Paul B. Fenton, “Le rôle des Juifs dans la transmission de l’héritage d’Averroès,” Horizons maghrébins, vol. 40 (1999): 33-42 (original) (raw)

2021, « Le Psaume 104 : Témoin des aléas de la transmission d’un savoir à Jérusalem dans l’antiquité », Les aléas de la transmission, Claudine Vassas (ed.), éditions du CTHS - Comité des travaux historiques et scientifiques, OpenEdition https://books.openedition.org/cths/14752.

Cette contribution a pour objet d’explorer la transmission du Psautier dans l’Antiquité en s’appuyant sur un psaume témoin, connu aujourd’hui sous le numéro 104. L’étude des témoins de Qumrân, du Grand Hymne à Aton et d’autres traditions antiques et scripturaires sur la création permettra de montrer la manière dont les scribes œuvraient. Quels éléments étaient jugés dignes d’être transmis et, par contrepoint, quels éléments étaient omis ? Ces éléments omis étaient-ils volontairement perdus ou un dommage collatéral à l’entreprise de transmission ? Les scribes avaient-ils recours à telle ou telle pratique en vue d’assurer la juste transmission ou l’interprétation de ces compositions, de manière singulière mais également en tant que collection ?

Paul B. Fenton, “Une qasîda historique sur l’expulsion des Juifs d’Oran en 1669,” in Nicole S. Serfaty and Joseph Tedghi, eds., Présence juive au Maghreb: Hommage à Haïm Zafrani (Saint-Denis: Bouchène, 2004), 451-466

Apres sa conquete par le roi de Castille en 1509, la ville nord-africaine d'Oran devint !'unique lieu, sous domination hispanique, ou pour un temps, la presence des Juifs fut toleree. Leur double competence linguistique en castillan et en arabe et leur connaissance des reseaux commerciaux regionaux constituaient des atouts essentiels. Interpretes, diplomates, negociants, ils etaient des mediateurs indispensables entre cette enclave catholique en terre maghrebine et I' arriere-pays musulman auquel elle etait adossee. Ainsi Oran demeurait le seul havre du monde hispanique ou coexistaient encore Jes trois religions du Livre 1 . La croissance incessante de la communaute juive au cours du XVIIe siecle, dont on estime le nombre avec leurs domestiques a mille cinq cents /Imes, done a peu pres 25% de la population totale, suscita !'inquietude des autorites chretiennes. Craignant un desequilibre inacceptable entre minorite hebraYque et majorite espagnole, elles elaborerent en vain plusieurs projets d' expulsion au cours du siecle. En fait, I' expulsion massive des Juifs d'Oran en 1669 suivit inexorablement Jes modeles du bannissement des Juifs en 1492 et celui des Morisques en 1609 de la peninsule lberique. Ce modele sera respecte pour les expulsions ulterieures en terre africaine, jusqu' en 1702, pour celle des Juifs de Ceuta. Une·serie d' eludes scientifiques recentes denote un regain d'interet pour l'histoire des Juifs vivant dans Jes places fortes hispaniques d' Afrique du Nord au XVIIe siecle. Parmi celles-ci, quatre ont ete consacrees plus particulierement a la question de I' expulsion des Juifs d'Oran en 1669, dont Ia premiere en date est celle de Jonathan Israel. Cette etude pionniere, fruit d'une investigation etendue dans des archives inedites 2 , fut suivie de celles d'un historien espagnol, Juan Sanchez Belen 3 , et d'un historien israelien, 1. Sur l'histoire des Juifs a Oran au XVIe siecle, voir F. Braudel, Au tour de la Mediterranee, Paris, 1996; Chantal de la Vl?ronne, Oran et Tlemcen dans la premiere moitie du XVJe sfecle,

Des Mégariques aux Ashʿarites : le commentaire d’Averroès à Métaph. Θ 3

In his commentary on Metaphysics IX 3, Averroes draws an analogy between the Megarian conception of dunamis, presented and refuted by Aristotle, and that of the Ashʿarites theologians. The study of the Arabic translation of lemmatas of Aristotle’s text (1047a26-28) and of the reformulation by Averroes of the third argument against the Megarians shows a shift commanded by theological issues: since the omnipotence of God can now bypass natural powers, the question of who possess the power should be added to that of its sole possession.

« Daniel Boyarin – La partition du judaïsme et du christianisme, traduit de l’anglais par J. Rastoin avec la collaboration de C. et M. Rastoin, Paris, Le Cerf, 2011, 447 pages (« Patrimoines-Judaïsme ») », Revue des études juives, 171, 3-4, 2012, p. 419-425

Daniel BOYARIN, La partition du judaïsme et du christianisme, traduit de l'anglais par J. Rastoin avec la collaboration de C. et M. Rastoin, Paris, Le Cerf, 2011, 447 pages (« Patrimoines-Judaïsme »).

