André Brassard ou la communauté des Paravents (original) (raw)

Derrière « Les Paravents » : Entretien avec André Brassard

Jeu Revue De Theâtre, 1987

derrière «les paravents» entretien avec andré brassard la démarche Les Paravents ont fait l'objet d'une préparation tout à fait particulière. D'abord, une adaptation que tu as faite et qui s'imposait... Est-ce qu 'elle a été très importante? Les coupures ont-elles été nombreuses? Ça représentait un long travail? André Brassard-Oui et non. Ça s'est fait tranquillement, comme quand on travaille sur une création. L'été dernier, dans les trois semaines d'atelier qu'on a faites, on a lu toute la pièce, sauf qu'à un moment donné je me disais: «On peut peut-être se passer de ça, ou de ça...» Et j'ai commencé à élaguer. J'ai donc distribué aux acteurs, avant de commencer à répéter en novembre, un texte qui était déjà réduit. C'est donc à partir du travail avec les comédiens que tu as fait les principales coupures? A.B.-Oui. Je suis incapable de faire ça à froid dans mon bureau. Je peux réfléchir, mais c'est en plein travail que je me rends le mieux compte de l'adaptation à faire. Il faut d'abord écouter le texte. A.B.-Oui, ça dépend même parfois du jeu. L'autre étape du travail a eu lieu après la première moitié des répétitions. J'ai fait ce que j'appelle de la chirurgie esthétique, à l'intérieur des tableaux mêmes. C'est-à-dire que j'ai enlevé trois répliques ici, deux répliques là, et essayé de réduire le texte en respectant sa structure globale. C'est dire que chaque comédien contribue à l'adaptation? A.B.-Parfois, oui. Je leur demande: «De quoi pouvez-vous vous passer, là-dedans?» Il est bien évident qu'on y perd certaines nuances mais, d'un autre côté, ce que l'acteur donne par sa présence n'a peut-être pas besoin d'être dit... Les plus grosses coupures, finalement, ont été faites dans la deuxième partie, parce que la première est restée à peu près intacte. En fait, tout ce qui a vraiment été coupé, c'est le septième tableau, avec le juge, où je n'ai gardé que la scène entre Saïd et le cadi. Dans le texte, quatre ou cinq personnes venaient se faire juger: un joueur de flûte, un homme qui a pissé... C'était une scène assez comique, finalement. La plus importante coupure a été le personnage du sergent, que je ne me suis pas senti capable de représenter. Pour toutes sortes de raisons, qui ont à voir à la fois avec mes fantasmes personnels, que je ne peux pas détruire en les mettant sur scène ou en les travaillant quotidiennement, avec le fait aussi que pour Françoise Faucher dans le rôle d'Ommou. René Binet. •Ce théâtre demande d'être joué par des gens qui ont du métier.

Entretien avec André Brassard

Études françaises, 2015

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Antoine Volodine ou la fête après l'Apocalypse

Cloé Korman pour IF Verso, 3 août 2014 Le monde est détruit. Le capitalisme est lessivé. La Révolution Communiste est morte, elle a ressuscité, s'est levée à nouveau, puis elle est morte pour de bon. Les réacteurs nucléaires de la planète entière ont implosé et se sont soulagés de leur uranium sur toutes les bêtes à poils ou à plume, tout ce qui rampe ou nage, parle ou écrit en vers ou en prose. Les derniers humains vivent désormais dans des baraquements rouillés ou des sites industriels désaffectés où la nourriture est rare, l'hygiène, quasi-inexistante. Parmi eux, trois anciens mercenaires : Vassilissa Narachvili, Kronauer et Iliouchenko. Ils fuient la zone de combat après que leur capitaine a basculé dans la folie et cherchent refuge dans un de ces maquis où la radioactivité est devenue si forte qu'aucun représentant de l'État central ne s'y risquerait. Souffrant de plusieurs blessures, Vassilissa est au seuil de la mort et Kronauer se décide à quitter ses compagnons pour lui chercher secours : c'est ainsi, en cheminant une éternité à travers la taïga puis la forêt, qu'il découvre Terminus Radieux, le kolkhoze où règne le chaman Solovieï. Telle est la situation initiale du nouveau roman d'Antoine Volodine, qui a pour titre le nom de ce lieu hors du commun, Terminus Radieux (à paraître au Seuil en août prochain dans la collection « Fiction & Compagnie »). Volodine y poursuit le déploiement d'un univers fictionnel qui frappe par sa singularité et sa cohérence. Sous la signature d'Antoine Volodine ou d'un de ses personnages d'écrivains-chamans (Lutz Bassman, Elli Kronauer, Manuela Drager), on a pu faire connaissance peu à peu avec ses recueils de récits croisés tels Des Anges Mineurs (prix du livre Inter en 2000) qui a pour cadre un espace si vaste et désolé, dans une société si dissoute, que la simple rencontre entre les personnages éponymes des différents chapitres, leur frôlement dans une cage d'escalier ou au bord d'un stade de sport ressemblent à des miracles, des coïncidences aussi exceptionnelles que des alignements de planètes lors des éclipses. De ce traducteur du russe, écrivain aux multiples visages, on a pu découvrir également ses textes qui reprennent et détournent les codes du roman de genre (espionnage et passion amoureuse du magnifique Port Intérieur par exemple, qui se passe à Macau), ses anthologies et histoires littéraires fictives (tels Écrivains, le plus récemment paru, et La Littérature post-exotique en dix leçons, leçon onze). Depuis trente ans, Antoine Volodine compose une oeuvre à part dans laquelle une poignée de mercenaires, clochards, marginaux, survivent aux restes de notre monde, à l'échec conjoint de l'impérialisme capitaliste et des assauts de la Révolution, pour témoigner. C'est un monde où la pauvreté extrême, devenue le sort commun de l'humanité, fait émerger une étrange émotion dans les reliques industrielles, les souvenirs, ou les bribes de paroles de héros contemplatifs et taiseux – « Bof, dit-il pour entretenir la conversation. » –, dotés d'un désespoir à toute épreuve, mais aussi souvent d'un entêtement, d'une résistance aux coups et blessures – « Il était décédé une fois de plus pendant la nuit. » – dignes des Looney Tunes.

