De l'atelier au sanctuaire et à la tombe. La coroplathie grecque: nouvelles approches (2008) (original) (raw)

L'atelier, le temple et la tombe. Le cas de la coroplathie (2023). [Abstract]

O. De Cazanove, A. Esposito, N. Monteix, A. Pollini (éd.), Travailler à l'ombre du temple. Activités de production et lieux de culte dans le monde antique, Collection du Centre Jean Bérard 57, Naples, 2023

What is the relationship between the workshop, the place of worship and their surroundings? Are there workshops in the sanctuary? Right next to it? Structurally linked to it or set up there opportunistically? Permanent or temporary? This collective volume is an attempt to answer these questions. It brings together the proceedings of two scientific events: a study day of the Société française d'Archéologie classique, held in Paris in October 2014, and an international colloquium of the Centre Jean Bérard, held in Naples in October 2016. This volume is in open access: https://books.openedition.org/pcjb/8683 My contribution (https://books.openedition.org/pcjb/8781) focuses on the production of figurative terracotta intended for sanctuaries and tombs. This took place in potters' workshops, where coroplasty was only a secondary activity alongside the production of vases. These workshops took advantage of the proximity of one or more sanctuaries and made offerings that were also suitable for them; the manufacture of specific offerings was rarer. The largest workshops, on the outskirts of towns, often delocated the production of terracotta into the town, sometimes in the home and hands of the potter's family - his wife and children - and sometimes in a shop on the agora, which also sold vases: this was an opportunistic rapprochement with the clientele. Résumé. Quels sont les rapports entre l’atelier, le lieu de culte et leur environnement ? Trouve-t-on des ateliers dans le sanctuaire ? Juste à côté de celui-ci ? Structurellement liés à lui ou installés là de manière opportuniste ? Des ateliers permanents ou provisoires ? Ce volume collectif est une tentative de réponse à ces différentes questions. Il réunit les actes de deux manifestations scientifiques : une journée d’étude de la Société française d’Archéologie classique, tenue à Paris en octobre 2014, et un colloque international du Centre Jean Bérard, tenu à Naples en octobre 2016. Ce volume est en accès libre : https://books.openedition.org/pcjb/8683 Ma contribution (https://books.openedition.org/pcjb/8781) envisage le cas de la production des terres cuites figurées, destinées aux sanctuaires mais aussi aux tombes. Elle se fait au sein d’ateliers de potiers où la coroplathie n’est qu’une activité annexe à côté de la production de vases. Ces ateliers profitent du voisinage d’un ou de plusieurs sanctuaires et fabriquent des offrandes qui pouvaient leur convenir également ; la fabrication d’offrandes spécifiques est plus rare. Les ateliers les plus importants, en périphérie des agglomérations, délocalisaient souvent le façonnage des terres cuites en ville, tantôt dans la maison et dans les mains de la famille du potier – sa femme, ses enfants –, tantôt dans une boutique de l’agora, qui proposait aussi des vases : il s’agit là du rapprochement opportuniste de la clientèle.

L'atelier du coroplathe : un cas particulier dans la production céramique grecque (2014)

