Esteban Arias | Collège de France (original) (raw)
Papers by Esteban Arias
AU SEUIL DE LA FORÊT, Hommage à Philippe Descola l’anthropologue de la nature, 2019
Au cours de l'année 2000, après un court terrain parmi les Ese'eja du Madre de Dios, j'entamai un... more Au cours de l'année 2000, après un court terrain parmi les Ese'eja du Madre de Dios, j'entamai une longue période de terrains avec les Matsigenka (Haute Amazonie péruvienne) des forêts tropicales du Cusco. Mes années de formation à la faculté d’Anthropologie de la PUCP de Lima, ponctuées par la lecture incontournable des textes de Philippe Descola (notamment La Nature domestique), s’achevèrent avec cette première année de terrain. Cette étape de mon travail ethnographique coïncida, sur un arrière-plan « naturel », avec deux projets d'envergure qui occupaient simultanément l'attention locale, nationale et internationale : la mise en place d'un système d'exploitation du gaz naturel au profit de la « nation péruvienne » ; et la création d'un parc national visant la protection de la biodiversité, ainsi que de deux réserves communales en faveur des populations indigènes. J’assistais donc à une série de processus d'importance politique et économique qui engageaient diverses entités, humains et non humains, individuels et collectifs, aux intentionnalités personnelles ou distribuées.
Puisque le collectif matsigenka illustre « l'entre-soi du partage » des Campa (Matsigenka, Asháninka, Ashéninka, Nomatsigenka) dans Par-delà nature et culture, et puisque l'exemple sert d’appui à une explication de la présence d’éthos différents dans un seul et même régime ontologique, je propose dans cet essai de revenir sur l'animisme matsigenka dans toute son actualité. Il importe notamment de déceler, dans le processus de mondiation des Matsigenka contemporains, les ébauches de communautés d’intentions qu’ils sont adroits à pratiquer avec les existants (« imaginaires » comme « réels »).
Les Matsigenka de ce présent ethnographique étalé sur dix ans de terrains se caractérisent par ce que Philippe Descola appelle « une modalité ontologique d'identification animiste ». Cependant, comme le prévoit l'écologie des relations de Ph. Descola, le tableau s’avère beaucoup plus complexe. En effet, dès que l’on se permet de franchir la grille heuristique des ontologies pour saisir les schématisations de l’expérience partagée avec d’autres collectifs (humains et non humains, issus de régimes ontologiques différents), des hybridations se mettent à jour. Sous l'emprise d'une asymétrie politique caractéristique des États modernes, les Matsigenka interagissent avec des agents « naturalistes » et « analogistes » contraires à plus d’un titre à leur forme de mondiation. Ainsi, biologistes limeños, missionnaires américains, professeurs issus de la culture andine ou encore ennemis appartenant aux groupes de langue pano interagissent avec ces indiens dans plusieurs domaines pratiques, pourvus de leurs propres répertoires d’entités et d’institutions, et dans des cadres interactionnels aussi divers qu’énigmatiques. Les relations variées avec ces membres parfois d’une redoutable étrangeté engagent néanmoins le bâti d’un système de pensée englobant et annexionniste (d’après les termes de F.-M. Renard-Casevitz). Quelle est la place du mode d’identification animiste dans ces mouvements d’englobement ? Quelles sont les modalités pratiques que prennent ces « annexions » ? Concernent-elles des idées, des objets, des corps et des âmes, des formes d’action collective ou des valeurs et des attributs moraux ? Pour répondre à ces questions j’analyserai deux exemples de mon terrain à la lumière de ce que j’appelle « communauté d’intentions ». Outre le fait que ce concept rend compte d’une catégorie essentielle de la socialité matsigenka (l’intentionnalité : -kog), il permet également et à l’instar de la cosmopraxis matsigenka d’envisager la fabrication de la personne comme un processus engagé au sein des interactions qui dépassent les frontières de l’humain.
Les deux exemples qui serviront de fenêtre pour revisiter cet animisme sont : d’une part les agissements des maîtres des espèces, tel que mes interlocuteurs ont pu les esquisser en 2001 face aux recherches naturalistes (ichtyologiques, ornithologiques, anthropologiques, etc.) nécessaires à la création du Parc National ; et d'autre part les querelles politiques et les angoisses animistes soulevées en 2010 par l'intervention de l’entreprise de gaz dans la gorge du grand fleuve appelée Pongo de Maenike, lieu de pèlerinages hallucinatoires, et l'œuvre mégalithique de deux héros mythologiques du peuple Matsigenka.
Cahiers d'Anthropologie Sociale. Images Visionnaires, 2019
This article deals with the "mastery" of hallucinations that matsigenka shamans exert by means of... more This article deals with the "mastery" of hallucinations that matsigenka shamans exert by means of sound symbols during the ritual ingestion of psychotropic drugs. During the ritual, the shaman performs songs whose semantics remain elliptic to the non-initiated. As a result, listeners elicit that communication between the shaman and the invisible spirits is underway. To this end the poetics of these songs, called marentakantsi, combine symbolically codified statements and words supposed to evoke hallucinated forms. However, the iconicity of the songs does not limit itself to induce the representation of an extraordinary communication, but also helps the shaman to master the forms and sounds that occurred during his intoxication. The poetics of the songs to which these words belong is one of the devices used by shamans to perform the ritual action. To better grasp the public and private effectiveness of the shamanic mastery called iragaveane, I will analyze the sound symbols in the light of their relationship to other ritual devices such as the graphic repertory and the redefinition of space in cosmographic terms.
Histoires et usages des plantes psychotropes, 2018
En partant des données ethnographiques recueillies auprès des chamanes matsigenka et plus spécifi... more En partant des données ethnographiques recueillies auprès des chamanes matsigenka et plus spécifiquement de Yoshiriaga, je commencerai dans cet article par décrire le rituel d’intoxication et les représentations qui lui sont attachées. Je me référerai ensuite à l’historiographie campa, qui conserve des traces d’activité chamanique en lien avec les Blancs et leurs activités de prédation, et mettrai en relief des traits archétypaux de l’intoxication et de la transformation. Pour finir, je m’arrêterai sur l’analyse du plus ancien témoignage, daté de 1702, de l’usage du kamarampi (Banisteriopsis caapi) chez les Matsigenka, en y soulignant la présence de figures de la cosmologie, liées à l’intoxication, qui demeurent très importantes aujourd’hui. Ce faisant, je veux montrer qu’au fil des vicissitudes régionales ces hallucinations offrent une telle régularité de l’extraordinaire, qu’elles peuvent de la sorte servir d’appui à un apprentissage expérientiel du savoir traditionnel.
45 (1) | 2016 En el río del Maíz (Madre de Dios) Homenaje a Bernard Lelong
Los kirineris constituyen un subgrupo matsigenka de contacto reciente. Desde las primeras noticia... more Los kirineris constituyen un subgrupo matsigenka de contacto reciente. Desde las primeras noticias de su presencia han sido considerados, por matsigenkas ribereños y blancos, como los salvajes de las cabeceras en la margen derecha del Urubamba. En tal escenario regional aún de actualidad, un jefe kirineri explora e incorpora la alteridad mientras produce su propia identidad. Este ensayo examina los discursos y acciones con los que este jefe ejecuta la «facultad mimética». Son dos las entidades a las que hace frente con este propósito: el caníbal salvaje desprovisto de intencionalidad, y la intencionalidad invisible del libro. Con el fin de entender este idioma de la alteridad, un foco central de este ensayo será la teoría matsigenka de la persona.
In: Estudios Indiana 8: Sudamérica y sus mundos audibles. Bernd Brabec de Mori / Matthias Lewy / Miguel A. García (eds.): Berlin: Ibero-Amerikanisches Institut 2015, 277 pp.
