« Résurgence de l’exégèse typologique. Une dimension essentielle de l’intertextualité » (original) (raw)

Résurgence de l'exégèse typologique. Une dimension essentielle de l'intertexualité

Gregorianum, 2013

RÉSUMÉ Le document de la Commission biblique de 1993 exclut la typologie, de même que l’intertextualité dont elle fait partie, du domaine dit «scientifique» des méthodes; elles sont pour ainsi dire reléguées dans le champ de l’interprétation. Après une critique de la classification des «méthodes», il est montré comment l’intertextualité constitue une des opérations nécessaires à l’exégèse, et que, comme elle, la typologie doit et peut être fondée sur des critères raisonnables et contrôlables. Mots-clés: typologie, intertextualité, rhétorique biblique et sémitique, exégèse ABSTRACT The 1993 document of the Biblical Commission excludes the typology, as well as intertextuality which it belongs, from the field of «scientific» methods. They are so to speak relegated to the field of interpretation. After a critics of the classification of the «methods», it is shown how intertextuality is one of the operations necessary to the exegesis, and that, just like it, typology owes and can be based on reasonable and controllable criteria. Keywords: typology, intertextuality, biblical and semitic rhetoric, exegesis

De l'intertextualité à la récriture

Cahiers de Narratologie, 2006

Ce document a été généré automatiquement le 30 avril 2019. Cahiers de Narratologie-Analyse et théorie narratives est mis à disposition selon les termes de la licence Creative Commons Attribution-Pas d'Utilisation Commerciale-Pas de Modification 4.0 International.

Entre l’esquive et la mise à plat : traduire l’intertextualité chez James Thurber

Palimpsestes, 2006

Il y a quelque temps déjà, j'ai tenté de répondre à la question de savoir si le dictionnaire était un conservatoire de clichés et mon propos était alors la représentation en lexicographie bilingue des clichés 1. Parmi ceux-ci, j'avais évoqué les citations usées, et, ce faisant, avais abordé ce que j'appellerais de l'intertextualité consignable, en reconnaissant bien vite les limites auxquelles les dictionnaires bilingues se trouvent confrontés, puisqu'ils ne peuvent d'une part enregistrer tout des deux cultures qu'ils représentent, d'autre part, prévoir ou prédire ce qui sera cité, pastiché, détourné, utilisé en allusion, etc., tout ce qui aura une charge ou une épaisseur intertextuelle dans chacune des cultures-laissant donc aux dictionnaires de citations, unilingues, le soin de répertorier ce qui est, ou peut être, mis à contribution par d'autres, dans d'autres textes, à d'autres fins, voire sous d'autres formes. Au dictionnaire bilingue, donc, le soin d'enregistrer les citations usées à force de « traîner partout », tellement clichés qu'elles n'ont plus grande valeur culturelle ni effet intertextuel au-delà de l'identification de leur auteur et du texte dont elles sont tirées, éventuellement. 2 C'est une préoccupation similaire qui m'a entraîné à me pencher aussi, ailleurs, sur la traduction des titres de presse, dans lesquels se cristallisent, me semble-t-il, les problèmes liés au non-dit à traduire et à l'allusion culturelle. En effet, le titre de presse anglo-saxon, dans sa grande tradition, le titre jeu de mots ou le titre clin d'oeil, est typiquement un texte qui en cache, plus ou moins, un autre, qui est la clé du décodage et de l'appréciation du titre. Le titre de presse entraîne le lecteur à opérer des rapprochements avec des éléments culturels aussi divers qu'oeuvres littéraires (par allusion à leur titre ou citation), films, chansons, discours connus, mais aussi dictons ou proverbes, slogans, etc. Le lecteur est donc amené à décoder la référence, selon le degré d'enfouissement de celle-ci, et ensuite à en apprécier la justesse et l'adéquation au fur et à Entre l'esquive et la mise à plat : traduire l'intertextualité chez James Thu...

« L’importance de la réécriture pour la compréhension des textes »

L'importance de la réécriture pour la compréhension des textes Certains exercices, comme le plan ou le résumé, le commentaire suivi ou composé, sont largement pratiqués, et depuis longtemps, dans le monde scolaire et universitaire, pour étudier les textes, littéraires ou autres. La « réécriture » au contraire est une opération à peu près inconnue. Elle représente pourtant une manière privilégiée de travailler les textes pour les mieux comprendre.

La retraduction française du Don paisible : revaloriser l’hétérogénéité poétique du roman

2023

De 1957 à 1964, Antoine Vitez retraduit pour les éditions Julliard Le Don paisible de Mixail Šoloxov en cherchant à mettre en valeur sa diversité formelle. Cette approche entre en résonance avec le fond de l’œuvre elle-même, constitué d’une pluralité de discours divergents au sujet de la responsabilité des camps qui s’affrontent pendant la guerre civile russe. Vitez s’efforce de traduire avec précision les particularités syntaxiques et dialectales des langages qui se font face, mais également de restituer la dimension lyrique de l’œuvre qui se déploie en parallèle de ce temps historique. La traduction devient un processus créatif qui s’appuie sur une multiplicité de sources documentaires et littéraires afin de rendre compte de cette hétérogénéité poétique.

