Études Consulaires, Études Méditerranéennes. Éclairages Croisés Pour La Compréhension Du Monde Méditerranéen et De L’Institution Consulaire À L’Époque Moderne (original) (raw)

Les consuls en Méditerranée, agents d’information, XVIe-XXe siècle sous la direction de Silvia Marzagalli, en collaboration avec Maria Ghazali et Christian Windler, Paris, Classiques Garnier, 2015, 381 p.

Au cours de l’époque moderne et contemporaine, l’espace méditerranéen est maillé par un nombre croissant de postes consulaires. Leurs titulaires sont appelés à transmettre toutes sortes de renseignements, jusqu’à ce que les États qu’ils représentent formalisent, au xixe siècle, le contenu de l’information attendue. Cet ouvrage, qui réunit les contributions de spécialistes de six pays, s’intéresse à l’information véhiculée par les consuls, aux modalités de sa transmission et à la manière dont celle-ci contribue à « in-former » la réalité de leur temps. Le parcours du consul et la nature de la relation qu’il entretient avec ses destinataires déterminent non seulement la forme, mais aussi et surtout la nature des contenus.

L'institution consulaire et les marchands dans le monde méditerranéen (XVII e -XX e siècle

Cette étude de cas a permis de souligner les principales préoccupations des consuls français de Salonique dans les premières années du XXe siècle. Si les objectifs annoncés du musée sont de promouvoir le commerce en accord avec les principes de la politique extérieure de la France, le rôle du consul français, pourtant porteur du projet, est moins net. Son statut officiel est éclipsé autant par son implication personnelle que par le travail de ses auxiliaires : chancelier vice-consul et conseiller du commerce extérieur. Certes le contexte dans lequel est créé le musée n’est pas extrêmement favorable à son développement : aux guerres balkaniques succède le front d’Orient alors même que Salonique et sa région connaissent un changement de souveraineté qui conditionne la révision par l’État grec des exemptions économiques obtenues par les Européens aux dépens des Ottomans. Mais c’est surtout que le projet ne rencontre pas l’enthousiasme des interlocuteurs économiques français sur place comme dans l’Hexagone. Pourtant cette première réalisation sert par la suite de fondement aux nouvelles initiatives françaises, à la fois dans le modèle développé et les individus impliqués.

Introduction: Les consuls en Méditerranée, agents d’information, XVIe-XXe siècle

Les consuls en Méditerranée, agents d'information, , sous la direction de Silvia Marzagalli, en collaboration avec Maria Ghazali et Christian Windler, Paris, Classiques Garnier, 2015, 2015

This introduction discusses the notion of consular information

Etudier en liberté les mondes méditerranéens

2016

Ce livre foisonnant est un hommage collectif a la mesure de Robert Ilbert, historien d'Alexandrie, enseignant passionnant, fondateur de la Maison mediterraneenne des sciences de l'homme (MMSH) et de l'Institut mediterraneen de recherches avancees (IMeRA), intellectuel insatiable guide depuis l’enfance par une extraordinaire soif de liberte. Les 60 auteurs reunis pour l’occasion forment une assemblee joyeuse et indocile, ouverte a toutes les audaces theoriques. Des historiens, des philosophes, des sociologues, des linguistes, des anthropologues, des physiciens, des poetes : toutes les humanites depassent ici leurs cloisonnements disciplinaires pour questionner l’etrange metier de chercheur. Au detour de ces textes decales on croisera les thematiques essentielles de l’œuvre d’Ilbert – Alexandrie, le cosmopolitisme, la citadinite, les migrations, les Empires, la Mediterranee – mais aussi des objets plus inattendus, des ponts, des detroits, des canaux, des synagogues desaffe...

Les consuls de la principauté de Monaco dans les États méditerranéens, d’Honoré V à Albert Ier (1819-1922) : représenter un micro-État

Cahiers de la Méditerranée, 2019

En 1861, par un traité conclu avec Napoléon III, qui rattache à la France la ville de Menton et sa région, le petit État monégasque perd de jure les neuf dixièmes de son territoire et la majeure partie de son commerce extérieur. Il y a pourtant au XIX e siècle un contraste frappant entre la rétraction territoriale de la principauté et son expansion consulaire. C'est en effet à partir de la moitié du siècle que Monaco se dote véritablement d'un réseau de représentations, en particulier en Europe, en Afrique du Nord et, dans une moindre mesure, en Amérique. Les consuls de la principauté de Monaco dans les États méditerranéens, d'Hono... Cahiers de la Méditerranée, 98 | 2019 10 Le consul de Monaco à Barcelone entre 1872 et 1876, le baron de Solernou-Fernandez, a été d'abord consul du roi de Bavière. Son poste est supprimé lors de la création de la Confédération germanique. Il sollicite alors en 1872 le consulat de Monaco à Barcelone pour, en quelque sorte, remplacer son ancien poste. L'homme a déjà de nombreuses distinctions 6. Les consuls de la principauté de Monaco dans les États méditerranéens, d'Hono...

