Marie Chaufour | Université de Bourgogne (original) (raw)

Papers by Marie Chaufour

Research paper thumbnail of Le motif du guerrier dans la culture emblématique de l'époque Louis XIII

Research paper thumbnail of Le château de Bussy Rabutin, Histoire, portraits, légendes

Research paper thumbnail of Cahiers Tristan L’Hermite. 2015, XXXVII. Tristan autour du monde

Research paper thumbnail of L'animal au château

Ausonius Editions, 2020

Etude de la place des animaux dans les décors tirés des livres d'emblèmes aux XVIe et XVIIe siècl... more Etude de la place des animaux dans les décors tirés des livres d'emblèmes aux XVIe et XVIIe siècles. Localisation et analyse.

Research paper thumbnail of "L'art et la modèle. Les chemins de la création dans la Lorraine de la Renaissance". Catalogue d'exposition

Research paper thumbnail of "Autour d'un animal rare et discret : le chat dans les recueils d'emblèmes", in Mondes animaliers au Moyen Age et à la Renaissance, Presses du "Centre d'études Médiévales de Picardie", Amiens 2016

Research paper thumbnail of Curriculum Vitae

Research paper thumbnail of "Jean Baudoin, le 'translateur' et le portrait du prince idéal", in Pierre Zoberman (éd.), Interprétation in/of the Seventeenth Century, Cambridge Scholars Publishing, 2015.

L'évolution de l'oeuvre de Jean Baudoin a sans aucun doute été conditionnée par le contexte histo... more L'évolution de l'oeuvre de Jean Baudoin a sans aucun doute été conditionnée par le contexte historique de la fin du XVI e siècle. Né à Pradelles, dans le Vivarais, probablement en 1584, il fut durablement affecté par les conflits religieux qui avaient ravagé la France dans son enfance. D'abord attaché au service de Marguerite de Valois, sans doute dès 1605-1607, Baudoin n'eut de cesse de mettre son art et sa personne au service de la monarchie. En débutant dans les lettres au moment où il fallait reconstruire, il se proposa de contribuer à élaborer une morale pour un consensus politique autour d'Henri IV, ce qui explique qu'il fut simultanément l'un des protégés du cardinal de Richelieu et du chancelier Séguier. 1. Baudoin l'interprète Interprète, Baudoin l'est assurément, et au sens strict que ce mot avait en son temps, puisqu'il fut « interprète du roi en langues étrangères » 1 ; il l'est également dans la mesure où il offre au public des ouvrages que celui-ci ne pourrait pas lire sans son truchement. Véritable polygraphe, il publia plus de quatre-vingt six ouvrages parmi lesquels dix-sept oeuvres personnelles et soixante traductions d'après cinq langues – par ordre croissant d'importance : le grec ancien, l'anglais, l'espagnol, l'italien et le latin. Ces traductions montrent qu'il souhaitait mettre à la portée du plus grand nombre les textes fondamentaux de la littérature antique telles les oeuvres de Tacite et de Sénèque, de la littérature européenne contemporaine comme les Discours politiques sur Tacite de Scipio Ammirato, les oeuvres du chancelier Bacon, l'Arcadie de Philipp Sidney, ou encore les textes religieux diffusant la nouvelle doctrine tridentine.

Research paper thumbnail of "L'emblème nouveau vecteur de la fable païenne : la Renaissance ou la métamorphose de la mythologie", dans La Renaissance en Europe dans sa diversité

Research paper thumbnail of L’art de l’impertinence : le libertinage emblématique dans le décor du château de Bussy-Rabutin

Research paper thumbnail of "L'expression de la noblesse familiale dans le château de Roger de Rabutin", Rabutinages, n°23

Research paper thumbnail of Le moraliste et les images. Recherches sur l'expression emblématique chez Jean Baudoin (ca. 1584-1650)

Research paper thumbnail of Les dictionnaires iconologiques : le modèle français XVIIe-XVIIIe siècle

