L'image du pape dans la pensée et l'oeuvre de Nicolas de Cues (original) (raw)
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L'image du pape dans la pensée et l'oeuvre de Nicolas de Cues NICOLAS DE CUES DANS SON SIÈCLE
Nicholas of Cusa served different popes of the XVth century. In his mystical vision of Unity, the pope has an important role to play to ensure and maintain the unity of the Church. His very high conception of papacy met sometimes some serious desappointments, as in his concrete relationship with Pius II for instance. His desagreement with the pope about the German Church and the Roman curious made his obedience rather difficult.
Nicolas de Cues et le Liber de Causis
Le Liber de Causis est un traité important de la métaphysique médiévale. Il est constitué de 31 propositions fondamentales, accompagnées chacune d'un commentaire explicatif. Il fut traduit de l'arabe à Tolède par Gérard de Crémone et s'imposa rapidement en Occident comme un texte majeur. Souvent attribué dans le monde latin à Aristote, au moins en ce qui concerne les propositions fondamentales, il était considéré comme un complément théologique à la Métaphysique d'Aristote 1 . Dans les statuts de la faculté des Arts de l'Université de Paris du 19 mai 1255, le Liber de Causis figure au programme à côté de la Métaphysique. Encore plus frappant, le Compendium examinatorium parisiense, un texte anonyme reprenant le programme de la Faculté des Arts de Paris dans les années 1230 ou 1240 stipule que la métaphysique doit être étudiée dans trois livres, la Metaphysica Vetus, la Metaphysica Nova et le Liber de Causis, au sujet duquel on déclare ceci : on y traite des substances divines en tant qu'elles sont principes d' existence et d'influx les unes sur les autres, dans la mesure où, dans ce traité, on affirme que toute substance supérieure influe sur son effet Lorsque Guillaume de Moerbeke traduisit en latin les Éléments de Théologie de Proclus 2 en 1268, Thomas d'Aquin s'aperçut que le Liber de Causis reprenait, tout en en altérant quelque peu le sens, des parties importantes de l'ouvrage de Proclus. L'auteur n'est donc pas du tout L'important est que même après la découverte de Thomas d'Aquin, l'ouvrage garda son crédit. C'est donc qu'on y voyait une oeuvre à l'intérêt philosophique intrinsèque, et pas seulement dû au fait qu'il était attribué à Aristote. Le Liber de Causis est en tout cas un des nombreux canaux par lesquels le néoplatonisme 3 a pu se propager dans le monde latin et intéresser un certain nombre d'esprits. Parmi ceux-ci, il faut mentionner Nicolas de Cues. Nicolas connaissait bien ce traité ; il s'y réfère à plusieurs reprises dans ses traités et également dans ses sermons. Deux propositions du Liber retiennent plus particulièrement son attention : 1° la proposition selon laquelle l'esprit est au-dessus du temps, comme à l'horizon de l'éternité. On trouve cette doctrine dans le commentaire de la proposition II du Liber : L'être qui est après l'éternité et au-dessus du temps est l'âme puisqu'il est plus bas dans l'horizon de l'éternité et au-dessus du temps ( §22) ; 2° la proposition XIV : Tout être connaissant qui connaît sa propre essence, vers elle fait retour, d'un retour total 4 . l'horizon de l'éternité ; Nicolas assimile de façon très intéressante ce statut de la mens en tant que frontière entre deux mondes à celui du point de rencontre (coincidentia) entre un cercle et sa tangente. Nous reviendrons un peu plus loin sur cette question. Dans le Sermon CLXXII, c'est aussi la mens qui fait l'objet de la référence à la proposition du Liber 7 . L'idée est ici qu'à la différence de l'esprit infini qui embrasse simultanément toutes les réalités finies et manifeste par là une liberté et une puissance absolue, la mens humana fait preuve d'une liberté et d'une puissance réelle, mais finie, par sa capacité à appréhender successivement une pluralité d'objets. Elle n'est pas directement restreinte (contracta) au lieu et au tempsdans la mesure où elle n'a pas besoin d'organes corporels pour toutes ses opérations -mais elle n'est pas non plus absolument déliée de tout lien au continu et au temps : elle est en fait à l'horizon du temps et de l'éternité. Dans le De Aequalitate, c'est l'âme humaine qui est à l'horizon du temps et de l'éternité. Nicolas défend l'idée que l'âme est le temps, mais sous un mode intemporel. Elle est le temps car le temps est essentiellement nombre du mouvement et l'âme, possédant en elle le nombre pur ou nombre nombrant, comprend en elle l'essence même du temps. Mais n'étant pas On trouve une occurrence dans la Docte Ignorance, mais le contexte est quelque peu spécial : il y est question d'une figure géométrique, la sphère, engendrée par la révolution d'un cercle sur lui-même ; Nicolas emploie, de façon significative à mon sens, l'expression reditio completa pour décrire cette révolution du cercle génératrice de la sphère. Nous reviendrons plus loin sur cet usage original de l'expression du Liber de Causis. Les autres occurrences renvoient plus classiquement à la mens ou à l'intellect, qui se connaît lui-même, fait retour sur lui-même d'un retour complet. Deux occurrences se trouvent dans le De Coniecturis, la grande oeuvre qui suit la Docte Ignorance et à laquelle Nicolas travaille entre 1440 et 1444 ; une troisième appartient à un sermon qui date à peu près de la même période (1446). De toute évidence, l'usage de cette expression est principalement à chercher dans les thématiques spécifiques de cette oeuvre majeure qu'est le De Coniecturis.