The anthropological approach to the oral tradition of the Matsigenka people (Southeastern Peruvia... more The anthropological approach to the oral tradition of the Matsigenka people (Southeastern Peruvian Amazon) has been primarily mythological; yet the focus of this chapter is on another oral expression: singing. Within this genre, one can find exoteric songs of intra-specific interaction as well as esoteric songs of inter-specific interaction. Based on common and esoteric Matsigenka knowledge, the purpose of this article is to describe the nature of inter-specific interactions as related to ritual intonation of songs, focusing on the marentakantsi interaction. These songs engage both humans and non-humans and reveal that “transformation” serves two purposes during ritual discourse: first, as a vehicle for logic, and second, as an aesthetic resource. The marentakantsi interaction is applied during hallucinogenic intoxication and is indeed considered a transformational instrument. An animistic perspective on this interaction suggests a correlation of cognitive and ontological transformation. The tension between the principles of iconicity and indexicality, as well as between vision and audition, occupies a central place in this kind of interaction. The “efficacy” that results from the songs’ performance constitutes discourses as created from outside the human realm: from the luminous saankarite spirits who turn into ineetsaane spirits in order to visit the people. In order to facilitate this process of “learning”, and to provide for the songs’ “authority” to be inscribed into the supernatural environment, to be a ritual specialist has to count as to be a specialist in ontological commutation.
http://www.iai.spk-berlin.de/es/publicaciones/estudios-indiana/estudios-indiana-8-sudamerica-y-sus-mundos-audibles.html
Anthropologica Nº19
La experiencia en disrintas culturas, corn la comunicacidn en distintos lenguajes, no es algo h i... more La experiencia en disrintas culturas, corn la comunicacidn en distintos lenguajes, no es algo h i c o ni universal. Su ventaja reside mds bien en el sentimiento de exageracidn que asegura. Toda cultura aparece, frente a otra, corn exagerada [...I, de ahi la alegria del esfuerzo imperfectible que llamamos traduccidn. Propongo por lo tanto que la escritura ernogrrifica sobre orras culturas consisre, como las culturas mismas, en una exageracidn de diferencias. J. Boon, Otras tribus, otros escribas i Y si este salirnos a1 encuenrro proviene de las cosas, se basard en algo razonable o en un capricho ocasional? M. Heidegger, La pregunta por la cosa
Una sociedad puede ser representada de diversas maneras, pueden tenerse muchas perspectivas para ... more Una sociedad puede ser representada de diversas maneras, pueden tenerse muchas perspectivas para echar un vistazo a un grupo de reglas seguidas por determinada gente que convive e interactúa hacia adentro y afuera de su universo social. Con el espacio social de los pueblos amazónicos, como con otros muchos que casi siempre han sido vistos como las afueras del mundo occidental, o bien los adentros inexplorables, hemos preferido primordialmente nuestra perspectiva. El énfasis en esta perspectiva es producto de un sinnúmero de razones, unas elusivas, otras claras e imperativas, razones entre las que se encuentran las propias características emergentes de ciencias como la antropología, los procesos colonizadores en diversos estadios de los Estados, las mitologías modernas respecto a la cornucopia amazónica o los intereses en proteger áreas naturales. Como se quiera, éstas, que son solo algunas de las razones, han generado un espacio en el que la visibilidad del indígena, en su propio espacio, ha dependido básicamente de fuerzas exteriores al color de sus capacidades. Hoy poco a poco se abren opciones de interlocución más representativas. Escenarios en los que las representaciones pueden practicar un contrapunto o las voces una polifonía. Acá vamos a intentar un contrapunto de representaciones y una polifonía de voces para hacernos una idea de los cambios en las estructuras sociales matsigenka. Los nudos del tejido: la familia matsigenka. La sociedad como un tejido es una metáfora difundida, diríamos que es una metáfora privilegiada. Los matsigenka también echan mano a la metáfora del tejido. Una mujer matsigenka, situada en el origen, teje en su telar las idas y vueltas de generaciones de varones alrededor de generaciones de mujeres. Los hombres se desplazan como los hilos de la trama lo hacen en el telar con la lanzadera. A través del territorio matsigenka van los hombres uniendo la urdimbre de las mujeres, afianzándola como el complemento del tejido que se va haciendo en el tiempo. No debemos dejar pasar que la idea que debemos hacernos de la sociedad matsigenka tiene, sin lugar a dudas, que incorporar al espacio. Estos hilos masculinos, liados a los femeninos, tejen la apropiación de un territorio, moralizan una topografía. Allí donde mencionamos un topónimo matsigenka hubo o hay un nudo de hombres y mujeres. Si queremos tener una idea gráfica de cuáles son las dimensiones del tejido-de la sociedad matsigenka-urdido por generaciones, debemos hoy ver el mapa y leer las toponimias. Salta el relieve, la huella del tejido y esa geografía mitificada resultante, la que reúne el lugar de los huesos Tonkini o Pongo de Maenike, el cerro Tasorintsi Ompikirini que sopla y transforma al chamán, las enormes piedras Pantiorikiti en las que dejó la marca de sus dedos el megalítico héroe Shongavárini, las trampas del dios Luna, Kashiri, en los ríos Parotori, Muipaya, Picha; todos esos lugares diseminados en el territorio matsigenka son como los brocados, los rombos, los zigzag que coletean y cimbrean en las cushmas, coronas y bolsas tejidas por las mujeres matsigenka.
Este artículo propone discutir la práctica identitaria dentro de los marcos referenciales matsige... more Este artículo propone discutir la práctica identitaria dentro de los marcos referenciales matsigenka. Partiendo de las caracterizaciones ontológicas inherentes a la morfosintaxis de la lengua matsigenka, el ensayo explora enseguida los decursos ideológicos y pragmáticos de los procesos identitarios matsigenka. En ese sentido se toma en consideración mito e historia como una imbricación estructurante de resultados simbólicos y prácticos en pleno ejercicio.
Vida y Obra de Víctor Raúl Haya de la Torre / Instituto Cambio y Desarrollo, 2006
Tras una reconstrucción de los encuentros, en la lectura y en la vida intelectual de entreguerras... more Tras una reconstrucción de los encuentros, en la lectura y en la vida intelectual de entreguerras, el artículo delínea los trayectos en el arte y en la política de cuatro personajes pioneros en la mundialización de las revoluciones: César Moro, André Breton, Víctor Raúl Haya de la Torre y León Trotsky
Books by Esteban Arias
El presente volumen reúne una serie de trabajos que se refieren a distintos aspectos de la percep... more El presente volumen reúne una serie de trabajos que se refieren a distintos aspectos de la percepción y producción del sonido entre los pueblos indígenas de Latinoamérica. Las discusiones referidas tanto a las tierras bajas, como a los Andes y a Mesoamérica, abordan cuestiones relacionadas con la ontología, el animismo, el perspectivismo, las formas de interacción entre humanos y nohumanos y los condicionamientos de la percepción de la otredad, entre otras.
"Un ejercicio que pocas veces nos hemos exigido quienes hemos estado relacionados con la conserva... more "Un ejercicio que pocas veces nos hemos exigido quienes hemos estado relacionados con la conservación de la naturaleza, es justamente el de definir, el de practicar una historia de nuestras ideas respecto a ese objeto de objetos que es La Naturaleza; y, paralelamente, practicar una historia de las prácticas políticas y económicas que ajustan y dan existencia a las condiciones actuales no ya de la naturaleza en sí, sino de la representación que nos hacemos de ella (....) ¿y qué diremos de aquél otro calor, el de la cultura de los animales? Porque sí, en esta mirada al orden y complejidad, los animales, representados en esta antología por las huanganas, tienen cultura, tienen fuego y el hombre puede cruzar el umbral de su calor hacia el de los animales, puede atemperarse en el fuego nocturno de las huanganas."
