Les lycées galiciens – un Lebenswelt multiethnique. Le cas de Brody. [The multicultural lebenswelt of Galician highschools. A case study on Brody.], in: Revue Cultures d’Europe centrale, N° 8 Lieux communs de la multiculturalité dans les villes centre-européennes, Paris 2009 (original) (raw)

Poétique du lointain et du proche dans La Marche de Radetzky de Joseph Roth

Romans de la fin d’un monde, sous la direction d’Anna Saignes et d’Agathe Salha, Presses Universitaires de Rouen et du Havre, p. 83-102., 2015

Joseph Roth dessine dans La Marche de Radetzky (1932) une carte souterraine que le lecteur est invité à reconstituer, à l’aide d’indications spatiales parfois très précises, parfois au contraire vagues ou tronquées ou encore délibérément modifiées – une carte subjective, donc, plus émotive que topographique, traversée de tensions et fortement polarisée entre centre et périphérie. Il se crée là un réseau de sens relevant de ce savoir, de cette « connaissance du cœur humain » dont Freud veut que les œuvres d’imagination soient plus aptes à témoigner que la science. C’est à cette géographie transfigurée, entre réalité objective et paysage de l’âme, que cet article s’intéresse.

L'enseignement des et en langues minoritaires en Roumanie

Mémoire de master 2 en politiques linguistiques, Universités du Maine et d'Angers (2003). Etude de la prise en charge par le système éducatif roumain de l'enseignement des et en langues minoritaires. La Roumanie développe une politique originale de plurilinguisme à destination de ses minorités linguistiques et nationales. Un parti-pris louable, difficile et pas toujours dépourvu d'ambiguités.

Mémoire comparée de l'Empire austro-hongrois en Autriche et en Hongrie (1947-1989).pdf

Expérience politique limité dans le temps (1867-1918), l'empire austro-hongrois a établi une structure originale fondée sur le dualisme entre Vienne et Budapest, plus précisément entre deux territoires, la Cisleithanie et la Transleithanie. Il s’agit d’étudier la mémoire de cette expérience commune chez les deux grandes nations qui ont constitué son nom courant : l’Autriche et la Hongrie, après la seconde guerre mondiale, alors que l’une doit reconstituer une identité nationale aux débuts de la IIe République et que l’autre entre dans l’ère communiste qui bouleverse son rapport au passé. L’étude s’appuie sur des manuels scolaires autrichiens et hongrois qui véhiculent un message précis aux élèves de collège et lycée quant à leur histoire nationale. Nous poserons la question à la fois de l’évolution interne de cette représentation entre 1947 et 1989, mais aussi nous essaierons de mettre en perspective cette mémoire dans une approche comparée entre les deux pays que désormais le rideau de fer sépare.

« Aspects d’un réveil identitaire en Europe de l’Est : Hutsules et Ruthènes de Bucovine »

La Bucovine, région d’Europe orientale jadis province modèle de l’Empire autrichien partagée depuis 1944 entre Ukraine et Roumanie à la confluence des influences slave et latine, à cheval entre Carpates et les prémices de la grande plaine est-européenne mérite toute notre attention dans une approche circonscrite du problème ruthène puisqu’elle constitue l’une des régions les plus diversement et densément peuplée par les populations dites Ruthènes : Hutsules dans les monts de Bucovine à l’Est, Ruthènes bucoviniens appelés aussi Ruthènes du plateau moldave au Nord et à l’Ouest. La présence sur une faible superficie de deux composantes d’une hypothétique nationalité ruthène sous double administration ukrainienne, celle-ci niant l’existence même des Ruthènes, ne prenant pas en compte l’existence de particularismes locaux, et roumaine, reconnaissant l’existence d’une nationalité ruthène distincte, constitue donc un champ de recherches unique pour comprendre une nationalité en devenir.

"Le théâtre yiddish Gimpel de Lemberg: une Odyssée oubliée"

Yod, 2011

ENGLISH ABSTRACT : The specialists of Yiddish theatre have largely ignored the importance of the Yiddish theatre in Lemberg (Lwow or, today, Lviv, in the Ukraine), founded in 1889 by Jakob Ber Gimpel (1840-1906). When the founder died, his descendants took charge of the theatre, until the war put an end to its activities in 1939. The article recounts the fifty years during which the Gimpel theatre, despite being rashly accused of spreading “shund” (second-rank culture), was a central institution of Yiddish culture in Galicia. Many testimonies of Galician Jews, written in Yiddish, German, Polish or English mention the important role played by the Yiddish theatre of Lemberg in their intellectual evolution. The Gimpel theatre attracted important figures of American Yiddish theatre and became a breeding ground for artists who then left for Berlin, Vienna, New York or even Hollywood, like Rudolf Schildkraut or Paul Muni. The article also recalls the three generations of the Gimpel family (actors, musicians), who played a role of mediation between scholarly and popular culture, between Polish, Austrian, Jewish, and American spheres, between various traditions and identities. Artists from Lemberg also had an important part in the Yiddish music produced at the beginning of the XXth century. These voices from the past, now audible again thanks to the Internet, are waiting to be included in new cultural projects.

Lemberg / Lwów / Lvov / Lviv identités d'une « ville aux frontières imprécises »

Diogène, 2005

Lemberg / Lwów / Lvov / Lviv : identités d’une « ville aux frontières imprécises » Delphine BECHTEL (Université Paris IV Sorbonne et CIRCE) « Ville aux frontières imprécises » selon l’expression de l’écrivain Joseph Roth, Lemberg / Lwów / Lvov / Lviv constitue un exemple de ville-frontière constamment disputée entre ouest et est au cours de son histoire souvent tragique. Elle a connu ses heures de gloire et à l’époque de Renaissance polonaise ou encore sous la Monarchie autro-hongroise fin-de-siècle, moments qui ont favorisé une multiculturalité urbaine locale. Mais en tant qu’enjeu géo-politique et militaire, elle a aussi connu des ruptures violentes, notamment entre 1939 et 1945 où elle s’est trouvée vidée de 80% de sa population d’avant guerre, et placée sous administration nazie puis soviétique. Elle a subi de front la ré appropriation et l’inscription successives des divers régimes et pouvoir centraux (autrichien, polonais, soviétique). Depuis 1991, elle est le lieu de la réinvention d’une identité locale ukrainienne parfois nationaliste et d’un particularisme régional qui a été le soutien de la Révolution orange de décembre 2004.