Les édifices de spectacles antiques de Gaule Narbonnaise : documents iconographiques, interprétations, restaurations (original) (raw)
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Article issu d'un recueil de textes collectés lors du premier Congrès francophone d’histoire de la construction (Paris, 19-21/6/2008) Les études architecturales menées sur ces trois monuments antiques de Narbonnaise ont conduit à des observations nouvelles permettant de mieux appréhender l’organisation des chantiers antiques. Nous abordons ici le problème de la mise en œuvre des blocs de grand appareil posés à joints vifs et en particulier la question des modes et des sens de pose.
This article presents the inscriptions of Gallia narbonensis in which we find mentions of statues (statua, signum, simulacrum, imago) : the number of these inscriptions (34) is quite low when one considers the multitude of statues that populated the ancient public spaces. The terms most attested are signum and statua; simulacrum and imago are very rare. No statue mentioned has been preserved. The study focuses on the type of the inscribed blocks and the material of the statues, their geographical distribution in the province and their location in the urban space. It also provides information about the subjects depicted (gods, "élites locales", emperors), the origin of their funding and social mechanisms that led to their execution and their implementation. Key-words: Roman Empire, Gallia narbonensis, epigraphy, inscriptions, statues, sculpture, evergetism, ex voto, notables, statua, imago, simulacrum, signum, effigies.
2012
Décor des édifices publics civils et religieux en Gaule durant l'antiquité, I er -IV e siècle : peinture, mosaïque, stuc et décor architectonique.
Les récentes découvertes de maisons à jardin en Gaule romaine, particulièrement en Narbonnaise, confirment l’imitation des modes italiennes dans l’architecture domestique urbaine. Mais souvent, faute de fouilles méticuleuses des espaces découverts ou d’analyses palynologiques systématiques, ce sont les bassins d’agrément qui le plus fréquemment font apparaître le jardin. L’analyse de leur apparition chronologique permet d’appréhender l’évolution des formes et des modes au sein d’une province, ainsi que leurs modalités de diffusion. L’élaboration de cette typo-chronologie a permis de constater une multiplication de la construction des pièces d’eau dans les espaces plantés des maisons urbaines, entre le Ier et le IIe siècle, ainsi que la diffusion du bassin rectangulaire à abside semi-circulaire en façade, ou celle du bassin à bras, surreprésenté en Narbonnaise, allant jusqu’au développement d’une mode locale à Vienne/Saint-Romain-en-Gal. Certaines des formes attestées dans d’autres provinces du monde romain restent absentes dans cette partie de l’Empire. L’utilisation de jeux d’eau, l’emploi de l’abside semi-circulaire sur un des côtés du bassin, ainsi que l’emplacement de celui-ci dans le jardin, sont autant de dispositifs qui outillent la manière dont on analyse le spectacle du lieu : les choix de mise en scène du jardin par les propriétaires gallo-romains en font un lieu de spectation, qu’il s’agisse d’attirer l’attention du visiteur par l’arrivée de l’eau dans le bassin ou par l’emplacement de ce dernier, en lien direct avec les pièces de réception. En dépit de la rareté de leur découverte in situ, des réseaux de tuyauterie spécifique mettent en scène les jeux aquatiques soit directement par des jets, soit à travers des sujets crachant de l’eau, participant ainsi au décor iconographique du jardin. L’emplacement des pièces d’eau dans l’espace du jardin est pratiquement toujours pensé en fonction de la salle de réception que le propriétaire cherche à mettre en valeur. Dans les plus belles demeures, la multiplication et la succession des pièces d’apparat permet donc une riche déclinaison des formes de l’eau dans le jardin, tandis que l’adaptabilité des modes italiques et les variétés qui en découlent, donnent naissance à des formes originales. Malgré une concentration des exemples en Narbonnaise, la permanence des modèles semble attestée pour toutes les maisons de l’élite de Gaule romaine, à travers la mise en scène du statut social des propriétaires, dont la place du bassin et l’image qu’il projette dans le jardin sont révélateurs. Les formes ornementales de l’eau dans l’architecture domestique des provinces de Gaule romaine ne sont pas sans rappeler celles que l’on rencontre dans le reste de l’Empire. Cependant elles attestent d’un riche éventail de styles et de spécificités locales.