Paul B. Fenton, “La place de la musique andalouse dans le vécu du juif marocain,” Horizons Maghrebins, vol. 43 (2000): 82-86

C'est un musicien juif, al-Marn;ur al-Yahudi, qu'expedie le sultan 'Abd ar-Rahman II a la rencontre de Ziryab, qui debarque en Espagne musulmane avec un systeme musical nouveau. N'y-a-t'il pas quelque chose de symbolique dans ce geste qui fait pressentir I' attachement indefectible des israelites a la nouba arabe depuis sa transposition de !'Orient au palais de Cordoue au 1x·· siecle? Ils vouent une veritable passion a cette musique savante, dont les adeptes s'appellent d'ailleurs des moulou'fn « les epris d'amour ».

Simon Schwarzfuchs, “Juifs en France, Juifs de France,” Archuves Juives, vol. 55, no. 1 (2022): 18-34

L'histoire des Juifs en France est une discipline récente, même en France. À la veille de la Seconde Guerre mondiale, les écoles juives sont très rares en France : deux à Paris, une primaire et une secondaire dans sa banlieue, à Boulogne, sans compter le cas particulier de l'École normale israélite orientale (ENIO) de l'Alliance israélite universelle (AIU), à Paris. L'enseignement juif y est dispensé dans les Talmoudei Torah, qui rassemblent les intéressés le jeudi et le dimanche matin. En Alsace et en Lorraine, le Concordat aidant, ces cours d'instruction religieuse se déroulent souvent dans les locaux de l'école primaire locale, dont les clés sont confiées pour leur durée au ministre officiant de la communauté juive qui est généralement chargé de cet enseignement. Ailleurs, il est donné dans les locaux de la synagogue. Dans les départements concordataires, un horaire particulier est prévu pour cette matière d'enseignement. Leurs fidèles se regroupent alors dans des classes spéciales selon le culte dont ils relèvent. L'enseignement est alors assuré par les ministres du culte, par le rabbin ou le ministre officiant pour les Juifs. Il porte sur la lecture de l'hébreu des prières et de la Bible, la pratique religieuse proprement dite et l'histoire juive. Cette histoire juive est essentiellement celle de la période biblique, d'où son intitulé : histoire sainte. De la période postérieure on ne connaissait guère que quelques bribes sur l'exil de Babylone et le souvenir de certaines persécutions, la chute du deuxième Temple et les débuts du christianisme. S'y ajoutaient des notions élémentaires sur l'apparition et le développement de la littérature talmudique et rabbinique. Cette histoire ne s'intéresse guère aux événements ultérieurs, ni à ce qui s'est passé dans les communautés voisines. Ancienneté de la présence juive en France Dans cette histoire, la Golah, l'exil, constitue un fait regrettable, qu'il faut accepter comme tel. La Palestine s'était alors pratiquement vidée de sa population juive au profit des pays de la Diaspora. La majorité s'était tournée 18-Dossier : Écrire l'histoire des Juifs en France depuis les années 1950

C.-B. Amphoux et J. Assaël (dir.), Philologie et Nouveau Testament. Principes de traduction et d’interprétation critique, coll. Héritages méditerranéens, Presses Universitaires de Provence, Aix-en-Provence, 2018, 330 p., EAN 9791032001899

Eruditio antiqua, 2019

273 Eruditio Antiqua 11 (2019) : 273-279 COMPTE RENDU C.-B. AMPHOUX et J. ASSAËL (dir.), Philologie et Nouveau Testament. Principes de traduction et d'interprétation critique, coll. Héritages méditerranéens, Presses Universitaires de Provence, Aix-en-Provence, 2018, 330 p., EAN 9791032001899.

Judith Olszowy-Schlanger, “Manuscrits – hébreux et judéo-arabes médiévaux,” Annuaire de l’École pratique des hautes études (EPHE), Section des sciences historiques et philologiques, no. 152 [2019-2020] (2021): 46-49

Les conférences de cette année ont porté sur l'études des colophons et de l'écriture des manuscrits copiés, vocalisés et ornés par Samuel ben Jacob, un remarquable calligraphe dont l'activité est attestée à Fustat, pendant le premier quart du xi e siècle. Célèbre copiste de l'exceptionnel « Codex de Leningrad » (RNL, I Firk. Evr. 19a), qui fut la base des éditions scientifiques de la Bible hébraïque, Samuel ben Jacob a copié d'autres manuscrits d'une qualité textuelle et matérielle exceptionnelle. Conservés dans la synagogue caraïte du Caire jusqu'à récemment (vendu à un collectionneur privé) et dans la collection Firkovicz dans la Bibliothèque nationale de Russie à Saint-Pétersbourg, ces manuscrits ont fait l'objet de nombreuses études.