Conference Presentations by Marie Chaufour

Research paper thumbnail of Programme 2019.DEF

Research paper thumbnail of  In the Stirling Maxwell Collection. Research on the sources of the Recueil d’Emblemes divers of Jean Baudoin

Table-ronde pour valoriser les recherches des post-doctorants au Stirling Maxwell Centre Workshop... more Table-ronde pour valoriser les recherches des post-doctorants au Stirling Maxwell Centre
Workshop du Stirling Maxwell Centre, en association avec the School of Modern Languages and Cultures’ Visual Cultures Research Strand
Université de Glasgow

Research paper thumbnail of Bussy-Rabutin : « Horizons littéraires » Samedi 24 septembre 2016 au Château de Bussy-Rabutin

Research paper thumbnail of Jean Baudoin's Emblems : Questions of Method

Research paper thumbnail of Gloria : les métamorphoses des allégories de la Gloire et l’imaginaire monarchique français au XVIIe siècle. Colloque  Soleils baroques. La rappresentazione della gloria di Dio e dei Principi nell'Europa moderna. Rome Villa Médicis, 28-30 novembre 2013

Dans la France du Grand Siècle, la représentation figurative de la Gloire est le plus souvent un ... more Dans la France du Grand Siècle, la représentation figurative de la Gloire est le plus souvent un instrument encomiastique au service d’un souverain. Mais cet emploi ne doit pas faire oublier son substrat dans la science des images complexe et raffinée qui se stabilise alors. Car la Gloire est fréquente et protéiforme dans l’allégorie.
En 1636, Jean Baudoin, d’abord lecteur de Marguerite de Valois, puis protégé du cardinal de Richelieu et du chancelier Séguier, publia chez Mathieu Guillemot la première partie de son adaptation de l’Iconologia de Cesare Ripa, suivie en 1644 de la publication de l’édition complète. L’humaniste italien avait consacré trois entrées à cette allégorie : Gloria de’ Prencipi, Gloria et Sublimità della Gloria. Mais Jean Baudoin n’en retint que deux, éliminant la Sublimité de la Gloire. Comme cela a souvent été dit, Baudoin simplifia beaucoup l’ouvrage de son prédécesseur en éliminant et en abrégeant beaucoup d’entrées de l’édition italienne. En réalité, son choix ne retenait que les allégories correspondant à l’idée qu’il se faisait de la monarchie française et de la souveraineté du roi. Il n’hésita pas à modifier un certain nombre de définitions afin qu’elles soient en adéquation avec la culture politique française. La communication étudie les variations entre les entrées du dictionnaire de Cesare Ripa consacrées à cette allégorie et son adaptation française afin de comprendre comment Baudoin a pu transformer ces allégories en vocabulaire utile à un discours encomiastique et à l’expression du pouvoir.
La Gloire est l’une des allégories les plus fréquemment convoquées dans les célébrations emphatiques du souverain où, fils aîné de l’Église, il apparaît nimbé de l’aura et de la protection d’une Gloire peut-être céleste. Je me propose donc de montrer, dans une seconde partie, comment l’allégorie de la Gloire, ainsi instrumentalisée par Baudoin, a pu être utilisée par les artistes travaillant à la cour de France afin de magnifier le souverain et de dessiner un nouvel imaginaire monarchique.

Research paper thumbnail of « Jeux de l’esprit : de l’art de dire par l’image », conférence à la bibliothèque municipale de Dijon dans le cadre des Midis du Patrimoine

Research paper thumbnail of "La traduction, arme défensive ? à propos de la réponse en langue française au Mars Gallicus", 6-8 décembre 2012 : "Bayonne, berceau du jansénisme ? Naissance et cristallisation du mouvement janséniste dans la société de son temps (1610-1643)". Colloque organisé par Thierry Issartel

