« Merveilles et prodiges dans l’Histoire de l’Académie des sciences de Fontenelle (1699-1740) » (original) (raw)

« La Nature dans les écrits de Fontenelle pour l’Académie des sciences »

Dix-huitième siècle n°45 (2013), p. 97-113, 2013

La Nature dans les écrits de Fontenelle pour l'Académie des sciences. Lorsqu'on s'interroge sur la place et la signification que l'idée de nature peut avoir dans l'oeuvre de Fontenelle, la métaphore par laquelle le philosophe des Entretiens sur la pluralité des mondes explique à la marquise sa conception mécaniste de l'univers semble s'imposer comme une évidence : « […] je me figure toujours que la Nature est un grand spectacle qui ressemble à celui de l'opéra », affirmait le philosophe avant de développer une cosmologie mécaniste où tout dans l'univers s'explique par le jeux de poulies, de cordes et de contrepoids 1. Ce passage paradigmatique de la démarche déployée par Fontenelle dans les célèbres Entretiens aura largement contribué à asseoir la réputation de l'auteur en tant que divulgateur des savoirs scientifiques et grand défenseur de la physique cartésienne, y compris à une époque où la pensée de Newton a réussi à s'imposer en France au sein même des cercles savants 2. Et il est vrai que Fontenelle est sans doute l'un de ceux qui aura le plus contribué, à la charnière des XVII e et XVIII e siècles, à inscrire les savoirs scientifiques dans l'espace 1 1 Fontenelle, Entretiens sur la pluralité des mondes (1686). Éd. critique par Christophe Martin, Paris, Flammarion, 1998, « Premier soir », p. 62. 2 On peut observer à ce propos que les Entretiens sur la pluralité des mondes paraissent un an avant les Principia de Newton (1687). La publication tardive du Traité des tourbillons (1752) a longtemps servi à expliquer le « cartésianisme » de Fontenelle, mais la véritable nature de cet engagement est actuellement reconsidérée. Voir F. Pépin, « Être cartésien pour un historien de la pensée : Fontenelle, les cartésiens et la philosophie cartésienne », dans Delphine Kolesnik (dir.), Qu'est-ce qu'être cartésien ?, vol. II, « Réceptions et transformations : trois siècles de cartésianismes », Lyon, ENS Éditions, à paraître en 2012.

« ‘Des Vies, telles qu’on les aurait écrites, en rendant simplement justice’ : l’histoire des Académiciens morts dans les Éloges de Fontenelle, entre académisme et Lumières », Revue Fontenelle, 14 (à paraître)

Revue Fontenelle, 2021

Des Vies, telles qu'on les aurait écrites, en rendant simplement justice' : l'histoire des Académiciens morts dans les Éloges de Fontenelle, entre académisme et Lumières Parmi les diverses éditions séparées des Éloges écrits et lus par Fontenelle, l'édition de 1731-1740, à La Haye , retient l'attention par sa composition. Selon la présentation qu'en fait Fontenelle lui-Éloges des Académiciens avec l'Histoire de l'Académie Royale des Sciences par M. de Fontenelle, La Haye chez 1 Isaac van der Kloot, t. 1, 1731, t. 2, 1740. Encyclopédie, art. Éloges Académiques, vol. V (1755), p. 527a-528a. 2 L'édition de 1731-1740 m'intéresse en raison de sa composition, mais les références des éloges sont données ici dans 3 les OEuvres de M. de Fontenelle, Paris, M. Brunet, 1742.

« De la légère profondeur des sciences : Fontenelle à l’Académie des Sciences »

Le Siècle de la légèreté, sous la direction de Jean-Alexandre Perras et Marine Ganofsky, Liverpool, Liverpool University Press, 2019, p. 127-145, 2019

La préface que Louis et Edmond Goncourt consacrent à La Femme au XVIII e siècle est l'occasion pour les deux auteurs, non seulement de présenter et de défendre leur entreprise historiographique, mais aussi de rappeler la valeur de ce XVIII e siècle qu'ils considèrent comme « le siècle français par excellence » :

Réverbérations. L’académisme de Fontenelle, de Paris à Berlin

Modernité et académies scientifiques européennes, 2023

Cette contribution propose une analyse comparée de la manière dont Bernard de Fontenelle, pour l’Académie des sciences de Paris, et Samuel Formey, pour l’Académie des sciences et des belles-lettres de Berlin, théorisent le rôle et le mode de fonctionnement des académies, ainsi que leur inscription dans la catégorie générale d’histoire de l’esprit humain. Cela permet de montrer comment leur fonction épistémologique est en étroite relation avec le statut politique qui leur est conféré.

