Marie Chaufour | Université de Bourgogne (original) (raw)
Papers by Marie Chaufour
Ausonius Editions, 2020
Etude de la place des animaux dans les décors tirés des livres d'emblèmes aux XVIe et XVIIe siècl... more Etude de la place des animaux dans les décors tirés des livres d'emblèmes aux XVIe et XVIIe siècles. Localisation et analyse.
L'évolution de l'oeuvre de Jean Baudoin a sans aucun doute été conditionnée par le contexte histo... more L'évolution de l'oeuvre de Jean Baudoin a sans aucun doute été conditionnée par le contexte historique de la fin du XVI e siècle. Né à Pradelles, dans le Vivarais, probablement en 1584, il fut durablement affecté par les conflits religieux qui avaient ravagé la France dans son enfance. D'abord attaché au service de Marguerite de Valois, sans doute dès 1605-1607, Baudoin n'eut de cesse de mettre son art et sa personne au service de la monarchie. En débutant dans les lettres au moment où il fallait reconstruire, il se proposa de contribuer à élaborer une morale pour un consensus politique autour d'Henri IV, ce qui explique qu'il fut simultanément l'un des protégés du cardinal de Richelieu et du chancelier Séguier. 1. Baudoin l'interprète Interprète, Baudoin l'est assurément, et au sens strict que ce mot avait en son temps, puisqu'il fut « interprète du roi en langues étrangères » 1 ; il l'est également dans la mesure où il offre au public des ouvrages que celui-ci ne pourrait pas lire sans son truchement. Véritable polygraphe, il publia plus de quatre-vingt six ouvrages parmi lesquels dix-sept oeuvres personnelles et soixante traductions d'après cinq langues – par ordre croissant d'importance : le grec ancien, l'anglais, l'espagnol, l'italien et le latin. Ces traductions montrent qu'il souhaitait mettre à la portée du plus grand nombre les textes fondamentaux de la littérature antique telles les oeuvres de Tacite et de Sénèque, de la littérature européenne contemporaine comme les Discours politiques sur Tacite de Scipio Ammirato, les oeuvres du chancelier Bacon, l'Arcadie de Philipp Sidney, ou encore les textes religieux diffusant la nouvelle doctrine tridentine.
Conference Presentations by Marie Chaufour
Table-ronde pour valoriser les recherches des post-doctorants au Stirling Maxwell Centre Workshop... more Table-ronde pour valoriser les recherches des post-doctorants au Stirling Maxwell Centre
Workshop du Stirling Maxwell Centre, en association avec the School of Modern Languages and Cultures’ Visual Cultures Research Strand
Université de Glasgow
Dans la France du Grand Siècle, la représentation figurative de la Gloire est le plus souvent un ... more Dans la France du Grand Siècle, la représentation figurative de la Gloire est le plus souvent un instrument encomiastique au service d’un souverain. Mais cet emploi ne doit pas faire oublier son substrat dans la science des images complexe et raffinée qui se stabilise alors. Car la Gloire est fréquente et protéiforme dans l’allégorie.
En 1636, Jean Baudoin, d’abord lecteur de Marguerite de Valois, puis protégé du cardinal de Richelieu et du chancelier Séguier, publia chez Mathieu Guillemot la première partie de son adaptation de l’Iconologia de Cesare Ripa, suivie en 1644 de la publication de l’édition complète. L’humaniste italien avait consacré trois entrées à cette allégorie : Gloria de’ Prencipi, Gloria et Sublimità della Gloria. Mais Jean Baudoin n’en retint que deux, éliminant la Sublimité de la Gloire. Comme cela a souvent été dit, Baudoin simplifia beaucoup l’ouvrage de son prédécesseur en éliminant et en abrégeant beaucoup d’entrées de l’édition italienne. En réalité, son choix ne retenait que les allégories correspondant à l’idée qu’il se faisait de la monarchie française et de la souveraineté du roi. Il n’hésita pas à modifier un certain nombre de définitions afin qu’elles soient en adéquation avec la culture politique française. La communication étudie les variations entre les entrées du dictionnaire de Cesare Ripa consacrées à cette allégorie et son adaptation française afin de comprendre comment Baudoin a pu transformer ces allégories en vocabulaire utile à un discours encomiastique et à l’expression du pouvoir.