À la suite de la prise de La Rochelle en octobre 1628, l’une des ambitions du cardinal de Richeli... more À la suite de la prise de La Rochelle en octobre 1628, l’une des ambitions du cardinal de Richelieu est de rétablir l’unité nationale autour d’un catholicisme gallican et de renforcer la puissance de la monarchie. Il lui fallait donc parvenir à un consensus national entre catholiques et protestants en renonçant à convertir par la force. Cette volonté de pacification conduisit Richelieu à avoir de moins en moins recours à la littérature pamphlétaire qui attisait les antagonismes et à réunir autour de lui une équipe d’hommes de lettres, de juristes, de théologiens, de penseurs politiques qui avaient pour mission de diffuser de manière très didactique et pédagogique, par le biais de traités, la politique intérieure et étrangère qu’il menait aux côtés de Louis XIII. La constitution de ce groupe se finalisa en 1634 par la fondation de l’Académie française dont une majorité des membres étaient issus de ce groupe de lettrés.
Suite à la publication des Questions decidées sur la justice des armes du roi de France, sur les alliances avec les heretiques ou infideles d’Arroy Besian en 1634, destinées à justifier les alliances françaises avec les pays protestants contre l’Espagne, Cornelius Jansénius réplique en publiant en 1636, sous le pseudonyme d’Alexandre-Patrice Armacan, le Mars Gallicus. Ce libelle, destiné notamment à faire oublier à l’Espagne ses prises de positions sur l’émancipation des Pays-Bas, condamnait la politique d’alliances de la France avec les princes protestants afin de lutter contre l’Espagne et s’attaquait aux pouvoirs des rois de France et à leur légitimité. L’ouvrage connut un tel retentissement à travers toute l’Europe dans sa version latine, puis dans sa traduction française en 1637 par Charles Hersent, que Richelieu ne put l’ignorer ; il fit appelle au cercle de lettrés qui s’était constitué autour de lui et du chancelier Séguier et arrangea une réfutation officielle. Le premier à tenter de répondre à Jansénius, le père Denis Cohon, évêque de Nîmes, publie un pamphlet loin d’être à la hauteur de celui de l’évêque d’Ypres, qui ne parvient pas à atteindre son but. C’est Daniel de Priézac, Docteur Régent de l’Université de Bordeaux, appelé à Paris par le chancelier Séguier qui le nomma conseiller d’État ordinaire, qui publia, en 1638, les Vindicæ Gallicæ, Adversus Alexandrum Patricium Armacandum, Theologum, sans doute la réponse la plus habile et la plus importante à l’œuvre de Jansénius. Le 18 février 1639, un privilège était accordé à Pierre Rocolet pour la traduction française de ce texte par Jean Baudoin sous le titre de Defence des Droits et Prerogatives des Rois de France, certainement sous l’impulsion du cardinal puisque Baudoin, interprète du roi en langues étrangères, était également l’un des membres du cabinet de lettrés de Richelieu depuis au moins 1631 et l’un des premiers Académiciens français. La réponse de Daniel de Priézac, toute aussi vive que la diatribe de Jansénius, correspondait parfaitement au point de vue officiel, ce qui valut à son auteur, d’être élu, le 22 février 1639 à l’Académie française, soit quatre jours après l’octroi du privilège pour la traduction.
Notre propos sera de montrer comment la Defence des Droits et Prerogatives des Rois de France, réfutant point par point les thèses développées par Jansénius dans son Mars Gallicus, fut l’un des rares ouvrages à analyser la doctrine de la raison d’État ; et comment ses deux auteurs défendirent le gallicanisme catholique prôné par Richelieu et contribuèrent à élaborer la théorie de la souveraineté royale.

Research paper thumbnail of Le motif du guerrier dans la culture emblématique de l'époque Louis XIII

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Ausonius Editions, 2020

Etude de la place des animaux dans les décors tirés des livres d'emblèmes aux XVIe et XVIIe siècl... more Etude de la place des animaux dans les décors tirés des livres d'emblèmes aux XVIe et XVIIe siècles. Localisation et analyse.