Les chefs-lieux de cités de Gaule narbonnaise de la conquête romaine à la conquête franque
Tribuna D Arqueologia, 2004
Ma contribution à cette Tribuna d'Arqueologia 2000-2001 est la seule qui soit le fait d'un intervenant extérieur à la Catalogne-extérieur mais non étranger, tant les liens sont étroits, aujourd'hui comme par le passé, entre le Midi de la France et votre région. C'est dire si je suis sensible à l'honneur qui m'a été fait de contribuer à votre réflexion, tout en étant conscient que cet honneur s'adresse autant à l'homme qu'à la communauté scientifique dont il n'est que le porte-parole lorsqu'il s'agit, comme dans le cas présent, de présenter un «état de la question». Essayer de brosser un tableau d'ensemble des villes de Gaule Narbonnaise depuis leur entrée dans l'orbite romaine jusqu'à la conquête franque, donc de la fin du II e siècle avant notre ère jusqu'au VI e siècle de notre ère, suppose cependant au préalable de faire retour sur l'historiographie, ce qui, pour reprendre le titre du célèbre roman d'Alexandre Dumas, revient pour un homme de mon âge à devoir jouer «Vingt temps après»... et même un peu plus. J'appartiens en effet à une génération qui a connu, du fait des grands travaux d'équipement du XX e siècle finissant, une véritable explosion des chantiers d'archéologie urbaine: mes premières armes d'archéologue datent très précisément de l'été 1968 et c'était sur le chantier de la Bourse, à Marseille, qui a été l'occasion pour toute la collectivité nationale (et non la seule collectivité archéologique) de prendre conscience de l'urgence d'une réflexion sur l'«archéologie préventive», comme on ne disait pas encore alors. Les premiers fruits de cette réflexion sont venus au terme de la décennie suivante, en 1980, avec la tenue à Tours d'un Congrès qui avait pour objet l'«Archéologie urbaine» 1 et la parution d'une synthèse, vite devenue classique, sur «La France urbaine», qui marquait elle aussi le renouveau des
Les archives de la Commission de Topographie des Gaules au musée d'Archéologie nationale
Antiquités nationales, 2017
La première phase du projet Commission de Topographie des Gaules (1858-1879), menée entre 2013 et 2017 au musée d’Archéologie nationale (MAN) et financée par le Labex Les passés dans le présent, a permis de mieux connaître l’action de cette Commission fondée au Second Empire, et surtout d’identifier des milliers de pièces d’archives pour lesquelles les contextes de production avaient été perdus. Il a également permis de relier différents fonds d’archives isolés, conservés dans plusieurs institutions parisiennes. Un nouveau regard a ainsi pu être porté, non seulement sur la naissance d’une administration de l’archéologie, mais aussi sur l’histoire des vingt premières années d’existence du MAN, au moment où celui-ci fête ses 150 ans. Cet article présente les résultats de cette première phase du projet de recherche. Mots-clés : Archives – Commission de Topographie des Gaules – CTG – Musée d’Archéologie nationale – Identification documentaire – histoire de l’archéologie. Abstract: The first part of the Commission de Topographie des Gaules (1858-1879) research project, conducted by the musée d’Archéologie nationale (MAN) between 2013 and 2017 and funded by the Labex Les passés dans le présent, has helped to a better knowledge of the Commission’s actions. Most of all, it allowed the identification of thousands of documents, that had lost their production contexts. It also allowed to connect differents isolated archives, kept by differents parisian’s institutions. The way to look at the first twenty years of the museum’s history has changed, by chance the very year of his 150th birthday. This article shows the results of the first part of the research project. Key-words: Archives – Commission de Topographie des Gaules – CTG – Musée d’Archéologie nationale – document’s identification – History of archaeology.
Spectacles et édifices de spectacles dans l'Antiquité tardive : la Mémoire prise en défaut
Jeux et spectacles dans l'Antiquité tardive, 2008
Where, how long, and in what manner did the Roman games continue? While this note does not pretend to answer these questions definitively, they are nevertheless here approached in light of new studies, with special attention paid to the burden of tradition, which seems often to obscure — if unconsciously — part of history. The “effort of memory” is not an exclusively modern phenomenon. Whatever the mechanisms which trigger it might be, it is ubiquitous in all times and in all civilisations, and manifests itself by means of different modalities, be they oral or written, mythological or historical. Memory is an integral part of people's knowledge of their own time. Whatever form it takes and whatever events or personalities it seeks to highlight, memory is necessarily selective, and the portrait is draws is partial, in every sense of the word. More often than not, the choices made by memory generate ignorance, and this ignorance is perpetuated rather than eliminated by subsequent generations, until eventually deeply embedded in the transmission of our knowledge. Late Antiquity has been profoundly affected by the capriciousness of memory. A telling illustration is provided by the Roman games, which the so-called Renaissance and following centuries preferred to have disappear with the fall of the Roman Empire and the rise of Christianity. This “faulty memory” even persists to a certain extent today.