Baisser les culottes de son âme. Rencontres avec André Brassard et Serge Mandeville

Vst - Vie Sociale Et Traitements, 2009

Faire du théâtre… Pour changer le monde, dit André Brassard. Pour sortir de soi. Parce que c'est l'art le plus puissant et le plus exigeant, dit Serge Mandeville. Faire du théâtre parce qu'on en vit, dit le premier. Espérer pouvoir en vivre, dit le second. André Brassard : « Beckett, c'est une vieille histoire d'amour, une vieille fréquentation. En 1966, j'ai monté un festival Beckett, on jouait toutes les oeuvres en alternance. J'ai joué Vladimir dans En attendant Godot, mis en scène Fin de partie, Oh les beaux jours, Va et vient, une pièce charmante. Beckett nous dit que malheureusement la mort est impossible. On ne meurt pas, on attend. Pas forcément Godot, mais on attend. Peut-être qu'on attend Dieu ? » De Beckett, Serge Mandeville a mis et remis en scène trois pièces : en 2003, Pas/Footfalls, en version bilingue ; l'année suivante, Oh les beaux jours, puis Comédie en 2006, avant une re-création de Pas et Comédie en 2008 : « Beckett pose la question universelle : qu'est-ce qu'être un homme ? Qu'est-ce que la mort ? Beckett, c'est une voix éteinte qui crie par en dedans. Chez lui, c'est le silence qui parle. » Dialogue improbable, se sont-ils seulement rencontrés, ces deux-là ? Au moins une fois, déterminante pour Serge Mandeville : « Après avoir vu En attendant Godot mis en scène par Brassard, je suis resté sonné pendant cinq jours. Mon amour pour le théâtre de Beckett est né ce jour-là. »

La personne et ses modes chez Pierre Abélard

La notion de personne – radicale pour la période médiévale et transversale aux champs de la théologie, la morale, le langage et la psychologie abélardienne – est, dans les mots du philosophe, plurielle. Elle signifie différemment pour le théologien, pour le grammairien, pour le rhéteur et le comédien. Qu’est-ce que cela engage ? De quel ordre est cette différence ? Peut-on y trouver un certain dénominateur commun ? Penser la « personne » et son équivocité suppose ainsi de se rapprocher des questions majeures de la pensée abélardienne toute entière ; une pensée, probablement, aussi équivoque que le terme abordé.

Les Confessions d'Augustin : un modèle pour Abélard ?

La lettre de Pierre Abélard appelée "Histoire de mes malheurs" par la tradition critique s'ouvre comme une lettre de consolation à un ami. Destinée à une lecture publique, elle retrace l'itinéraire mouvementée du philosophe et théologien, entre revers de fortune et itinéraire d'un orgueilleux cherchant la voie du salut. Etant donné l'importante de l'oeuvre d'Augustin chez Abélard et ses contemporains, et le propos développé dans les Confessions, cet ouvrage a-t-il été une source d'inspiration pour Pierre Abélard ?

