Colloque "Rhétorique philosophique et rhétorique littéraire dans les mondes grec, syrien, et arabe" - Beyrouth, 2006 (original) (raw)

La Rhétorique. Tradition syriaque et arabe

Dictionnaire des philosophes antiques, vol. I, 1989

Éditions anciennes. Editio princeps : 31 Alde Manuce, « édition Aldine », Venise 1508 ; 32 J. B. Camot, (« editio Camotiana », dite « Aldine minor »), Venise 1551 ; 33 Édition de Bâle : Aristotelis de Arte Rhetorica libri tres, Bâle 1546, 240 p. ; 34 Petrus Victorius, Commentarii in tres libros Aristotelis de Arte dicendi, Firenze 1548 ; 35 M. A. Muret, Aristotelis Rhetoricorum libri duo, Roma 1585. Sur la tradition médiévale, voir Schneider 23. (Cette notice a mis à contribution une bibliographie aristotélicienne préparée par Françoise Caujolle-Zaslawsky.) ANDRÉ WARTELLE.

'La rhétorique d’Aristote dans les milieux syriaque et arabe : histoire d’un épisode de transmission intellectuelle dans l’antiquité tardive’

E. Fiori – H. Hugonnard-Roche (éds), La philosophie en syriaque, Paris (Études Syriaques 16), 2019

La transmission pendant l'Antiquité tardive du savoir grec, et surtout du savoir grec aristotélicien, a connu plusieurs phases, illustrées par des résultats divers. En ce qui concerne le domaine philosophique, un grand nombre d'ouvrages nous est parvenu en traduction syriaque, qui constitue parfois la seule version connue, car les originaux grecs ont aujourd'hui disparu. C'est notamment le cas du travail sur la Météorologie par Théophraste ainsi que de la plus grande partie du commentaire des Epidemiai d'Hippocrate par Galien .

« La rhétorique au cœur des enjeux : les deux discours théoriques », in J.E. Bencheikh, H. Foda, A. Miquel, C. Pellat, H. Sammoud, E. Vauthier, « ARABE (MONDE) - Littérature », Encyclopaedia Universalis.

Il faut commencer par dissiper un malentendu qui pourrait résulter de l'application du terme « grec » de rhétorique au domaine arabe. Rhétorique traduit, en effet, deux mots arabes : khaṭāba et balāgha. Or parler de rhétorique à propos de la balāgha relève beaucoup plus de l'adaptation approximative que de la traduction : les « champs d'observation » de ces deux disciplines ne coïncident, comme nous allons le voir, que très partiellement. Pour désigner le fait rhétorique dans son acception grecque et plus singulièrement aristotélicienne, l'emploi de khaṭāba est beaucoup plus adéquat. Du reste, c'est de ce mot que se sont servis les premiers traducteurs puis les commentateurs arabes de l'ouvrage d'Aristote, pour nommer cet art de la persuasion couvrant les trois champs de l'argumentation, de la composition et de l'élocution et visant à la réglementation de la parole publique. L'objet de ce que les Arabes -de Ǧāḥiẓ (IXe s.) à Hāzim alQarṭāǧannī (XIIIe s.) -ont appelé balāgha (qui se laisse, aussi, le plus souvent traduire par rhétorique) est plus diffus et son programme moins systématique. Très schématiquement, il s'agit de ce qu'on appellerait une pragmatique et une poétique des discours. Quelle que soit la légitimité (ou la pertinence) d'une telle définition, elle a au moins l'avantage d'indiquer que la distinction, clairement marquée chez Aristote, entre le domaine de la rhétorique (avec sa triade : rhétorique-preuve-persuasion) et le domaine de la poétique (avec sa triade poêsismimêsis-catharsis) n'a plus ici de sens. Nous suivrons, dans les écrits des philosophes arabes (commentateurs d'Aristote) eux-mêmes, l'amorce d'un effacement de cette ligne de partage.

« La rhétorique et ses fictions. Pouvoirs et duplicité du discours à travers la littérature égyptienne du Moyen et du Nouvel Empire », Bulletin de l'Institut Français d'Archéologie Orientale 99, 1999 p. 103-132

La relation entre l'éthique et la rhétorique, largement débattue par les philosophes et les rhétoriciens de l'Antiquité classique, est aussi l'un des thèmes principaux de la littérature égyptienne antique, particulièrement dans les fictions narratives dans lesquelles les pouvoirs du discours sont souvent mis en scène. Dans plusieurs œuvres littéraires du Moyen et du Nouvel Empire, la confrontation d'un personnage éloquent avec une situation nécessitant un jugement ou une appréciation morale pose le problème des possibles déviances que l'art du discours peut faire subir aux valeurs de la vérité-justice, la Maât. Par l'analyse d'œuvres telles que le Conte du Paysan éloquent ou le Conte de Vérité et Mensonge, une évolution peut être mise en évidence dans l'appréciation faite de la duplicité de la rhétorique : tandis que la littérature du Moyen Empire offre l'alternative d'une éloquence régulée par une norme qui lui soit propre, l'art du discours est présenté, au Nouvel Empire, comme totalement indépendant des valeurs qu'il véhicule. De manière générale, l'image littéraire de la rhétorique présentée par les auteurs égyptiens illustre leur conscience aiguë de la complexité des relations entre le discours et le réel.

