Faire vivre l’espace (original) (raw)

De l’espace livre au lieu de vie

2011

Première partie Du lieu projet aux usages du livre en librairie De la spécificité des librairies indépendantes La philosophie culturelle des librairies indépendantes Compétences transversales et personnalisation de la « relation client » Un patron, une personnalité, un territoire De la rencontre des librairies avec un territoire Le libraire acteur du développement local, défenseur du territoire Le libraire acteur culturel affirmé La librairie commerce culturel ordinaire : faible ancrage territorial et affirmation professionnelle La librairie comme commerce à faible engagement culturel Modalités d'usage des librairies indépendantes : essai de typologie Fonction d'approvisionnement : des usages pragmatiques Fonction d'expérience du livre : un lieu d'exposition du livre (le « feuilletoir ») Fonction cabinet de lecture : un lieu où on lit Fonction sociale : un lieu de sociabilité Fonction protectrice : un lieu de pause ou de repli Fonction de ressourcement culturel Deuxième partie Un lieu de vie dans la ville : ce que la ville fait à la librairie, ce que la librairie fait à la ville Centralité marchande, ordre économique et requalification urbaine La librairie indépendante dans l'ordre des mobilités urbaines Interface urbaine Un lieu qui structure des parcours dans la ville Parcours opportunistes ou programmés Une halte dans la ville La librairie dans l'ordre culturel des villes : un lieu d'affirmation du livre dans l'espace urbain Un lieu d'exception culturelle par le livre Un lieu d'exception culturelle par la rencontre : faire événement culturel, rencontrer des écrivains Occurence événementielle culturelle et urbanité élargie de la librairie Un lieu identitaire : l'ordre politique Ordre symbolique, identité urbaine et construction des centralités La librairie comme lieu politique : engagement et éthique partagés Réseaux d'acteurs et ancrage urbain des librairies Des réseaux locaux aux réseaux extra-locaux Conclusion Librairies et clients indépendants ? Sommaire contexte social et surtout spatial, en l'occurrence d'un espace urbain. Au coeur de cette structuration, apparaissait la nécessité de prendre en compte la spécificité du bien culturel au coeur de ce commerce : le livre. Le livre dans sa matérialité et ses contenus, le livre en tant qu'objet porteur lui-même de sens, de symboles et d'usages différenciés, le livre dans Usages, usagers-clients et représentations des librairies indépendantes Vous m'excuserez si je vous corrige, mais vous parlez tout le temps des « usagers ». C'est plutôt un terme qu'on utilise en bibliothèque, en librairie, on parle de « client » (…) Usager ? Ça fait un peu RATP je trouve, non ? (Libraire Folies d'Encre)

Habiter le temps dans l’espace qui s’écoule

Orient(s) de Marguerite Duras (Florence de Chalonge, Yann Mével & Akiko Ueda, eds.), 2014

À l’opposé de l’imperméable catégorisation occidentale, l’espace et le temps chez Duras communiquent jusqu’à se confondre, à la manière orientale. L’intrication des conceptions orientale et occidentale de l’espace-temps rejaillit pleinement sur le style de l’écrivain. Dix heures et demie du soir en été constitue à cet égard un exemple clef de l’œuvre de la maturité, où se décèle une « différance » qui remet en cause la fonction et le fonctionnement de la métaphore.