Alexandre d’Aphrodise et les Présocratiques

Journal of Ancient Philosophy

In lieu of an abstract, here is a brief excerpt of the content: "Alexandre d’Aphrodise fut un célèbre philosophe et commentateur aristotélicien qui a eu son floruit au commencement du IIIe siècle après J.-C., et qui a enseigné la philosophie aristotélicienne à Athènes. L’importance de la considération d’Alexandre pour les présocratiques réside dans le fait qu’il a été un point de repère insigne pour tous les commentateurs d’Aristote successifs, et notamment pour Simplicius (VIe après J.-C.) qui, lui, est l’une des sources les plus importantes pour la reconstruction des doctrines présocratiques. L’on retrouve des références aux présocratiques dans plusieurs textes d’Alexandre (notamment dans les commentaires des textes d’Aristote, par exemple dans les commentaires des livres Alpha et Gamma de la Métaphysique, du De sensu, des Meteorologica et des Topiques), mais pour une raison que j’expliquerai, je me contenterai de son commentaire du livre Alpha de la Mét...

Le mauvais garçon. BrassardBrassard

2012

Profi ls Ce n'est pas le premier livre sur André Brassard, ce géant de la mise en scène québécoise. Rappelons André Brassard. Stratégies de mise en scène de Claude Lapointe (VLB éditeur, 1990), où l'auteure s'attache à ses mises en scène de dix oeuvres théâtrales, à son travail en répétition et à ses théories sur le jeu, à partir de deux années d'observation. Ensuite, Wajdi Mouawad a publié, en collaboration avec Sophie Létourneau, Je suis le méchant (Leméac, 2004), carnets réalisés à partir d'entretiens avec son prédécesseur à la direction du Théâtre français du Centre national des Arts. La vie personnelle plutôt glauque de Brassard y était déjà étalée autant que son travail théâtral. Avec le livre de Corbeil, nous plongeons encore plus dans le côté sombre du personnage. Nous savons maintenant qu'André Brassard a été un délinquant dès l'enfance. Qu'il a eu une vie dissolue, qu'il raffolait de pornographie, qu'il s'est défoncé à la coke (le préfacier de Corbeil, Jean Fugère, affi rme même qu'elle lui a brûlé quelques neurones) alors qu'il fréquentait des institutions sérieuses, qu'il volait des livres comme Jean Genet dont il est resté un fan et que, comme lui, il a fait de la prison au point où il est encore aujourd'hui interdit de séjour aux États-Unis. Comme l'a été Genet. Cela fait sans doute du bien au metteur en scène de déballer son linge sale et de se trouver des circonstances atténuantes. Déjà, une incertitude

Goulven Pennaod, Jon Mirande et la Bretagne

Lapurdum, 2000

De son vrai nom Georges Pinault (Saint-Malo 1928-), « Goulven Pennaod » (c'est son nom bretonnisé, comme c'était alors l'habitude militante, plutôt qu'un nom de plume) apprend le breton assez jeune, après des études secondaires au collège de Saint-Malo, où ses parents tenaient commerce, at -il rappelé récemment. Abeozen (1957, 216) le décrit arrivant, encore adolescent, dans sa cellule à la fin 1944, alors que lui-même avait été arrêté et emprisonné pour ses activités bretonnantes, notamment sur les ondes de Radio-Roazhon, la radio en breton créée sous l'Occupation (elle émettait des émissions essentiellement culturelles, mais sous autorité allemande, dirigées par L.P. Nemo, alias Roparz Hemon).

Eprouver la révélation divine à la lumière de la cité. Les frères de l'Effort et l'anthropologue blédard

Journal des anthropologues , 2022

Portant l’attention à une forme de prédication musulmane en banlieue francilienne, il s’agit d’interroger ce que l’expérience historique de l’Europe produit au sein de l’immigration postcoloniale et ouvrière en France. En filigrane, l’article est fondé par l’interlocution entre les enfants d’immigrés et l’anthropologue demeurant « blédard », c’est-à-dire entre les temps aussi singuliers que contemporains de la tradition islamique.

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Les Amis des Arsacides : pistes de réflexion

Les Arsacides héritiers des Séleucides ? Réflexions sur l'héritage hellénistique dans les pratiques de pouvoir des rois parthes. Dossier de contributions réunies par Charlotte Lerouge-Cohen pour la revue Ktèma, p. 117-121, 2014

Conclusion. Sur la vie fragile des couvents

Des couvent fragiles. Pour une archéologie des établissements mendiants (France méridionale, Corse, Piémont, Ligurie), sous la direction de Clément Lenoble et Fabien Blanc-Garidel, Lyon-Avignon, CIHAM-Editions, 2023, p. 359-404, 2023