Appel à communications. Colloque international. De l’avantage d’être consul : intérêt personnel et service de l’État dans le monde méditerranéen, XVIe-XXe siècle. Nice, 11-12 octobre 2017

En 1971, dans l’une des premières études qui s’efforçait d’analyser le rôle des consuls dans les relations internationales, l’historien Desmond Pratt qualifiait le service consulaire britannique de « Cinderella service », le service Cendrillon. L’expression renvoyait tout d’abord au statut de parent pauvre des relations internationales qu’occupaient les consuls, et à la condescendance avec laquelle la haute diplomatie traitait ces « diplomates en manches courtes » (C. O. Paulin). La formule pouvait également faire allusion au très faible intérêt que les historiens portaient alors à l’institution consulaire. Celle-ci est devenue depuis, toutefois, un objet de recherche à part entière. Au-delà de la prise en compte en tant que maillons non négligeables des relations internationales, leur rôle et leurs fonctions ont été abordés à partir de problématiques variées. Les approches ont été tout aussi diversifiées : les lectures « d’en haut » des systèmes consulaires et de leur structuration ont côtoyé des visions au ras du sol, centrées sur un consul et sur ses réseaux relationnels. À l’heure où l’institution consulaire est au cœur de questionnements multiples, et alors qu’elle a fait la preuve de sa capacité à rassembler, autour d’interrogations ciblées, une communauté internationale d’historiens des institutions, du droit, de l’économie, et des pratiques culturelles, un certain nombre d’éléments sont encore mal connus. Comment se constituent, à l’époque moderne, les corps consulaires ? Comment s’opère le choix des consuls ? Quel intérêt la charge consulaire revêt-elle, notamment lorsque les consuls sont au service d’un des nombreux États qui ne les rétribue pas ? Poursuivent-ils leur intérêt personnel ou familial ? Dans quelle mesure celui-ci est compatible avec l’intérêt de l’État qu’ils servent ? Cette problématique permet une série de questionnements originaux. À une époque où aucun cursus formalisé n’existe, il s’agit tout d’abord de cerner ce qui motive les individus à briguer une charge consulaire. Comment se déroule le processus de nomination et la prise de fonctions effective des consuls ? Quel est le rôle des candidats dans la configuration des systèmes consulaires ? Il a été suggéré que l’ouverture de quelques postes consulaires à l’époque moderne dépend, des candidatures spontanées d’individus qui, de toute évidence, voient un intérêt certain à recouvrir la charge de consul. Peut-on préciser cet aspect du processus qui porte de la candidature à l’éventuelle nomination, en passant par les recommandations ? Est-ce que la prise en compte de la nature des États qui entretiennent des consuls en Méditerranée impose des nuances, des cas de figure originaux ? Il s’agit aussi de comprendre plus précisément les profits que les consuls tirent de leur charge. Outre la faculté de percevoir des droits sur les actes qu’ils délivrent – dont le montant reste à apprécier –, les consuls peuvent également solliciter et obtenir des pensions par l’État qu’ils représentent. Au-delà de l’intérêt matériel des revenus liés à leur charge, ces consuls – souvent négociants – peuvent aussi espérer accroître leur chiffre d’affaires, car la fonction consulaire garantit en quelque sorte leur respectabilité et témoigne de la confiance du souverain qui les a nommés. Enfin, la position consulaire peut donner lieu à une série d’avantages, octroyés par les autorités de la ville où ils exercent, allant d’exemptions fiscales jusqu’à l’obtention d’informations confidentielles. L’intérêt évident des consuls à exercer leur charge – dont témoigne entre autres l’existence de dynasties consulaires – nous amène également à nous interroger sur le lien entre statut consulaire et efficacité dans l’exercice de la charge consulaire. La question est posée à l’époque déjà : les partisans des consuls-marchands soulignent qu’ils sont techniquement au fait des besoins de la charge, les opposants dénoncent les situations de conflit d’intérêt que cette confusion induit. L’évolution des réseaux consulaires au XIXe siècle porte les États à fonctionnariser les réseaux de consuls statutaires, d’un côté, tout en multipliant les « consuls honoraires » non rétribués pour étoffer les réseaux, de l’autre. Si cette transformation ne met fin ni aux recommandations, ni aux dynasties consulaires, elle soulève des interrogations supplémentaires : à l’heure où le concours public s’impose pour le recrutement, que l’exigence d’un parcours de formation spécifique s’affirme, impliquant l’obligation de changer de poste au cours d’une carrière, peut-on avancer que le statut de consul-fonctionnaire prévaut désormais sur l’intérêt économique auprès des candidats ? Assiste-t-on à l’émergence de nouveaux conflits d’intérêt entre les consuls-fonctionnaires et l’État qui les nomme ? Le colloque se propose, en multipliant les études de cas, d’offrir un premier bilan de l’intérêt d’être consul, mais aussi de contribuer à une meilleure connaissance des modalités auxquelles a eu recours l’État pour mobiliser à son service des intérêts particuliers. Il s’agit par-là de comprendre l’articulation entre candidatures spontanées, recommandations, patronage et stratégies de carrière, et celle entre individus et service de l’État. Ce colloque s’inscrit dans le cadre d’une collaboration scientifique sur les « Agents diplomatiques et commerce en Méditerranée à l’époque moderne et contemporaine » (2015-2018) entre le Centre de la Méditerranée Moderne et Contemporaine de Nice (CMMC) et le laboratoire « Histoire des économies et des sociétés méditerranéennes » des Universités de Sousse et de Tunis, qui a donné lieu à l’organisation d’une première journée d’études à Tunis en mars 2016. Le colloque de Nice est co-organisé avec le Centre de Recherches Historiques de l'Ouest de l’Université de Bretagne Sud et a obtenu le soutien des Crédits Scientifiques Incitatifs de l’Université Nice Sophia Antipolis. La langue officielle du colloque sera le français, mais des communications en anglais, italien ou espagnol pourront être entendues. Les propositions de contribution, rédigées dans l’une de ces langues, devront comporter un titre et un résumé d’une vingtaine de lignes, et préciser les sources mobilisées pour l’étude. L’auteur joindra également une courte notice biographique. Les propositions devront parvenir avant le 15 févier 2017 aux adresses suivantes Silvia.Marzagalli@unice.fr et jorg.ulbert@univ-ubs.fr. Elles seront étudiées par le comité scientifique avant le 15 mars. Une sélection des actes sera proposée pour publication. Les frais de séjour (deux nuitées et deux repas) seront pris en charge par les organisateurs. Les frais de transport restent à la charge des participants. Comité scientifique : Marcella Aglietti, professeur, Université de Pise Arnaud Bartolomei, maître de conférences, Université Côte d’Azur Mehdi Jerad, maître assistant, Université de Sousse Kamel Jerfel, maître de conférences HDR, Université de Sousse Silvia Marzagalli, professeur, Université Côte d’Azur Jean-Pierre Pantalacci, maître de conférences, Université Côte d’Azur Jörg Ulbert, maître de conférences, Université de Bretagne Sud Comité d’organisation : Arnaud Bartolomei, maître de conférences, Université Côte d’Azur Silvia Marzagalli, professeur, Université Côte d’Azur Jean-Pierre Pantalacci, maître de conférences, Université Côte d’Azur