Conference Presentations by Esteban Arias
Autour des usages rituels du livre en Amérique indienne, Collège de France, 23 mai 2019
Deux versions du mythe matsigenka de l'empereur andin Korakonani placent le livre et l’appareil p... more Deux versions du mythe matsigenka de l'empereur andin Korakonani placent le livre et l’appareil photographique sur le même plan. Les deux instruments, apportés par un homme blanc, déclenchent l’aliénation et la mort de Korakonani, ainsi que sa transformation en une maladie hautement contagieuse transmise par l'air. La place commune accordée aux deux technologies révèle : d'un point de vue mythologique, l'importance accordée au savoir-faire chamanique des étrangers dans le marquage du temps; d'autre part, d'un point de vue de l’épistémologie locale, la similitude que les matsigenka détectent en les modalités du fonctionnement chamanique des deux instruments. En fait, les deux instruments sont intimement associés à la capacité de faire apparaître (ineantagantsi) ou de faire écouter (ikantaka), d'induire la présence d'entités normalement invisibles et inaudibles. Cependant, la curiosité que l'écriture a toujours éveillée chez les matsigenka oscille entre la condamnation de leur manière « d'opérer » par une « séparation » (une représentation ?) et la fascination pour le fait de constituer un véhicule de communication « religieuse » (conversion) et de transformation « personnelle ». Dans cette intervention, j'esquisserai schématiquement le traitement que les discours matsigenka font de la photographie et du livre comme instruments de l'activité chamanique étrangère. À cette fin, ils seront également comparés à un autre instrument blanc, le fusil, qui contrairement aux deux autres, fut assimilé très tôt par la représentation du Maître de l'éclaire, esprit auxiliaire des chamanes. Nous décrirons ensuite quelques épisodes historiques et ethnographiques dans lesquels le livre et la photographie nous fournissent : d'une part des exemples de mises à jour de leurs apparitions mythiques ; et d'autre part des interprétations matsigenka des processus cognitifs que ces « appareils » déclenchent et des utilisations rituelles auxquelles ils peuvent être associés.
Dans nos sociétés, les plantes psychotropes sont des objets à la fois fascinants et terrifiants, ... more Dans nos sociétés, les plantes psychotropes sont des objets à la fois fascinants et terrifiants, trop souvent délaissés par les chercheurs au risque d’autoriser toutes sortes d’interprétations, plaidoyers dangereux et discours alarmants. Une anthropologie de ces objets et de leurs usages était donc à mener.
L’ouvrage Histoires et usages des plantes psychotropes (éditions Imago, 2018), rassemble des réflexions anthropologiques sur les conditions et les enjeux contemporains d’usages séculaires, adaptés ou nouveaux, de quelques plantes psychotropes, dans plusieurs contextes. Les auteurs, issus de disciplines variées, rendent compte de multiples regards : ceux de personnes en quête de sens ou d’elles-mêmes, de neuroscientifiques, d’ascètes hindous, de guérisseurs sud-africains et de chamanes amérindiens.
Dans cette présentation, nous nous interrogerons sur les caractéristiques qui définissent deux ty... more Dans cette présentation, nous nous interrogerons sur les caractéristiques qui définissent deux types de chants du répertoire de la tradition orale matsigenka, le matikagantsi et le marentakantsi. Le premier type de chant est considéré comme une interaction entre un locuteur humain et un auditeur humain (intraspécifique), tandis que le second type est considéré comme une interaction entre des locuteurs et des auditeurs humains et non humains (interspécifique). Cependant, les chants concernant les relations interspécifiques peuvent être définis dans une certaine mesure comme 'intraspécifiques'. Quelles conditions et procédés poétiques, prosodiques et contextuels permettent un tel glissement ?
Si les Matsigenka se souviennent de l'époque où leurs aïeux faisaient la guerre, ils ne considère... more Si les Matsigenka se souviennent de l'époque où leurs aïeux faisaient la guerre, ils ne considèrent pas moins celle-ci, avec le cannibalisme, à l'antipode de leur ethos. Plus précisément, ils qualifient l’homicide guerrier ou le cannibalisme comme des actes kogapage, un terme qui signifie « dépourvu d’intention(nalité)», faisant donc de ceux-ci des actes se situant au-delà de toute motivation ou de toute raison. Il n'est donc pas anodin que les Matsigenka utilisent le terme kogapakori pour désigner les sous-groupes « sauvages » de leur propre collectif.
Dans cet exposé, les figures du guerrier et du cannibale, véhiculées dans la mythologie, le chamanisme ainsi que les chants associés aux temps des conflits, seront examinés afin d’expliquer cette manière, apparemment paradoxale, de caractériser l’agir homicide et cannibale. À cette fin, on dressera un tableau des principales caractéristiques des guerriers et des cannibales dans l’arène sociopolitique (origines ethniques présumées et fonctions symboliques) que l’on mettra ensuite au regard des récits d’un chef kogapakori contemporain qui affirme, lui-même, avoir vécu parmi des « sauvages cannibales ».
Un idéophone est une “expression imitative qui peut se substituer à une phrase, à un élément de p... more Un idéophone est une “expression imitative qui peut se substituer à une phrase, à un élément de phrase ou à n'importe quel mot plein autre que le substantif ” (CNRTL). Toute idéophone a trait aux relations entre sens et forme. Des caractéristiques morphologiques, phonétiques et prosodiques de la langue servent ainsi à simuler des dimensions, des magnitudes et des intensités de phénomènes sensorielles et parfois conceptuelles. Les Matsigenka utilisent un vaste nombre d’idéophones dans leurs discours. Ces dispositifs iconiques peuvent trouver leur lieu dans des constructions linguistiques lors des conversations, des récits mythiques, des discours rituels et des récits d’intoxication. La fréquence de l’utilisation des idéophones, lors de narrations mythiques, par exemple, assure la productivité sémantique de certains passages voulus saillants. Si les idéophones ne se réduisent pas aux onomatopées, ils accomplissent cependant un exploit idiosyncrasique assez puissant pour condenser des parcelles entières de savoir. Ils détournent souvent, par exemple, les conditions pures de la sonorité au profit de brassages sensoriels visant des résultats hyperréalistes. De tels enchâssements permettent ainsi la formulation efficace d’images paradoxales.
Ainsi, l’idéophone seroro, par exemple, signale un mouvement descendant figurant la légèreté de la démarche. Les auditeurs élicitent de son utilisation qu’il s’agit de la démarche d’un fantôme sans qu’aucune référence directe ait eu lieu. Le terme notinnana, à son tour, a pour racine verbale l’idéophone tin, qui signale la démarche d’un humain vivant. Or, à l’instar de ces idéophones « mythiques », lors de l’énonciation des chants rituels marentakantsi, interprétés exclusivement sous les effets des substances psychotropes, une série d’idéophones figurent les circonstances propres à l’interaction avec des esprits. Ces idéophones (mariri, porerere, parmi d’autres) agencent des percepts graphiques et des productions sonores typiques de l’hallucination. Dans cette communication je tâcherai de décrire la productivité de ces idéophones hallucinatoires couramment associés à la « lumière aveuglante » et à la « sonorité turbulente » des esprits invisibles, alliés de « celui qui s’intoxique et se transforme », le chamane seripigari.
En 1742, en el centro del territorio Arawak preandino, luego de subsecuentes epidemias diseminada... more En 1742, en el centro del territorio Arawak preandino, luego de subsecuentes epidemias diseminadas desde puestos misionales católicos, sobreviene la importante rebelión de Juan Santos Atahualpa. Es a partir del epicentro de la rebelión, en el Cerro de la Sal, que una serie de prerrogativas económico-políticas inéditas, de adquisiciones tecnológicas, de transformaciones religiosas e innovaciones ideológicas engendrará un proceso de especialización ritual y de actualización mítica entre los Arawak preandinos. Uno de los registros constitutivos de dichas variaciones es el aspecto sonoro, verbal y musical, de la acción ritual. La sonoridad, siendo medular en la construcción ritual de los eventos “sagrados”, de la comunicación con entidades no-humanas, será diferentemente vehiculada desde entonces. Con la rebelión aparecen múltiples templos-herrerías dirigidos por un nuevo tipo de especialista ritual de vocación sacerdotal, el corneshá, uno de cuyos roles, con la ayuda del consumo masivo de hoja de coca y un celoso ayuno, es el de captar el “murmullo” musical de los dioses. El chamán pa’llerr en cambio, equivalente del seripigari matsigenka, sheripiari asháninka y sheripeyari ashéninka continúa recibiendo cantos rituales de los “Dueños” mediante el consumo de pasta de tabaco y de sustancias alucinógenas como la Banisteriopsis o la Brugmansia. Sutiles variaciones, transposiciones e hibridaciones de estas dos posiciones de escucha tendrán lugar aquí y allá entre los Arawak preandinos, acarreando también variaciones en otros registros sensibles. A partir de nuestro material etnográfico matsigenka, y una comparación con la información ethnohistórica y etnográfica de los demás Arawak preandinos, esta ponencia analiza el paisaje sonoro y las interacciones aurales con entidades no-humanas que, mutatis mutandi, toman forma en esta región lingüística en aquel período.
