La Cath�drale de Nantes : une visite rapide (original) (raw)
Le visiteur press�, que ce soit dans la Cath�drale m�me ou sur Internet, peut avoir envie en quelques lignes de conna�tre l'essentiel de l'histoire du b�timent, ou bien de se rem�morer les �l�ments-cl�s de sa construction. Je vous propose donc ici une visite tr�s rapide, un r�sum� tr�s incomplet mais qui pourra vous donner l'envie d'en savoir plus !
Et pour commencer, une petite visite en images et m�me en musique... D�marrez le clip ci-dessous !
Sur le parvis
Nous sommes devant la Cath�drale, sur la place St Pierre, face aux grands portails. Figurons-nous au XV� si�cle. Contrairement � aujourd'hui, nous ne sommes pas au cœur de la ville, mais tout � fait sur son bord ext�rieur Est, au bord des murailles. Derri�re nous donc, la ville de Nantes, et devant nous une cath�drale d�j� ancienne, de style roman, adoss�e aux murailles de la ville qui se prolongent vers la droite et la gauche.
L'�glise est devenue trop �troite pour l'accueil des fid�les, mais surtout trop exigu� pour les ambitions du duc de Bretagne Jean V, qui subit les tensions politiques de la Guerre de Cent Ans et entend fortifier sa l�gitimit� vis-�-vis de l'ext�rieur comme de ses rivaux bretons. Soutenu par le puissant �v�que Jean de Malestroit, il lance donc en 1434 l'immense chantier qui consistera � recouvrir l'ancien �difice d'une cath�drale nouvelle, au style gothique du moment, qui t�moignera de la foi et de la prosp�rit� du duch� tout en asseyant le pouvoir ducal.
On travaille tout d'abord � la fa�ade, qui s'�l�ve devant l'ancienne cath�drale. Celle-ci va, au fil des ann�es puis des si�cles, se trouver peu � peu absorb�e, d�truite et remplac�e par �tapes. Les piliers principaux sont �galement �lev�s en m�me temps que la fa�ade se pr�cise. Celle-ci sera organis�e autour de deux monumentales tours carr�es regardant l'Ouest, et ouverte en cinq portails : trois en fa�ade, et deux lat�raux d�di�s aux saintes figures locales, St Yves et les Enfants Nantais. Chaque portail arbore une iconographie tr�s riche dans ses voussures, racontant des �tapes de la vie des saints patrons ou bien d�crivant l'au-del� et la s�paration au Jugement Dernier entre damn�s et bienheureux (portail central). Remarquons aussi, � hauteur d'homme, une longue frise de sc�nes sculpt�es qui ceint les piliers et portails ; nous allons entrer dans la Cath�drale pour y voir la suite.
Dans l'entr�e
Autour des piliers massifs de l'entr�e, la frise se poursuit, racontant des �pisodes-cl�s de l'Ancien Testament. Leur tr�s bon �tat s'explique largement par les restaurations ou reconstructions effectu�es au XIX� si�cle, lorsqu'on installa �galement de nombreuses œuvres originales, comme les grandes statues autour de la porte principale. Pla�ons-nous face � la nef : au-dessus de nos t�tes, la tribune soutient depuis le XVII� si�cle les grandes orgues. On voit d'ailleurs sur le c�t� l'arrondi de l'escalier qui m�ne aux orgues (voir photo ci-contre).
Face � nous donc, l'immense nef dont les piliers furent �rig�s au XV� si�cle, les murs au XV� et la vo�te encore un si�cle plus tard. Nous parlons du moins de la partie de la nef qui s'�tend jusqu'� l'autel, � la crois�e du transept : plus nous avancerons dans le monument, plus nous avancerons aussi dans le temps, jusqu'au XIX� si�cle. Mais pour l'instant nous sommes encore au XV�, et la Cath�drale commence � s'�lever dans les airs. La nef montera finalement jusqu'� 37m50 (plus haut que Notre-Dame de Paris !), et la blancheur de la pierre de tuffeau accentue encore sa clart�. On remarque d'ailleurs que la base des piliers est plus sombre, ce qui s'explique ici par le choix du granit, plus robuste et plus r�sistant � l'humidit� que le fragile calcaire. Quelques chiffres pour avoir une id�e de l'ensemble : la longueur int�rieure de la Cath�drale est de 103m, sa largeur int�rieure de 38m50.
