Combustible ou non? Analyse multifactorielle et modèles explicatifs sur des ossements brûlés paléolithiques (original) (raw)
Related papers
Gallia préhistoire, 2005
L'hypothèse d'un emploi de l'os comme combustible est formulée pour expliquer l'abondance des os brûlés au sein de certains ensembles osseux archéologiques. Cette utilisation est souvent mise en parallèle avec une pénurie de bois dans l'environnement immédiat des sites. Pourtant, l'usage de l'os semble attesté tout au long du Paléolithique supérieur indépendamment des conditions climatiques ambiantes. En effet, certaines de ces occupations sont contemporaines d'épisodes tempérés au cours desquels les données paléoenvironnementales montrent l'existence d'un milieu forestier. Ne peut-on pas alors envisager une utilisation raisonnée de ce combustible, indépendante de la biomasse ligneuse disponible mais en relation étroite avec les activités domestiques mises en oeuvre sur le site ? Seule la connaissance des propriétés combustibles de l'os peut apporter des éléments de réponse quant à l'hypothèse de son utilisation préférentielle selon la fonction du foyer. C'est dans cet objectif qu'un vaste programme expérimental a été mis en oeuvre. Les expériences, qui ont porté sur plus de 120 kg d'os, ont été réalisées dans des conditions standardisées avec un contrôle très rigoureux de l'ensemble des paramètres intrinsèques et extrinsèques qui régissent la combustion. Les résultats obtenus nous ont permis de définir avec précision les propriétés combustibles des os selon leur nature histologique, leur taux d'humidité et leur fracturation. La connaissance précise de ces propriétés nous permet également de distinguer les assemblages osseux qui ont réellement été utilisés comme combustible de ceux qui présentent des stigmates de combustion « accidentels ». Nous pouvons ainsi comparer les propriétés de l'os et du bois, mieux cerner les motivations d'un emploi préférentiel de l'os et proposer un modèle de gestion des combustibles adapté aux besoins énergétiques de chaque groupe.
Propriétés combustibles des ossements
L'hypothèse d'un emploi de l'os comme combustible est formulée pour expliquer l'abondance des os brûlés au sein de certains ensembles osseux archéologiques. Cette utilisation est souvent mise en parallèle avec une pénurie de bois dans l'environnement immédiat des sites. Pourtant, l'usage de l'os semble attesté tout au long du Paléolithique supérieur indépendamment des conditions climatiques ambiantes. En effet, certaines de ces occupations sont contemporaines d'épisodes tempérés au cours desquels les données paléoenvironnementales montrent l'existence d'un milieu forestier. Ne peut-on pas alors envisager une utilisation raisonnée de ce combustible, indépendante de la biomasse ligneuse disponible mais en relation étroite avec les activités domestiques mises en oeuvre sur le site ? Seule la connaissance des propriétés combustibles de l'os peut apporter des éléments de réponse quant à l'hypothèse de son utilisation préférentielle selon la fonction du foyer. C'est dans cet objectif qu'un vaste programme expérimental a été mis en oeuvre. Les expériences, qui ont porté sur plus de 120 kg d'os, ont été réalisées dans des conditions standardisées avec un contrôle très rigoureux de l'ensemble des paramètres intrinsèques et extrinsèques qui régissent la combustion. Les résultats obtenus nous ont permis de définir avec précision les propriétés combustibles des os selon leur nature histologique, leur taux d'humidité et leur fracturation. La connaissance précise de ces propriétés nous permet également de distinguer les assemblages osseux qui ont réellement été utilisés comme combustible de ceux qui présentent des stigmates de combustion « accidentels ». Nous pouvons ainsi comparer les propriétés de l'os et du bois, mieux cerner les motivations d'un emploi préférentiel de l'os et proposer un modèle de gestion des combustibles adapté aux besoins énergétiques de chaque groupe.
Impact taphonomique d'une combustion prolongée sur des ossements utilisés comme combustible
La combustion des ossements induit de nombreux processus dont l'impact sur la représentativité des assemblages osseux fossiles est de mieux en mieux connu grâce notamment aux multiples approches expérimentales développées ces dix dernières années. De nouvelles expériences réalisées en plein air permettent de documenter les conséquences d'une combustion prolongée sur les résidus osseux de combustion.
Impact taphonomique d'une combustion prolongée sur des ossements utilisés comme combustibles
P@lethnologie, 2010
La combustion des ossements induit de nombreux processus dont l’impact sur la représentativité des assemblages osseux fossiles est de mieux en mieux connu grâce notamment aux multiples approches expérimentales développées ces dix dernières années. De nouvelles expériences réalisées en plein air permettent de documenter les conséquences d’une combustion prolongée sur les résidus osseux de combustion. En moyenne, la perte de masse osseuse après combustion est de 65 %. En terme de poids, la fraction fine (cendre et fragments inférieurs à 2 cm) correspond à plus d’un quart de la masse résiduelle des vestiges recueillis et la masse des pièces calcinées représente en moyenne 77,2 % des résidus. Enfin, la masse résiduelle des ossements n’est pas corrélée à la durée d’utilisation du foyer mais aux modalités d’entretien. Ces expériences documentent ainsi largement la forte incidence des modalités d’entretien du feu sur la nature et la forme des résidus osseux.
Économie et société à la fin de la Préhistoire - Actualité de la recherche, Lyon, ALPARA / MOM, Actes des 7e RMPR, Bron (Rhône) 3 et 4 novembre 2006, Documents d'Archéologie en Rhône-Alpes et en Auvergne (DARA), 34, p. 305-315., 2010
The rescue excavation of a dense area of hearths, dated to the Middle Neolithic I, undertaken by a team of archaeologists from Inrap, has made it possible for the first time to carry out the exhaustive excavation of 31 circular heated stone combustion features using a complete protocol of excavation and study. This has permited to identify a common operating mode for the hearths and a perennial architecture using well positioned stones as a rock heating floor. It highlights a standardized collective behaviour and a true technical tradition based on thermal energy.