AU SEUIL DE LA FORÊT, Hommage à Philippe Descola l’anthropologue de la nature, 2019
Au cours de l'année 2000, après un court terrain parmi les Ese'eja du Madre de Dios, j'entamai un... more Au cours de l'année 2000, après un court terrain parmi les Ese'eja du Madre de Dios, j'entamai une longue période de terrains avec les Matsigenka (Haute Amazonie péruvienne) des forêts tropicales du Cusco. Mes années de formation à la faculté d’Anthropologie de la PUCP de Lima, ponctuées par la lecture incontournable des textes de Philippe Descola (notamment La Nature domestique), s’achevèrent avec cette première année de terrain. Cette étape de mon travail ethnographique coïncida, sur un arrière-plan « naturel », avec deux projets d'envergure qui occupaient simultanément l'attention locale, nationale et internationale : la mise en place d'un système d'exploitation du gaz naturel au profit de la « nation péruvienne » ; et la création d'un parc national visant la protection de la biodiversité, ainsi que de deux réserves communales en faveur des populations indigènes. J’assistais donc à une série de processus d'importance politique et économique qui engageaient diverses entités, humains et non humains, individuels et collectifs, aux intentionnalités personnelles ou distribuées.
Puisque le collectif matsigenka illustre « l'entre-soi du partage » des Campa (Matsigenka, Asháninka, Ashéninka, Nomatsigenka) dans Par-delà nature et culture, et puisque l'exemple sert d’appui à une explication de la présence d’éthos différents dans un seul et même régime ontologique, je propose dans cet essai de revenir sur l'animisme matsigenka dans toute son actualité. Il importe notamment de déceler, dans le processus de mondiation des Matsigenka contemporains, les ébauches de communautés d’intentions qu’ils sont adroits à pratiquer avec les existants (« imaginaires » comme « réels »).
Les Matsigenka de ce présent ethnographique étalé sur dix ans de terrains se caractérisent par ce que Philippe Descola appelle « une modalité ontologique d'identification animiste ». Cependant, comme le prévoit l'écologie des relations de Ph. Descola, le tableau s’avère beaucoup plus complexe. En effet, dès que l’on se permet de franchir la grille heuristique des ontologies pour saisir les schématisations de l’expérience partagée avec d’autres collectifs (humains et non humains, issus de régimes ontologiques différents), des hybridations se mettent à jour. Sous l'emprise d'une asymétrie politique caractéristique des États modernes, les Matsigenka interagissent avec des agents « naturalistes » et « analogistes » contraires à plus d’un titre à leur forme de mondiation. Ainsi, biologistes limeños, missionnaires américains, professeurs issus de la culture andine ou encore ennemis appartenant aux groupes de langue pano interagissent avec ces indiens dans plusieurs domaines pratiques, pourvus de leurs propres répertoires d’entités et d’institutions, et dans des cadres interactionnels aussi divers qu’énigmatiques. Les relations variées avec ces membres parfois d’une redoutable étrangeté engagent néanmoins le bâti d’un système de pensée englobant et annexionniste (d’après les termes de F.-M. Renard-Casevitz). Quelle est la place du mode d’identification animiste dans ces mouvements d’englobement ? Quelles sont les modalités pratiques que prennent ces « annexions » ? Concernent-elles des idées, des objets, des corps et des âmes, des formes d’action collective ou des valeurs et des attributs moraux ? Pour répondre à ces questions j’analyserai deux exemples de mon terrain à la lumière de ce que j’appelle « communauté d’intentions ». Outre le fait que ce concept rend compte d’une catégorie essentielle de la socialité matsigenka (l’intentionnalité : -kog), il permet également et à l’instar de la cosmopraxis matsigenka d’envisager la fabrication de la personne comme un processus engagé au sein des interactions qui dépassent les frontières de l’humain.
Les deux exemples qui serviront de fenêtre pour revisiter cet animisme sont : d’une part les agissements des maîtres des espèces, tel que mes interlocuteurs ont pu les esquisser en 2001 face aux recherches naturalistes (ichtyologiques, ornithologiques, anthropologiques, etc.) nécessaires à la création du Parc National ; et d'autre part les querelles politiques et les angoisses animistes soulevées en 2010 par l'intervention de l’entreprise de gaz dans la gorge du grand fleuve appelée Pongo de Maenike, lieu de pèlerinages hallucinatoires, et l'œuvre mégalithique de deux héros mythologiques du peuple Matsigenka.
Cahiers d'Anthropologie Sociale. Images Visionnaires, 2019
This article deals with the "mastery" of hallucinations that matsigenka shamans exert by means of... more This article deals with the "mastery" of hallucinations that matsigenka shamans exert by means of sound symbols during the ritual ingestion of psychotropic drugs. During the ritual, the shaman performs songs whose semantics remain elliptic to the non-initiated. As a result, listeners elicit that communication between the shaman and the invisible spirits is underway. To this end the poetics of these songs, called marentakantsi, combine symbolically codified statements and words supposed to evoke hallucinated forms. However, the iconicity of the songs does not limit itself to induce the representation of an extraordinary communication, but also helps the shaman to master the forms and sounds that occurred during his intoxication. The poetics of the songs to which these words belong is one of the devices used by shamans to perform the ritual action. To better grasp the public and private effectiveness of the shamanic mastery called iragaveane, I will analyze the sound symbols in the light of their relationship to other ritual devices such as the graphic repertory and the redefinition of space in cosmographic terms.
Histoires et usages des plantes psychotropes, 2018
En partant des données ethnographiques recueillies auprès des chamanes matsigenka et plus spécifi... more En partant des données ethnographiques recueillies auprès des chamanes matsigenka et plus spécifiquement de Yoshiriaga, je commencerai dans cet article par décrire le rituel d’intoxication et les représentations qui lui sont attachées. Je me référerai ensuite à l’historiographie campa, qui conserve des traces d’activité chamanique en lien avec les Blancs et leurs activités de prédation, et mettrai en relief des traits archétypaux de l’intoxication et de la transformation. Pour finir, je m’arrêterai sur l’analyse du plus ancien témoignage, daté de 1702, de l’usage du kamarampi (Banisteriopsis caapi) chez les Matsigenka, en y soulignant la présence de figures de la cosmologie, liées à l’intoxication, qui demeurent très importantes aujourd’hui. Ce faisant, je veux montrer qu’au fil des vicissitudes régionales ces hallucinations offrent une telle régularité de l’extraordinaire, qu’elles peuvent de la sorte servir d’appui à un apprentissage expérientiel du savoir traditionnel.
45 (1) | 2016 En el río del Maíz (Madre de Dios) Homenaje a Bernard Lelong
Los kirineris constituyen un subgrupo matsigenka de contacto reciente. Desde las primeras noticia... more Los kirineris constituyen un subgrupo matsigenka de contacto reciente. Desde las primeras noticias de su presencia han sido considerados, por matsigenkas ribereños y blancos, como los salvajes de las cabeceras en la margen derecha del Urubamba. En tal escenario regional aún de actualidad, un jefe kirineri explora e incorpora la alteridad mientras produce su propia identidad. Este ensayo examina los discursos y acciones con los que este jefe ejecuta la «facultad mimética». Son dos las entidades a las que hace frente con este propósito: el caníbal salvaje desprovisto de intencionalidad, y la intencionalidad invisible del libro. Con el fin de entender este idioma de la alteridad, un foco central de este ensayo será la teoría matsigenka de la persona.
