« Du dialogue comique au didactisme ludique : les métamorphoses du dialogisme chez Lucien de Samosate et leur postérité à la Renaissance » (original) (raw)
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De l’utopie du dialogue de la Renaissance à l’institution de la conversation à l’âge classique
Renaissance and Reformation / Renaissance et Réforme, 2018
Cet article se propose de comparer ces deux moments forts de la simulation écrite de l'échange oral en France que sont le milieu du XVI e siècle pour le genre du « dialogue » (ou du « colloque ») et la deuxième moitié du XVII e pour celui de la « conversation » (ou de l'« entretien »), et ce, afin de montrer que la relation de continuité postulée par Marc Fumaroli entre le « dialogue humaniste » et la « conversation classique » pose problème à plus d'un titre. Nous verrons qu'il serait même préférable d'envisager cette relation sur le mode de la discontinuité, voire de l'opposition. En conclusion, nous nous intéresserons brièvement à un « passeur », Jean-Louis Guez de Balzac, ayant joué un rôle majeur dans ce renversement, dont les fondements éthiques et politiques paraissent discutables. This article sets out to compare two high points in the written simulation of oral exchange in France: the mid-sixteenth century for the genre of " dialogue " (or " colloque ") and the second half of the seventeenth for that of the " conversation " (or " entretien "). The article demonstrates that the relation of continuity postulated by Marc Fumaroli between " humanist dialogue " and " classical conversation " is problematic for more than one reason. We will see that it might be preferable to consider this relation in terms of discontinuity, or perhaps even opposition. In conclusion, we deal briefly with a " middleman " who played a major role in this reversal, and whose ethical motivations and politics seem questionable: Jean-Louis Guez de Balzac. Cet article est dédié à la pionnière des études sur le dialogue à la Renaissance, Eva Kushner. This article is dedicated to Eva Kushner who pioneered the study of Renaissance dialogue.)
Les livres de dialogue de Guillaume Apollinaire, un moment dans l’histoire du livre
Http Www Theses Fr, 2009
Je souhaite tout d'abord remercier les membres du jury, le Professeur Sabourin, le Professeur Caizergues, le Professeur Delbreil et Monsieur Yves Peyré, d'avoir accepté de lire mon mémoire. Ma sincère reconnaissance va à mon Directeur de thèse, le Professeur Gille, car le résultat de mon travail doit beaucoup à son attention, à ses suggestions et à sa compréhension. Je tiens également à remercier tout particulièrement Madame Sabourin pour son soutien et ses conseils. Jean-Paul, mon partenaire, merci pour ton amour, ton énergie et ta patience. Tu sais mieux que quiconque ce que la fin de ce travail signifie pour moi… Un grand merci à mes parents, ma soeur, ma famille, à Monsieur et Madame Marczak. Toute mon amitié va à Marie-Chat, David et Armelle, avec qui j'ai partagé mes années d'études en Lettres et en Histoire de l'Art à l'Université de Nancy… Merci enfin à tous ceux qui m'ont soutenue.
Rire, parodie et philosophie chez Lucien de Samosate
RursuSpicae
Trois termes, mythe, histoire et fiction, doivent être mis en relation à propos de la seconde sophistique et particulièrement à propos de Lucien 1 pour plusieurs raisons développées par Michel Briand 2 : Lucien joue avec ironie, sur lui-même en tant qu'orateur et personnage, et sur les autres auteurs ; « […] chaque texte renvoie à d'autres de genre différent (avant-propos, prolalia, récit fantastique, traité de méta-histoire, auto-fiction » ; on trouve plusieurs cas où tel texte est repris et comme corrigé par une sorte d'épilogue : Portraits et Défense des portraits, le Pêcheur corrigeant Philosophes à vendre (Vitarum auctio). […] le lexique grec relatif à ces notions, non fixé en théorie, autorise les jeux du double-entendre. Michel Briand conclut : « Le ψεῦδος peut relever du mensonge ou de la fiction, en tant que feintise et le μῦθος peut concerner une tradition autorisée, qui reste à discuter, à prouver, à apprécier et interpréter, comme un monde possible momentané, issu d'une performance. Chez Lucien, mythe, histoire et fiction (en tant qu'auto/méta/trans-fiction) collaborent à la construction d'une vérité qui n'existe que mise en discours et en scène, suivant ses trois modalités pragmatiques associées au sein d'une même parole, qui tire de cette polyphonie sa cohérence même » (BRIAND, 2010 : 236-237). Ainsi, les questions d'intertextualité interne et externe sont-elles incontournables pour comprendre Lucien 3. Il est considéré comme l'un des nobles représentants de la dite seconde sophistique dont bien des caractéristiques étudiées par la critique peuvent lui être attribuées 4 .
"La textualité dialogique dans le Lancelot en prose”
« Il parla ainsi com vous orrez : Le discours rapporté en français médiéval », 2008
In the Lancelot en prose, dialogues are written on regular frames of speech acts, which link sequences of didactic or informative exchanges to sequences of directive or commissive exchanges. Organized in a progression that goes from a question to a decision, dialogues allow narrative action to progress, questioning it and committing characters. By developing exchanges through polemics, embedded exchanges, free lines, they get mimetic aspects.
On peut affirmer sans crainte de se tromper, comme le fait Suzanne Guellouz, que la Renaissance est la « période où […] le dialogue en tant que genre a universellement triomphé1 », et ce, sans doute parce qu'il constitue, tel que l'a suggéré Ruxandra Irina Vulcan, « le genre humaniste par excellence2 ». En effet, le dialogue -comme forme d'expression écrite, comme procédé rhétorique, comme processus épistémique, voire comme conception anthropologique -paraît inextricablement lié -en compagnie du « dialogue avec les amis absents » qu'est la lettre familière -à cette « sorte d'idéologie de la Renaissance3 » qu'est l'Humanisme.