La Gloire est l’une des allégories les plus fréquemment convoquées dans les célébrations emphatiques du souverain où, fils aîné de l’Église, il apparaît nimbé de l’aura et de la protection d’une Gloire peut-être céleste. Je me propose donc de montrer, dans une seconde partie, comment l’allégorie de la Gloire, ainsi instrumentalisée par Baudoin, a pu être utilisée par les artistes travaillant à la cour de France afin de magnifier le souverain et de dessiner un nouvel imaginaire monarchique.
À la suite de la prise de La Rochelle en octobre 1628, l’une des ambitions du cardinal de Richeli... more À la suite de la prise de La Rochelle en octobre 1628, l’une des ambitions du cardinal de Richelieu est de rétablir l’unité nationale autour d’un catholicisme gallican et de renforcer la puissance de la monarchie. Il lui fallait donc parvenir à un consensus national entre catholiques et protestants en renonçant à convertir par la force. Cette volonté de pacification conduisit Richelieu à avoir de moins en moins recours à la littérature pamphlétaire qui attisait les antagonismes et à réunir autour de lui une équipe d’hommes de lettres, de juristes, de théologiens, de penseurs politiques qui avaient pour mission de diffuser de manière très didactique et pédagogique, par le biais de traités, la politique intérieure et étrangère qu’il menait aux côtés de Louis XIII. La constitution de ce groupe se finalisa en 1634 par la fondation de l’Académie française dont une majorité des membres étaient issus de ce groupe de lettrés.
Suite à la publication des Questions decidées sur la justice des armes du roi de France, sur les alliances avec les heretiques ou infideles d’Arroy Besian en 1634, destinées à justifier les alliances françaises avec les pays protestants contre l’Espagne, Cornelius Jansénius réplique en publiant en 1636, sous le pseudonyme d’Alexandre-Patrice Armacan, le Mars Gallicus. Ce libelle, destiné notamment à faire oublier à l’Espagne ses prises de positions sur l’émancipation des Pays-Bas, condamnait la politique d’alliances de la France avec les princes protestants afin de lutter contre l’Espagne et s’attaquait aux pouvoirs des rois de France et à leur légitimité. L’ouvrage connut un tel retentissement à travers toute l’Europe dans sa version latine, puis dans sa traduction française en 1637 par Charles Hersent, que Richelieu ne put l’ignorer ; il fit appelle au cercle de lettrés qui s’était constitué autour de lui et du chancelier Séguier et arrangea une réfutation officielle. Le premier à tenter de répondre à Jansénius, le père Denis Cohon, évêque de Nîmes, publie un pamphlet loin d’être à la hauteur de celui de l’évêque d’Ypres, qui ne parvient pas à atteindre son but. C’est Daniel de Priézac, Docteur Régent de l’Université de Bordeaux, appelé à Paris par le chancelier Séguier qui le nomma conseiller d’État ordinaire, qui publia, en 1638, les Vindicæ Gallicæ, Adversus Alexandrum Patricium Armacandum, Theologum, sans doute la réponse la plus habile et la plus importante à l’œuvre de Jansénius. Le 18 février 1639, un privilège était accordé à Pierre Rocolet pour la traduction française de ce texte par Jean Baudoin sous le titre de Defence des Droits et Prerogatives des Rois de France, certainement sous l’impulsion du cardinal puisque Baudoin, interprète du roi en langues étrangères, était également l’un des membres du cabinet de lettrés de Richelieu depuis au moins 1631 et l’un des premiers Académiciens français. La réponse de Daniel de Priézac, toute aussi vive que la diatribe de Jansénius, correspondait parfaitement au point de vue officiel, ce qui valut à son auteur, d’être élu, le 22 février 1639 à l’Académie française, soit quatre jours après l’octroi du privilège pour la traduction.
Notre propos sera de montrer comment la Defence des Droits et Prerogatives des Rois de France, réfutant point par point les thèses développées par Jansénius dans son Mars Gallicus, fut l’un des rares ouvrages à analyser la doctrine de la raison d’État ; et comment ses deux auteurs défendirent le gallicanisme catholique prôné par Richelieu et contribuèrent à élaborer la théorie de la souveraineté royale.