In: Estudios Indiana 8: Sudamérica y sus mundos audibles. Bernd Brabec de Mori / Matthias Lewy / Miguel A. García (eds.): Berlin: Ibero-Amerikanisches Institut 2015, 277 pp.
The anthropological approach to the oral tradition of the Matsigenka people (Southeastern Peruvia... more The anthropological approach to the oral tradition of the Matsigenka people (Southeastern Peruvian Amazon) has been primarily mythological; yet the focus of this chapter is on another oral expression: singing. Within this genre, one can find exoteric songs of intra-specific interaction as well as esoteric songs of inter-specific interaction. Based on common and esoteric Matsigenka knowledge, the purpose of this article is to describe the nature of inter-specific interactions as related to ritual intonation of songs, focusing on the marentakantsi interaction. These songs engage both humans and non-humans and reveal that “transformation” serves two purposes during ritual discourse: first, as a vehicle for logic, and second, as an aesthetic resource. The marentakantsi interaction is applied during hallucinogenic intoxication and is indeed considered a transformational instrument. An animistic perspective on this interaction suggests a correlation of cognitive and ontological transformation. The tension between the principles of iconicity and indexicality, as well as between vision and audition, occupies a central place in this kind of interaction. The “efficacy” that results from the songs’ performance constitutes discourses as created from outside the human realm: from the luminous saankarite spirits who turn into ineetsaane spirits in order to visit the people. In order to facilitate this process of “learning”, and to provide for the songs’ “authority” to be inscribed into the supernatural environment, to be a ritual specialist has to count as to be a specialist in ontological commutation.
http://www.iai.spk-berlin.de/es/publicaciones/estudios-indiana/estudios-indiana-8-sudamerica-y-sus-mundos-audibles.html
Anthropologica Nº19
La experiencia en disrintas culturas, corn la comunicacidn en distintos lenguajes, no es algo h i... more La experiencia en disrintas culturas, corn la comunicacidn en distintos lenguajes, no es algo h i c o ni universal. Su ventaja reside mds bien en el sentimiento de exageracidn que asegura. Toda cultura aparece, frente a otra, corn exagerada [...I, de ahi la alegria del esfuerzo imperfectible que llamamos traduccidn. Propongo por lo tanto que la escritura ernogrrifica sobre orras culturas consisre, como las culturas mismas, en una exageracidn de diferencias. J. Boon, Otras tribus, otros escribas i Y si este salirnos a1 encuenrro proviene de las cosas, se basard en algo razonable o en un capricho ocasional? M. Heidegger, La pregunta por la cosa
Una sociedad puede ser representada de diversas maneras, pueden tenerse muchas perspectivas para ... more Una sociedad puede ser representada de diversas maneras, pueden tenerse muchas perspectivas para echar un vistazo a un grupo de reglas seguidas por determinada gente que convive e interactúa hacia adentro y afuera de su universo social. Con el espacio social de los pueblos amazónicos, como con otros muchos que casi siempre han sido vistos como las afueras del mundo occidental, o bien los adentros inexplorables, hemos preferido primordialmente nuestra perspectiva. El énfasis en esta perspectiva es producto de un sinnúmero de razones, unas elusivas, otras claras e imperativas, razones entre las que se encuentran las propias características emergentes de ciencias como la antropología, los procesos colonizadores en diversos estadios de los Estados, las mitologías modernas respecto a la cornucopia amazónica o los intereses en proteger áreas naturales. Como se quiera, éstas, que son solo algunas de las razones, han generado un espacio en el que la visibilidad del indígena, en su propio espacio, ha dependido básicamente de fuerzas exteriores al color de sus capacidades. Hoy poco a poco se abren opciones de interlocución más representativas. Escenarios en los que las representaciones pueden practicar un contrapunto o las voces una polifonía. Acá vamos a intentar un contrapunto de representaciones y una polifonía de voces para hacernos una idea de los cambios en las estructuras sociales matsigenka. Los nudos del tejido: la familia matsigenka. La sociedad como un tejido es una metáfora difundida, diríamos que es una metáfora privilegiada. Los matsigenka también echan mano a la metáfora del tejido. Una mujer matsigenka, situada en el origen, teje en su telar las idas y vueltas de generaciones de varones alrededor de generaciones de mujeres. Los hombres se desplazan como los hilos de la trama lo hacen en el telar con la lanzadera. A través del territorio matsigenka van los hombres uniendo la urdimbre de las mujeres, afianzándola como el complemento del tejido que se va haciendo en el tiempo. No debemos dejar pasar que la idea que debemos hacernos de la sociedad matsigenka tiene, sin lugar a dudas, que incorporar al espacio. Estos hilos masculinos, liados a los femeninos, tejen la apropiación de un territorio, moralizan una topografía. Allí donde mencionamos un topónimo matsigenka hubo o hay un nudo de hombres y mujeres. Si queremos tener una idea gráfica de cuáles son las dimensiones del tejido-de la sociedad matsigenka-urdido por generaciones, debemos hoy ver el mapa y leer las toponimias. Salta el relieve, la huella del tejido y esa geografía mitificada resultante, la que reúne el lugar de los huesos Tonkini o Pongo de Maenike, el cerro Tasorintsi Ompikirini que sopla y transforma al chamán, las enormes piedras Pantiorikiti en las que dejó la marca de sus dedos el megalítico héroe Shongavárini, las trampas del dios Luna, Kashiri, en los ríos Parotori, Muipaya, Picha; todos esos lugares diseminados en el territorio matsigenka son como los brocados, los rombos, los zigzag que coletean y cimbrean en las cushmas, coronas y bolsas tejidas por las mujeres matsigenka.
Este artículo propone discutir la práctica identitaria dentro de los marcos referenciales matsige... more Este artículo propone discutir la práctica identitaria dentro de los marcos referenciales matsigenka. Partiendo de las caracterizaciones ontológicas inherentes a la morfosintaxis de la lengua matsigenka, el ensayo explora enseguida los decursos ideológicos y pragmáticos de los procesos identitarios matsigenka. En ese sentido se toma en consideración mito e historia como una imbricación estructurante de resultados simbólicos y prácticos en pleno ejercicio.
Vida y Obra de Víctor Raúl Haya de la Torre / Instituto Cambio y Desarrollo, 2006
Tras una reconstrucción de los encuentros, en la lectura y en la vida intelectual de entreguerras... more Tras una reconstrucción de los encuentros, en la lectura y en la vida intelectual de entreguerras, el artículo delínea los trayectos en el arte y en la política de cuatro personajes pioneros en la mundialización de las revoluciones: César Moro, André Breton, Víctor Raúl Haya de la Torre y León Trotsky
El presente volumen reúne una serie de trabajos que se refieren a distintos aspectos de la percep... more El presente volumen reúne una serie de trabajos que se refieren a distintos aspectos de la percepción y producción del sonido entre los pueblos indígenas de Latinoamérica. Las discusiones referidas tanto a las tierras bajas, como a los Andes y a Mesoamérica, abordan cuestiones relacionadas con la ontología, el animismo, el perspectivismo, las formas de interacción entre humanos y nohumanos y los condicionamientos de la percepción de la otredad, entre otras.
"Un ejercicio que pocas veces nos hemos exigido quienes hemos estado relacionados con la conserva... more "Un ejercicio que pocas veces nos hemos exigido quienes hemos estado relacionados con la conservación de la naturaleza, es justamente el de definir, el de practicar una historia de nuestras ideas respecto a ese objeto de objetos que es La Naturaleza; y, paralelamente, practicar una historia de las prácticas políticas y económicas que ajustan y dan existencia a las condiciones actuales no ya de la naturaleza en sí, sino de la representación que nos hacemos de ella (....) ¿y qué diremos de aquél otro calor, el de la cultura de los animales? Porque sí, en esta mirada al orden y complejidad, los animales, representados en esta antología por las huanganas, tienen cultura, tienen fuego y el hombre puede cruzar el umbral de su calor hacia el de los animales, puede atemperarse en el fuego nocturno de las huanganas."
