«Pauvreté, structures familiales et stratégies éducatives à Ouagadougou» (original) (raw)
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A.E Calvès, Jean-Françoise Kobiané et Julie Lacroix (2016) in Girard C, Pennec S., Sanderson J-P, (eds). Trajectoires et âges de la vie Association Internationale des Démographes de Langue françaises (AIDELF) et Presses Universitaires de France. , 2016
Dans la plupart des sociétés africaines, au Burkina Faso comme ailleurs, la socialisation des jeunes générations est traditionnellement une responsabilité communautaire qui s'effectue sous le strict contrôle des aînés. Le processus d'entrée en vie sexuelle et féconde des hommes et des femmes est marqué par une série de rites de passage et de cérémonies initiatiques. Chez les Mossi, groupe ethnique majoritaire du Burkina Faso, le camp initiatique et la cérémonie de circoncision ouvrent au jeune homme le droit de rester parmi les adultes, de se voir accorder un champ personnel, de quitter la résidence paternelle, et de se marier . Pour les filles mossi, c'est l'excision qui ouvre le droit au mariage et à la procréation . Traditionnellement, le mariage est une union entre deux familles plutôt qu'entre deux individus. Pour les hommes comme pour les femmes, il constitue le cadre privilégié de la procréation dans les sociétés burkinabé de type préindustriel. Le but premier du mariage est d'avoir des enfants et la grossesse est hautement valorisée et désirée (Ouédraogo, 2001 ;. Les jeunes femmes se marient précocement et ont leur premier enfant tôt . Si comme dans bon nombre de pays, la tolérance vis-à-vis de la sexualité prénuptiale varie d'un groupe ethnique à l'autre , le mariage précoce abrège la période d'adolescence et diminue les risques de grossesses chez les célibataires qui passent du statut de petite fille au statut d'épouse et de mère avec peu de transition. Chez les hommes, bien que l'entrée en union soit nettement plus tardive que celle des femmes et que la période de célibat puisse être très longue, le mariage est placé sous le contrôle absolu des anciens qui en définissent le calendrier et les modalités . La scolarisation, la croissance urbaine et plus récemment la crise économique des années 1990 ont graduellement modifié ces modes traditionnels d'entrée en vie féconde. En effet, au cours des années Devenir parent à Ouagadougou : nouvelles dynamiques de constitution de la famille en milieu urbain africain
Stratégies reproductives à Ouagadougou
Autrepart, 2015
Alors que la quasi-totalité des études antérieures montraient une relation nulle, voire parfois positive, entre le nombre d'enfants et leur scolarisation en Afrique subsaharienne, bon nombre de travaux récents conduits dans cette région du monde ont désormais tendance à rapporter plutôt une corrélation négative entre les deux variables [
Book, 2009
Les désillusions politiques, la crise socio-économique ainsi que la mondialisation jouent un rôle important sur le devenir et la définition de soi des étudiants de l’Université de Ouagadougou. De ce contexte découle une tension permanente entre leurs désirs de réussite et la réalité de leurs situations. A la fois élite en devenir et jeunesse à l’abandon, où trouvent-ils leur reconnaissance sociale, que mettent-ils en place pour réussir ? Comment compensent-ils le mépris social et la blessure narcissique dont ils se sentent victimes ? Comment s’inscrivent-ils malgré tout dans la « modernité » portée et désirée notamment via la migration urbaine et le projet scolaire ? Pour ces jeunes, en référence au mythe de « l’école du blanc », réussite et aînesse sociale découlent du diplôme, de l’emploi, du mariage, des enfants et du retour vers les familles. Entre ouverture des imaginaires et fermeture des possibles, ces lieux se transforment. D’autres voies de réussite se dessinent. De nouveaux espaces de construction de l’identité sont investis. Les capitaux du corps et de la ruse sont mobilisés pour rendre corps au capital scolaire dévalorisé… Le projet de s’exiler s’inscrit progressivement au cœur des aspirations de ces jeunes laissés à l’abandon. Piégés par la perte de valeur matérielle de leur diplôme, ils tentent malgré tout de s’insérer dans la réussite « moderne ».
Etude exploratoire de l'offre et de la demande d'éducation à Ouagadougou
2002
Cette « étude exploratoire de l'offre et de la demande d'éducation à Ouagadougou » s'inscrit dans le cadre de la phase-pilote du projet d'Observatoire de population en santé, éducation et habitat à Ouagadougou. Initié par l'UERD, ce projet d'Observatoire reçoit le soutien de la Fondation Rockfeller et du Population Council. En ce qui concerne le volet éducation, ce soutien a permis la réalisation des enquêtes de terrain sur l'offre solaire dans les deux quartiers de la capitale retenus pour la phase-pilote. L'achèvement des travaux sur l'offre, la réalisation de toute la partie de l'étude relative à la demande d'éducation et la finalisation du présent rapport ont été assurés grâce à l'appui financier de l'ONG suédoise DIAKONIA, à qui l'UERD adresse ses sincères remerciements. Pour une raison de cohérence globale, ce rapport présente la synthèse générale de l'ensemble des travaux. Cette étude a par ailleurs bénéficié de la collaboration de Jean-François KOBIANE et Gabriel SANGLI. Douze enseignants, deux instituteurs d'écoles privées (G et I), quatre maîtres de l'école franco-arabes (F) et six institutrices d'une école publique (A) ;
2018
A l’independance de la Haute-Volta en 1960, la ville de Ouagadougou comptait au total 10 etablissements secondaires dont 3 publics, 5 prives catholiques, 1 prive protestant et 1 prive laic. Cette offre a considerablement augmente depuis lors, de sorte qu’en 2013-2014, la ville compte plus de 390 etablissements. Elle se caracterise surtout par une plus grande diversite des acteurs et une forte primaute des etablissements prives laics. Par ailleurs, il apparait qu’en depit de cette croissance fulgurante de l’offre scolaire; en lien avec la croissance demographique, l’acces a l’education reste problematique pour une part importante de la population. Plusieurs facteurs expliquent cette situation et pourraient etre examines sur differents registres dont les politiques publiques et les strategies mises en œuvre par les acteurs et les populations. Pour comprendre cette situation et voir comment elle se traduit sur le territoire de la ville, la presente these a opte d’interroger les pratiqu...
Cahiers québécois de démographie, 2015
Dans cette étude, nous examinons le lien entre le sexe du chef de ménage et la relation à la pauvreté du ménage à Ouagadougou. L’analyse en composantes principales et la two step cluster analysis ont été appliquées aux données du Recensement général de la population et de l’habitat du Burkina Faso de 2006. Elles ont permis de comparer les caractéristiques socioéconomiques du groupe des hommes et du groupe des femmes chefs d’un ménage et de distinguer différents sous-groupes les composant. Les résultats indiquent que les femmes jeunes, actives et célibataires ou mariées affichent la plus grande proximité avec le niveau de vie « élevé ». Le groupe des femmes âgées, inactives et principalement veuves présente les conditions de vie les plus médiocres. Les ménages dirigés par un homme tendent eux à se situer plus au milieu, dans la classe moyenne. La situation des femmes chefs de ménage à Ouagadougou se révèle être à l’intersection de la classe sociale et du cycle de vie.