« Car mes fains en est apaiés ».Le Jeu de la Feuillée d’Adam de la Halle ou comment dire la fin du désir et le désenchantement1 (original) (raw)
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Le jeu dans le roman Hors d’Atteinte ? d’Emmanuel Carrère : une réponse à l’angoisse existentielle ?
Quêtes littéraires nº 13, 2023 Jeu en litérature, littérature en jeu, 2023
Au casino, Frédérique s’abandonne à la roulette qui lui confère un lieu protecteur « hors d ’atteinte ». Moment d’oubli, le jeu lui procure un vertige intense et apparaît comme une forme d’abandon, un acte de révolte contre les diktats de la société. Il se définit aussi comme une pratique ordalique signifiant que le personnage s’en remet au hasard. Sorte de pharmakon, le jeu procure un sentiment de toute puissance en jugulant l’angoisse de l’héroïne, mais en se révélant également mortifère. Frédérique, double spéculaire d’un auteur en proie à une angoisse ontologique, bascule rapidement dans la folie des joueurs. Le jeu s’avère-t-il vraiment salutaire pour la jeune femme plongée dans l’oubli de soi ? A-t-il un effet cathartique sur le personnage ? Ne se révèle-t-il pas, au contraire, une pure chimère, une illusion incapable de combler les fantasmes de l’héroïne, si ce n’est le temps d’une parenthèse hors du réel ?
Chant et désenchantement dans le Bestiaire d’Amours de Richard de Fournival
Le Moyen Français, 2015
Chant et désenchantement dans le Bestiaire d'Amours de Richard de Fournival Résumé Situant le Bestiaire d' Amours de Richard de Fournival dans le contexte de l'ébranlement formel que précipitent, dans la première moitié du xiii e siècle, la mise en prose (l'écriture sans vers) et le « désenchantement » (l'écriture sans le chant), cet article compare le texte en prose de Richard avec ses remaniements en vers, en proposant (1) que la prose tente de faire taire le chant alors que les versions versifiées le restaurent, (2) que la prose n'en demeure pas moins saturée par le chant, donnant ainsi lieu à une sorte de chanson-en-prose devancière du poème-en-prose, et (3) que cette dualité trahit une négociation plus importante du fait que les hommes et les autres animaux ont en commun non seulement « l'amour » mais la voix et notamment la voix chantante.
HAL (Le Centre pour la Communication Scientifique Directe), 2012
HAL is a multidisciplinary open access archive for the deposit and dissemination of scientific research documents, whether they are published or not. The documents may come from teaching and research institutions in France or abroad, or from public or private research centers. L'archive ouverte pluridisciplinaire HAL, est destinée au dépôt et à la diffusion de documents scientifiques de niveau recherche, publiés ou non, émanant des établissements d'enseignement et de recherche français ou étrangers, des laboratoires publics ou privés.
Le spleen et l’idéal. Pour une relecture de la fin’amor dans le Tristan de Thomas d’Angleterre
Romanica Cracoviensia
Spleen and ideal. The concept of the fin’amor in Thomas’ Tristan The concept of fin’amor in Thomas’ Tristan is traditionally subject to two interpretations: either it is glorified as a religion, with lovers as its martyrs, or it is criticized within the framework of Christian principles. This paper proposes an alternative to such interpretative dichotomy: it attempts to prove that glorifying the fin’amor as an ideal does not mean idealizing the lovers. In fact, Thomas judges severely his characters not in the name of Christian religion but in the name of an entirely profane, yet highly spiritual ideal of courtly love. The lovers, although far from being its embodiment, still aspire and refer to it, suffering from their own imperfection. This tension is highlighted by the aesthetics of doubling characterizing Thomas’ writing.