Autour des usages rituels du livre en Amérique indienne, Collège de France, 23 mai 2019
Deux versions du mythe matsigenka de l'empereur andin Korakonani placent le livre et l’appareil p... more Deux versions du mythe matsigenka de l'empereur andin Korakonani placent le livre et l’appareil photographique sur le même plan. Les deux instruments, apportés par un homme blanc, déclenchent l’aliénation et la mort de Korakonani, ainsi que sa transformation en une maladie hautement contagieuse transmise par l'air. La place commune accordée aux deux technologies révèle : d'un point de vue mythologique, l'importance accordée au savoir-faire chamanique des étrangers dans le marquage du temps; d'autre part, d'un point de vue de l’épistémologie locale, la similitude que les matsigenka détectent en les modalités du fonctionnement chamanique des deux instruments. En fait, les deux instruments sont intimement associés à la capacité de faire apparaître (ineantagantsi) ou de faire écouter (ikantaka), d'induire la présence d'entités normalement invisibles et inaudibles. Cependant, la curiosité que l'écriture a toujours éveillée chez les matsigenka oscille entre la condamnation de leur manière « d'opérer » par une « séparation » (une représentation ?) et la fascination pour le fait de constituer un véhicule de communication « religieuse » (conversion) et de transformation « personnelle ». Dans cette intervention, j'esquisserai schématiquement le traitement que les discours matsigenka font de la photographie et du livre comme instruments de l'activité chamanique étrangère. À cette fin, ils seront également comparés à un autre instrument blanc, le fusil, qui contrairement aux deux autres, fut assimilé très tôt par la représentation du Maître de l'éclaire, esprit auxiliaire des chamanes. Nous décrirons ensuite quelques épisodes historiques et ethnographiques dans lesquels le livre et la photographie nous fournissent : d'une part des exemples de mises à jour de leurs apparitions mythiques ; et d'autre part des interprétations matsigenka des processus cognitifs que ces « appareils » déclenchent et des utilisations rituelles auxquelles ils peuvent être associés.
Dans nos sociétés, les plantes psychotropes sont des objets à la fois fascinants et terrifiants, ... more Dans nos sociétés, les plantes psychotropes sont des objets à la fois fascinants et terrifiants, trop souvent délaissés par les chercheurs au risque d’autoriser toutes sortes d’interprétations, plaidoyers dangereux et discours alarmants. Une anthropologie de ces objets et de leurs usages était donc à mener.
L’ouvrage Histoires et usages des plantes psychotropes (éditions Imago, 2018), rassemble des réflexions anthropologiques sur les conditions et les enjeux contemporains d’usages séculaires, adaptés ou nouveaux, de quelques plantes psychotropes, dans plusieurs contextes. Les auteurs, issus de disciplines variées, rendent compte de multiples regards : ceux de personnes en quête de sens ou d’elles-mêmes, de neuroscientifiques, d’ascètes hindous, de guérisseurs sud-africains et de chamanes amérindiens.
Dans cette présentation, nous nous interrogerons sur les caractéristiques qui définissent deux ty... more Dans cette présentation, nous nous interrogerons sur les caractéristiques qui définissent deux types de chants du répertoire de la tradition orale matsigenka, le matikagantsi et le marentakantsi. Le premier type de chant est considéré comme une interaction entre un locuteur humain et un auditeur humain (intraspécifique), tandis que le second type est considéré comme une interaction entre des locuteurs et des auditeurs humains et non humains (interspécifique). Cependant, les chants concernant les relations interspécifiques peuvent être définis dans une certaine mesure comme 'intraspécifiques'. Quelles conditions et procédés poétiques, prosodiques et contextuels permettent un tel glissement ?
Si les Matsigenka se souviennent de l'époque où leurs aïeux faisaient la guerre, ils ne considère... more Si les Matsigenka se souviennent de l'époque où leurs aïeux faisaient la guerre, ils ne considèrent pas moins celle-ci, avec le cannibalisme, à l'antipode de leur ethos. Plus précisément, ils qualifient l’homicide guerrier ou le cannibalisme comme des actes kogapage, un terme qui signifie « dépourvu d’intention(nalité)», faisant donc de ceux-ci des actes se situant au-delà de toute motivation ou de toute raison. Il n'est donc pas anodin que les Matsigenka utilisent le terme kogapakori pour désigner les sous-groupes « sauvages » de leur propre collectif.
Dans cet exposé, les figures du guerrier et du cannibale, véhiculées dans la mythologie, le chamanisme ainsi que les chants associés aux temps des conflits, seront examinés afin d’expliquer cette manière, apparemment paradoxale, de caractériser l’agir homicide et cannibale. À cette fin, on dressera un tableau des principales caractéristiques des guerriers et des cannibales dans l’arène sociopolitique (origines ethniques présumées et fonctions symboliques) que l’on mettra ensuite au regard des récits d’un chef kogapakori contemporain qui affirme, lui-même, avoir vécu parmi des « sauvages cannibales ».
Un idéophone est une “expression imitative qui peut se substituer à une phrase, à un élément de p... more Un idéophone est une “expression imitative qui peut se substituer à une phrase, à un élément de phrase ou à n'importe quel mot plein autre que le substantif ” (CNRTL). Toute idéophone a trait aux relations entre sens et forme. Des caractéristiques morphologiques, phonétiques et prosodiques de la langue servent ainsi à simuler des dimensions, des magnitudes et des intensités de phénomènes sensorielles et parfois conceptuelles. Les Matsigenka utilisent un vaste nombre d’idéophones dans leurs discours. Ces dispositifs iconiques peuvent trouver leur lieu dans des constructions linguistiques lors des conversations, des récits mythiques, des discours rituels et des récits d’intoxication. La fréquence de l’utilisation des idéophones, lors de narrations mythiques, par exemple, assure la productivité sémantique de certains passages voulus saillants. Si les idéophones ne se réduisent pas aux onomatopées, ils accomplissent cependant un exploit idiosyncrasique assez puissant pour condenser des parcelles entières de savoir. Ils détournent souvent, par exemple, les conditions pures de la sonorité au profit de brassages sensoriels visant des résultats hyperréalistes. De tels enchâssements permettent ainsi la formulation efficace d’images paradoxales.
Ainsi, l’idéophone seroro, par exemple, signale un mouvement descendant figurant la légèreté de la démarche. Les auditeurs élicitent de son utilisation qu’il s’agit de la démarche d’un fantôme sans qu’aucune référence directe ait eu lieu. Le terme notinnana, à son tour, a pour racine verbale l’idéophone tin, qui signale la démarche d’un humain vivant. Or, à l’instar de ces idéophones « mythiques », lors de l’énonciation des chants rituels marentakantsi, interprétés exclusivement sous les effets des substances psychotropes, une série d’idéophones figurent les circonstances propres à l’interaction avec des esprits. Ces idéophones (mariri, porerere, parmi d’autres) agencent des percepts graphiques et des productions sonores typiques de l’hallucination. Dans cette communication je tâcherai de décrire la productivité de ces idéophones hallucinatoires couramment associés à la « lumière aveuglante » et à la « sonorité turbulente » des esprits invisibles, alliés de « celui qui s’intoxique et se transforme », le chamane seripigari.