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Research paper thumbnail of "Autour d'un animal rare et discret : le chat dans les recueils d'emblèmes", in Mondes animaliers au Moyen Age et à la Renaissance, Presses du "Centre d'études Médiévales de Picardie", Amiens 2016

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L'évolution de l'oeuvre de Jean Baudoin a sans aucun doute été conditionnée par le contexte histo... more L'évolution de l'oeuvre de Jean Baudoin a sans aucun doute été conditionnée par le contexte historique de la fin du XVI e siècle. Né à Pradelles, dans le Vivarais, probablement en 1584, il fut durablement affecté par les conflits religieux qui avaient ravagé la France dans son enfance. D'abord attaché au service de Marguerite de Valois, sans doute dès 1605-1607, Baudoin n'eut de cesse de mettre son art et sa personne au service de la monarchie. En débutant dans les lettres au moment où il fallait reconstruire, il se proposa de contribuer à élaborer une morale pour un consensus politique autour d'Henri IV, ce qui explique qu'il fut simultanément l'un des protégés du cardinal de Richelieu et du chancelier Séguier. 1. Baudoin l'interprète Interprète, Baudoin l'est assurément, et au sens strict que ce mot avait en son temps, puisqu'il fut « interprète du roi en langues étrangères » 1 ; il l'est également dans la mesure où il offre au public des ouvrages que celui-ci ne pourrait pas lire sans son truchement. Véritable polygraphe, il publia plus de quatre-vingt six ouvrages parmi lesquels dix-sept oeuvres personnelles et soixante traductions d'après cinq langues – par ordre croissant d'importance : le grec ancien, l'anglais, l'espagnol, l'italien et le latin. Ces traductions montrent qu'il souhaitait mettre à la portée du plus grand nombre les textes fondamentaux de la littérature antique telles les oeuvres de Tacite et de Sénèque, de la littérature européenne contemporaine comme les Discours politiques sur Tacite de Scipio Ammirato, les oeuvres du chancelier Bacon, l'Arcadie de Philipp Sidney, ou encore les textes religieux diffusant la nouvelle doctrine tridentine.

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Research paper thumbnail of "L'expression de la noblesse familiale dans le château de Roger de Rabutin", Rabutinages, n°23

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Research paper thumbnail of  In the Stirling Maxwell Collection. Research on the sources of the Recueil d’Emblemes divers of Jean Baudoin

Table-ronde pour valoriser les recherches des post-doctorants au Stirling Maxwell Centre Workshop... more Table-ronde pour valoriser les recherches des post-doctorants au Stirling Maxwell Centre
Workshop du Stirling Maxwell Centre, en association avec the School of Modern Languages and Cultures’ Visual Cultures Research Strand
Université de Glasgow

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Research paper thumbnail of Gloria : les métamorphoses des allégories de la Gloire et l’imaginaire monarchique français au XVIIe siècle. Colloque  Soleils baroques. La rappresentazione della gloria di Dio e dei Principi nell'Europa moderna. Rome Villa Médicis, 28-30 novembre 2013