La rhétorique et ses fictions. Pouvoirs et duplicité du discours à travers la littérature égyptienne du Moyen et du Nouvel Empire

Bulletin De L Institut Francais D Archeologie Orientale Du Caire, 1999

La rhétorique et ses fictions Pouvoirs et duplicité du discours à travers la littérature égyptienne du Moyen et du Nouvel Empire Laurent COULON L 'ENSEIGNEMENT POUR MÉRIKARÊ fournit certainement l'une des évocations les plus explicites du rôle de la rhétorique dans la vie politique en Égypte ancienne 1. Dans un passage célèbre, le futur monarque héracléopolitain est exhorté à devenir un parfait rhéteur: «Sois expert en discours et tu seras victorieux: c'est l'épée d'un roi que sa langue. Les discours donnent plus de victoires que n'importe quel combat. On ne peut prendre à revers un esprit expert 2 .» Et l'auteur de poursuivre en soulignant que l'art de la persuasion qui s'exerce dans les joutes oratoires au sein du conseil ou dans les rassemblements publics doit s'appuyer sur la culture ancestrale: «[…] C'est le [rempart (?)] des Grands que l'homme sage. Ceux qui savent qu'il possède le savoir ne l'attaquent pas. Il ne surviendra pas de malheur imprévu de son temps. La Maât vient à lui filtrée, sous la forme des paroles édictées par les prédécesseurs. Imite tes ancêtres et tes prédécesseurs! (…) Regarde: leurs paroles perdurent dans les écrits. Déroule(-les) pour lire et imiter les savants. C'est de l'apprenti que naît l'expert 3 .» Cette théorie de l'éloquence politique témoigne d'un usage presque cynique de la tradition littéraire des textes sapientiaux 4. La maîtrise des formulations savantes de la morale y est conçue comme une arme rhétorique, qui permet de mettre à quia d'autres tribuns certes talentueux mais moins savants. Le statut de l'art rhétorique en acquiert une certaine ambiguïté: en tant que technique à l'usage du politicien, il use des préceptes des Anciens, les Úsw, comme Il m'est agréable de remercier S. Bickel, S. Longeaud et E. Rickal pour leur relecture du manuscrit et les améliorations qu'elles ont pu y apporter. 1 1 1

La Rhétorique. Tradition arabe (compléments)

Dictionnaire des Philosophes Antiques, Suppl., 2003

Les informations qui suivent s'ajoutent, pour la plupart, à celles apparaissant sous des rubriques identiques dans la notice sur « La Rhétorique. Tradition syriaque et arabe » (DPhA, vol. I,.

“Rhétorique, dialectique et sophistique: Aristote, Rhétorique, I, 1, 1355 b 14-21”, Mélanges de l’Université Saint-Joseph (Beyrouth) 59 (2006), 13-28

Quand il cherche à caractériser la rhétorique et à définir son utilité (Rhét., I 1), Aristote sʼattache toujours à souligner les différences et les points de convergence qui existent entre cette technique et les autres techniques existantes 1 . Ainsi la rhétorique, à lʼinstar de la dialectique, nʼappartient, dit-il, à aucun genre défini. Sa fonction (e[ rgon) consiste non à persuader, mais à considérer (ij deiǹ) ce que chaque cas comporte de persuasif : comme la médecine, pour laquelle il ne sʼagit pas de rendre la santé au malade mais de rechercher les moyens qui contribuent à la guérison (on peut en effet traiter comme il faut les malades sans que ceux-ci recouvrent la santé), la rhétorique nʼest pas assujettie à la réalisation effective dʼun but. Dans un deuxième temps, Aristote définit la rhétorique par rapport à la dialectique et la sophistique :

Écriture et Écritures dans les poèmes dialogués syriaques

Orientalia ambrosiana 4, 227-237, 2015

Dialogue is confirmed in the most ancient literature for which we have written documentation as a general framework for the structuring of a text, from Sumer to Assiro-Babylonian Mesopotamia and ancient Egypt. Biblical literature has acted as an intermediary for the transmission of Mesopotamian wisdom and for some of its forms of expression in later Jewish and Christian literature. Among some of the late Aramaic literature it is certainly the Syriac Christian literature that has produced and conserved the greater number of discussions and dialogues, in the widest range of poetic forms. The integration of the discussion in hymnography and in liturgical usage explains the vivacity in production and the greater orderliness in the preservation of texts in a Syriac Christian environment. Dialogues in Syriac verse show, moreover, as an excellent example, certain features of Syriac Christianity: 1. The centrality of the Bible and its interpretation; 2. The “Midrashic” aperture to para-biblical accounts, integration and apocryphal detail of biblical accounts; 3. A dense, often inextricable hyper-textual network that connects Syriac, Greek, Hebrew and later Muslim authors; 4. The spreading of exegetic ideas and thoughts through poetry; 5. An extraordinary capacity to adapt, and therefore continuity in time of literary forms; 6. The use of liturgical space as a place for re-processing, transmitting and celebrating shared knowledge.

Recherches francophones sur la rhétorique arabe

My contribution to this issue of Synergies tries to outline the French-speaking studies on Arabic rhetoric. The interest of such a publication lies in the fact that it is unusual to find references to French-speaking studies in this field. The common point between these authors is in the special attention, which they lend to the relationship between Arabic rhetoric and religion. Some of them perceive this relationship as being the origin of the development of this rhetoric. Others tend to distinguish between the Hellenistic rhetoric, khatâba a translated rhetoric from Greek and balâgha, Arabic rhetoric sensu strictu. Generally, these French-speaking studies are interested more in the theory of Arabic rhetoric than in its literary character.