En 1742, en el centro del territorio Arawak preandino, luego de subsecuentes epidemias diseminada... more En 1742, en el centro del territorio Arawak preandino, luego de subsecuentes epidemias diseminadas desde puestos misionales católicos, sobreviene la importante rebelión de Juan Santos Atahualpa. Es a partir del epicentro de la rebelión, en el Cerro de la Sal, que una serie de prerrogativas económico-políticas inéditas, de adquisiciones tecnológicas, de transformaciones religiosas e innovaciones ideológicas engendrará un proceso de especialización ritual y de actualización mítica entre los Arawak preandinos. Uno de los registros constitutivos de dichas variaciones es el aspecto sonoro, verbal y musical, de la acción ritual. La sonoridad, siendo medular en la construcción ritual de los eventos “sagrados”, de la comunicación con entidades no-humanas, será diferentemente vehiculada desde entonces. Con la rebelión aparecen múltiples templos-herrerías dirigidos por un nuevo tipo de especialista ritual de vocación sacerdotal, el corneshá, uno de cuyos roles, con la ayuda del consumo masivo de hoja de coca y un celoso ayuno, es el de captar el “murmullo” musical de los dioses. El chamán pa’llerr en cambio, equivalente del seripigari matsigenka, sheripiari asháninka y sheripeyari ashéninka continúa recibiendo cantos rituales de los “Dueños” mediante el consumo de pasta de tabaco y de sustancias alucinógenas como la Banisteriopsis o la Brugmansia. Sutiles variaciones, transposiciones e hibridaciones de estas dos posiciones de escucha tendrán lugar aquí y allá entre los Arawak preandinos, acarreando también variaciones en otros registros sensibles. A partir de nuestro material etnográfico matsigenka, y una comparación con la información ethnohistórica y etnográfica de los demás Arawak preandinos, esta ponencia analiza el paisaje sonoro y las interacciones aurales con entidades no-humanas que, mutatis mutandi, toman forma en esta región lingüística en aquel período.
Nous tâcherons dans cette communication de décrire la série de transformations déclenchées par la... more Nous tâcherons dans cette communication de décrire la série de transformations déclenchées par la consommation régulière de plantes à usage psychotrope chez les Matsigenka. Pour ce faire nous établirons la phénoménologie de la transformation telle qu’elle est comprise et pratiquée par les chamanes de ce peuple. Nous verrons que ce qui reste constant entre les récits spécifiques d’intoxication et les parcours vitaux des chamanes s’articule typiquement en fonction de deux continuums : celui de l’opacité et de l’extrême luminosité (voire invisibilité), et celui de la pesanteur et de la légèreté. Les plantes à usage psychotrope ont pour effet, sur le long terme, d’atteindre l’invisibilité et la légèreté et ce grâce à la transformation graduelle du chamane en commensal des esprits purs saankarite. L’ambivalence du terme désignant le chamane (seripigari) nous en fournit déjà un premier indice car il veut dire tout à la fois « celui qui s’intoxique avec du tabac » et « celui qui se transforme/disparait ». Nous parviendrons donc à comprendre ce que veut dire « se transformer » et « disparaître » chez les chamanes matsigenka. Trois plantes à maître feront l’objet de nos analyses : le tabac (le seri, dont le maître est le jaguar), l’ayahuasca (le kamarampi, dont le maître est l’aigle harpie) et le kavuiniri (dont le maître est l’oiseau Furmicarius rufifrons).
Un chaman du peuple matsigenka apprend à lire et à écrire dans les années 1970. Ajourd'hui, l'aub... more Un chaman du peuple matsigenka apprend à lire et à écrire dans les années 1970. Ajourd'hui, l'aube de ses soixante-dix ans, il cherche à istodiar sa société à travers le prisme de sa propre histoire de vie. Il entame l'écriture de ses mémoires, et part ensuite à la rencontre de l'ethnographe pour lui fournir des mois durant le récit amalgamé de sa vie. Les mythes que sa vie soulève et les histoires auxquelles elle s'attache s'affirment comme le résultat du nouveau penchant de ce chamane pour istodiar. A partir de ce cas précis, nous proposerons de nous questionner sur la notion de source « ethnographique » vis-à-vis de sociétés dont les points de départ scientifiques de leurs descriptions ont souvent été des figures en creux comme « sans écriture », « sans histoire », « froides », « traditionnelles » etc. ; ce faisant l'accent sera mis sur les stratégies épistémiques amérindiennes dans le traitement de l'information transmise au fils du temps, et le rôle de cette épistémologie dans la construction des explications anthropologiques contemporaines. A l'aide des réponses éventuelles fournies par cette première enquête épistémologique, nous aborderons deux objets qui relient l'aspect individuel et collectif de l'intentionnalité sociale. Pour l'aspect individuel et revenant sur le chamane qui cherche à istodiar, nous nous bornerons à tirer au clair le rapport entretenu par l'animisme matsigenka avec le continent de sens et d'interactions considéré « le passé ». Et, en ce qui concerne l'aspect collectif, nous visons d'analyser la mytho-praxis matsigenka, le retour du mythe par la projection de sa structure sur un évènement : le tournage « épique » et « infernaux » du film Fitzcarraldo, de W. Herzog, en territoire matsigenka. 2014 (Marzo): « " Istodiar " veut-il dire Estudiar (Étudier) ou Historiar (Historier) ? Les sources mythopoïétiques d'un peuple d'Amazonie péruvienne ». Dans le Séminaire Pratiques Historiographiques à l'EHESS, François Hartog. Paris.
Nous cherchons d’abord à mettre en lumière les caractères intrinsèques de « l’instabilité ontolog... more Nous cherchons d’abord à mettre en lumière les caractères intrinsèques de « l’instabilité ontologique » du chaman matsigenka, le seripigari. Pour cela nous décrirons brièvement une série de ses représentations. Le point de départ : leurs codifications ethnosyntaxiques. Ensuite nous montrerons que « l’implication progressive » de ces représentations configure une interférence sémantique cognitivement stimulante. Celle-ci est redondante avec « l’autodiffèrence » ontologique du chaman et se met à l’épreuve lors de l’action rituel. À partir de là nous nous consacrerons à la question centrale de cette communication. Le trait qui soudain nous vient à l’esprit au sujet du leurre est la capacité « d’attirer » une autre espèce. S’insérer dans une dynamique interspécifique tout en pratiquant la mimesis -en réduisant la différence ou bien en la contraignant de manière éphémère, c’est la plus évoquée des activités qui ont recours au leurre. Pour cette définition prima facie, c’est à travers un « instrument » que l’on cherche à atteindre le degré zéro de la différence. Les chasseurs matsigenka par exemple se servent de nombreux instruments pour établir de manière éphémère un rapport intraspécifique d’attirance (les souchets cyperus sp., les dessins fragrants en peinture faciale, les amulettes porteurs des esprits prédateurs, les chants cynégétiques, etc.). Pour la plupart il s’agit d’une requête d’incorporation de l’instrument ; il est intégré et ainsi parvient à réorganiser les dispositions corporelles visant une communauté d’intentions avec l’espèce en quête.
Or, dans la pharmacopée matsigenka, il existe un puissant psychotrope, le kavuiniri dont la fonction semble-t-il est d’accentuer la stratification des intentions interspécifiques. En l’utilisant, les seripigari instrumentalisent leur « autodifférence » (demi-dieux/demi-bête, jaguar/homme, etc,) virtuelle pour ensuite gravir au sommet de la déictique prédation (dont les “espèces” soumises y sont des sorciers, des maladies, des esprits, “des animaux”, etc.). D’après un mythe, un chant rituel et des donnés du terrain, cette plante est de la propriété du chimérique Sonkivinti (le jaguar –pantera onca- et l’oiseau formicarius rufifrons). Dans le continuum étendu entre les pôles du « trop humain » matsigenka, ingurgiter le kavuiniri implique de se déplacer vers le redoutable sommet cosmopolitique -l’extrême prédation dans un même régime de sociabilité-, risquant ainsi de devenir cannibale. La peau du chaman intoxiqué est dite peinte comme celle du jaguar par la langue de la chimère; l’intériorité du chaman est cultivée comme celle d’un vorace fauve solitaire. La médusante esthétique de cette peau peinte avec des hiérogrammes, “l’utopique” totalitarisme d’un point de vue prédateur et la conséquente « soumission » des « proies » sont des objets d’attention dont nous dresserons ici les liens. En outre, dans cette communication nous analyserons : le rôle cosmopolitique de cette vorace véracité ; les raisons et voies selon lesquelles le chaman prenant le puisant psychotrope cherche à l’instaurer ; dans quelle dynamique de leurre s’insère cette prise et quel profil de « nature » et « culture » leurrées s’avère.