La connaissance comme saisie dans l'altérité de l'unité du vrai chez Nicolas de Cues
Nicholas of Cusa was obviously aware of the fact that knowledge is always given under some perspective. This is true for sensible knowledge but also for the rational and the intellectual ones. It's the origin of Nicholas' theory of surmises. This paper considers whether and how it's possible to transcend this perspectivistic turn of knowledge and get access if any to absolute truth according Cusanus
Le pérennialisme chrétien de Nicolas de Cues : un christocentrisme médiéval
Philitt, 2018
L’œcuménisme religieux est souvent pensé comme une idée moderne née du célèbre aggiornamento. Pourtant, cette idée est une signature du christianisme depuis les origines, et constitue le grand souci du théologien médiéval Nicolas de Cues. En s’inscrivant dans la tradition mystique et néoplatonicienne, cet évêque et cardinal du XVe siècle nous invite à redécouvrir les principes d’une théologie christocentrique qui voit dans la pluralité des religions de multiples indices d’une sagesse éternelle, celle du Verbe rédempteur de Dieu. La diversité des prétentions religieuses à la vérité ne doit pas gêner les chrétiens, qui doivent y trouver la confirmation de leur sagesse révélée : ce qui diverge extérieurement, converge intérieurement.
In his Cribratio Alkorani, Nicholas of Cusa takes islam into account. and among other topics, clims that 1° the Gospel shines through the text of the Coran and is its truth; 2° Islam is seen as a religion focused on the senses, while christianity is rather related to the intellect. The paper tries to understand how both claims can be founded in Nicholas of Cusa 's doctrine as 1° the Coran contradicts the Gospel in many points 2° islam is posterior to christianity while the act of the sense is prior to the act of the intellect
La lecture du Timée par Nicolas de Cues
Nicholas of Cusa reads the Timaeus as an philosophical teatise ensuring that the world is good, meaningful and that it allows man to lead a moral life within itself. The Timaeus allows Nicholas of Cusa to overcome the temptation of skepticism induced by the collapsing of the medieval Weltanschauung and religious society.
Le temps comme explication de l'eternité chez Nicolas de Cues
Revue Philosophique de Louvain, 2003
Le temps comme explication de l'éternité chez Nicolas de Cues Un approfondissement des thèses boéciennes 1. L'ARTICLE DE E. STUMP ET N KRETZMANN SUR L'ÉTERNITÉ CHEZ BOÈCE 320 Jean-Michel Counet 3 Ibid., n o 8: «Quod igitur interminabilis vitae plenitudinem totam pariter comprehendit ac possidet…»; Ibid., n o 12: «… et cum totam pariter vitae suae plenitudinem nequeat possidere…». 4 Timée 37D-38C.
Doctrine trinitaire et coïncidence des opposés chez Nicolas de Cues
Chez Nicolas de Cues, comme chacun le sait, Dieu est caractérisé comme coincidentia oppositorum ou comme au-delà d'une telle coincidentia. Mais on rencontre aussi chez lui un discours trinitaire classique : Dieu est Père, Fils, Esprit, ce que Nicolas traduit volontiers conceptuellement en Unité, Egalité et Connexion. Ces trois hypostases sont consubstantielles, elles ne forment qu'une seule nature ; sans être autres les unes que les autres, ces hypostases sont cependant distinctes.
Rogier van der Weyden et Nicolas de Cues : la peinture au service de la mystique
Rogier van der Weyden. Contexte et réception. Annales de la Société royale d'archéologie de Bruxelles, 2021
Nicolas de Cues évoque au début de son De Visione Dei quelques tableaux omnivoyants ( des portaits qui, quelle soit l'orientation du spectateur, donnent l'impression de le regarder), parmi lesquels un tableau de Rogier van der Weyden, La clémence de Trajan, conservé au tribunal de Bruxelles. Ce tableau a disparu dans un incendie, mais il en existe une tapisserie au musée de Berne. L'article analyse ce vestige que nous possédons du tableau et montre quelques convergences entre l'approche de la oeinture chez Van Eyck et Van der Weyden et les conceptions cusaines de l'image et de l'art de la peinture