Jürg Zünd : voir/faire voir l’espace

Evolution psychiatrique/˜L'œEvolution psychiatrique, 2024

En prolongeant l'analyse d'un cas recensé par Ludwig Binswanger, le cas Jürg Zünd, à l'aide d'une grille philosophique inspirée de la phénoménologie, on s'efforce de montrer que le patient -c'est ce qui donne sens à son trouble -tente d'afficher la pertinence (échec de la raison) autant que les limites (la raison reste opérative) d'une doctrine qui lui a été rendue familière par son psychiatre : l'analyse existentielle, notamment sa représentation de l'espace et du langage. Il s'agit ainsi d'illustrer les dangers que fait peser un dialogue trop insistant entre patient et soignant lorsque ce patient est associé au diagnostic et à la thérapie. Il s'agit enfin de mieux marquer l'écart subsistant entre le champ pratique et le champ expérientiel. La malade a renoncé à la rationalité de son agir mais il continue de souscrire à celle de son expérience, seul moyen de « preuve » qui lui reste. Prolonger l'analyse du psychiatre en établissant une correspondance entre les symptômes de la maladie d'une part, et les validations/réfutations de cette même analyse. Le principal danger de l'analyse ici menée est une hyper-rationalisation du trouble mental, Mais si, dans le trouble mental, ne subsiste aucun élément de raison, aucune psychiatrie ne peut non plus voir le jour. Il est cependant clair que le simple échec de la raison ne peut suffire à relativiser l'exploitation scientifique du trouble mental. On ne peut donc que suivre l'auteur dans ses références fréquentes, parfois implicites, aux textes fondamentaux de la phénoménologie. On pourrait dire que notre analyse revêt un caractère expérimental. Une analyse approfondie du cas montre qu'il existe en effet un lien entre le système d'attitude et de comportement du patient et une volonté de tester la pertinence de l'analyse phénoménologique appliquée par le soignant au malade. Dans la troisième Critique, dite de la Faculté de Juger, Kant s'efforce de restituer à une raison invalidée dans son usage pur une voie, un champ d'expression sensible qui, enjambant entendement et langage, permette à cette raison de se « dire ». Mais cette conduite est à son tour frappée d'impuissance, du fait de sa structure antinomique. Seul le corps, laissé pour compte de l'analyse kantienne, permet à la raison de trouver son équilibre car il est déjà en lui-même pénétré, corseté, pétri de raison. Mais aussi, par là-même, broyé par cette raison, une raison qui, en accablant le seul moyen d'expression qui lui reste, surinvestit ce corps et se rend de nouveau inaudible. Il faudra donc rendre le corps à lui-même, le libérer de l'emprise de la raison, le réifier et laisser, du même coup, reparaître ce qui, peut-être, reste en l'homme de raison : la folie, raison faible habitant un corps affaibli. Contredire la raison, c'est la dire à claire-voie, dans l'expérience de sa perte quasi-définitive, jamais tout à fait définitive pourtant, suspendue qu'elle est à son propre souvenir. D'objet d'une clinique, la folie en devient ainsi le critère. Elle instaure son propre régime de preuve, une preuve qui, bien sûr, ne peut être administrée par le moyen d'un langage désormais disqualifié. La folie a son mot à dire dans l'échec de la raison, un échec déjà contrarié par l'examen invalidant auquel l'a soumise la doctrine critique d'inspiration kantienne, laquelle s'efforce de « raisonner » une raison qui outrepasse ses droits.

De l’espace à l’urbain

Les Pages du laa, 2023

Nous entendons, donc, essayer de dessiner le cadre d'une définition conceptuelle de la notion d'urbain dans le cadre de la Théorie de la Médiation, à savoir l'urbain envisagé comme résultant (avec l'histoire) du processus d'acculturation du sujet en personne ; autrement dit, de tenter d'aborder le problème de l'émergence à l'espace à la lumière des concepts développés par Jean Gagnepain 2 , qui précisément a entendu rompre avec cette démarche « alchimique », y compris au regard des métiers universitaires. Mais, vouloir donner un contenu au concept d'urbain, entendu comme mode d'acculturation de l'espace et de la personne, autrement dit, l'inscrire dans une perspective anthropologique et non pas anthroponomique, nécessite une interrogation préalable sur la notion même d'espace. En effet, sous cette notion se mêlent, dans la confusion la plus totale, les acceptions tantôt à visée scientifique, tantôt à visée doctrinale ou tout simplement « pratique ». Ces ambivalences, ces confusions, ces glissements de sens sont bien connus 3. Pour réduire la labilité de cette notion d'espace, il faut que l'« analyse des phénomènes spatiaux et spatialisés », repose, comme le disent, fort justement, Bernard KAYSER, André BOUDOU et René PERRIN, sur : « …la reconnaissance des éléments constitutifs de l'espace : c'est-à¬dire une recherche qui doit aboutir à déterminer ces éléments, […] et une fois le système spatial saisi dans ses articulations, l'explication, la détermination de sa dynamique organisationnelle…» 4 Et en ce sens la réflexion sur l'urbain contraint à renouveller l'approche, car le : « …thème de l'urbanisation […] mérite une analyse sur des bases nouvelle. L'analyse de l'urbanisation périphérique, c'est-à-dire de la construction à la périphérie des villes, permet de mettre à jour les processus et mécanismes de la production d'espace, en même temps qu'elle nécessite une approche anthropologique nouvelle de l'espace vécu».» 5 Nous soulignons, car si, en l'instance, la perspective est celle de géographes, on se doit de pousser la démarche hors de la discipline. Notre approche se situe donc dans la nécessité d'une approche anthropologique renouvelée. C'est ce à quoi nous allons nous attacher ici. L'« Espace » En effet, s'il s'agit de « mettre à jour les processus et mécanismes de la production d'espace » , dans « une approche anthropologique nouvelle de l'« espace vécu », la notion même reste à préciser ; car il ne suffit pas de dire que : 2. cf. note 52 3 Par exemple, GUERRINI M.-C., MUXART T., « Dur! dur! la polysémie des concepts dans l'entreprise interdisciplinaire » in Du rural à l'environnement, la question de la nature aujourd'hui,

