Les orthodoxies en Europe balkanique (original) (raw)
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Islam balkanique et intégration européenne
Musulmans de France et d’Europe
Dans de nombreux travaux consacrés aux Balkans, l'Islam balkanique est qualifié d'« Islam européen », car porté par des populations autochtones et largement sécularisées. L'Islam balkanique est alors implicitement opposé à un « Islam non-européen » qu'incarneraient non seulement les pays à majorité musulmane, mais aussi les populations musulmanes d'installation récente en Europe occidentale. Dans le même temps, le cas des musulmans balkaniques est rarement pris en compte dans les ouvrages s'interrogeant sur l'émergence d'un Islam européen spécifique, comme si les pays balkaniques ne faisaient pas vraiment partie de l'Europe, et que l'Union européenne ne connaissait pas elle-même un processus d'élargissement dont les temporalités et les limites restent encore incertaines. Pour comprendre la place qu'occupent les musulmans balkaniques au sein d'un éventuel espace islamique pan-européen, il faut substituer à ces découpages culturalistes une comparaison plus nuancée des réalités de l'Islam en Europe occidentale et balkanique. Il convient aussi de s'intéresser aux dynamiques qui relient l'Union européenne et les Balkans, à commencer par l'influence qu'exercent les musulmans balkaniques installés en Europe occidentale sur leurs pays d'origine. C'est une telle analyse que ce papier voudrait esquisser et soumettre à la discussion, en simplifiant inévitablement des situations fort complexes, mais en s'appuyant autant que possible sur des données fiables et des exemples concrets. Une composante essentielle de l'Islam en Europe D'après l'ouvrage « Convergences musulmanes », les pays de l'Union européenne comptent 11 à 12 000 000 d'habitants de tradition musulmane. 1 D'après nos propres estimations, un peu plus de 8 000 000 de musulmans vivent dans les pays balkaniques. 2 Non compte tenu de la Russie d'Europe, qui n'est pas concernée par l'élargissement de l'UE, et de la Turquie, dont l'adhésion reste un sujet de controverse, les musulmans des Balkans représentent donc deux musulmans sur cinq dans une future « Europe élargie ». Si l'élargissement de l'UE à 25 Etats membres n'a pas eu d'incidence notable sur la taille et le statut de sa population musulmane, il en ira autrement en cas d'adhésion des sept Etats balkaniques restés en dehors de l'Union : en effet, deux d'entre eux ont une population de tradition majoritairement musulmane (Albanie, Bosnie-Herzégovine), et trois autres comptent d'importantes minorités musulmanes (Macédoine, Serbie-Monténégro, Bulgarie). 3
Introduction (dossier: Diasporas musulmanes balkaniques dans l'Union européenne)
2005
Depuis les annees 1960, les migrations des musulmans des Balkans se sont reorientees vers l'Europe occidentale. Dans les annees 1990, des centaines de milliers de musulmans bosniaques et albanais sont arrives dans les pays de l'Union europeenne, comme refugies ou comme immigrants economiques. Sur le plan religieux, ces nouvelles diasporas se caracterisent par leur "invisibilite" et leur faible participation aux mobilisations de type communautaire. Cela s'explique par leur experience prealable de minorite religieuse dans les Balkans et par leur volonte de souligner leur statut symbolique de musulmans europeens (autochtones).
L’orthodoxie nationale en Roumanie : le miroir éclaté ?
