Des livres d’entrées? Vers une poétique de récit de voyage dans les relations d’entrées de Puget de la Serre (original) (raw)

Le récit de voyage : l’entrée en littérature

Études littéraires, 2000

In the 19 th century, travel narratives expérience important changes of form and content, due to a reversai in their relationship to literature: the narrative becomes the justification for the voyage, instead of just its resuit or one of its possible sequels. Therefore the object of the voyage is defined within the limits of literature while the part of the traveller becomes more and more commutable with that of the writer.

Réception des relations de voyage en Nouvelle-France dans quelques histoires littéraires du Québec et du Canada

@nalyses, 2014

Résumé Dans cet article consacré à la réception institutionnelle du patrimoine lettré de la Nouvelle-France, je me concentre sur ce qu’on a écrit au sujet des relations de voyage dans quelques histoires de la littérature canadienne, canadienne-française et québécoise publiées depuis le XIXe siècle. Peu goûtée par la critique historienne (souvent nationaliste), tant pour son origine exogène que pour sa nature informe et dénuée de prestige, la relation de voyage fait l’objet de commentaires mitigés. À l’aide d’un parcours chronologique et d’exemples contrastés, je dresserai un portrait général de la réception historiographique des œuvres appartenant à ce genre mal aimé. Abstract In this article addressing the institutional reception of the written heritage of New France, I am focussing on what has been said about travel writing in a selection of histories of Canadian, French Canadian, and then Québécois literature, published since the 19th century. Not truly appreciated by history- based criticism (often nationalist), as much for its exogenous origins as for its formless nature and lack of prestige, travel writing has generally been received with mixed feelings. By using a chronological approach and contrasted examples, I will sketch a general portrait of the historiographical reception of works pertaining to this unloved genre.""

Entrer chez le libraire, entrer dans ses livres : la poétique des seuils de Gilles Corrozet

2024

Le rôle des adresses aux extérieurs, en particulier aux Grands, a valeur de requête, explicite ou non : on leur demande de participer à cette communauté et d’en défendre les intérêts. L’intérêt défendu peut être celui de tous, du rayonnement du pays : ainsi les seuils de Corrozet servent-ils à appeler de façon exhortative à la constitution de réseaux poétiques moderne tout en satisfaisant les enjeux simplement matériels et financiers du commerce en librairie.

Réécrire l’origine poétique au XX siècle : l’expérience du Bestiaire ou cortège d’Orphée de Guillaume Apollinaire

Études littéraires, 2000

Au seuil de son oeuvre, Apollinaire choisit Orphée. Dans Lebestiaire ou Cortège d’Orphée, le poète retrouve les caractéristiques traditionnelles du mythe, le carmen au sens étymologique du terme, et rejoint les réécritures qui l’ont précédé. L’entreprise est osée, car il convient d’habiter en Orphée, d’endosser son costume et surtout de (re)construire le mythe. En prenant appui sur les fondations ancestrales du récit antique, Apollinaire entend ériger de nouveaux fondements poétiques. L’édifice, entre tradition et émancipation, entraîne le lecteur dans un labyrinthe extraordinaire, entre mythe et réalité, poésie et gravure, vie et mort, chant et parole, antiquité et modernité. Le vertige des sens fonde le pouvoir du poète : mage des Temps modernes, il surpasse son aïeul et transcende les possibilités de l’écriture.

Les Lettres d’un voyageur de George Sand

Recherches & travaux, 2007

En tant que récits de voyage, ou plutôt « impressions » (préface ; p. 646 ; p. 38 1) de voyage, cette « oeuvre informe » (préface ; p. 649 ; p. 41) pose la question des conditions de possibilité et de réalisation de la description dans le cadre d'une réflexion sur l'art du paysage littéraire. La poétique sandienne est d'autant plus originale qu'elle se fonde sur une tension créatrice à l'endroit de la description de paysage. Elle met en oeuvre une tension entre l'objet naturel et le sujet, labile, et sans doute expérimental 2 , qui se présente comme auteur et donc responsable de la description. Cette tension romantique entre objectivisme et subjectivisme, est redoublée, chez Sand, par une réflexion sur les ambitions littéraires de la description : les esthétiques du pittoresque et du sublime sont alors sollicitées pour proposer une poétique originale du paysage littéraire. Ainsi les solutions esquissées sur le plan de l'écriture fondent l'originalité de la démarche sandienne et l'inscrivent au coeur de la problématique esthétique du romantisme. La description pittoresque : l'esthétique du tableau Les ressources de l'art pittoresque consistent d'abord à proposer à l'écrivain voyageur, sur le modèle bien connu de l'ut pictura poésis horacien, un modèle indépassable et inégalable, celui de la peinture : il s'agit de s'inspirer de l'art  Les Lettres d'un voyageur de George Sand Une poétique romantique du paysage 1. Selon la convention que nous adoptons pour ce volume : G. Sand, Lettres d'un voyageur, pages de l'édition de G. Lubin puis pages de l'édition de H. Bonnet.

Poétique de l’impasse. Découverte de la ville et écriture de soi

Hommes & Migrations , 2018

Les représentations négatives de la ville occidentale traversent l’histoire de la littérature. La découverte de l’hostilité du monde urbain constitue ainsi un motif récurrent de l’expérience migratoire. Un commun effroi devant l’indifférence et la solitude semble relier les voyageurs européens du tournant du XXe siècle aux migrants afro-antillais venus achever leurs études à Paris durant les années 1950. Des témoignages des auteurs aux trajectoires de leurs personnages, le traitement littéraire de la ville s’appuie sur les impasses qu’il érige en mobilisant les ressources poétiques de leur franchissement.