Histoires d’espace

Annales de Bretagne et des pays de l’Ouest, 2003

Professeur d'Histoire moderne CRHISCO, Université Rennes 2 Haute-Bretagne Traditionnellement, le temps appartient à l'historien et l'espace au géographe. Mais, en France, pour des raisons institutionnelles (le lien ancien établi entre les études d'histoire et de géographie) et aussi conceptuelles, ces deux objets sont beaucoup plus imbriqués qu'il n'y paraît au premier abord. L'idée générale développée dans cet article est qu'il existe dans les travaux des historiens français de multiples formes de la prise en compte de l'espace mais assez peu de discours théoriques sur la question de l'espace comme objet d'histoire.

Chapitre 1. L’espace

Vivre à la campagne au Moyen Âge

Les conditions d'implantation des habitats Le choix des sites archéologiques présentés dans ce volume ne doit rien à une recherche logiquement organisée en vue de l'établissement d'une carte raisonnée du peuplement. L'échantillon est le fruit de la collecte d'interventions dictées par les règles aléatoires de l'archéologie de sauvetage, d'où ressort avant tout la diversité des situations, nous invitant à nous écarter de toute tentation de modélisation. Son caractère disparate est évident : répartition inégale dans l'espace, densité renforcée aux abords des grandes voies actuelles de circulation, écarts chronologiques, opérations ponctuelles ou d'envergure, occupations éphémères ou de longue durée. Mais à l'intérieur de la région considérée, ressortent quelques ensembles géographiques ou typologiques qui apparaissent assez significatifs pour que soit tentée l'approche des conditions d'implantation des établissements. Le lecteur en jugera, nos prises de position sont toujours prudentes et se traduisent, le plus souvent, sous la forme de questions destinées à nourrir la réflexion. L'environnement naturel Découverts, pour la plupart, à l'occasion d'aménagements ferroviaires ou routiers récents, les sites qui nous préoccupent prennent évidemment place dans des zones de faible relief. Ces "basses terres" constituent la partie occidentale et centrale de la région Rhône-Alpes, touchant pour partie les départements de l'Ain, du Rhône, de l'Isère et de la Drôme. Elles appartiennent à un même ensemble géographique, celui des plaines et plateaux du couloir Rhône-Saône, largement façonnés par l'avancée des glaciers quaternaires. Les établissements connaissent donc des altitudes peu élevées, comprises entre 200 et 315 m NGF. Une région "mosaïque" Bien que moins de 150 km séparent le site le plus septentrional (Bény, Ain) du plus méridional (Chatuzange-le-Goubet, Drôme), présenter le couloir Rhône-Saône comme une région uniforme serait simplificateur. A y regarder de plus près, nos sites se regroupent en petites séries s'inscrivant dans autant d'entités géographiques. Signalons que l'ordre Chapitre 1. L'espace Vivre à la campagne au Moyen Âge