Ausonius Editions, 2020
Etude de la place des animaux dans les décors tirés des livres d'emblèmes aux XVIe et XVIIe siècl... more Etude de la place des animaux dans les décors tirés des livres d'emblèmes aux XVIe et XVIIe siècles. Localisation et analyse.
L'évolution de l'oeuvre de Jean Baudoin a sans aucun doute été conditionnée par le contexte histo... more L'évolution de l'oeuvre de Jean Baudoin a sans aucun doute été conditionnée par le contexte historique de la fin du XVI e siècle. Né à Pradelles, dans le Vivarais, probablement en 1584, il fut durablement affecté par les conflits religieux qui avaient ravagé la France dans son enfance. D'abord attaché au service de Marguerite de Valois, sans doute dès 1605-1607, Baudoin n'eut de cesse de mettre son art et sa personne au service de la monarchie. En débutant dans les lettres au moment où il fallait reconstruire, il se proposa de contribuer à élaborer une morale pour un consensus politique autour d'Henri IV, ce qui explique qu'il fut simultanément l'un des protégés du cardinal de Richelieu et du chancelier Séguier. 1. Baudoin l'interprète Interprète, Baudoin l'est assurément, et au sens strict que ce mot avait en son temps, puisqu'il fut « interprète du roi en langues étrangères » 1 ; il l'est également dans la mesure où il offre au public des ouvrages que celui-ci ne pourrait pas lire sans son truchement. Véritable polygraphe, il publia plus de quatre-vingt six ouvrages parmi lesquels dix-sept oeuvres personnelles et soixante traductions d'après cinq langues – par ordre croissant d'importance : le grec ancien, l'anglais, l'espagnol, l'italien et le latin. Ces traductions montrent qu'il souhaitait mettre à la portée du plus grand nombre les textes fondamentaux de la littérature antique telles les oeuvres de Tacite et de Sénèque, de la littérature européenne contemporaine comme les Discours politiques sur Tacite de Scipio Ammirato, les oeuvres du chancelier Bacon, l'Arcadie de Philipp Sidney, ou encore les textes religieux diffusant la nouvelle doctrine tridentine.
Table-ronde pour valoriser les recherches des post-doctorants au Stirling Maxwell Centre Workshop... more Table-ronde pour valoriser les recherches des post-doctorants au Stirling Maxwell Centre
Workshop du Stirling Maxwell Centre, en association avec the School of Modern Languages and Cultures’ Visual Cultures Research Strand
Université de Glasgow
Dans la France du Grand Siècle, la représentation figurative de la Gloire est le plus souvent un ... more Dans la France du Grand Siècle, la représentation figurative de la Gloire est le plus souvent un instrument encomiastique au service d’un souverain. Mais cet emploi ne doit pas faire oublier son substrat dans la science des images complexe et raffinée qui se stabilise alors. Car la Gloire est fréquente et protéiforme dans l’allégorie.
En 1636, Jean Baudoin, d’abord lecteur de Marguerite de Valois, puis protégé du cardinal de Richelieu et du chancelier Séguier, publia chez Mathieu Guillemot la première partie de son adaptation de l’Iconologia de Cesare Ripa, suivie en 1644 de la publication de l’édition complète. L’humaniste italien avait consacré trois entrées à cette allégorie : Gloria de’ Prencipi, Gloria et Sublimità della Gloria. Mais Jean Baudoin n’en retint que deux, éliminant la Sublimité de la Gloire. Comme cela a souvent été dit, Baudoin simplifia beaucoup l’ouvrage de son prédécesseur en éliminant et en abrégeant beaucoup d’entrées de l’édition italienne. En réalité, son choix ne retenait que les allégories correspondant à l’idée qu’il se faisait de la monarchie française et de la souveraineté du roi. Il n’hésita pas à modifier un certain nombre de définitions afin qu’elles soient en adéquation avec la culture politique française. La communication étudie les variations entre les entrées du dictionnaire de Cesare Ripa consacrées à cette allégorie et son adaptation française afin de comprendre comment Baudoin a pu transformer ces allégories en vocabulaire utile à un discours encomiastique et à l’expression du pouvoir.
