Ancien et nouvel institutionnalisme dans l’étude de la politique contestataire (original) (raw)

Le néo-institutionnalisme dans l’analyse comparée des processus de démocratisation

Politique et Sociétés, 2002

Résumé Cet article procède à une revue critique de la contribution du néo-institutionnalisme à l’analyse comparée des processus de démocratisation. Cette perspective a provoqué une réorientation de la recherche en introduisant une variable institutionnelle renouvelée dans ce domaine où prévalaient des explications en termes de valeurs, de culture ou de pré-requis. L’article part de l’idée que 1) le néo-institutionnalisme comporte trois variantes qui fournissent chacune une perspective théorique relativement spécifique et 2) que la démocratisation se découpe en phases analytiques dont la compréhension fait appel à des outils différents. L’article expose alors la manière dont les modèles théoriques proposés par les trois néo-institutionnalismes sont appliqués à l’analyse de ces phases et discute de leur pertinence.

La science politique et les trois néo-institutionnalismes

Revue française de science politique, 1997

La science politique et les trois néo-institutionnalismes In: Revue française de science politique, 47e année, n°3-4, 1997. pp. 469-496. Résumé On peut mieux appréhender le « néo-institutionnalisme » en science politique comme le développement de trois écoles de pensée distinctes : institutionnalisme historique, institutionnalisme des choix rationnels, et institutionnalisme sociologique. Les auteurs résument les intuitions centrales de chaque école, en portant une attention particulière à la dualité entre les approches « culturelle » et « calculatrice » et évaluent les avantages et les faiblesses de chaque école de pensée en soulevant deux questions clés : comment les institutions influencent le comportement et où se situent l'origine et le changement de ces institutions. En conclusion, ils explorent, pour chaque école, les possibilités d'intégrer certaines de ces intuitions les unes aux autres, de façon à favoriser un dialogue plus fécond entre elles.

Entre critiques et résistances aux critiques, la mise à l’épreuve de l’institutionnalisation des énoncés de politiques publiques

Comme l'explique le texte de présentation du séminaire, les travaux de la sociologie pragmatique se sont d'abord concentrés sur « l'étude des procédés par lesquels les acteurs font surgir de nouvelles causes » à partir d'un regard porté sur la trajectoire de ces causes, sur les épreuves multiples qu'elles rencontrent et sur les conditions qui rendent possible leur surgissement dans l'espace public. Ce regard porté par les sociologues pragmatiques sur la trajectoire des problèmes et des causes et sur les scènes qui rendent possible son ascension a souvent laissé dans la pénombre une scène pourtant essentielle, celle de l'action publique, c'est-à-dire celle(s) où s'élaborent et se discutent les positions et les propositions des pouvoirs publics, celles où se façonnent les lois, les décrets, les budgets, les circulaires et plus largement les actions que portent les gouvernements, les ministères, les mairies, ce que l'on appelle le système politico-bureaucratique. Dans les travaux de Gusfield par exemple, auteur qui fait souvent référence pour les sociologues des problèmes publics, la production des solutions est une activité secondaire soumise à la tutelle des opérations de définition et de cadrage des problèmes. Dans l'ouvrage récent d'Erik Neveu sur la sociologie politique des problèmes publics, bien que soulignant à juste titre l'asymétrie de traitement chez les auteurs s'intéressant aux politiques publiques entre traitement des problèmes et analyse des politiques publiques, il ne consacre lui-même qu'un seul chapitre sur les sept à cette question des politiques. A l'inverse, les travaux sur les politiques publiques ont de leur côté toujours assujettis la question des problèmes à celle des politiques publiques, en en faisant une catégorie plutôt secondaire au regard des processus qui assurent la stabilité et l'institutionnalisation des politiques publiques ou leur faible capacité à se réformer et à changer. Au mieux, ce que l'on nomme dans une mauvaise traduction la mise à l'agenda des problèmes est observé comme un élément perturbateur qui vient de temps en temps bousculé le long fleuve tranquille des politiques publiques. Dans cette sous-discipline de la science politique, le plus surprenant est d'ailleurs moins cet assujettissement qui trouve son explication dans la focale choisie, que le traitement épistémologique différencié que la plupart de ces travaux exercent lorsqu'ils s'intéressent d'un côté à l'émergence des problèmes dont ils interrogent le travail de définition et de propagation, inspiré par la sociologie des problèmes, n'oublions pas que l'analyse des politiques publiques est née à l'Université de Chicago dans ce que l'on a appelé l'école de

Le néoinstitutionnalisme à l'épreuve de quelques faits historiques

Économie appliquée, 2003

POUR CITER CE TEXTE Jérôme Maucourant, "Le néoinstitutionnalisme à l’épreuve de quelques faits historiques", Économie appliquée : archives de l’Institut de science économique appliquée, Institut des sciences mathématiques et économiques appliquées - ISMEA, 2003, 56 (3), pp.111-131. ฀hal-00549535. Cf. aussi https://www.persee.fr/doc/ecoap\_0013-0494\_2003\_num\_56\_3\_3109 EXTRAIT Il est important de noter que l’œuvre de North est à la marche de l’économie standard : elle peut constituer, pour des économistes hétérodoxes, un moyen d’établir un dialogue académique fécond3. Or, nous proposons de démontrer que l’adoption des postulats northiens pose parfois plus de difficultés qu’elle n’en résout. C’est d’ailleurs très curieusement certains aspects problématiques de l’héritage marxiste qui se trouvent réintégrés dans le travail de North. Nous avons choisi de décliner notre proposition générale sur la question du contenu empirique de quelques résultats néoinstitutionalistes en histoire. Nous montrerons pourquoi la tentative de dépassement du paradigme néoclassique par North, par ceux qui se réclament de lui ou qui en sont proches, peut être discutée. Le mode de validation des hypothèses néonstitutionnalistes, selon des modes poppériens ou non, ne retiendra pas notre attention : c'est la cohérence interne de certains énoncés qui doit être, selon nous, l’objet premiers des débats.