Dans la France du Grand Siècle, la représentation figurative de la Gloire est le plus souvent un ... more Dans la France du Grand Siècle, la représentation figurative de la Gloire est le plus souvent un instrument encomiastique au service d’un souverain. Mais cet emploi ne doit pas faire oublier son substrat dans la science des images complexe et raffinée qui se stabilise alors. Car la Gloire est fréquente et protéiforme dans l’allégorie.
En 1636, Jean Baudoin, d’abord lecteur de Marguerite de Valois, puis protégé du cardinal de Richelieu et du chancelier Séguier, publia chez Mathieu Guillemot la première partie de son adaptation de l’Iconologia de Cesare Ripa, suivie en 1644 de la publication de l’édition complète. L’humaniste italien avait consacré trois entrées à cette allégorie : Gloria de’ Prencipi, Gloria et Sublimità della Gloria. Mais Jean Baudoin n’en retint que deux, éliminant la Sublimité de la Gloire. Comme cela a souvent été dit, Baudoin simplifia beaucoup l’ouvrage de son prédécesseur en éliminant et en abrégeant beaucoup d’entrées de l’édition italienne. En réalité, son choix ne retenait que les allégories correspondant à l’idée qu’il se faisait de la monarchie française et de la souveraineté du roi. Il n’hésita pas à modifier un certain nombre de définitions afin qu’elles soient en adéquation avec la culture politique française. La communication étudie les variations entre les entrées du dictionnaire de Cesare Ripa consacrées à cette allégorie et son adaptation française afin de comprendre comment Baudoin a pu transformer ces allégories en vocabulaire utile à un discours encomiastique et à l’expression du pouvoir.
La Gloire est l’une des allégories les plus fréquemment convoquées dans les célébrations emphatiques du souverain où, fils aîné de l’Église, il apparaît nimbé de l’aura et de la protection d’une Gloire peut-être céleste. Je me propose donc de montrer, dans une seconde partie, comment l’allégorie de la Gloire, ainsi instrumentalisée par Baudoin, a pu être utilisée par les artistes travaillant à la cour de France afin de magnifier le souverain et de dessiner un nouvel imaginaire monarchique.

Research paper thumbnail of « Jeux de l’esprit : de l’art de dire par l’image », conférence à la bibliothèque municipale de Dijon dans le cadre des Midis du Patrimoine

Research paper thumbnail of "La traduction, arme défensive ? à propos de la réponse en langue française au Mars Gallicus", 6-8 décembre 2012 : "Bayonne, berceau du jansénisme ? Naissance et cristallisation du mouvement janséniste dans la société de son temps (1610-1643)". Colloque organisé par Thierry Issartel

À la suite de la prise de La Rochelle en octobre 1628, l’une des ambitions du cardinal de Richeli... more À la suite de la prise de La Rochelle en octobre 1628, l’une des ambitions du cardinal de Richelieu est de rétablir l’unité nationale autour d’un catholicisme gallican et de renforcer la puissance de la monarchie. Il lui fallait donc parvenir à un consensus national entre catholiques et protestants en renonçant à convertir par la force. Cette volonté de pacification conduisit Richelieu à avoir de moins en moins recours à la littérature pamphlétaire qui attisait les antagonismes et à réunir autour de lui une équipe d’hommes de lettres, de juristes, de théologiens, de penseurs politiques qui avaient pour mission de diffuser de manière très didactique et pédagogique, par le biais de traités, la politique intérieure et étrangère qu’il menait aux côtés de Louis XIII. La constitution de ce groupe se finalisa en 1634 par la fondation de l’Académie française dont une majorité des membres étaient issus de ce groupe de lettrés.
Suite à la publication des Questions decidées sur la justice des armes du roi de France, sur les alliances avec les heretiques ou infideles d’Arroy Besian en 1634, destinées à justifier les alliances françaises avec les pays protestants contre l’Espagne, Cornelius Jansénius réplique en publiant en 1636, sous le pseudonyme d’Alexandre-Patrice Armacan, le Mars Gallicus. Ce libelle, destiné notamment à faire oublier à l’Espagne ses prises de positions sur l’émancipation des Pays-Bas, condamnait la politique d’alliances de la France avec les princes protestants afin de lutter contre l’Espagne et s’attaquait aux pouvoirs des rois de France et à leur légitimité. L’ouvrage connut un tel retentissement à travers toute l’Europe dans sa version latine, puis dans sa traduction française en 1637 par Charles Hersent, que Richelieu ne put l’ignorer ; il fit appelle au cercle de lettrés qui s’était constitué autour de lui et du chancelier Séguier et arrangea une réfutation officielle. Le premier à tenter de répondre à Jansénius, le père Denis Cohon, évêque de Nîmes, publie un pamphlet loin d’être à la hauteur de celui de l’évêque d’Ypres, qui ne parvient pas à atteindre son but. C’est Daniel de Priézac, Docteur Régent de l’Université de Bordeaux, appelé à Paris par le chancelier Séguier qui le nomma conseiller d’État ordinaire, qui publia, en 1638, les Vindicæ Gallicæ, Adversus Alexandrum Patricium Armacandum, Theologum, sans doute la réponse la plus habile et la plus importante à l’œuvre de Jansénius. Le 18 février 1639, un privilège était accordé à Pierre Rocolet pour la traduction française de ce texte par Jean Baudoin sous le titre de Defence des Droits et Prerogatives des Rois de France, certainement sous l’impulsion du cardinal puisque Baudoin, interprète du roi en langues étrangères, était également l’un des membres du cabinet de lettrés de Richelieu depuis au moins 1631 et l’un des premiers Académiciens français. La réponse de Daniel de Priézac, toute aussi vive que la diatribe de Jansénius, correspondait parfaitement au point de vue officiel, ce qui valut à son auteur, d’être élu, le 22 février 1639 à l’Académie française, soit quatre jours après l’octroi du privilège pour la traduction.
Notre propos sera de montrer comment la Defence des Droits et Prerogatives des Rois de France, réfutant point par point les thèses développées par Jansénius dans son Mars Gallicus, fut l’un des rares ouvrages à analyser la doctrine de la raison d’État ; et comment ses deux auteurs défendirent le gallicanisme catholique prôné par Richelieu et contribuèrent à élaborer la théorie de la souveraineté royale.