De l'intertextualité au transmédial : pratiques de réécriture autour de "Romanzo criminale

2011

Tout en se presentant comme la relecture d’un fait divers de l’histoire italienne recente, Romanzo Criminale est un recit qui se deploie par le biais de differents medias : un livre, un film, une serie televisee, ainsi qu’un certain nombre de produits derives. On trouve egalement, dans les espaces en ligne Internet, des declinaisons de ces produits generees par les utilisateurs eux-memes. Les pratiques de transformation ou de remix mises en œuvre par ces derniers, les hommages et autres parodies dilatent l’univers de depart en proposant des lectures alternatives au sein de communautes differentes. La presente etude explore les modalites qui s’offrent au chercheur pour une analyse de ce phenomene : si, dans un premier temps, la notion d’intertextualite peut etre employee comme outil heuristique, la presence de veritables usages requiert le depassement de la perspective narratologique et la construction d’une methodologie de recherche adaptee au contexte contemporain. Afin de rendre c...

Le « contexte », un intrus dans l’histoire littéraire

Littérature, 2019

Le « contexte », un intrus dans l'histoire littéraire. Textes et contextes. Il faut commencer par un truisme. Bien entendu, la notion de « contexte » appelle immédiatement celle de « texte », avec laquelle elle forme un attelage conceptuel cohérent et heuristiquement fécond. « Textes et contextes » : dans les années quatre-vingt, ce fut le nom d'une collection de manuels scolaires qui, sous la signature de Christian Biet, Jean-Paul Brighelli et Jean-Luc Rispail, a fait date aux éditions Magnard ; en ajoutant aux commentaire des « grands textes » du Panthéon scolaire une ensemble de lectures complémentaires, elle voulait concurrencer la célèbre collection des « Lagarde et Michard », qui jouissait alors d'un monopole de fait dans l'enseignement secondaire et qui se contentait de présenter une sélection étroite d'extraits choisis dans les oeuvres des auteurs canoniques. À la même époque, Henri Mitterand, aux éditions Nathan, lançait d'ailleurs une collection comparable, sous l'intitulé « textes et documents »-la différence entre les mots « textes » et « documents » servant ici à marquer clairement la frontière qui continuait à séparer le canonique et le non-canonique. « Textes et contextes » : c'est enfin le titre d'une revue qui, à l'université de Bourgogne, réunit les spécialistes de langues, littératures et civilisation étrangères, dans une perspective résolument pluridisciplinaire. Car la notion de contexte est la notion à laquelle on recourt spontanément chaque fois qu'il s'agit d'historiciser la lecture des textes, de sortir le texte de son splendide isolement et d'opérer une brèche dans sa clôture sacrée. Mais on oublie le plus souvent que cet usage lexical, qui nous est devenu si naturel, résulte d'un véritable détournement de sens. En effet, le « contexte » désigne traditionnellement, selon le dictionnaire de l'Académie dont je cite ici la sixième édition (1835), « le texte d'un acte public ou sous seing privé » et, plus précisément, « l'ensemble que forment par leur liaison mutuelle les différentes dispositions ou clauses dont un acte est composé ». À la suite, le dictionnaire propose une définition élargie : « Il se dit, par extension, d'un texte quelconque, considéré surtout par rapport à l'ensemble d'idées qu'il présente, ou au sens que certains passages empruntent de ce qui les précède ou de ce qui les suit ». On notera donc, d'une part que le « contexte » renvoie plutôt au domaine du droit (où il est nécessaire de comprendre l'esprit qui se cache derrière la lettre du texte juridique), d'autre part que le contexte n'est rien d'autre que le texte, considéré comme l'ensemble concaténé des éléments textuels, dont il importe de comprendre la signification globale. Le Littré, dans ses deux éditions de 1872 et de 1877, ne connaît toujours pas d'autre signification : le « contexte » y est défini soit comme « l'ensemble d'un acte par rapport à l'enchaînement des dispositions et des clauses », soit comme « l'enchaînement d'idées qu'un texte présente ». Et la 8 ème édition du Dictionnaire de l'Académie, en 1932, ne voit toujours dans le « contexte » que l'« ensemble que forment, par leur liaison naturelle, les différentes parties d'un texte ». Cependant, le TLF enregistre une nouvelle signification, apparue selon ses relevés en 1869 à la faveur d'une traduction de Kant où figure le mot allemand « context » et confirmée par une citation du Côté de Guermantes (1920) : le « contexte » désigne cette fois, selon la définition proposée par le TLF,