Perspective. Revue de l'INHA 2014 / 1: l'atelier (p. 63-82), 2014

Indissociable des artisanats céramiques, la fabrication de terres cuites figurées y occupe cependant une place originale, à la fois dépendante et autonome, du fait des techniques – moulage et surmoulage – qu’elle met en œuvre dès le VIIe siècle. La chaîne opératoire est fractionnable entre plusieurs personnes et donc plusieurs lieux : parfois un sculpteur pour la création occasionnelle des prototypes, et toujours un potier-technicien pour la préparation du matériau et la cuisson et un tâcheron-mouleur pour le façonnage. La coroplathie est ainsi une activité modeste, tantôt intégrée aux ateliers de potiers, tantôt séparée dans des officines limitées au façonnage mais techniquement dépendantes des potiers. Ces situations toutes deux bien attestées dans le monde grec classique et hellénistique pourraient en fait se réduire au schéma unique de la production de figurines activité annexe des potiers, avec un façonnage éventuellement délocalisé dans une boutique ou à la maison et confié à la femme et aux enfants du potier. En revanche, la manufacture spécialisée entièrement autonome ne paraît pas avoir existé. Dans tous les cas, la coroplathie est une activité urbaine, qui satisfait de façon opportuniste la demande d’objets votifs pour les sanctuaires proches : maisons-ateliers ou ateliers-boutiques d’édifices commerciaux limités au façonnage sont centraux, tandis que les ateliers de potiers produisant des figurines sont plutôt en périphérie mais jamais loin hors les murs, où ils voisinent avec les nécropoles.

"Nouveaux projets collectifs en coroplathie antique", THIASOS, Rivista di archeologia e architettura antica 3.1, 2014, p. 17-25

Since the first important discoveries of terracotta figurines in the xixth century, the research on this category of archaeological objects knew a significant changing. At first and for a long time, the figurative terracottas were considered like trinkets, and therefore were studied especially from point of view of the art history. Now they are treated and published in a scientific way, with specific methods. Yet to date, there is no manual on the coroplastic studies for students and scholars. From there, was born the thought of an international collaboration to form a proposal to create some working tools now essential for coroplastic studies. In the following pages will be presented the outlines of this collective project including the drafting of a manual and of a database, put on-line, including all types of figurines known up to now. Depuis les premières découvertes importantes de figurines en terre cuite dans le courant du XIXe siècle, la recherche sur cette catégorie d’objets archéologiques a connu une évolution remarquable. Considérées tout d’abord et pendant longtemps comme des bibelots, et de ce fait étudiées surtout du point de vue de l’histoire de l’art, les terres cuites figurées sont désormais traitées et publiées de manière scientifique, selon des méthodes d’analyse spécifiques. Pourtant à ce jour, il n’existe encore aucun manuel sur la coroplathie antique destiné aux étudiants et aux chercheurs, d’où l’idée de la mise en place d’une collaboration internationale pour former un projet de création d’outils de travail désormais devenus indispensables dans les études coroplathiques. Les pages suivantes présentent les grandes lignes de ce projet collectif qui comprend d’une part la rédaction et la publication d’un manuel, et d’autre part la constitution et la mise en ligne d’une base de données réunissant tous les types de figurines connus à ce jour.

S. Huysecom-Haxhi, "Techniques et usages du modelage dans la coroplathie thasienne archaïque", in H. Aurigny, L. Rohaut (éds), Quand on a la terre sous l'ongle. Le modelage dans le monde grec antique. BiAMA 32, 2022, p. 229-239.

2022

Les débuts de l’activité coroplathique à Thasos se situent à la fin du VIIe ou au tout début du VIe siècle à un moment où l’importation d’objets ne suffisait certainement plus pour satisfaire les besoins religieux de la population. Les figurines créées et fabriquées sur place dès cette époque et jusque dans les premières décennies du Ve siècle, se distinguent des produits importés autant par leur originalité formelle et stylistique que par les techniques de fabrication mises en œuvre pour leur réalisation. Ces techniques font systématiquement appel au modelage, procédé universel et très ancien, qui à Thasos, comme dans d’autres centres de production contemporains, a été exploité de diverses façons. À côté de figurines entièrement modelées à la main, relativement peu nombreuses, le répertoire comprend ainsi quelques dizaines d’objets fabriqués dans des techniques mixtes qui associent le modelage au tournage tout d’abord, puis au moulage, qui fait son apparition dans les ateliers locaux au tournant du VIe siècle. L’introduction du moule, s’il transforme le processus de production des figurines, dès lors fabriquées plus rapidement et en plus grande quantité, ne supprime pas complètement les habitudes plus anciennes. Le montage des figurines sur le tour, long et délicat, est vite abandonné. En revanche les artisans continuent à recourir au modelage qui permet, outre la réalisation des prototypes, de façonner des éléments destinés à compléter ou à transformer les figurines avant cuisson. Ce sont ces habitudes de travail, les gestes des artisans et les manières d’exploiter la technique du modelage qui seront présentés, à l’occasion de ce colloque, à travers quelques exemples choisis parmi les figurines les plus représentatives de la petite plastique thasienne archaïque.