Réflexions sur les « loisirs » antiquaires des consuls

Lorsque M. Botta partit pour Mossul, au printemps de 1843, il était déterminé à employer le loisir que pourraient lui laisser ses fonctions de consul pour faire des fouilles à Ninive, dont les ruines ne sont séparées de Mossul que par le Tigre 1. Fauvel, vice-consul à Athènes, archétype du consul antiquaire S'il n'est pas toujours un personnage de roman comme M. de Maillet dans L'Abyssin de Jean-Christophe Rufin 2 , le consul des temps modernes n'en est pas moins une figure intéressante pour l'histoire culturelle. L'Abyssin s'ouvre sur une scène où le consul de France au Caire se lamente sur l'état de la copie d'un portrait de Louis XIV, dont l'original est signé Hyacinthe Rigaud, qui résiste mal au climat levantin. Il somme alors maître Juremi, « un droguiste établi dans la colonie franque et que l'on disait habile à la restauration des toiles altérées par le climat » 3 de venir sauver l'apparence du Roi Soleil. Huguenot, Juremi exècre Louis XIV et ses dragonnades, et craint les représailles du consul si l'opération de sauvetage échoue. Si le portrait du consul en ses qualités de représentant du roi et de chef de la nation est assez bien présenté par le talentueux Jean-Claude Rufin, qui dix ans après la parution de ce roman a été lui-même nommé ambassadeur de France au Sénégal 4 , le renouveau historiographique observé depuis deux décen-nies au moins à propos des carrières et des attributs consulaires a assez peu mis l'accent sur la participation active de nombreux consuls aux aventures culturelles, artistiques et archéologiques des xviii e et xix e siècles. C'est dire l'importance du volume collectif dirigé par Jörg Ulbert et Lukian Prijac, Consuls et services consu-laires au xix e siècle, qui intègre un panorama de synthèse d'André-Doris Meyer