Le projet COPCor : Corpus des outils de production des coroplathes grecs (2016) (original) (raw)

L'atelier du coroplathe : un cas particulier dans la production céramique grecque (2014)

Perspective. Revue de l'INHA 2014 / 1: l'atelier (p. 63-82), 2014

Indissociable des artisanats céramiques, la fabrication de terres cuites figurées y occupe cependant une place originale, à la fois dépendante et autonome, du fait des techniques – moulage et surmoulage – qu’elle met en œuvre dès le VIIe siècle. La chaîne opératoire est fractionnable entre plusieurs personnes et donc plusieurs lieux : parfois un sculpteur pour la création occasionnelle des prototypes, et toujours un potier-technicien pour la préparation du matériau et la cuisson et un tâcheron-mouleur pour le façonnage. La coroplathie est ainsi une activité modeste, tantôt intégrée aux ateliers de potiers, tantôt séparée dans des officines limitées au façonnage mais techniquement dépendantes des potiers. Ces situations toutes deux bien attestées dans le monde grec classique et hellénistique pourraient en fait se réduire au schéma unique de la production de figurines activité annexe des potiers, avec un façonnage éventuellement délocalisé dans une boutique ou à la maison et confié à la femme et aux enfants du potier. En revanche, la manufacture spécialisée entièrement autonome ne paraît pas avoir existé. Dans tous les cas, la coroplathie est une activité urbaine, qui satisfait de façon opportuniste la demande d’objets votifs pour les sanctuaires proches : maisons-ateliers ou ateliers-boutiques d’édifices commerciaux limités au façonnage sont centraux, tandis que les ateliers de potiers produisant des figurines sont plutôt en périphérie mais jamais loin hors les murs, où ils voisinent avec les nécropoles.

"Nouveaux projets collectifs en coroplathie antique", THIASOS, Rivista di archeologia e architettura antica 3.1, 2014, p. 17-25

Since the first important discoveries of terracotta figurines in the xixth century, the research on this category of archaeological objects knew a significant changing. At first and for a long time, the figurative terracottas were considered like trinkets, and therefore were studied especially from point of view of the art history. Now they are treated and published in a scientific way, with specific methods. Yet to date, there is no manual on the coroplastic studies for students and scholars. From there, was born the thought of an international collaboration to form a proposal to create some working tools now essential for coroplastic studies. In the following pages will be presented the outlines of this collective project including the drafting of a manual and of a database, put on-line, including all types of figurines known up to now. Depuis les premières découvertes importantes de figurines en terre cuite dans le courant du XIXe siècle, la recherche sur cette catégorie d’objets archéologiques a connu une évolution remarquable. Considérées tout d’abord et pendant longtemps comme des bibelots, et de ce fait étudiées surtout du point de vue de l’histoire de l’art, les terres cuites figurées sont désormais traitées et publiées de manière scientifique, selon des méthodes d’analyse spécifiques. Pourtant à ce jour, il n’existe encore aucun manuel sur la coroplathie antique destiné aux étudiants et aux chercheurs, d’où l’idée de la mise en place d’une collaboration internationale pour former un projet de création d’outils de travail désormais devenus indispensables dans les études coroplathiques. Les pages suivantes présentent les grandes lignes de ce projet collectif qui comprend d’une part la rédaction et la publication d’un manuel, et d’autre part la constitution et la mise en ligne d’une base de données réunissant tous les types de figurines connus à ce jour.

De l'atelier au sanctuaire et à la tombe. La coroplathie grecque: nouvelles approches (2008)

From workshop to sanctuary and grave. New trends in the study of Greek terracottas. Research on Greek terracottas has been considered for a long time as a minor field of Art History. Things are now changing with new approaches. The accurate restitution of technical mass-production processes reveals a handicraft to some extent comparable with modern industry, which was capable of spreading its products very quickly through the whole Mediterranean (e.g. the so called “rhodo-ionian” koine during the Archaic period, or the famous Tanagra style during the Hellenistic period). This phenomenon puts the question of the signification of the most widely received terracotta types, specially when offered in sanctuaries or placed in graves: in this field new answers – more mortals, lesser divinities! – shed new light on votive and funerary practices and more generally ancient Greek religion. [Original French text of the paper published in Hungarian : Okor 8, 2009, vol. 2, pp. 62-69]

S. Huysecom-Haxhi, "Techniques et usages du modelage dans la coroplathie thasienne archaïque", in H. Aurigny, L. Rohaut (éds), Quand on a la terre sous l'ongle. Le modelage dans le monde grec antique. BiAMA 32, 2022, p. 229-239.

2022

Les débuts de l’activité coroplathique à Thasos se situent à la fin du VIIe ou au tout début du VIe siècle à un moment où l’importation d’objets ne suffisait certainement plus pour satisfaire les besoins religieux de la population. Les figurines créées et fabriquées sur place dès cette époque et jusque dans les premières décennies du Ve siècle, se distinguent des produits importés autant par leur originalité formelle et stylistique que par les techniques de fabrication mises en œuvre pour leur réalisation. Ces techniques font systématiquement appel au modelage, procédé universel et très ancien, qui à Thasos, comme dans d’autres centres de production contemporains, a été exploité de diverses façons. À côté de figurines entièrement modelées à la main, relativement peu nombreuses, le répertoire comprend ainsi quelques dizaines d’objets fabriqués dans des techniques mixtes qui associent le modelage au tournage tout d’abord, puis au moulage, qui fait son apparition dans les ateliers locaux au tournant du VIe siècle. L’introduction du moule, s’il transforme le processus de production des figurines, dès lors fabriquées plus rapidement et en plus grande quantité, ne supprime pas complètement les habitudes plus anciennes. Le montage des figurines sur le tour, long et délicat, est vite abandonné. En revanche les artisans continuent à recourir au modelage qui permet, outre la réalisation des prototypes, de façonner des éléments destinés à compléter ou à transformer les figurines avant cuisson. Ce sont ces habitudes de travail, les gestes des artisans et les manières d’exploiter la technique du modelage qui seront présentés, à l’occasion de ce colloque, à travers quelques exemples choisis parmi les figurines les plus représentatives de la petite plastique thasienne archaïque.

