M. Campopiano, L’histoire de la Terre Sainte et le discours franciscain sur les croisades : les Frères mineurs à Jérusalem (1373- 1524) (original) (raw)

« L'argument vassalique » au service de la prédication des croisades en Terre sainte (fin XII e – XIII e siècles)

In the late twelfth century we can observe important changes in the propaganda of the crusades to the Holy Land. The popes and the preachers started to stress that the Holy Land should be defended and, after the disasters of 1187, should be reconquered because of its importance personally for God. Six arguments of the crusade propaganda which were invented or became widespread at that time can be mentioned here. Among them there is one that we can call the "vassal argument", by means of which the papacy and the preachers pointed out that God should be defended when his beloved land is attacked by heathens because he is the Lord and the listeners are his vassals. It seems that the idea was created by the crusade preachers at the end of the twelfth century and then came to be used by the papacy as well, from Innocent III onwards. In the thirteenth century it was extensively enriched by such preachers as Jacques de Vitry and Humbert of Romans who made the vassal argument more illustrative.

« Frère Jérôme de Catalogne, premier évêque de Caffa, et l'Orient franciscain », dans Espaces et réseaux en Méditerranée : VIe-XVIe siècle, II, éd. D. Coulon, Ch. Picard et D. Valérian, Paris, éditions Bouchène, 2010, p. 127-165.

Pourquoi parler du frère Jérôme de Catalogne, premier évêque franciscain de Caffa ? Le personnage n'est pas un inconnu, puisque le père franciscain Girolamo Golubovich lui a consacré une longue notice biographique qui établit à peu près tout ce que nous savons 1 , à laquelle s'ajoutent encore une vingtaine de pages écrites par le père franciscain José Maria Pou y Marti 2 . Pour établir des données définitives, Golubovich avait fait en son temps un vaste passage en revue des différentes sources disponibles, afin de dresser la figure idéale d'un des grands missionnaires de l'ordre. L'action de notre personnage a touché à suffisamment de domaines pour qu'en parlent à travers leurs travaux aussi bien Jean Richard, que Giorgio Fedalto, Michel Balard ou Angeliki Laiou 3 . Il me semble néanmoins qu'il peut être intéressant de revenir sur le cas du premier évêque de Caffa afin d'inscrire son action dans une étude de la construction des réseaux en Méditerranée, et en l'occurrence de réseaux qui ne sont pas seulement religieux et missionnaires, mais aussi politiques. En outre, les rapports de notre franciscain avec la papauté et ses initiatives missionnaires me semblent également être une bonne clé de lecture pour montrer que ni les franciscains, ni même la politique pontificale ne forment un bloc

Paolo Sarpi et Fulgenzio Micanzio. L’extrémisme catholique antiromain du début du XVIIe siècle

Antiromanisme doctrinal et romanité ecclésiale dans le catholicisme posttridentin (XVIe-XXe siècles). Actes de la journée d’études de Lyon (30 novembre 2007), éd. S. DE FRANCESCHI, Chrétiens et Sociétés, Documents et mémoires, 7, Lyon, 2008, p. 45-71

Le catholicisme antiromain a connu un âge d'or à l'époque posttridentine dans le cadre du débat classique autour de l'autorité pontificale in rebus temporalibus. Au confluent des deux modernités 74 , la religieuse, caractérisée par un processus général et irréversible de confessionnalisation en Europe après la clôture du concile de Trente, et la politique, fondée sur une autonomisation de l'État qui signifie désir d'absolutisme, l'antiromanisme catholique rencontre la controverse autour du pouvoir temporel du pape. La thèse de la potestas indirecta, soit le droit, revendiqué par le pontife romain, d'intervenir in rebus temporalibus pour autant que les intérêts du spirituel le requissent, a été exposée pour la première fois sous sa forme canonique par le jésuite italien Robert Bellarmin (1542-1621) dans ses Disputationes de controuersiis christianae fidei (1586)(1587)(1588)(1589)(1590)(1591)(1592)(1593) 75 . L'ouvrage avait alors retenu l'attention davantage de la curie romaine, encore soucieuse de ne pas exclure définitivement la théorie théocratique du pouvoir direct, que des catholiques antiromains.

« Présentation de Simon Claude MIMOUNI, Jacques le Juste, frère de Jésus de Nazareth. Histoire de la communauté nazoréenne / chrétienne de Jérusalem du Ier au IVe siècle, Paris, 2015 (Éditions Bayard) » (SBL San Antonio, 2016, version courte).

École pratique des Hautes études -Section des sciences religieuses, Paris Je ne sais pas si dans le cadre d'une présentation de son propre livre, on peut avancer des complementa et des retractationes 1 . Je vais en tout cas m'y employer quelque peu en proposant à la sagacité de mes estimables collègues, qui ont accepté avec bienveillance de participer à ce débat, nombre de remarques et de réflexions 2 .