La Gloire est l’une des allégories les plus fréquemment convoquées dans les célébrations emphatiques du souverain où, fils aîné de l’Église, il apparaît nimbé de l’aura et de la protection d’une Gloire peut-être céleste. Je me propose donc de montrer, dans une seconde partie, comment l’allégorie de la Gloire, ainsi instrumentalisée par Baudoin, a pu être utilisée par les artistes travaillant à la cour de France afin de magnifier le souverain et de dessiner un nouvel imaginaire monarchique.
À la suite de la prise de La Rochelle en octobre 1628, l’une des ambitions du cardinal de Richeli... more À la suite de la prise de La Rochelle en octobre 1628, l’une des ambitions du cardinal de Richelieu est de rétablir l’unité nationale autour d’un catholicisme gallican et de renforcer la puissance de la monarchie. Il lui fallait donc parvenir à un consensus national entre catholiques et protestants en renonçant à convertir par la force. Cette volonté de pacification conduisit Richelieu à avoir de moins en moins recours à la littérature pamphlétaire qui attisait les antagonismes et à réunir autour de lui une équipe d’hommes de lettres, de juristes, de théologiens, de penseurs politiques qui avaient pour mission de diffuser de manière très didactique et pédagogique, par le biais de traités, la politique intérieure et étrangère qu’il menait aux côtés de Louis XIII. La constitution de ce groupe se finalisa en 1634 par la fondation de l’Académie française dont une majorité des membres étaient issus de ce groupe de lettrés.
Suite à la publication des Questions decidées sur la justice des armes du roi de France, sur les alliances avec les heretiques ou infideles d’Arroy Besian en 1634, destinées à justifier les alliances françaises avec les pays protestants contre l’Espagne, Cornelius Jansénius réplique en publiant en 1636, sous le pseudonyme d’Alexandre-Patrice Armacan, le Mars Gallicus. Ce libelle, destiné notamment à faire oublier à l’Espagne ses prises de positions sur l’émancipation des Pays-Bas, condamnait la politique d’alliances de la France avec les princes protestants afin de lutter contre l’Espagne et s’attaquait aux pouvoirs des rois de France et à leur légitimité. L’ouvrage connut un tel retentissement à travers toute l’Europe dans sa version latine, puis dans sa traduction française en 1637 par Charles Hersent, que Richelieu ne put l’ignorer ; il fit appelle au cercle de lettrés qui s’était constitué autour de lui et du chancelier Séguier et arrangea une réfutation officielle. Le premier à tenter de répondre à Jansénius, le père Denis Cohon, évêque de Nîmes, publie un pamphlet loin d’être à la hauteur de celui de l’évêque d’Ypres, qui ne parvient pas à atteindre son but. C’est Daniel de Priézac, Docteur Régent de l’Université de Bordeaux, appelé à Paris par le chancelier Séguier qui le nomma conseiller d’État ordinaire, qui publia, en 1638, les Vindicæ Gallicæ, Adversus Alexandrum Patricium Armacandum, Theologum, sans doute la réponse la plus habile et la plus importante à l’œuvre de Jansénius. Le 18 février 1639, un privilège était accordé à Pierre Rocolet pour la traduction française de ce texte par Jean Baudoin sous le titre de Defence des Droits et Prerogatives des Rois de France, certainement sous l’impulsion du cardinal puisque Baudoin, interprète du roi en langues étrangères, était également l’un des membres du cabinet de lettrés de Richelieu depuis au moins 1631 et l’un des premiers Académiciens français. La réponse de Daniel de Priézac, toute aussi vive que la diatribe de Jansénius, correspondait parfaitement au point de vue officiel, ce qui valut à son auteur, d’être élu, le 22 février 1639 à l’Académie française, soit quatre jours après l’octroi du privilège pour la traduction.
Notre propos sera de montrer comment la Defence des Droits et Prerogatives des Rois de France, réfutant point par point les thèses développées par Jansénius dans son Mars Gallicus, fut l’un des rares ouvrages à analyser la doctrine de la raison d’État ; et comment ses deux auteurs défendirent le gallicanisme catholique prôné par Richelieu et contribuèrent à élaborer la théorie de la souveraineté royale.