Le néoinstitutionnalisme tardif et l’histoire économique

Topoi, 2011

POUR CITER CE TEXTE Jérôme Maucourant, "Le néoinstitutionnalisme tardif et l’histoire économique" Topoi Orient - Occident, 2011, 17, pp.156-178. ￿halshs-00967680￿ EXTRAIT La publication de ce magnum opus, la Cambridge Economic History of the Greco-Roman World (CEHGRW), et le numéro de la revue Topoi, qui lui est consacré, renouent avec une grande tradition : celle unissant les disciplines économique et historique. Depuis quelques décennies, en effet, ce lien s’était distendu ; il semblait, ainsi, dans les années 1990, qu’on ne pouvait plus attendre beaucoup de la fécondation mutuelle de ces disciplines, telle qu’on pouvait l’entrevoir, par exemple, à l’époque de Braudel. Or, depuis une décennie, il apparaît que se renouent ces rapports disciplinaires sur des fondements nouveaux, notamment l’histoire globale, et le néoinstitutionnalisme (NIE). C’est d’ailleurs sur la base des travaux de North 3 que les éditeurs de la CEHGRW construisent la problématique de leur ouvrage. Ils assignent aux auteurs un cadre précis d’investigation où la « structure des droits de propriétés » et les « coûts de transaction » sont les éléments cruciaux de la dimension institutionnelle , jugée essentielle pour rendre compte de la croissance qu’a connue le monde gréco- romain. L’hypothèse que nous avançons est que, à la différence de l’essor de l’histoire globale 5, cette référence au néo institutionnalisme est problématique tant pour l’étude des économies du passé que du présent.

Apports méthodologiques du courant néo-structural à l’agenda de recherche du « travail institutionnel »

2013

Le programme de recherche du travail institutionnel accorde une place importante à la notion d'agence et à la réflexivité des acteurs à travers leur capacité de représentation de l'institution où ils sont encastrés. Il essaie également d'intégrer la dimension relationnelle dans l'étude de l'activité des individus et des collectifs. L'agenda de recherche de l'institutional work s'inscrit dans une filiation critique du courant néo-institutionnaliste dont il conteste la tendance à réduire le comportement des acteurs à une sorte de passivité mimétique et la dévaluation des dynamiques collectives et politiques (Huault et Leca, 2009). La perspective cognitive demeure néanmoins prégnante dans les articles fondateurs de ce courant de recherche ainsi que dans les articles empiriques qui se sont inspirés de l'analyse du travail institutionnel. Nous considérons, pour notre part, que la sociologie néo-structurale, de par sa perspective relationnelle, peut compléter les études portant sur le travail institutionnel. Cette approche sociologique met en évidence l'importance des interdépendances entre acteurs en les formalisant grâce aux techniques d'analyse de réseaux. Celles-ci permettent de montrer l'importance ou pas des acteurs centraux ou périphériques et mettent en valeur la prédominance de telle ou telle structure relationnelle qui favoriserait une forme particulière de travail institutionnel (création, maintien ou déstabilisation) et les processus d'institutionnalisation ou de désinstitutionnalisation des règles ou normes dans un champ déterminé. Cette communication se propose de mettre en relief les apports méthodologiques pouvant être offerts par la sociologie néo-structurale au décryptage des processus de travail institutionnel. Dans une première partie, l'article cherche à décrire les fondements de l'approche de l'institutional work en l'inscrivant dans le sillage critique du néo-institutionnalisme. Loin de

Le bolsonarisme et l’institutionnalisation de l’absurde - Le Journal des Alternatives

Journal des Alternatives, 2021

Afin de mieux comprendre les temps présents et, surtout, de continuer à résister — en imaginant des futurs meilleurs et possibles — nous proposons ici d’étudier les processus de démantèlement et d’institutionnalisation des politiques établies par le gouvernement fédéral brésilien actuel. Nous désirons mettre l’accent sur les droits socio-environnementaux, notamment ceux des peuples autochtones, et la gestion de la crise sanitaire liée à la Covid-19. Cette recherche est en cours depuis 2020 et prend comme point d’ancrage des recherches bibliographiques et numériques, particulièrement sur des sites web et dans divers journaux. Au mois d’avril, nous avons publié un premier article d’opinion basé sur notre recherche dans le Jornal Brasil de Fato. En continuité avec ce premier jet sur la question, le présent article est donc le résultat de l’avancement de nos recherches et réflexions sur les effets politiques, sanitaires et environnementaux du bolsonarisme. (Journal des Alternatives. Vol.12 - No.05, mai 2021 https://journal.alternatives.ca/Le-bolsonarisme-et-l-institutionnalisation-de-l-absurde)

Les habits neufs du néo-institutionnalisme ? La redécouverte de l’ordre mésologique et de l’ agency

L'Année sociologique, 2015

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Pour un usage heuristique du néo-institutionnalisme

Gouvernement et action publique, 2012

Distribution électronique Cairn.info pour Presses de Sciences Po. © Presses de Sciences Po. Tous droits réservés pour tous pays. La reproduction ou représentation de cet article, notamment par photocopie, n'est autorisée que dans les limites des conditions générales d'utilisation du site ou, le cas échéant, des conditions générales de la licence souscrite par votre établissement. Toute autre reproduction ou représentation, en tout ou partie, sous quelque forme et de quelque manière que ce soit, est interdite sauf accord préalable et écrit de l'éditeur, en dehors des cas prévus par la législation en vigueur en France. Il est précisé que son stockage dans une base de données est également interdit.