Poétique de la lettre dans les Lettres d’un voyageur

Recherches et travaux, 2007

que Sand emprunte à M me de Staël  , en dépit de leur forme relativement convenue dans la littérature du temps, les Lettres d'un voyageur constituent une oeuvre singulière et originale dans l'ensemble sandien. Ces modestes « Fragments de lettres »-selon le titre originel inscrit de la main de Sand sur le manuscrit des deux premières lettres -se distinguent, de l'avis de l'auteur elle-même, par le projet qui a présidé à leur écriture : « Je viens donc de relire les Lettres d'un voyageur de septembre  et de janvier  », écrit-elle dans Histoire de ma vie, « et j'y retrouve le plan d'un ouvrage que je m'étais promis de continuer toute ma vie. Je regrette beaucoup de ne l'avoir pas fait ». Cet ouvrage aurait consisté, poursuit-elle, « à rendre compte des dispositions successives de [son] esprit d'une façon naïve et arrangée en même temps », ou encore, comme elle l'explique dans une métaphore suggestive, à « faire le propre roman de [sa] vie » sans en être le personnage réel, mais « le personnage pensant et analysant  ». La lettre, oscillant entre spontanéité et littérarité, entre introspection et exercice de la pensée, était sans doute la forme d'écriture la plus apte à produire cette biofiction paradoxale, destinée non pas à fournir de nouvelles légendes du moi  Poétique de la lettre dans les Lettres d'un voyageur L'invention d'un style . « Mirza ou Lettre d'un voyageur » est une nouvelle de jeunesse de M me de Staël, publiée en  dans Recueil de morceaux détachés. . Comme le signale Georges Lubin dans l'introduction de son édition des Lettres d'un Voyageur, op. cit., p. . . G. Sand, Histoire de ma vie, édition de G. Lubin, op. cit., vol. II, p. . Recherches & Travaux-n°  . Son nom disparaît à partir de l'édition Perrotin en . . Selon la convention que nous adoptons pour ce volume : G. Sand, Lettres d'un voyageur, pages de l'édition de G. Lubin puis pages de l'édition de H. Bonnet.

Le Voyage Comme Prétexte. L’Ecriture VIATIQUE1 Dans Un Aller Simple De Didier Van Cauwelaert

2022

Le récit viatique fictionnel chez Didier van Cauwelaert représente moins la métaphore de la littérature que le prétexte d'une poïétique. Nous nous intéressons en particulier à son roman Un aller simple pour montrer comment, en utilisant l'intertextualité, le métalangage, et la mise en abîme, l'auteur réussit à fictionnaliser les mécanismes mêmes de l'écriture. De plus, cet article révèle comment la parodie et le détournement déconstruisent le récit de voyage classique, en montrant que toute littérature est fiction.

Formaliser l’expérience. Écrits professionnels et Écrits poétiques

Etudes De Communication Langages Information Mediations, 1997

Dans le cadre de l'intervention ergonomique, la forme et le mode de constitution d'un rapport d'étude écrit par l'ergonome sont conditionnés par des déterminations sociales encadrant la relation de l'intervenant à l'entreprise. Ces documents écrits répondent à un objectif précis : transformer leur situation de travail pour réduire les effets indésirables sur leur santé. Ces rapports d'étude ne peuvent contenir tout de l'expérience humaine acquise sur chaque terrain. Des « surplus » ne peuvent être exploités que dans des écrits personnels réalisés dans un autre cadre. Dans les deux cas se pose la question de la mise en mots. Le présent article n'est pas un essai théorique. Il n'a d'autre prétention que de mettre en forme une expérience singulière d'écriture. 1. L'idée de « formaliser » l'expérience. Le dictionnaire nous dit que formaliser, c'est réduire un système de connaissance à ses structures formelles. Dans ce qui suit, c'est plutôt quelque chose comme « donner une forme », « mettre en une autre forme ». Nous avons pu constater l'effet, sur un ensemble d'opérateurs, de la formalisation de l'activité d'une de leur collègue, il y a bien des années, dans une usine de transformation de la laine du Nord, lors d'une réunion de son Comité d'Entreprise 1. Nous y présentions notre analyse de l'activité au nouveau poste de cette opératrice. Les résultats étaient mis sous forme de graphes assez complexes appelés « chroniques de l'activité ». L'une d'elles illustrait les difficultés rencontrées au fil du temps par Formaliser l'expérience. Écrits professionnels et Écrits poétiques Études de communication, 20 | 1997 Voir l'activité de travail condensée en une forme géométrique était inhabituel pour les représentants au Comité d'Entreprise, mais cette forme ne leur était pas obscure ou étrangère. Le dessin de la chronique ne passe pas par le langage, mais le renforce ou vient au secours de qui est confronté, comme Kader, aux difficultés à dire les événements liés au(x) temps dans la situation de travail. C'est donc un moyen ou une ressource pour l'expression. Ce relais pris par le schéma évite la longueur d'un discours qu'il est parfois périlleux d'entreprendre. Trop technique, il aurait peu de chance d'être parfaitement compris voire même compréhensible. Le schéma est « plus parlant » et laisse davantage de traces mnésiques.