Research paper thumbnail of « De la traduction à l’invention : Les sources du Recueil d’emblèmes divers (1638-1639) de Jean Baudoin », 27 juin-1er juillet 2011 : « Looking Back and Looking Forward », Neuvième Congrès International de la Society for Emblem Studies à Glasgow organisé par Laurence Grove.

Comme l’avoue lui-même Jean Baudoin dans sa préface, le Recueil d’emblèmes divers (Paris, J. Vill... more Comme l’avoue lui-même Jean Baudoin dans sa préface, le Recueil d’emblèmes divers (Paris, J. Villery, 1638-1639) est « partie de [sa] version, partie de [son] invention ».
On a souvent reproché à ce polygraphe abondant de s’être servi de traductions antérieures afin d’établir ses propres versions et de s’être contenté de moderniser la langue des ouvrages qu’il offrait au public français. Or Baudoin ne s’est jamais caché d’avoir eu recours à des versions antérieures pour l’aider dans son travail et il en a d’ailleurs toujours fait état dans ses pièces liminaires.
Pour concevoir et rédiger son recueil d’emblèmes, Baudoin ne s’est plus appuyé sur ses prédécesseurs, mais il s’est servi notamment de ses traductions pour créer une œuvre personnelle. La fin de la préface du Recueil est d’ailleurs consacrée à l’énumération de ses sources, la principale étant nommée dès l’épître à Séguier. Il s’agit bien sûr des écrits du chancelier Bacon et notamment de la Sagesse mystérieuse des Anciens (1619). Baudoin confie également s’être inspiré d’Alciat et surtout des commentaires de Claude Mignault. A ces deux sources évidentes et bien connues ils faut encore ajouter, selon Baudoin, les recueils d’emblèmes de Jacob a Bruck et de Covarrubias, ainsi qu’un ouvrage de sa propre main publié en 1621. Il s’agit des Recherches d’Histoire et d’Antiquité qui sont en réalité un florilège des passages qui l’ont marqué lors de sa traduction de La Vie des douze Césars de Suétone. Ces fragments ont été rassemblés en un volume publié à la suite de la seconde édition de cette traduction. Par exemple, le discours intitulé « Des couronnes des Anciens, & de leurs differences » lui aura servi à rédiger le huitième discours du premier volume de ses emblèmes, « Que les Couronnes ont tousjours esté le prix des Vainqueurs ».
Ces ouvrages cités par Baudoin ne sont pas les seuls à s’être glissés dans sa création. En effet, la pensée figurée est présente tout au long de sa carrière. Déjà en 1614, dans les Feux de Joye pour la resjouissance publique, par la Déclaration de la Majorité du Roi, Baudoin donnait une explication symbolique du Feu issue de l’édition de 1593 de l’Iconologia de Cesare Ripa. Par la suite, ses traductions de la Mythologie de Conti (1627), des Fables d’Esope Phrygien (1631) et, bien entendu, de l’Iconologia de Ripa, vont étoffer la réflexion de Baudoin et lui fournirent matière à la rédaction de son propre recueil d’emblèmes.
La majeure partie des ouvrages qui ont influencé Baudoin sont des traductions qu’il a lui-même réalisées, mais également des ouvrages grâce auxquels il s’est forgé une culture iconographique. En outre, le travail de Baudoin n’est pas un simple travail de compilation. Tout comme la plupart de ses traductions, cet ouvrage est enrichi de réflexions politiques et morales qui caractérisent sa démarche. Notre propos sera donc d’étudier comment le traducteur s’est approprié des versions antérieures afin de créer une œuvre personnelle qui reflète ses préoccupations littéraires, plutôt originales pour un emblémiste français du XVIIe siècle, en conférant une valeur éthico-politique à ses emblèmes.