En avan�ant dans la nef, nous passons entre les statues du duc Jean V � gauche (agenouill�, en armure) et de Jean de Malestroit qui lui fait pendant � droite.
Vers le tombeau de Fran�ois II
Quittons la grande nef centrale pour remonter la nef lat�rale sur la droite. Nous longeons de petites chapelles souvent d�di�es � de saintes figures locales, et si importantes dans la vie religieuse m�di�vale (et au-del�). Au niveau de la crois�e du transept, nous arrivons au tombeau de Fran�ois II et de Marguerite de Foix, chef-d'œuvre de Jean Perr�al (pour l'architecture) et Michel Colombe (pour la sculpture). Il est vain de vouloir le commenter en quelques lignes, soulignons seulement le fait que ce monument marque l'entr�e dans la Renaissance de l'�cole fran�aise de sculpture.
Avant de quitter le tombeau, notons l'immense verri�re qui le surplombe, la plus haute de France ! On voit �galement l'entr�e de la crypte o� est expos� le Tr�sor de la Cath�drale, crypte toujours ferm�e au public au moment o� j'�cris ces lignes (juin 2006) mais dont la r�ouverture ne devrait pas tarder.
Reprenons notre chemin le long des chapelles lat�rales et vers le fond de l'�glise, le chœur. Il est frappant de r�aliser que nous nous trouvons l� dans une partie tr�s r�cemment construite, au cours de la deuxi�me moiti� du XIX� si�cle ! Il faut rappeler d'ailleurs que le dernier tiers du b�timent a d� attendre la d�molition des murailles de la ville pour avoir la place de s'�tendre ainsi, puisque la premi�re �glise romane y �tait adoss�e. � l'ext�rieur, des vestiges de ces murailles sont encore visibles. Quoi qu'il en soit, l'unit� de style est d'autant plus frappante quand l'on sait qu'il aura fallu plus de 450 ans pour achever ce chantier.
Avant de quitter le chœur, pla�ons-nous dans l'axe de la Cath�drale pour admirer la perspective, mais aussi pour mieux voir le grand orgue. Les vitraux partiels qui l'encadrent sont d'origine (XV� si�cle), il s'agit m�me d'une commande sp�ciale de la Duchesse Anne au moment de l'�dification de cette partie de la fa�ade.
En redescendant le long de l'autre nef lat�rale, nous nous dirigeons maintenant vers un autre monument, le c�notaphe de La Morici�re, qui fait pendant au tombeau de Fran�ois II. Avant d'y parvenir, on trouve dans la chapelle St Yves un tableau de Bertreux comm�morant l'incendie de 1972 qui faillit emporter la Cath�drale et qui fut, finalement, le d�clencheur de la grande restauration que nous voyons encore s'effectuer aujourd'hui.
Le c�notaphe (qui est un monument comm�moratif, et non un tombeau) c�l�bre la m�moire du g�n�ral Juchault de la Morici�re, qui fut un chef de guerre fran�ais (corps des zouaves coloniaux) et qui s'attira la reconnaissance du Pape lors de sa d�fense du Saint-Si�ge au cours des guerres italiennes du XIX� si�cle. D'o� l'offrande papale des splendides marbres de ce c�notaphe. La statuaire, qui n'est pas d�nu�e d'int�r�t artistique, est due � Paul Dubois.
Terminons maintenant notre promenade en revenant vers l'entr�e, en passant � c�t� d'un puits de bois qui rappelle que le sous-sol est tr�s humide, avec de nombreuses nappes d'eau qu'on venait autrefois directement puiser dans la Cath�drale.
Pour davantage de d�tails sur tel ou tel point, les Chapitres vous proposent des articles plus approfondis.
� voir ailleurs sur Internet : deux courtes vid�os d'un visiteur qui se pr�sente sous le nom d'Alrom Niverno alias Revin08 et qui offre de belles images: la premi�re et la seconde! (pour voir le site d'A.Niverno: alrom-niverno.blogspot.com)