La tradición oral matsigenka ha sido básicamente estudiada desde el ángulo de la “mitología”, otr... more La tradición oral matsigenka ha sido básicamente estudiada desde el ángulo de la “mitología”, otros componentes de su saber instituido, relacionados al acto del discurso, han pasado generalmente poco atendidos por la antropología. Nuestro propósito en esta comunicación es el de prestar atención a la epistemología de los cantos matsigenka. Una sucinta presentación del valor preformativo de los tres tipos de cantos de nuestro repertorio precederá a un análisis concreto de uno de ellos, el kompitagantsi. Nuestro interés se enmarca así en un contrapunto entre : de un lado la descripción de una específica taxonomía del sonido y, del otro, la comprensión de aquellas operaciones mentales involucradas en la producción de las complejas representaciones por la vía de estos cantos.
Estos cantos constituyen así una privilegiada forma de evaluar el alcance del “perspectivismo” en la cultura matsigenka, así como la importancia del animismo en el peso ontológico de las entidades que pueblan su multiverso. Con este fin en mente procederemos a describir la “autodiferenciación evolutiva” del chamán matsigenka, cuyo artefacto cognitivo por excelencia es precisamente el canto. Por un lado el pensamiento chamánico matsigenka posee una amalgama de conceptos que otorgan realidad a esta capacidad de intensa “fluctuación ontológica” del chamán; y por otra parte este pensamiento se inscribe y actualiza en una serie de dispositivos técnicos (posibles gracias a una tensión intersemiótica entre: posición de enunciación y punto de vista) como son las ideofonías, los paralelismos, las declinaciones fonéticas de efecto anfibológico, el twisted langage, etc. A la base de la “elaboración” de estos cantos se encuentra la interacción del chamán con los espíritus invisibles del río. La turbulencia del oleaje es asistida por una operación mental cercana a la “mímesis”, de la que los dispositivos antes citados estructuran una constante fluctuación ontológica en la identidad del chamán.
Esta ponencia busca describir y analizar la atribución de una compleja subjetividad a los cuarzos... more Esta ponencia busca describir y analizar la atribución de una compleja subjetividad a los cuarzos rituales matsigenka (Amazonía peruana). Una serie de representaciones, en diversos soportes materiales, son denominadas serepitontsi ; todas cumplen, prima facie , la misma función: ser el soporte de la presencia de los espíritus auxiliares del chamán. La complejidad de este objeto ritual se apoya en la implicación progresiva de las diversas representaciones, soportes materiales (ídolos en madera, canoas miniatura, jaguares luminosos, alma del ojo, ancestro mítico, cuarzo hallado durante el trance alucinógeno, etc.) e identidades. Analizaremos estas atribuciones a la luz de las operaciones cognitivas que constituyen la estructura estructurante del chamanismo y la acción ritual. Temas esenciales de la etnografia amazónica se vislumbrarán a través de este análisis: la deixis de la predación, la estética de la ligereza y el resplandor, la ética de la metamorfosis, la tensión entre simetría y asimetría, la importancia de la copla ritual chamánica. Para ello nos valdremos de la experiencia de campo con chamanes en actividad, así como de los relatos sobre las vicisitudes de chamanes a los que se les “extirparon” estos cuarzos durante el proceso de evangelización entre los años 1950-70. Desarrollando el tema de los cuarzos rituales la ponencia ensayará así mostrar que estas mismas operaciones cognitivas rigen la configuración de otras complejas metarepresentaciones chamánicas gracias a un “pensamiento anexionista” y a las “dinâmicas transformacionales”.
La tradition orale du peuple Matsigenka (famille linguistique Arawak pré-andine, Sud-est de l’Ama... more La tradition orale du peuple Matsigenka (famille linguistique Arawak pré-andine, Sud-est de l’Amazonie péruvienne) a été principalement connue pour sa mythologie. Au sein de cette tradition, très peu d'attention a été prêtée aux performances orales relevant du registre chanté. Cet exposé a pour objectif de présenter l’énonciation rituelle chez les Matsigenka. Nous mettrons en exergue, dans un premier temps, les représentations liées à l’activité de chanter chez les Matsigenka en nous fondant sur différentes sources incluant les écrits des voyageurs, des missionnaires et des ethnologues couvrant la période des deux siècles précédents. Il s’agira ensuite d’établir provisoirement une classification simple des énoncés rituels. Pour ce faire, nous serons guidés par les subtiles traces distinctives dispensées par le discours des Matsigenka sur ces énoncés, ainsi que par l’observation des techniques discursives et du cadre pragmatique dans lequel prennent place ces interactions rituelles. Deux répertoires - plus ou moins homogènes, de chants « non-humains » peuvent être analysés à la lumière de cette classification : les chants marentakantsi et les chants kompitagantsi. Nous nous appuierons également sur l’observation d’une « leçon » chamanique qui décrit les « voyages » entrepris par le spécialiste lors même que ces chants sont énoncés. Notre étude permettra de définir le rôle de l’énonciateur (le seripigari) en tant que « commutateur ontologique », et certains traits de la complexité des chants en tant qu’artefacts cognitifs complexes maîtrisés par ces énonciateurs particuliers. L’analyse détaillée d’un chant kompitagantsi retiendra notre attention.
Les matsigenka (Fam. ling. Arawak pré-andine) peuplent les bassins et les affluents de deux grand... more Les matsigenka (Fam. ling. Arawak pré-andine) peuplent les bassins et les affluents de deux grands fleuves de l’Amazonie Péruvienne, l’Urubamba et le Madre de Dios (régions de Cusco, Ucayali et Madre de Dios). Depuis l’époque préhispanique, le collectif a entretenue des relations suivies avec les cultures des hautes terres andines, y compris avec les Inca, lesquelles ont laissé des traces dans les imaginaires et le mode de vie traditionnels respectifs. Tel fut également le cas des rapports avec les colonisateurs européens, que ceux-ci aient été violents ou pacifiques. Par cet exposé nous nous proposons de mettre en lumière certaines de ces traces et de leurs parcours au sein de la tradition matsigenka, et, à cette fin, nous présenterons des extraits d’un mythe central de cette culture : celui de la déesse Pareni, ainsi que certaines représentations de l’étranger véhiculés par les chants quotidiens matikagantsi.
Today Amazonian contemporary art is acquiring more visibility as it circulates through national a... more Today Amazonian contemporary art is acquiring more visibility as it circulates through national and international art venues. The growing interest and awareness on Amazonian ontologies by academia and art platforms with the influential studies of Descola (2006) and Viveiros de Castro (2009) are helping, but difficulties in improving the protocols of showing, writing and understanding Amazonian art in the Western art world still remain. As scholarly attention is driven by this international mobility of indigenous art, this panel aims, however, to change the focus back to the indigenous communities and explores the different ways in which Amazonian indigenous art and artists impact their own collectivities not only in socio- economic terms but particularly in its owns ontological and epistemological dimensions.
The panel seeks to explore two aspects of the same phenomena, examining (i) how Amazonian art, particularly in its forms of figuration participates and influences other sensory-aesthetic and performative registers such as mythology, ritual and shamanism, as well as on fixing imaginaries when transmutation or metamorphosis of bodies, behavior and senses is central to Amazonian cosmopolitics; (ii) examining Amazonian art as a device for incorporating alterity in terms of subjects, objects and techniques (exogenous landscapes, modern technologies, perspective, oil painting, etc.).
Some of the questions that this panel seeks to approach are what does art do in stabilizing imaginaries? How do artists represent mutable and non-visual beings? How does art impact other sensory- aesthetics practices? And, how does the agency of Amazonian art enact in its own sociocultural environment?