Comme l’avoue lui-même Jean Baudoin dans sa préface, le Recueil d’emblèmes divers (Paris, J. Vill... more Comme l’avoue lui-même Jean Baudoin dans sa préface, le Recueil d’emblèmes divers (Paris, J. Villery, 1638-1639) est « partie de [sa] version, partie de [son] invention ».
On a souvent reproché à ce polygraphe abondant de s’être servi de traductions antérieures afin d’établir ses propres versions et de s’être contenté de moderniser la langue des ouvrages qu’il offrait au public français. Or Baudoin ne s’est jamais caché d’avoir eu recours à des versions antérieures pour l’aider dans son travail et il en a d’ailleurs toujours fait état dans ses pièces liminaires.
Pour concevoir et rédiger son recueil d’emblèmes, Baudoin ne s’est plus appuyé sur ses prédécesseurs, mais il s’est servi notamment de ses traductions pour créer une œuvre personnelle. La fin de la préface du Recueil est d’ailleurs consacrée à l’énumération de ses sources, la principale étant nommée dès l’épître à Séguier. Il s’agit bien sûr des écrits du chancelier Bacon et notamment de la Sagesse mystérieuse des Anciens (1619). Baudoin confie également s’être inspiré d’Alciat et surtout des commentaires de Claude Mignault. A ces deux sources évidentes et bien connues ils faut encore ajouter, selon Baudoin, les recueils d’emblèmes de Jacob a Bruck et de Covarrubias, ainsi qu’un ouvrage de sa propre main publié en 1621. Il s’agit des Recherches d’Histoire et d’Antiquité qui sont en réalité un florilège des passages qui l’ont marqué lors de sa traduction de La Vie des douze Césars de Suétone. Ces fragments ont été rassemblés en un volume publié à la suite de la seconde édition de cette traduction. Par exemple, le discours intitulé « Des couronnes des Anciens, & de leurs differences » lui aura servi à rédiger le huitième discours du premier volume de ses emblèmes, « Que les Couronnes ont tousjours esté le prix des Vainqueurs ».
Ces ouvrages cités par Baudoin ne sont pas les seuls à s’être glissés dans sa création. En effet, la pensée figurée est présente tout au long de sa carrière. Déjà en 1614, dans les Feux de Joye pour la resjouissance publique, par la Déclaration de la Majorité du Roi, Baudoin donnait une explication symbolique du Feu issue de l’édition de 1593 de l’Iconologia de Cesare Ripa. Par la suite, ses traductions de la Mythologie de Conti (1627), des Fables d’Esope Phrygien (1631) et, bien entendu, de l’Iconologia de Ripa, vont étoffer la réflexion de Baudoin et lui fournirent matière à la rédaction de son propre recueil d’emblèmes.
La majeure partie des ouvrages qui ont influencé Baudoin sont des traductions qu’il a lui-même réalisées, mais également des ouvrages grâce auxquels il s’est forgé une culture iconographique. En outre, le travail de Baudoin n’est pas un simple travail de compilation. Tout comme la plupart de ses traductions, cet ouvrage est enrichi de réflexions politiques et morales qui caractérisent sa démarche. Notre propos sera donc d’étudier comment le traducteur s’est approprié des versions antérieures afin de créer une œuvre personnelle qui reflète ses préoccupations littéraires, plutôt originales pour un emblémiste français du XVIIe siècle, en conférant une valeur éthico-politique à ses emblèmes.
L’AEEF est une association dont la volonté est de rassembler les différents acteurs de la recherc... more L’AEEF est une association dont la volonté est de rassembler les différents acteurs de la recherche consacrée à l’emblème en France et d’en favoriser l’étude tant en littérature, qu’en histoire ou qu’en histoire de l’art. Son intérêt se porte aussi bien sur le livre, les décors, les arts décoratifs ou la BD, etc.
À l’occasion de l’organisation, pour la première fois en France, du 11e congrès de la Society for... more À l’occasion de l’organisation, pour la première fois en France, du 11e congrès de la Society for Emblem Studies à Nancy en 2017, les membres du comité d’organisation ont décidé de créer une association consacrée aux études emblémistes.
L’association a pour objet de fédérer les chercheurs intéressés par les études emblémistes menées en France et dans les pays francophones. Elle se propose de promouvoir la recherche sur l'emblématique par diverses manifestations (congrès, colloques, expositions et autres) et de diffuser ces connaissances auprès du public le plus large possible.