Research paper thumbnail of « L’adaptation d’un modèle : des Vies (100-115) de Plutarque aux Paralleles de Cesar et d’Henry IV (1609) de Jean Baudoin », 16 février 2011 : « Transferts intellectuels et imaginaires XVIIe-XIXe siècles ». Séminaire de Master de l'Université de Bourgogne organisé par Paulette Choné

Research paper thumbnail of Program 11th SES CONFERENCE_NANCY.pdf

Research paper thumbnail of 11th International Emblem Conference Nancy July 3rd-7th Programme & Informations

Research paper thumbnail of Les Amis des Etudes Emblémistes en France (AEEF)

L’AEEF est une association dont la volonté est de rassembler les différents acteurs de la recherc... more L’AEEF est une association dont la volonté est de rassembler les différents acteurs de la recherche consacrée à l’emblème en France et d’en favoriser l’étude tant en littérature, qu’en histoire ou qu’en histoire de l’art. Son intérêt se porte aussi bien sur le livre, les décors, les arts décoratifs ou la BD, etc.

https://aeef.hypotheses.org

Research paper thumbnail of Bulletin Adhesion AEEF 1

À l’occasion de l’organisation, pour la première fois en France, du 11e congrès de la Society for... more À l’occasion de l’organisation, pour la première fois en France, du 11e congrès de la Society for Emblem Studies à Nancy en 2017, les membres du comité d’organisation ont décidé de créer une association consacrée aux études emblémistes.
L’association a pour objet de fédérer les chercheurs intéressés par les études emblémistes menées en France et dans les pays francophones. Elle se propose de promouvoir la recherche sur l'emblématique par diverses manifestations (congrès, colloques, expositions et autres) et de diffuser ces connaissances auprès du public le plus large possible.
Cette association est ouverte aux amateurs d’emblèmes et à ceux qui souhaitent connaître ce domaine de recherche.

Research paper thumbnail of Jean Baudoin Le moraliste et l'expression emblématique