La peur aînée: « La dernière demeure » La lutte éternelle entre le surmoi et le désir
2022
Peut-on parler du Surmoi sans tomber dans ses effets? Non ! Il n'est certainement pas possible de parler de cette instance sans se sentir pris par elle. Il n'est pas inoffensif de travailler sur les surmoi. Celle-ci a été la conclusion à laquelle je suis arrivé en essayant de connaître davantage sur cette instance qui, et d'après Freud: « C'est beaucoup ce qui reste obscure et sans réponse ». Sans cesser de me demander: Qu'est-ce qui m'a retenu de la proposition thématique du panneau qui nous convoque aujourd'hui? Après avoir parcouru divers auteurs sur ce sujet, j'ai fermé mes livres et avec eux un besoin irrépressible de lecture. Laissant tomber ainsi une sévère et insistante petite voix concernant la rigueur avec laquelle je devrais traiter ce sujet, parvenant à la conclusion que derrière cet excès de lecture il n'y avait qu'une forte inhibition vis-à-vis de la production et de l'écriture. Voici un dilemme: une force du surmoi qui essaie de semer le champ fertile de la création avec des idéaux, et vice-versa.-Dilemme est un mot dérivé du grec dilemma: deux sujets. À savoir, le dilemme de notre travail vit avec indolence la lutte entre le surmoi et le désir. Pour éviter ce dilemme, j'ai eu recours au baume de la sublimation artistique. Nous savons tous que l'objet de l'art est un objet qui nous touche intimement, puisqu'il est intime et simultanément extime. Aussi propre qu'étranger. Avec ce but, j'ai appel au souvenir d'un voyage à Prague, une ville fascinante, un musée à ciel ouvert. C'était le coup de foudre. Une délicate palette de couleurs pastel le jour et une énigmatique diversité de tons gris la nuit, illuminée par de timides scintillements.
Fin’amor, wadd et féodalité dans la lyrique des troubadours
L’Espace lyrique méditerranéen au Moyen Age : nouvelles approches. Actes du colloque de l’Université de Nantes, 25-27 mars 2004, dir. D. Billy, F. Clément, A. Combes, Toulouse, PUM, 2006, p. 77-88, 2006
La fin « édifiante » d’Arthur Buies
Études françaises, 2000
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Extrait - Jean de Tinan ou l’autodestruction amoureuse d’un jeune dandy
Le dandysme de l'histoire au mythe, 2019
Jean de Tinan ou l’autodestruction amoureuse d’un jeune dandy Jean de Tinan (1874-1898), mort à seulement vingt-quatre ans, avait diagnostiqué dans son œuvre une « impuissance d’aimer », qui plus qu’être le simple signe d’une distanciation émotive, se révèle une véritable inadéquation personnelle, sinon générationnelle, à l’Amour. Les dandys fin-de-siècle montrent une nature hautaine et impénétrable cependant le sentiment romantique de certains d’entre eux, dont Tinan, fait tomber irrémédiablement leur masque. L’œuvre des écrivains dandys se fait porteuse de nombreuses crises sentimentales celées derrière des doubles qu’autorise l’autofiction narrative. Le texte est un miroir qui ne déforme aucunement la réalité mais qui offre, en revanche, un tableau complet et intime de la jeunesse fin-de-siècle qui, capitalisant les maintes rencontres, se fait prendre irrémédiablement dans le piège mortel d’une inéluctable « peau de chagrin ». C’est de part cette autodestruction amoureuse, alourdie par une nature maladive, que périt Jean de Tinan, dont l’œuvre nous renvoie un écho mélancolique. Mots-clefs Jean de Tinan – fiction autobiographique – dandysme fin-de-siècle – impuissance d’aimer – femmes. Jean de Tinan (1874-1898), who died at only twenty-four years old, had diagnosed in his works a “powerlessness to love”, which, more than just being a sign of emotional distancing, is a true personal, if not generational, inadequacy to Love. The late 19th century dandies show a haughty and impenetrable nature, but the romantic feeling of some of them, including Tinan, makes their masks fall irremediably. The work of dandy’s writers carries many sentimental crises hidden behind alter ego allowed by narrative self-fiction. The text is a mirror that does not distort reality in any way but offers, on the other hand, a complete and intimate picture of the youth of the fin-de-siècle’s which, capitalizing many casual love affairs, is irreparably caught in the deadly trap of an inevitable peau de chagrin. It is through this amorous self-destruction, burdened by a sickly nature, that Jean de Tinan perished, whose work sends us back a melancholic echo. Keywords Jean de Tinan – autobiographical fiction – dandysm fin-de-siècle – powerlessness to love – women.