S. Huysecom-Haxhi, "Création et transformation des images dans la coroplathie ionienne archaïque", in A. Muller, E. Lafli (dir.), Les figurines de terre cuite en Méditerranée grecque et romaine. Production, diffusion, étude, BCH suppl. 54, 2016, p. 65-78.

Des nombreux types ioniens reproduits dans les ateliers thasiens, cinq retiendront ici notre attention, non pas du fait de leur importance numérique a Thasos, ni de leur large diffusion a travers la Méditerranée, mais plutôt en raison de l’originalité de leur mode de création : il s’agit de trois korai et de deux femmes assises dont la principale particularité est d’être pourvues d’un même type de visage. Le procédé qui associe un même visage sur différents types de corps fait partie d’un ensemble de solutions adoptées par les Ioniens pour multiplier les images et enrichir leur répertoire typologique tout en limitant la part de création : les fragments thasiens serviront ici de support à une étude des modalités de création et de transformation des types de figurines dans les ateliers du Sud de l’Ionie vers le milieu du 6e s. av. J.-C.

Fabrication et utilisation de l'outillage en matières osseuses du Néolithique de Chypre : Khirokitia et Cap Andreas-Kastros

Between the emergence of insular characters and Middle-Eastern tradition reminiscences, the Khirokitian Culture (Late Aceramic Neolithic period; from the 7th millennium to the middle of the 6th millennium cal. BC), which forms the core of this study, can be considered as the result of a colonizing process which started in Cyprus at the end of the 9th millennium cal. BC (Guilaine & Briois 2001; Le Brun 2001 a). The study of the bone industries of Khirokitia, in the south of the island, and of Cap Andreas-Kastros, at its eastern extremity (fig. 1) which yield a total of 2451 artefacts, allowed me to follow two principal aims. Firstly, it was advisable to measure the part of the Middle-Eastern tradition in these productions and to uncover their original character. Then, the island provided a possibility to study sedentary agro-pastoral communities in an insular context where the development was carried out in certain isolation without regular relationship with the mainland (Le Brun 1986, 1989 b). It was therefore a question of understanding and measuring the effect of this isolation on the nature of the relationships between these communities and their environment and on the formation of the bone industry. These questions were subjected to a technological analysis, from the characterization of the production methods – raw materials and manufacturing techniques – to the function of the tools. Because of the great proportion of pointed tools in the studied assemblages (more than 90%) it was necessary from an experimental corpus (cf. CD) to set and validate an appropriate use-wear analysis which exceeds the framework of bone industries confined to Cyprus. It consists of characterizing both macro- and microscopic use-wear and the use-wear process thanks to the examination of the use-wear development along the active part of the tool and within the same functional category of tools (Sidéra & Legrand 2006). Results show a great homogeneity within the raw material selection, the categories of tools represented and the manufacturing techniques (fig. 213). In spite of the evolution of these assemblages through time, continuity is observed between the latest Aceramic Neolithic occupation of Khirokitia (from level G to level I) and the Ceramic Neolithic one (layer 2), although they are separated by 1000 year gap. This continuity interpreted as the expression of a Cypriot tradition, raises the debate on the origin of the Ceramic Neolithic period in Cyprus. According to the results obtained in other fields of the material culture and my own results, the origin of the Ceramic Neolithic period could be insular. Compared to bibliographical data available for the early PPNB to early ceramic Neolithic period bone industries of the Levant and Anatolia (fig. 214), the Cypriot assemblages show some original character. Originality which appears in: 1) the large exploitation of the fallow deer (Dama mesopotamicus) metapodials, 2) the large proportion of needles (43% of the Khirokitia pointed tools), 3) the preferential and continuous use of percussion and grinding for tool manufacture. This originality is all the more important as the artefacts and techniques characteristic of Middle-Eastern industries such as the denticulate bone objects and perforation by longitudinal incision, are quickly abandoned from the earliest levels of Khirokitia. One can thus consider that the rupture with the Middle-Eastern identity took place before the development of the Khirokitian Culture, during the evolution of the Neolithic of the island. Thus, the bone industry of the latest phase of the Aceramic Neolithic period of Cyprus can be defined by the emergence, commencing with morphological elements and techniques from the Middle-Eastern tradition, of specific and well established techno-functional concepts. These combined with the other fields of the material culture, take part in the formation of a new and original cultural identity: the Khirokitian Culture. This seems to constitute an unquestionable legacy for the Ceramic Neolithic communities of the 5th millennium.

L’édition numérique (TEI-XML) d’un corpus d’inscriptions chypriotes de la région de Paphos

This paper aims to outline the methodology, goals and advantages of a digital corpus of the inscriptions from the ancient City-Kingdom of Paphos. It presents the use of the Text Encoding Initiative as well as EpiDoc standards in order to create a research tool that allows to multi-cross data which allows to draw some historical conclusions. The submitted paper was presented at a conference entitled ‘Ecdotique’ held at Lyon https://ecdotique.hypotheses.org/950