Le « Discours à l’Académie française » (1693) de Fénelon : entre poétique et polémique

Versants. Revista suiza de literaturas románicas

Prononcé en 1693, le Discours à l’Académie française de Fénelon est bien davantage qu’un écrit de pure circonstance. Au-delà de l’éloge de Pellisson, à qui Fénelon succède au rang d’académicien, se dessine une réfl exion plus large sur les belles-lettres (composition, style, eff ets) et leur évolution historique. Mais, surtout, Fénelon déplace le centre de gravité du discours encomiastique à des fins de polémique religieuse. Car il entend écarter les soupçons, véhiculés par le clan réformé, qui pesaient sur l’authenticité de la conversion au catholicisme de Pellisson. Le propos participe d’une « écriture de l’action » (Christian Jouhaud) destinée à faire taire les voix dissidentes et à conforter ainsi la politique absolutiste.

‘Savoir pourquoi’. Métaphysique du jugement et histoire de l’esprit modernes chez Fontenelle

2015

la géométrie de l'infini que des Entretiens sur la pluralité des mondes. Dans ce qui suit, nous déployons ces deux registres discursifs enchevêtrés comme les moments d'une trajectoire philosophique qui conduit de la recherche des fondations du savoir à la constitution d'une disposition à l'égard du savoir. Ainsi, nous voudrions essayer de situer et de formuler ce qui constitue, pour Fontenelle, le problème posé par la théorie du jugement chez les Modernes, et montrer comment seul l'ajout d'une histoire de l'esprit permet de surmonter sa difficulté principale. Dans un second temps, nous voudrions montrer comment cette histoire de l'esprit peut, à son tour, donner lieu à une nouvelle métaphysique du jugement, comprise à l'aune d'une théorie du vraisemblable. Or de façon tout à fait remarquable, comme nous le verrons enfin, cette théorie du vraisemblable prend appui sur la réflexion que Fontenelle mène dans les années 1690 2 sur l'expérience dramatique et qui le conduit, à partir d'une réflexion sur l'histoire des oeuvres, à l'élaboration du programme d'une véritable esthétique. La démarche philosophique fontenellienne trouve ainsi son sens dans le fait que ses stratégies d'écritures forment autant de dispositifs qui visent à produire chez le lecteur une certaine attitude de spectateur-philosophe. Nous suggérons ainsi la séquence chronologique suivante : l'Histoire du théâtre français jusqu'à M. Corneille, la Vie de M. Corneille et les Réflexions sur la poétique (oeuvres non datées) seraient contemporaines du Parallèle de Corneille et de Racine (publié en 1693), dont elles offrent les développements et le soubassement théoriques nécessaires à sa compréhension. Cette réflexion sur le vraisemblable dramatique n'est pas close par les Réflexions sur la poétique, mais tout au contraire ouvre le programme non seulement d'une philosophie esthétique développée dans Sur la poésie en général 3 (publié en 1751 mais dont la rédaction peut dater des années 1710) mais aussi, c'est notre hypothèse de lecture, d'une métaphysique du jugement développée dans les Fragments et dont la dimension temporelle ou historique, ou, plus précisément encore : moderne, est portée précisément par le concept de vraisemblable élaboré d'abord pour l'art dramatique. Ainsi, on pourrait situer la rédaction des Fragments, pour lesquels on ne dispose d'aucun élément de datation 2 D'après Trublet, l'ensemble constitué par l'Histoire du théâtre français jusqu'à M. Corneille, la Vie de M. Corneille et les Réflexions sur la poétique, publié en 1742 seulement, est mis au net à la fin des années 1690. Voir Trublet, Mémoires pour servir à l'

"La philosophie de Leibniz au prisme de l'histoire intellectuelle chez Fontenelle et Jaucourt"

Coissard Guillaume, 2018

Dans cet article nous nous intéressons à deux textes de la première moitié du 18e siècle qui abordent l'œuvre de Leibniz. L'Éloge de M. Leibnitz de Fontenelle, d'une part, (1717) et la Vie de Mr. Leibnitz (1734) écrite par Jaucourt, d'autre part, se présentent respectivement comme un éloge et une biographie historique. Nous nous posons la question de savoir comment ces types de discours participent à la construction d'interprétations de la philosophie de Leibniz. Pour ce faire, nous analysons le mécanisme textuel de la constellation d’auteurs. Nous montrons ainsi que l'éloge comme la biographie permettent d'intégrer et d'opposer Leibniz à différents groupes d'auteurs. C'est ce jeu d’intégration (première partie de l’article) et d’opposition (deuxième partie) qui fournit le cadre pour des interprétations de la philosophie de Leibniz. La façon dont les deux auteurs construisent l’histoire intellectuelle fournit ainsi le prisme à travers lequel la philosophie de Leibniz se réfracte. L'un des résultats principaux de ce travail est de montrer que Fontenelle et Jaucourt, par le genre de discours qu'ils adoptent, construisent la possibilité d'interprétations multiples de la philosophie leibnizienne. À cet égard, on doit considérer ce genre de textes comme des médiations participant à l'élaboration, au 18e siècle, non pas d'un leibnizianisme, mais de plusieurs.

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S. Audidière, Fontenelle, la Tendresse philosophe

Fontenelle, Digression sur les Anciens et les Modernes et autres textes philosophiques, éd. critique, introduction et direction S. Audidière, Paris, Classiques Garnier, 780 p., 2016 , 2016