Nul ne songerait à contester la visibilité de l'orthodoxie dans la société roumaine postcommuniste. Sortie de la pénombre qui lui fut imposée jusqu'en 1989, l'Église orthodoxe défend une version propre de l'ordre social et affirme sa prétention à constituer un repère de stabilité et d'identité et une source de normativité dans une société dont 86,8 % des membres déclarent une appartenance orthodoxe 1 . Ses symboles, croix et icônes, ornent les murs de nombreuses institutions publiques, écoles, hôpitaux, casernes et prisons. Éclectiques dans le style, les formes et les matières, ses nouveaux lieux de culte surgissent dans les centres-villes, derrière les tours défraîchies des quartiers communistes et parmi les immeubles cossus des nouvelles zones résidentielles. Une orthodoxie « populaire » aux logiques de déploiement multiples, bénéficie elle-même du contexte de sortie de la semi-clandestinité de pratiques religieuses diversifiées 2 . Cette évolution est plus spectaculaire en milieu urbain que rural où le religieux avait gardé une plus forte visibilité à l'époque communiste 3 . Dans les grandes villes, on aperçoit ainsi des passants pressés faire le signe de la croix devant les églises orthodoxes, des chauffeurs de taxis ou de bus afficher dans leurs cabines l'icône de la Vierge. Les cultes des saints réunissent les pèlerins par milliers. Reflet d'un religieux personnalisé, ils offrent comme dans d'autres espaces orthodoxes 4 , un moyen pour ritualiser les difficultés individuelles, d'autant plus nombreuses que les transformations postcommunistes mettent à mal les évidences héritées et renforcent les incertitudes au coeur du quotidien. Dans ce contexte, l'imaginaire religieux est susceptible de fournir un cadre d'interprétation des situations nouvelles 5 . L'Église orthodoxe suscite et/ou accompagne le renouveau de ces différents cultes, elle participe à la réinvention de la tradition, soucieuse de réaffirmation institutionnelle. Elle vise en même temps à contrôler un croire « populaire » et/ou une quête de spiritualité, qui la déborde néanmoins et où s'agrègent des intérêts individuels inégaux, se conjuguent des effets de socialisation et des
dans LOSSKY André et SEKULOVSKI Goran (éd.), Traditions recomposées : liturgie et doctrine en harmonie ou en tension – 63e Semaine d’études liturgiques – Paris, Institut Saint-Serge, 21–24 juin 2016 (coll. Studia oecumenica Friburgensia, 80), Münster, Aschendorff, 2017, p. 23-31., 2017
RÉSUMÉ Ne disposant pas d’une méthodologie officielle pour confirmer ou infirmer les enseignements théologiques, l’Église orthodoxe se borne souvent à invoquer, dans ces situations, l’application de la règle lex orandi, lex credendi. Cependant, il appert que certains éléments de l’héritage liturgique se trouvent en contradiction avec des enseignements théologiques certains, par exemple le sens de la Croix dans les évangiles, d’une part, et dans certains rituels ecclésiastiques, d’autre part. Par conséquent, pour l’ecclésiologie, il est très important d’identifier une manière d’établir la doctrine ecclésiale : la mise en oeuvre de la conciliarité, à tous les niveaux de la vie ecclésiale, semble être la meilleure méthode pour assurer une authentique réception théologique par le corps catholique de l’Église. SUMMARY In the absence of an official methodology to confirm or reject a theological teaching, the Orthodox church often confines itself to invoke the traditional rule lex orandi, lex credendi . However, it appears that some elements of the liturgical legacy can come in contradiction with unquestionable theological teachings, e.g. the meaning of the Cross in the gospels, on the one hand, and in some ecclesiastical rituals, on the other hand. Therefore is it of outmost importance in ecclesiology to identify a way to establish the church doctrine: the implementation of conciliarity at all levels of church life seems to be the best method to ensure an authentic theological reception by the catholic church body.
Le corps sacré : les reliques des saints dans l’orthodoxie et la religion populaire serbes
Serbian Studies Research Vol. 5. N°1 , 2014
Dans cet article, l’auteur se propose d’explorer les différents aspects de l’interaction entre les représentations populaires serbes et les idées théologiques orthodoxes sur les reliques des saints. L’accent est mis plus particulièrement sur le rôle que le syncrétisme religieux, qui s’est tissé entre la Chrétienté et la Religion populaire, a joué dans la « production » et dans le façonnement de ces représentations. L’auteur s’interroge sur le concept du « corps sacré » à travers l’étude du statut du corps et de la mort dans l’orthodoxie, ainsi qu’à travers l’analyse du rôle socioculturel des cultes et des mythes qui ont fortement marqué l’identité (voire les identités) et la vie religieuses des Serbes.
L’orthodoxie à l’encontre des rites culturels
Cahiers d’études africaines, 2006
Cet article est disponible en ligne à l'adresse : http:/ / www.cairn.info/ article.php?ID_ REVUE=CEA&ID_ NUMPUBLIE=CEA_ 182&ID_ ARTICLE=CEA_ 182_ 0 417 L'ort hodoxie à l'encont re des rit es cult urels. Enj eux ident it aires chez les j eunes d'origine malienne à Bouaké (Côt e-d'Ivoire) par Marie Nat halie LEBLANC | Edit ions de l' EHESS | Cahi er s d' ét udes af r i cai nes 2006/ 2-182