Cette association est ouverte aux amateurs d’emblèmes et à ceux qui souhaitent connaître ce domaine de recherche.
Beauchesne / Editions du Cerf, 2023
Jean Baudoin (ca. 1584-1650), polygraphe et traducteur abondant, membre de l’Académie française d... more Jean Baudoin (ca. 1584-1650), polygraphe et traducteur abondant, membre de l’Académie française dès sa fondation, fut l’un des médiateurs discrets et méconnus du dessein de Louis XIII et de Richelieu, l’élaboration au lendemain des guerres de religion d’un consensus politique et d’un nouvel ethos au service de la nation France et de la monarchie. Sa volonté de diffuser en français les textes fondamentaux de la littérature de son temps révèle son adhésion sincère à la construction d’une langue accomplie, digne du royaume des lys et appelée à devenir la première d’Europe.
La première partie de cette étude reconstitue la biographie de Baudoin, restitue la portée de son oeuvre et s’attache au cheminement qui conduisit l’écrivain et traducteur de l’expression littéraire à l’expression fi gurative et symbolique. Avant de lui faire jouer un rôle fondamental dans des publications de nature très diverse, Baudoin avait compris la puissance signifi ante de l’image et l’intérêt de son emploi à des fi ns politiques. Ce passage marque une double translatio, l’une culturelle, qui opère le passage du texte à l’image ; l’autre politique, marquant sa participation à la translatio imperii voulue par le roi et par Richelieu. Par là, Jean Baudoin fut témoin et acteur de la promotion à la fois anthropologique et idéologique des images parlantes efficientes.
La seconde partie porte sur l’adaptation de cette translatio aux domaines alors en vogue de l’emblème et de l’allégorie. L’intérêt de Baudoin pour l’image gravée dans les livres à fi gures fut sans doute d’abord toute pragmatique avant de devenir une conviction enthousiaste. C’est lui qui restaura en France le genre de l’emblème dans son Recueil d’emblèmes divers. Il traduisit et trahit l’ultramontain Cesare Ripa, enrôlant fi nement son Iconologia au côté de l’autorité royale, si bien que leurs noms restent liés grâce au jeu savant consistant à « lire » les oeuvres d’art à la lumière du célèbre dictionnaire d’abstractions fi gurées. Mais l’oeuvre de Baudoin, ici entièrement reconsidérée, excède les commodités de la combinatoire des signes et des motifs, car l’homme de lettres fier et modeste semble avoir rêvé de constituer à travers la littérature symbolique une bibliothèque commune illustrée.
L'Harmattan, Apr 7, 2023
Cet ouvrage réunit les contributions de spécialistes de l'emblématique, données lors du XIe congr... more Cet ouvrage réunit les contributions de spécialistes de l'emblématique, données lors du XIe congrès de la Society for Emblem Studies (Nancy, 2017)
Rabutinages, 2020
Actes de la journée d'études du 5 septembre 2020 consacrée au décor emblématique du château de Bu... more Actes de la journée d'études du 5 septembre 2020 consacrée au décor emblématique du château de Bussy-Rabutin
Bon de souscription du colloque Art et artistes en Haute-Marne XVe-XVIIIe siècle
Horizons emblématiques, 2019
Horizons emblématiques La journée d’étude organisée par la Société des amis de Bussy-Rabut... more Horizons emblématiques
La journée d’étude organisée par la Société des amis de Bussy-Rabutin avec le concours du Centre Pluridisciplinaire Textes et Cultures de l’Université de Bourgogne Franche-Comté, sera consacrée aux emblèmes du château de Bussy-Rabutin et à leur inspiration. Elle s’inscrit dans le renouvellement récent des études sur l’emblème qui, au-delà du livre imprimé, envisagent à présent aussi l’influence de l’emblématique dans les arts du décor et même dans l’ensemble de la culture visuelle à l’époque moderne.
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Programme de la journée d'étude qui se tiendra au château de Bussy-Rabutin le samedi 5 septembre ... more Programme de la journée d'étude qui se tiendra au château de Bussy-Rabutin le samedi 5 septembre 2020
Journée d’Etudes "Horizons féminins" Samedi 8 septembre 2018 au Château de Bussy Rabutin