2018 - Constituer la tombe, honorer les défunts en Méditerranée antique, édité par M.-D. Nenna, S. Huber et W. Van Andringa, Centre d'Études Alexandrines, 581 p.

Recent work conducted on ancient funerary ensembles of the Mediterranean basin have led to the development of methods for detecting evidence of funerary practices and rites. It is now possible, thanks to archaeological documentation, to examine the ritual strategies applied by ancient societies to honour their dead. Close study of the architecture and decoration of tombs, of the structures (cremation spaces, tombs, graves, offering tables etc.), of the archaeological contexts (flooring, deposits, backfill etc.), and of the ceremonial remains (pottery, animal bones, carpological vestiges etc.), without omitting the relationships that can be established between these vestiges and the dead, have allowed us to reveal the tomb's essential function as the setting of a funerary cult and a memorial site consecrated by the deposition of the remains of the deceased.  Des travaux récents menés sur des ensembles funéraires antiques du bassin méditerranéen ont permis de développer des méthodes adaptées à la mise en évidence des pratiques et des rites funéraires. Il est ainsi désormais possible d'aborder, grâce à la documentation archéologique, les stratégies rituelles mises en oeuvre par les sociétés antiques pour honorer leurs morts. L'étude fine de l'architecture et du décor des tombes, des structures (aire de crémation, tombe, fosse, table à offrandes, etc.), des contextes archéologiques (sols, dépôts, remblais, etc.) et des vestiges cérémoniels (céramique, os animaux, restes carpologiques, etc.) sans oublier les relations que l'on peut établir entre ces vestiges et le mort, permet de restituer au tombeau sa fonction essentielle de lieu de culte funéraire ou de lieu de mémoire consacré par le dépôt des restes du défunt.

Le projet COPCor : Corpus des outils de production des coroplathes grecs (2016)

A. Muller, E. Lafli (dir.), Figurines de terre cuite en méditerranée grecque et romaine. 1. Production, diffusion, étude , BCH Suppl. 54, 2016

The COPCor Project: Corpus of the Production Tools of Greek Coroplasts. Brief presentation of the COPCor data base Project and his aims. Putting forward the technical aspects in the study of moulds, the corpus will contribute to characterize the coroplastic industry and his production methods. Three examples show the interest of gathering objects, moulds and figurines, that belong to the same series.

S. Huysecom-Haxhi, "Création et transformation des images dans la coroplathie ionienne archaïque", in A. Muller, E. Lafli (dir.), Les figurines de terre cuite en Méditerranée grecque et romaine. Production, diffusion, étude, BCH suppl. 54, 2016, p. 65-78.

Des nombreux types ioniens reproduits dans les ateliers thasiens, cinq retiendront ici notre attention, non pas du fait de leur importance numérique a Thasos, ni de leur large diffusion a travers la Méditerranée, mais plutôt en raison de l’originalité de leur mode de création : il s’agit de trois korai et de deux femmes assises dont la principale particularité est d’être pourvues d’un même type de visage. Le procédé qui associe un même visage sur différents types de corps fait partie d’un ensemble de solutions adoptées par les Ioniens pour multiplier les images et enrichir leur répertoire typologique tout en limitant la part de création : les fragments thasiens serviront ici de support à une étude des modalités de création et de transformation des types de figurines dans les ateliers du Sud de l’Ionie vers le milieu du 6e s. av. J.-C.