel Houellebecq. Introduction Les romans de Michel Houellebecq sont parmi les rares fictions françaises contemporaines à aborder la question d'une représentation de la société de consommation et de l'aliénation qui en découle. Sans pudibonderie face aux signaux qui démarquent ce phénomène éco-nomique et social (valeur des marchandises, marques de fabrique, stratégies de distinction), ces romans creusent en particulier la question de la transformation de l'espace commun par la société de consommation à l'heure de la mondialisation. Lieux publics ou hôtels du tourisme de masse sont imbibés chez Michel Houellebecq de sym-boles qui désignent leur assujettissement aux lois du marketing : aucu-ne fuite vers des pays lointains, aucune tentative de préservation patri-moniale ne semble pouvoir enrayer l'uniformisation du décor mise en oeuvre par les règles du marché. Il nous semblait alors intéressant de voir comment l'écriture permet de mettre à jour ces phénomènes : la phrase se retrouve-t-elle poreuse à un langage qui n'est pas le sien, discours publicitaire qui tantôt rassure et angoisse certains person-nages houellebecquiens ? Le roman ne voit-il pas son rapport à la ville – lieu romanesque par excellence – modifié et prolongé ? Il s'agira tout d'abord d'examiner comment un décor romanesque se trouve envahi par les signes du consumérisme, à travers le regard de narrateurs particulièrement attentifs à cette transformation de leur espace, transformation qui contingente une vision désespérée du
Michel Houellebecq : "Présence humaine" ou l'envers du roman
"Je continue de penser que j'aurais dû prendre quelqu'un qui sache chanter. On aurait pu faire un truc. Mes limitations vocales m'empêchent d'arriver au niveau que mes textes mériteraient (rires). Il y a plein de trucs utilisables dans mes textes, mais il faut chanter, vraiment. Pas parler." Ces propos de Michel Houellebecq ont été prononcés en 2013, au coeur d'une entrevue avec Sylvain Bourmeau à propos de la publication de Configuration du dernier rivage. Curieusement, ils ne parlent pas de ce recueil. Ils n'ont même rien à voir avec la conversation dans laquelle ils se trouvent retranscrits. Ils ne sont d'ailleurs pas commentés par le journaliste. Mais la réflexion de l'écrivain est aisée à reconstruire : parlant d'Aragon, il évoque la mise en musique de ses poèmes par Jean Ferrat. Il se souvient alors qu'un tel travail a eu lieu sur la base de ses propres poèmes, treize ans auparavant. C'est en fait de Présence Humaine que parle ici Houellebecq, album rock, réalisé avec Bertrand Burgalat sur son propre label Tricatel, en 2000 : un travail où la musique du second sert de base au premier pour une performance 2 vocale particulière, tenant essentiellement du parlando. On assiste, dans cette réminiscence mal à propos, au retour d'un étrange refoulé. Un embarras affleure, et à cet embarras le statut de Présence humaine correspond, aussi bien dans la bibliographie au sens large de Houellebecq que dans la critique, où pendant longtemps il n'en a pas été question (il faudra d'ailleurs attendre 2016 pour que le disque soit réédité). Treize ans après sa parution en tout cas, on le voit : Houellebecq reste, face à cet objet, non réconcilié. D'abord au sens strict, parce que cette aventure musicale n'a pas eu de lendemain et qu'il serait pour le moins hasardeux d'attribuer au tandem Houellebecq-Burgalat la même qualité d'amitié que, par exemple, celle qui se dégage visiblement de la collaboration Houellebecq-Aubert. Au sens figuré également, parce que même après de nombreuses écoutes, ce disque faussement apathique, en réalité d'une très grande richesse de registres et d'émotions, n'offre aucune prise à la synthèse, ne présente aucune résolution, ne s'insère pas non plus avec clarté dans la série des projets de Houellebecq au fil du temps. C'est pourtant un travail qui en dit long sur l'esthétique houellebecquienne – en tout cas permet de l'envisager sous un angle élargi, que la lecture seule (des romans en particulier) ne permet pas.