Beauchesne / Editions du Cerf, 2023

Jean Baudoin (ca. 1584-1650), polygraphe et traducteur abondant, membre de l’Académie française d... more Jean Baudoin (ca. 1584-1650), polygraphe et traducteur abondant, membre de l’Académie française dès sa fondation, fut l’un des médiateurs discrets et méconnus du dessein de Louis XIII et de Richelieu, l’élaboration au lendemain des guerres de religion d’un consensus politique et d’un nouvel ethos au service de la nation France et de la monarchie. Sa volonté de diffuser en français les textes fondamentaux de la littérature de son temps révèle son adhésion sincère à la construction d’une langue accomplie, digne du royaume des lys et appelée à devenir la première d’Europe.
La première partie de cette étude reconstitue la biographie de Baudoin, restitue la portée de son oeuvre et s’attache au cheminement qui conduisit l’écrivain et traducteur de l’expression littéraire à l’expression fi gurative et symbolique. Avant de lui faire jouer un rôle fondamental dans des publications de nature très diverse, Baudoin avait compris la puissance signifi ante de l’image et l’intérêt de son emploi à des fi ns politiques. Ce passage marque une double translatio, l’une culturelle, qui opère le passage du texte à l’image ; l’autre politique, marquant sa participation à la translatio imperii voulue par le roi et par Richelieu. Par là, Jean Baudoin fut témoin et acteur de la promotion à la fois anthropologique et idéologique des images parlantes efficientes.
La seconde partie porte sur l’adaptation de cette translatio aux domaines alors en vogue de l’emblème et de l’allégorie. L’intérêt de Baudoin pour l’image gravée dans les livres à fi gures fut sans doute d’abord toute pragmatique avant de devenir une conviction enthousiaste. C’est lui qui restaura en France le genre de l’emblème dans son Recueil d’emblèmes divers. Il traduisit et trahit l’ultramontain Cesare Ripa, enrôlant fi nement son Iconologia au côté de l’autorité royale, si bien que leurs noms restent liés grâce au jeu savant consistant à « lire » les oeuvres d’art à la lumière du célèbre dictionnaire d’abstractions fi gurées. Mais l’oeuvre de Baudoin, ici entièrement reconsidérée, excède les commodités de la combinatoire des signes et des motifs, car l’homme de lettres fier et modeste semble avoir rêvé de constituer à travers la littérature symbolique une bibliothèque commune illustrée.

Research paper thumbnail of Paulette Choné, Marie Chaufour, Jean-Jacques Chardin, L'image pensive Devises et emblèmes du XVIe au XXIe siècle

L'Harmattan, Apr 7, 2023

Cet ouvrage réunit les contributions de spécialistes de l'emblématique, données lors du XIe congr... more Cet ouvrage réunit les contributions de spécialistes de l'emblématique, données lors du XIe congrès de la Society for Emblem Studies (Nancy, 2017)

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Rabutinages, 2020

Actes de la journée d'études du 5 septembre 2020 consacrée au décor emblématique du château de Bu... more Actes de la journée d'études du 5 septembre 2020 consacrée au décor emblématique du château de Bussy-Rabutin

Research paper thumbnail of Le Château de Bussy-Rabutin. Histoires, portraits, légendes

Research paper thumbnail of Art et artistes en Haute-Marne.pdf

Bon de souscription du colloque Art et artistes en Haute-Marne XVe-XVIIIe siècle

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Horizons emblématiques, 2019

Horizons emblématiques La journée d’étude organisée par la Société des amis de Bussy-Rabut... more Horizons emblématiques

La journée d’étude organisée par la Société des amis de Bussy-Rabutin avec le concours du Centre Pluridisciplinaire Textes et Cultures de l’Université de Bourgogne Franche-Comté, sera consacrée aux emblèmes du château de Bussy-Rabutin et à leur inspiration. Elle s’inscrit dans le renouvellement récent des études sur l’emblème qui, au-delà du livre imprimé, envisagent à présent aussi l’influence de l’emblématique dans les arts du décor et même dans l’ensemble de la culture visuelle à l’époque moderne.

P1250491.jpg

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Programme de la journée d'étude qui se tiendra au château de Bussy-Rabutin le samedi 5 septembre ... more Programme de la journée d'étude qui se tiendra au château de Bussy-Rabutin le samedi 5 septembre 2020

Research paper thumbnail of Appel à communication journée d'études "Horizons féminins"

Journée d’Etudes "Horizons féminins" Samedi 8 septembre 2018 au Château de Bussy Rabutin